1 Cet article a été publié antérieurement dans la revue Protée (vol. 37, no 1, 2009, p. 9-23).
2 Pour Gass, « Because of the values we place on sexuality in life, because of the terrible taboos which surround it, the endless lies, the forlorn wishes, the sad fantasies we wind around it like gauze about a wound (whether these things are due to the way we are brought up, or are the result of something graver – an unalterable quality in our nature), everyone’s likeliest area of psychological weakness is somewhere in the sexual. » (Gass W. H., On Being Blue, Boston, David R. Godine, 1978, p. 60-61.)
3 Courtine J.-J., « Introduction », Corbin A., Courtine J.-J. et Vigarello G. (dir.), Histoire du corps. 3. Les mutations du regard. Le XXe siècle, Paris, Le Seuil, janvier 2006, p. 9-10.
4 Fictive Net Porn : [http://www.fictive.net/FNPorntext/fnporntext.html] (page consultée le 18 juillet 2008).
5 Il s’agit d’un collectif regroupant Vadim Bernard, Gregory Chatonsky, Marika Dermineur, Reynald Drouhin, KRN, Julie Morel et Michael Sellam. Incident. net offre des dossiers, des œuvres hypermédiatiques, des vidéos, des documents audio, etc.
6 Incident. net : [http://reynald.incident.net/archive/nu/] (page consultée le 8 août 2008).
7 Le cyberespace est l’environnement culturel et artistique soutenu par Internet en tant qu’infrastructure technologique (Downes D., Interactive Realism, Montreal, McGill-Queen’s University Press, 2005, p. 3).
8 Soulages F., « Photographie et corps politiques : du contemporain », Couanet C., Soulages F. et Tamisier M. (dir.), Politique de la photographie du corps, Paris, Klincksieck, 2007, p. 15-16.
9 Barthes R., La Chambre claire, note sur la photographie, Paris, Le Seuil, 1980, p. 176.
10 Barboza P., Du photographique au numérique. La parenthèse indicielle dans l’histoire des images, Paris, L’Harmattan, 1997.
11 Couchot E., Hillaire N., L’art numérique. Comment la technologie vient au monde de l’art, Paris, Flammarion, 2003, p. 23.
12 Tisseron S., Comment l’esprit vient aux objets, Aubier, 1999, p. 112.
13 Parent S., « La photographie et les techniques numériques : une association créative », Feintes_ doutes + fictions. Réflexions sur la photographie numérique, Québec, Éditions J’ai vu, 2005, p. 40.
14 Couchot E., « Les Promesses de l’hybridation numérique », Chiron E. (dir.), X, l’œuvre en procès : croisements dans l’art, vol. 1, Paris, Publications de la Sorbonne, CÉRAP, 1996, p. 65.
15 Lipkin J., Révolution numérique. Une nouvelle photographie, Paris, Éditions de la Martinière, 2006, p. 41.
16 Milon A., La réalité virtuelle. Avec ou sans le corps ? Paris, Autrement, 2005, p. 16.
17 Ibid., p. 19.
18 Ibid., p. 19.
19 Flichy P., L’imaginaire d’Internet, Paris, La Découverte, 2001, p. 163.
20 Il convient peut-être de distinguer deux niveaux de présence de ce corps-image. Le premier maintient la présence de l’image comme porteur de ce corps, le second s’en passe et offre un corps détaché de tout support hypo-iconique, c’est un corps-image virtualisé. Le corps-image du premier niveau apparaît comme une image en bonne et due forme. Dans le cadre de la fenêtre du navigateur surgit un nouveau cadre qui est celui d’une photographie, par exemple, ou d’une image numérique. La bi-dimensionnalité de la représentation y est pour quelque chose. Le corps-image virtualisé du second se donne sans cette deuxième médiation. Le cadre de la fenêtre du navigateur est le seul cadre et il est facile d’oublier qu’il est présent. Les images de ces corps utilisent les techniques complexes de la représentation 3D, qui laissent croire que la fenêtre est dotée non seulement d’une largeur et d’une hauteur, mais encore d’une profondeur. Et si, en plus, le corps-image virtualisé est animé, l’effet de présence est encore plus fort. Le corps-image virtualisé est un corps dont on oublie d’emblée la nature représentationnelle ; c’est un corps qui favorise l’illusion de présence. La tendance est de surdéterminer ce corps-image virtualisé et d’en faire le véritable Corps Virtuel du cyberespace. Nous nous pencherons uniquement, dans cet article-ci, sur le premier niveau.
21 On n’a qu’à penser aux palmarès de « beautés virtuelles », tels que Digital Beauties : 2D and 3D Digital Models (Wiedemann J., Digital Beauties : 2D and 3D Digital Models, Köln, Taschen, 2002), pour se convaincre de la fascination que ces figures suscitent.
22 Gervais B., « L’effet de présence. De l’immédiateté de la représentation dans le cyberespace », Archée : cyberart et cyberculture artistique, no 4, mai 2007, p. 11 et passim.
23 Tisseron S., Comment l’esprit vient aux objets, Aubier, 1999, p. 109-110.
24 Précisons tout de même que c’est au bit (binary digit), et non au pixel, que l’on doit le titre du plus petit élément de l’environnement numérique. Ainsi, les images composées de pixels sont encore décomposables en bits, le code binaire à la base de toute forme de document informatique.
25 Bolter J. D., Gromala D., Windows and Mirrors. Interaction Design, Digital Art, and the Myth of Transparency, Cambridge, the MIT Press, 2003.
26 Un premier livre témoigne de cette exploration de Natacha Merritt : Digital Diaries, Cologne, Taschen, 2000.
27 Tisseron S., op. cit., p. 52.
28 Ibid., p. 52.
29 Pierre Assouline, sur son blog La République des livres, propose ce terme, se demandant ainsi : « Qu’est-ce d’autre qu’un journal intime lorsqu’il est en ligne ? Non pas “journal externe” ou “journal extérieur” comme le suggère le bon vieux Gaffiot dès lors qu’on se penche sur le cas de intimus, mais bien journal extime, néologisme que je dois à Michel Tournier » [http://passouline.blog.lemonde.fr/2005/04/22/2005_04_journal_extime/].
30 Couchot E., « Image puissance image », Revue d’Esthétique, no 7, juin 1984, p. 123-133.
31 « Comment se fait-il que nous sachions à quel type d’image nous avons droit ? Avec seulement un faible pourcentage de l’image visible, comment faisons-nous pour reconnaître le contenu caché derrière l’écran ? Nous le reconnaissons pourtant. Comment est-ce possible? », Brodsky M., « Transmission Interrupted », Amelunxen H. V., Iglhaut S., Rotzer F., Cassel A. et Schneider N. G. (dir.), Photography After Photography: Memory and Representation in the Digital Age, Basel, G & B Arts International, 1996, p. 140.
32 Pour Michele White, les artistes numériques sont intéressés par les faiblesses des réseaux, les frontières et les ruptures, pour la défamiliarisation qu’elles suscitent: « They shock the spectator with breakdowns, technological confusion, and illegibility in order to warn the spectator not to believe that technology is highly functional. » (White M., The Body and the Screen. Theories of Internet Spectatorship, Cambridge, The MIT Press, 2006, p. 95.)
33 À ce titre, Grand Nu illustre ainsi très bien l’impact des nouvelles technologies sur la représentation du corps. McLuhan avait envisagé cet impact sur le corps, dans les années 1960 : « Toutes les inventions ou technologies sont des prolongements ou auto-amputations de nos corps ; et des prolongements comme ceux-là nécessitent l’établissement de nouveaux rapports ou d’un nouvel équilibre des autres organes et des autres prolongements du corps. » (McLuhan M., Pour comprendre les médias. Les prolongements technologiques de l’homme, traduit de l’anglais par Jean Paré, Montréal, Bibliothèque québécoise, 1993, p. 90.)
34 J’ai exploité cette œuvre de façon plus complète dans « L’effet de présence. De l’immédiateté de la représentation dans le cyberespace », Archée : cyberart et cyberculture artistique, no 4, mai 2007 [http://archee.qc.ca/].
35 Gervais B., Figures, lectures. Logiques de l’imaginaire. Tome I, Montréal, Le Quartanier, 2007.
36 Soulages F., « Photographie et corps politiques : du contemporain », Couanet C., Soulages F. et Tamisier M. (dir.), Politique de la photographie du corps, Paris, Klincksieck, 2007, p. 18-19.
37 Milon A., La réalité virtuelle. Avec ou sans le corps ?, Paris, Autrement, 2005, p. 36.
38 Ibid., p. 36.
39 Les photographies de Mise à nu sont extraites du site [www.fineart.sk] (Human Anatomy of Artists ; Female Anatomy Photos by Akira ; Th World Wide Beauty). Voir Reynald Drouhin: [http://www.incident.net/works/miseanu/] (section « Read me! Lisez-moi !). Page consultée le 23 mai 2011.