1 Pour l’approche institutionnelle du fantastique à l’Opéra-Comique, je me permets de renvoyer à ma communication présentée en janvier 2009 lors du colloque de la Salle Favart (« Fantastique ou comique ? La peur en spectacle ou la tradition du Trial à l’Opéra-Comique ») : je m’y suis concentré sur les contraintes esthétiques et dramaturgiques imposées par la troupe et en particulier par l’emploi récurrent du Trial, ou ténor comique, tel Charlot dans Le Solitaire de Carafa, Dickson dans La Dame blanche de Boieldieu, Daniel Capuzzi dans Zampa d’Hérold, Corentin dans Dinorah ou le Pardon de Ploërmel de Meyerbeer. En tant que personnage populaire, il apporte avec lui tout un univers de croyances superstitieuses et de légendes folkloriques ; en tant que niais ou grotesque, il suscite le rire par son adhésion sans recul à ces mêmes croyances – par sa peur ridicule, il empêche les spectateurs de croire durablement aux miroitements d’une possible sur-nature.
2 Roger Caillois, Au cœur du fantastique, Paris, Gallimard, 1965, p. 161.
3 Pierre-Georges Castex, Le conte fantastique en France de Nodier à Maupassant, Paris, José Corti, 1951, p. 8.
4 Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Paris, Le Seuil, 1970.
5 Sur la vraisemblance du merveilleux hérité du classicisme, voir les belles études de Catherine Kintzler dans Théâtre et opéra à l’âge classique. Une familière étrangeté, Paris, Fayard, 2004.
6 Sur la constitution de la féerie en genre dramatique autonome au XIXe siècle, voir Roxane Martin, La féerie romantique sur les scènes parisiennes (1791-1864), Paris, Champion, 2007.
7 La Dame de Pique, opéra-comique en trois actes d’Eugène Scribe, musique de Fromental Halévy (théâtre Favart II, 28 décembre 1850), Brandus et Cie, Lévy frères [1850], I, 6.
8 Le Diable à l’école, « légende en un acte » d’Eugène Scribe, musique d’Ernest Boulanger (théâtre Favart II, 17 janvier 1842), Paris, Beck, 1842.
9 La Dame de Pique, op. cit., I, 2.
10 La Part du diable, opéra-comique en trois actes d’Eugène Scribe, musique de Daniel François Esprit Auber (théâtre Favart II, 16 janvier 1843), Paris, Tresse, 1843, I, 1.
11 Le Revenant, « opéra fantastique en deux actes et cinq tableaux » d’Albert de Calvimont, musique de José-Melchior Gomis (théâtre de la Bourse, 31 décembre 1833), Paris, Barba, 1834.
12 Dans L’Artiste, 25 février 1844. Repris dans les Œuvres complètes de Gérard de Nerval, édition de Jean Guillaume et Claude Pichois, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1989, vol. I, p. 775.
13 Léon, ou le Château de Monténéro, drame en trois actes de François-Benoît Hoffman, musique de Nicolas Dalayrac (théâtre Favart I, 15 octobre 1798), Paris, Vente, an VII [1798], III, 2 et Chœur final.
14 Cagliostro, opéra-comique en trois actes d’Eugène Scribe et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, musique d’Adolphe Adam (théâtre Favart II, 10 février 1844), Paris, Tresse, 1843, III, 10.
15 Théophile Gautier, feuilleton de La Presse repris dans Histoire de l’art dramatique en France depuis vingt-cinq ans, Paris, Hetzel, 1859, vol. II, p. 332.
16 Le Diable à l’école, op. cit., sc. 13.
17 La Dame de Pique, op. cit., I, 7.
18 La Part du diable, op. cit., I, 1.
19 Je me permets de renvoyer sur ce point à mon ouvrage, Le Théâtre de l’Opéra-Comique sous la Restauration. Enquête autour d’un genre moyen, Hildesheim, Georg Olms Verlag, 2001, 3e partie, chap. 3.
20 Sur la dimension contre-révolutionnaire et réactionnaire de cette représentation, surtout sous la Restauration, voir les analyses éclairantes de Damien Colas dans son commentaire littéraire et musical de La Dame blanche dans L’Avant-Scène Opéra, no 176 (mars-avril 1997).
21 La Dame blanche, opéra-comique en trois actes d’Eugène Scribe, musique de François Adrien Boieldieu (théâtre Feydeau, 10 décembre 1825), livret édité par l’Avant-Scène Opéra, op. cit., p. 39, II, 7.
22 François-Joseph Fétis, La musique mise à la portée de tout le monde, exposé succint de tout ce qui est nécessaire pour juger de cet art, et en parler sans l’avoir étudié, Paris, Paulin, 1834 (2e édition).
23 Hector Berlioz, Le Rénovateur, 5 janvier 1834, repris dans Critique musicale, H. Robert Cohen et Yves Gérard (dir.), Paris, Buchet/Chastel, 1996, vol. I, p. 132.
24 H. Berlioz, Journal des débats, 30 janvier 1842, ibid., vol. V, p. 30.
25 H. Berlioz, Journal des débats, 17 février 1844, ibid., p. 419.
26 H. Berlioz, Le Rénovateur, 5 janvier 1834, ibid., vol. I, p. 132.
27 Le Revenant, op. cit., I, 16.
28 La Part du diable, op. cit., I, 8.
29 Félix Clément et Pierre Larousse, Dictionnaire lyrique ou histoire des opéras contenant l’analyse et la nomenclature de tous les opéras et opéras-comiques représentés en France et à l’étranger depuis l’origine, Paris, Larousse, 1897-1904, p. 514.