La fonction consulaire à l'époque moderne
| ,Deuxième partie. La fonction consulaire dans le monde
Du Levant au Ponant : le développement du service consulaire autrichien au xviiie siècle
Texte intégral
La navigation maritime des Habsbourg jusqu’à la fin du xviiie siècle
1Au début du xviiie siècle, les Habsbourg d’Autriche ne disposaient que de deux accès maritimes, tous deux donnant sur la Mer Adriatique. Le premier leur avait été offert par le comte de Tibein, qui, en 1379, avait placé son comté de Duino – petite ville aujourd’hui surtout connue à travers les « Duineser Elegien » de Rainer Maria Rilke – sous la protection des archiducs d’Autriche afin de se protéger de l’évêque d’Aquileia et de la République de Venise. Trois ans plus tard, la ville de Trieste en fit autant, de sorte que les Habsbourg disposèrent alors, au nord de la péninsule d’Istrie, d’une bande de 30 kilomètres de littoral adriatique. En 1471, s’y ajoutait, au sud-est de l’Istrie, le port de Fiume (Rijeka, Sankt Veit am Pflaum). Puis, suite à l’acquisition du royaume de Hongrie (1526), ce deuxième accès à la Méditerranée s’étendit finalement jusqu’aux environs de Krusica en Croatie, incluant également les ports de Buccari (Bakar) et de Zengg (Zenggo, Senj).
- 1 Cova U., « Die österreichischen Konsuln im Westen in der österreichischen und Triester Geschichtss (...)
- 2 Kandler P., L’Emporio e il Portofranco. Raccolta delle leggi ordinanze e regolamenti speciali per (...)
2Ce sont les villes de Trieste et de Fiume qui furent à l’origine des services consulaires austro-hongrois1. Dès le xvie siècle, Trieste avait établi dans les Marches et dans les Pouilles des représentants consulaires munis d’une procuration du conseil de la ville. Kandler fait état de plusieurs consuls de Trieste à Bari entre 1536 et 16582, et la ville en entretenait également dans les États de l’Église, à Ancône. Fiume semble elle aussi avoir eu de tels consuls.
3Le dernier des consuls de Trieste à Ancône fut Matthäus comte de Glasonacz, et c’est lui qui devint, en 1693, le premier consul impérial, nommé par l’empereur Léopold Ier, cumulant de ce fait, les deux fonctions. L’Empire, néophyte en la matière, put ainsi profiter des 150 ans d’expérience dont disposait Trieste.
- 3 Cusin F., Precedenti di concorrenza fra i porti del mare del Nord ed i porti dell’Adriaticio, Trie (...)
4Dans la première moitié du xviiie siècle, ces consuls ne furent plus nommés par l’empereur, mais par l’ambassadeur ou le plénipotentiaire impérial à Rome. Mais ces consuls demeuraient surtout des agents commerciaux des villes de Trieste et de Fiume, et leurs activités restent peu connues. L’Autriche n’avait donc toujours pas de réseau consulaire à proprement parler, même si, selon Cusin, au début du xviiie siècle, quelques-uns des pays héréditaires semblent avoir maintenu à Amsterdam des agences commerciales avec des prérogatives consulaires, pour promouvoir la vente de fer autrichien3.
5En 1714, les Habsbourg autrichiens obtinrent un deuxième accès à la mer. Par le traité de Rastatt, qui mit fin à la guerre de succession espagnole, ils acquirent les Pays Bas espagnols (la Belgique d’aujourd’hui à l’exception du diocèse de Liège, et le Luxembourg), avec leurs ports importants de Bruges et Damme, et le petit port de pêche d’Ostende. Le traité leur confirme également l’acquisition des anciennes possessions espagnoles en Italie, notamment de Naples, de Milan et de la Sardaigne. Dès 1714, les pays héréditaires avaient donc deux accès à la mer, l’un sur l’Adriatique et la Méditerranée et l’autre sur la Manche. À noter aussi, qu’entre 1714 et 1720, la Sardaigne et, entre 1720 et 1735, la Sicile et le Royaume de Naples faisaient partie des pays héréditaires.
6En outre, la situation stratégique dans l’Adriatique changea en 1716. Jusqu’alors, Venise avait interdit l’accès à l’Adriatique à tout bateau qui ne battait pavillon vénitien. En perdant ses fortifications de Morea au profit des Ottomans, la Signoria fut contrainte de s’allier aux Habsbourg, et de reconnaître en même temps les revendications autrichiennes visant à libéraliser la navigation en Adriatique. Le 2 juin 1717, l’empereur Charles VI déclara traiter et venger chaque harcèlement d’un bateau appartenant à ses ressortissants, comme une attaque contre l’une de ses provinces. Venise ne put qu’obtempérer. La décision impériale de déclarer Trieste et Fiume porti franchi (15 mars 1719), suivie, le 22 mai, de la fondation de la « Compagnie Privilégiée Orientale » à Trieste, destinée à intensifier le commerce avec les pays ottomans, s’inscrirent également dans cette volonté de s’engager dans le commerce maritime.
- 4 Ostendische Handelskompagnie.
- 5 Lanoye R., L’Épopée Ostendaise, Ostende, vers 1964, p. 55-58 ; la compagnie employait des « volont (...)
7La même année fut créée la « Compagnie de Commerce d’Ostende4 ». Dès 1719, elle envoya un premier bateau, l’Empereur Charles VI, en Inde pour y établir des manufactures. Le site choisi fut Covelong (Sadatpatmam) sur la côte Coromandel, au sud de Madras, établissement qui ne fut liquidé qu’en 1750. Après divers problèmes du côté des Pays-Bas, la compagnie fut finalement placée, le 16 juin 1722, sous le haut protectorat de Charles VI. L’empereur, en tant que duc de Brabant et comte de Flandre, lui accorda pour 30 ans le droit exclusif de commerce en Inde, aux Indes occidentales et sur la côte africaine. La compagnie avait le droit de conclure des traités et de battre pavillon impérial. L’intention était de développer le port d’Ostende pour en faire un grand centre de commerce, et de faciliter ainsi aux Flamands le commerce colonial. En 1722, le bateau Ville de Vienne fonda des manufactures à Banki Basar et à Dacca, et trois autres à l’embouchure du Gange, liquidées en 1744. Une autre fut établie à Canton en Chine. L’épanouissement rapide de la Compagnie d’Ostende finit par irriter l’Espagne, l’Angleterre et les Pays Bas. Et, lorsque Charles VI réussit, par le traité de 16 mars 1731, à négocier la reconnaissance anglaise de la « Pragmatique Sanction », c’est-à-dire du droit de sa fille Marie Thérèse5 de lui succéder, l’empereur se vit contraint à concéder la liquidation de l’entreprise et à interdire aux habitants des pays héréditaires tout commerce avec l’Inde.
- 6 Hofkammerarchiv (HKA), Commerz (Comm.) Litorale (Lit.), Nr. 629 rouge, 29 novembre 1749, fol. 2-15
- 7 Dessin dans HKA, Plansammlung, S 67/1-2.
8Malgré cet échec, l’activité maritime impériale continua à se structurer. Dès le 29 novembre 1749, un pavillon autrichien fut introduit pour les bateaux de guerre et les navires marchands des pays héréditaires6. Celui-ci présentait, sur fond jaune, un aigle noir à deux têtes coiffé de la couronne hongroise, mais sans sceptre ni glaive7. Bien que couleurs et insigne fussent ceux du Saint Empire, les fonctionnaires en charge du dossier n’avaient en fait que copié le pavillon toscan. Cette ressemblance et le fait que les navires de guerre et les bateaux marchands battaient pratiquement le même pavillon, posaient un certain nombre de problèmes, qui ne furent résolus qu’en 1786.
9En même temps qu’apparut un pavillon, une nouvelle mesure – elle aussi d’inspiration toscane – entra en vigueur : dès lors, chaque bateau des pays héréditaires a lungo corso devait obtenir l’autorisation de battre pavillon (Flaggenpatent) et être muni d’un passeport comme preuve de bien l’avoir obtenue et d’avoir ainsi le droit de faire de la navigation marchande. Les solliciteurs d’une telle autorisation devaient faire vœu d’observer toutes les règles et de défendre le crédit du pavillon national. Il va de soi que l’administration en profita pour instaurer une nouvelle taxe.
10Un quart de siècle plus tard, ces premières dispositions furent complétées par un premier règlement impérial pour la navigation marchande. Le 25 avril 1774, fut publié un « Editto Politico di Navigazione Mercantile » qui resta en vigueur près d’un siècle. À cette époque, les bateaux autrichiens naviguèrent dans l’Adriatique, la Méditerranée, l’Atlantique et la Manche, mais point dans la Mer Noire ni dans l’Océan Indien.
11L’accès à la Mer Noire fut finalement ouvert en 1784. Jusqu’à cette date, les bateaux autrichiens ne pouvaient circuler sur le Danube que jusqu’aux ports ottomans de Widdin (Vidin) et de Rustschouk (Russe), où les marchandises devaient être transbordées sur des bâtiments ottomans. Les articles 6 et 7 du sened en date du 24 février 1784, autorisant le traité de commerce entre la cour impériale et la Sublime Porte, permirent aux marchands autrichiens de transporter désormais eux-mêmes leurs marchandises sur les bateaux autrichiens à la Mer Noire, ou des ports de la Mer Noire vers les pays héréditaires. L’ouverture de la Mer Noire pour le commerce et la navigation autrichienne nécessita ultérieurement l’établissement des consulats I.R. dans ces ports.
12Le 22 février 1786, l’empereur Joseph II ordonna l’introduction d’un nouveau pavillon I.R. pour la marine de guerre et la marine marchande, trois bandes, respectivement rouge, blanche et rouge, pour assurer – ce qui n’allait bien évidemment pas être le cas –
- 8 HKA, Comm. lit., 629 rouge, dossier 7 ex Martio 1786, fol. 926-928 et dessin dans HKA, Plansammlun (...)
« que le pavillon autrichien diffère des pavillons de toutes les autres nations, la couronne royale étant un signe suffisant pour tout l’ensemble des royaumes et territoires héréditaires. Enfin, le blason autrichien y figurant seul, afin d’être plus facilement visible et reconnaissable d’une certaine distance, ce qui ne serait pas le cas s’il y avait été réuni avec les autres blasons, qui, en conséquence, devraient être représentés à une échelle plus petite, n’ayant pas d’effet vu à la distance. En plus, il ne serait pas possible de présenter le blason autrichien, le pays capital et le vrai centre de réunion de toutes des possessions héréditaires autrichiennes dans un coin insignifiant [du pavillon]8 ».
- 9 De 1869 à 1918, celui-ci servit également de pavillon consulaire I. et R. austro-hongrois.
13Ainsi, l’empereur Joseph II choisit les couleurs dominantes des armes habsbourgeoises remontant, d’après la légende, à une dispute survenue lors de la troisième Croisade entre le duc Léopold V d’Autriche et Richard Cœur de Lion, au moment de la conquête de Saint-Jean d’Acre (1191). En écartant le jaune et noir du Saint Empire, Joseph II ouvrit la voie à l’Empire d’Autriche proclamé en 1804. Ces couleurs survécurent même à la monarchie, composant, dès 1918, le drapeau de la République d’Autriche. Un « Circolare a tutti i ces. Reg. Consoli e vice-consoli nel Levante e Ponente, concernente il cambiamento della bandiera per i bastimenti austriaci » du 14 mars 1786 informa les consuls que les navires de commerce ne devaient désormais plus battre le pavillon impérial introduit en 1749, mais le nouveau pavillon autrichien blanc et rouge. Celui-ci sera utilisé par la marine marchande jusqu’en 1868. Après l’Ausgleich de 1867 avec la Hongrie, fut introduit un pavillon divisé en deux parties : la moitié gauche arborait le rouge-blanc-rouge autrichien, l’autre le rouge-blanc-vert hongrois, le tout assorti des armes et couronnes respectives9. Cependant, le pavillon rouge-blanc-rouge demeurait le pavillon de la marine de guerre austro-hongroise jusqu’à la fin de la monarchie, l’empereur François Joseph ayant décidément refusé toute prétention hongroise à le modifier.
Les consulats I.R. au Levant
- 10 Encore en 1852 et en 1857, Vienne renonça à nommer des agents consulaires à Sistov et Tirnovo (Bul (...)
14Les bases de la navigation autrichienne furent en place lorsque la victoire des troupes impériales sous le commandement du Prince Eugène de Savoie sur les Ottomans, marquée par l’entrée de l’armée impériale à Belgrade le 22 août 1717, redéfinit les rapports entre les deux monarchies. En s’assurant par la même occasion le contrôle de la Serbie jusqu’aux confins de la Bulgarie moderne et de la Petite Valachie (Roumanie actuelle) le pouvoir des Habsbourg arrivait à son apogée. L’empire ottoman, après avoir assiégé Vienne à deux reprises (en 1529 et en 1683), avait jusque-là interdit à son vieil ennemi, contrairement à d’autres puissances européennes, d’établir des consulats en Turquie10. Cette situation changea en 1718.
15Contraint par sa défaite, la Porte dut, par le traité de commerce de Passarowitz (Pozarevac, Serbie) du 17 juillet 1718, permettre l’installation de consuls impériaux dans ses ports. L’article V stipulait :
- 11 HHStA, Türkische Urkunden ad 1718 VII 27.
« Pour la plus grande sûreté et tranquillité des marchands impériaux, et pour l’augmentation du commerce, il a été convenu, que partout dans les États ottomans, dans les ports et places de commerce, îles et autres lieux, où les autres nations étrangères ont établi des consuls et des interprètes, Sa sacrée Majesté romaine, impériale, royale et catholique, pourra également, par son ministre alors résidant près la sublime Porte, établir des consuls, vice-consuls, agents, facteurs et interprètes, en leur expédiant des patentes ; mais si dans d’autres lieux, où, jusqu’à présent, il n’y a point eu encore de tels consuls, vice-consuls, agents, etc. le besoin du commerce exigeait d’en établir, la demande sera faite à la porte ottomane, par le ministre de Sa dite Majesté impériale, et lorsque la permission, nécessaire à cet effet, aura été accordée au dit ministre, on expédiera les diplômes nécessaires, pour que lesdits consuls, vice-consuls, agents, interprètes, etc. soient protégés et secourus dans les lieux désignés par les employés et officiers de l’empire ottoman, et que dans tous les cas il leur soit prêté assistance11. »
16Ce fut la première fois que l’empereur et la Sublime Porte ne réglaient plus leurs questions commerciales dans les annexes d’un traité de paix, celui de Passarowitz du 21 juillet 1718, mais comme sujets à part entière. Concernant les droits et prérogatives des consuls impériaux, l’article V poursuivit :
- 12 Ibidem.
« Si quelque marchand impérial venait à mourir dans un endroit quelconque de l’empire ottoman, le fisc ne pourra en aucune manière toucher à ses biens, mains ils seront recueillis en entier par les ministres impériaux et par leurs députés. Les gouverneurs et autres officiers dans les provinces ottomanes, de quelque rang qu’ils soient, ne se permettront point de faire incarcérer un des susdits sujets impériaux pour des accusations élevées contre eux, ni sous aucun autre prétexte, ni de les molester ou offenser d’aucune autre manière ; mais lorsque quelqu’un desdits sujets impériaux sera assigné devant les tribunaux ottomans, le consul devra en être averti, le prévenu comparaîtra en présence de l’interprète, et ce seront lesdits consuls et interprètes qui feront conduire à la prison impériale. Si une somme quelconque est due par un marchand impérial et royal à quelqu’un d’autre, le créancier ne pourra exiger la somme qui lui sera due que de la part de son débiteur, par l’entremise des consuls, vice-consuls ou Interprètes, et non d’aucun autre. Si quelque action était intentée contre les consuls, vice-consuls, interprètes, marchands ou autres sujets de S.M. impériale et royale, et que la somme excédât trois mille aspres, c’est-à-dire vingt-cinq thalers, elle ne pourra être jugée par aucun tribunal dans les provinces, mais elle devra être soumise au jugement de la Porte ottomane. Mais lorsqu’une contestation s’élèvera entre des marchands de S.M. impériale et royale, elle sera examinée et jugée par les consuls et les interprètes, conformément à leurs lois et usages établis12. »
- 13 Wurm H., « Entstehung und Aufhebung des osmanischen Generalkonsulates in Wien (17261732) – Eine Re (...)
17Ce fut au ministre impérial à Constantinople que l’empereur délégua le droit de nommer les consuls. Il avait tout d’abord le droit d’en désigner pour les ports où d’autres puissances en avaient déjà. Cette disposition équivalut en fait à une clause de la nation la plus favorisée. En outre, l’empereur fut autorisé à en installer dans d’autres ports, jusqu’alors vierges de représentations étrangères. Il n’empêche que la Porte tenta, en inventant de nombreux obstacles, de retarder le plus possible de telles nominations. Les Habsbourg en firent d’ailleurs autant pour contrecarrer l’installation de consuls turcs dans leurs propres ports, droit que le Sultan avait obtenu dans le même traité de commerce de 1718. En 1725, un premier consul ou sah-bender ottoman fut tout de même envoyé à Vienne. La cour impériale, peu enthousiaste à l’idée de l’accueillir, fit de son mieux pour le faire rappeler. Sept ans plus tard elle eut finalement gain de cause, et cela sans que le Sultan ne nommât de successeur13.
18Il ne semble malheureusement pas possible d’établir avec certitude lequel des consulats I.R. dans l’empire ottoman en fut le premier. Les archives de l’internonciature de Constantinople sont en fait incomplètes, et les dossiers en question ont probablement été détruits depuis longtemps. Il ne peut en revanche y avoir de doute sur la présence d’un consul I.R. à Tripoli dès 1723, et d’un autre à Tunis dès 1725.
19La construction du réseau consulaire I.R. – et de celui de l’Autriche-Hongrie à partir de 1867 – est caractérisée par son absence de stratégie. En fait, les autorités à Vienne et à Trieste attendaient qu’un marchand dans tel ou tel port étranger sollicitât le poste de consul honoraire I.R. ; de telles sollicitations étant généralement acceptées sans problème. Après vérification, celles-ci furent soumises à l’approbation du souverain, puis l’on procéda à la nomination du candidat comme consul « non-salarié » dans le port en question.
20Au xviiie siècle, les consulats impériaux dans l’empire ottoman restaient sous le contrôle direct du représentant de la cour de Vienne auprès de la Sublime Porte. En cela l’on suivit l’exemple de Venise, dont le représentant à Constantinople, le bailo, exerçait l’administration et la juridiction des marchands et marins établis ou de passage en Orient.
21En 1720, l’empereur Charles VI décida de séparer clairement l’administration de ses royaumes et territoires (dont faisaient partie, de 1720 à 1740, la Serbie, le royaume de Naples et l’île de Sicile) de celle de ses relations extérieures. Pour ce faire, il nomma, le 26 mars de la même année, un « chancelier de la cour pour les affaires de sa maison et les affaires d’État » qui devait dorénavant prendre en charge la négociation des alliances, des traités de paix, des mariages de la famille habsbourgeoise, mais aussi les nominations de diplomates, et la correspondance avec les puissances étrangères. Ce jour est communément considéré comme celui de la naissance de la diplomatie autrichienne moderne. La nouvelle institution s’installa dans un palais construit entre 1717 et 1719 en vis-à-vis du palais impérial qui est aujourd’hui connu sous le nom de son adresse postale, à savoir Ballhausplatz 2. Évidemment, elle prit également en charge les relations avec l’empire ottoman, c’est-à-dire l’internonce impérial à Constantinople. Bien que celui-ci chapeautât les consulats au Levant, le chancelier de la cour n’avait, cependant, pas de contrôle direct des affaires consulaires qui relevaient du département du commerce.
22Très tôt l’administration impériale eut l’idée de faire cofinancer ses services consulaires. À l’époque où Naples faisait partie des pays héréditaires (1720 à 1735), la ville payait 60 % de la rémunération des consuls I.R. à Tunis et à Tripoli (2 500 florins par an), le reste étant à charge de Vienne. La même formule servira d’ailleurs après l’Ausgleich de 1867 entre l’Autriche et l’Hongrie pour le partage des coûts engendrés par les matières communes, c’est-à-dire les affaires étrangères et la guerre.
Les consulats I.R. en Méditerranée chrétienne et au Ponant
23Après la mort du dernier Médicis, en 1737, l’héritage toscan échut au duc François Stéphane de Lorraine, époux de la fille de Charles VI, Marie Thérèse. Par ce biais, l’administration viennoise fit connaissance des services consulaires toscans déjà bien établis dans ports de la Méditerranée. Cette interpénétration influencera considérablement le développement et de la jeune et petite marine marchande autrichienne et de son réseau consulaire.
- 14 Cette division – consulats au Levant sous contrôle de la Chancellerie intime de la Maison, de la C (...)
24Dès 1746, l’impératrice Marie Thérèse ordonna la création d’un « directoire de commerce » (Kommerzdirektorium) relevant directement de la couronne, complétée, deux ans plus tard, par l’établissement d’une « intendance de commerce » (Handelsintendenza) à Trieste, sous-entité dépendant à son tour du directoire de commerce à Vienne. Ainsi, Trieste fut pour la première fois intimement liée à la capitale impériale, les institutions médiévales de la ville adriatique, aux mains des patriciens locaux, étant abolies en même temps. Il ne faut pas chercher loin pour trouver le modèle de cette réorganisation : les Habsbourg avaient tout simplement suivi l’exemple de Venise, dont les consuls à l’Ouest dépendaient des autorités centrales, ceux à l’Orient du bailo, représentant de Venise à Constantinople14.
- 15 HKA, Comm. lit., 648 rouge, fol. 547.
25En 1749, les consulats I.R. furent rattachés au département de commerce (Commerzien-Departement). Pour financer l’institution Marie Thérèse introduisit, le 13 août 1750, une « taxe consulaire », dont les consuls I.R. devaient s’acquitter après leur nomination. La hauteur de cette taxe était calculée en fonction de l’importance du poste consulaire en question. Pour les plus importants, les titulaires devaient payer 100 florins, pour ceux de moyenne importance elle s’élevait à 75 florins et pour ceux de moindre importance à 5015.
- 16 La Chancellerie intime de la Maison, de la Cour et d’État (Geheime Haus-, Hof- und Staatskanzlei), (...)
26Si tous les consulats dépendaient à ce moment du département de commerce, cette situation changea le 14 février 1754. Dès cette date, leur rattachement administratif fut scindé en deux. Les consulats hors du Levant furent confiés à l’intendance de commerce de Trieste, et seront finalement, à partir de 1776, soumis au contrôle du gouverneur du littoral I.R. Les consulats au Levant, en revanche, furent désormais rattachés à une nouvelle institution, créée sur ordre de l’impératrice Marie Thérèse : la Chancellerie Intime de la Maison, de la Cour et de l’État16. Ainsi l’impératrice souhaitait séparer les affaires étrangères des provincialibus, dorénavant distribuées entre trois chancelleries, l’une pour l’Autriche, une autre pour la Hongrie et une dernière pour la Bohême.
27La chancellerie intime exerçait son contrôle sur les consulats levantins par le biais de l’internonce I.R. à Constantinople, bien que celui-ci eût déjà perdu une bonne partie des droits que le traité de commerce austro-ottoman de 1718 lui avait initialement attribués. En fait, depuis le 14 juillet 1751, il avait perdu le droit de nommer en toute indépendance les consuls du Levant, la direction de commerce l’ayant instruit de dorénavant lui « indiquer d’avance toute nomination d’un consul dans l’Empire Ottoman, pour lui permettre de faire les recherches nécessaires ».
28À partir de 1752, un grand nombre de postes fut créé dans des ports italiens, puis, durant les décennies suivantes, le réseau s’étendit le long des côtes de la Méditerranée, de l’Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord pour atteindre Hambourg, Copenhague et Elseneur en 1782. La Baltique fut investie en 1783 avec la création du consulat de Saint-Pétersbourg, suivi de celui de Riga, en 1794 ; dès 1785 le premier consulat au nord de la Mer Noire ouvrit ses portes à Cherson.
29La représentation de deux ou de plusieurs États par la même personne étant monnaie courante, et des Toscans étant présents dans pratiquement tous les centres de commerce, c’est de préférence aux consuls de Toscane ou autres marchands toscans que l’empereur confia les postes au Levant. Ainsi peut-on lire dans un rapport de l’internonce I.R. à la direction de commerce du 4 février 1751 :
- 17 HKA, Comm. lit., 646 rouge, Internonce Penckler, Pera bei Konstantinopel an Commerzdirection, 4 fé (...)
« Les maisons de commerce toscanes établies de tout temps dans plusieurs échelles du Levant sont bien assistées par des vice-consuls récemment nommés. Ces vice-consuls, grâce à ma patente-commission, peuvent aussi assister les marchands et sujets I.R. si l’un ou l’autre se présentait, de même que le pavillon I.R.17. »
- 18 Ibidem, fol. 14.
- 19 Aujourd’hui la famille Picciotto est propriétaire le la banque genevoise UBP (Union des Banques Pr (...)
30L’internonce ne manqua pas de signaler, « que si le commerce avec les échelles les plus importantes comme Le Caire, Alep et Smyrne augmentait, il fallait y nommer des consuls nationaux aux frais de la cour18 ». Ces quelques lignes permettent de conclure, que le commerce autrichien avec l’empire Ottoman ne nécessitait pas encore, en 1751, la nomination de consuls I.R., mais qu’il suffisait largement d’employer des marchands toscans. Ainsi, Vienne nomma des Toscans à Tripoli de Barbarie, où Bruno Aubagne Jourdan, par ex., représentait en même temps la Toscane et l’Autriche. En 1784, le marchand Raphael Picciotto, un juif originaire de Livourne et résidant à Alep en Syrie, y fut nommé consul impérial, premier d’une longue lignée de Picciotto qui, pour les 110 années à venir, se passèrent le consulat de père en fils. Au cours du xixe siècle, des membres de la famille Picciotto que l’empereur François Ier d’Autriche fit, en 1806, chevaliers par résolution représentaient la Belgique, la Prusse, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Toscane et les États-Unis à Alep19.
- 20 Il s’agissait de Léopold (né à Vienne 5 mai 1747, et mort à Vienne, le 1er mars 1792) qui devint g (...)
31En Méditerranée occidentale existait également une coopération entre Vienne et la Toscane. En 1770, « Sa Majesté l’impératrice reine avait fait la grâce à M. Kick de le nommer à la charge de consul impérial royal à Marseille » ; en même temps « Son Altesse Royale M. l’archiduc Grand Duc20 lui avait conféré semblable emploi de sa part », ce qui veut dire que
- 21 HKA, Comm. lit., 648 rouge, fol. 42, lettre de M. Verpoorten, Fiume 15 janvier 1770.
32M. Kick représentait l’Autriche et le Grand-Duché de Toscane à Marseille21.
33Les bases d’un service consulaire moderne furent jetées, lorsque Marie Thérèse ordonna, par rescrit en date du 30 mai 1752, l’augmentation des consulats au Levant et la création de consulats au Ponant, notamment à Cadix, Lisbonne, mais aussi à Gènes et dans le royaume des Deux Siciles, ce dernier ayant fait partie des pays héréditaires de 1720 à 1735. Mais l’absence des ports français sur cette liste n’est pas sans intérêt.
34La première instruction du directoire de commerce fut rédigée, le 14 août 1752, pour le consulat général I.R. dans les Deux Siciles. Elle servit de modèle pour toutes les autres instructions des décennies suivantes. En ce qui concerne les taxes consulaires, elle stipule explicitement d’appliquer le tarif des consuls néerlandais et français, sorte de benchmarking à l’autrichienne ; les droits de chancellerie, cependant, devaient suivre les usages locaux. Le consul honoraire I.R. appliqua donc le tarif établi par la plupart des consuls étrangers dans le port en question. Évidemment, étant donné l’insignifiance de la navigation autrichienne au milieu du xviiie siècle, « la nécessité d’un tarif national ne se faisait pas sentir ».
- 22 HKA, Comm. lit., 646 rouge, Penckler, 22 mars 1751 et 4 Nov. 1751, Constantinople, fol. 49-52.
35En Orient, l’internonce de Constantinople, le baron Penckler avait dès 1751 introduit « il diritto de consolati, ch’a raggione di due per cento lor conviene à prendere sopra le Mercanzie di entrada et di sortita, come si pratica generalmente da tutte le Nazioni Europee stabilite in Levante22 ». Ce système permettait aux consuls I.R. de lever une taxe équivalant à 2 % de la valeur des marchandises importées ou exportées par les navires autrichiens, le « cottimo ». Pour les ports de l’Ouest, les autorités décidèrent d’adopter un système plus facile à administrer. Le 26 mai 1755, fut introduit un « Tarif Général » pour les consuls du Ponant, établissant un tarif de deux ducats pour les bateaux de plus de 100 tonnes, d’un ducat pour les bateaux de plus de 50 tonnes, et d’un demi-ducat pour les bateaux de moins de 50 tonnes.
36Le 15 juillet 1755, l’intendant pour tout le littoral autrichien, le comte Hamilton, ordonna un « Tariffa delle Sportule prescritte e placidate agl’Imperiali, e Reggj. Consoli, e Vice-Consoli », ainsi qu’un « Tariffa secundo cui s’esigerranno le sportule nella cancelleria degli Imperiali e Reggj. Consoli, e Vice-Consoli ».
37Le 7 février 1758, l’impératrice Marie Thérèse signa l’instruction du directoire de commerce à l’Intendanza à Trieste, qui fut chargé d’instruire les consulats
- 23 Piskur J., Oesterreichs Consularwesen, Vienne, 1862, p. 7 ; Piskur J., Manuale dell’ Istituzione C (...)
« de tourner leur attention avant tout à la navigation et au commerce des sujets impériaux et royaux, d’indiquer toute mesure apte à promouvoir le commerce ou les obstacles qui s’y opposent. À cette fin, les consulats devraient soumettre à l’intendanza à la fin de chaque année une liste des navires battant pavillon I.R. arrivés dans tel port, indiquant le nom du capitaine, la date de délivrance du patent ou du passeport, le nombre de matelots, la cargaison importée de ou exportée vers l’Autriche. Afin de se faire une opinion, en quelque sorte, de la croissance ou du déclin du commerce dans les diverses échelles, les consuls, en rassemblant de telles informations, si l’occasion se présente, chercheront à s’emparer de tout règlement sur le commerce, la navigation, la monnaie, l’échange, et les tarifs de douane23 ».
38Ces rapports annuels sur le commerce et la navigation furent, par extraits, transmis au gouverneur de Trieste et à la Bourse des Commerçants de Trieste « pour servir aux commerçants d’information ou pour la spéculation ».
39Le président et les conseillers « dalla Cesarea Regia Suprema Intendanza Commerciali in tutto il littorale austriaco », se basant sur un rescrit de Marie Thérèse du 22 septembre 1759, proclama un Editto del sei ottobre 1759, concernente i ruoli degli equipaggi dei bastimenti mercantili, che navigano con la sovrana patente di bandiera austriaco, le premier article duquel stipulait :
« I. Ogni capitano, il quale naviga con la gloriosissima Patente e Scontrino della Maestà Sua, o con passaporto consolare, o della Suprema Intendanza commerciale di tutto il littorale austriaco, debbe, prima della sua partenze dai porti consolari, o del preaccenato Littorale, fedelmente insinuare l’equipaggio del suo bastimento negli uffici consolari, o capitanali del porto, all’effeto che ;
II. Nei medesimi uffici ne si a compilato duplice ruola instampa, uno di cui esemplare, formato dal capitano del bastimento, sara trattenuto negli uffici sudditti ; e l’altro esemplare firmato dal console, o dal capitano del porto, si rimettera al capitano del bastimento. »
40De telle manière, les consuls furent en mesure de rédiger leurs rapports annuels sur les navires I.R. arrivés dans leurs ports.
- 24 Faber E., Littorale Austriaco – Das österreichische und kroatische Küstenland 1700-1780, Trond-hei (...)
41À la suite d’une réforme administrative, le « conseil de commerce » et l’intendance de Trieste étaient abolis. La bande côtière du duché de Carniole (Krain) fut détachée et constituée en province séparée du Littoral (Küstenland). Le 4 mars 1776, le comte de Zinzendorf fut nommé premier gouverneur de Trieste, c’est-à-dire gouverneur I.R. du littoral autrichien ; en même temps, son ancien collaborateur au sein du feu conseil de commerce, Joseph Mailath de Székely, fut nommé gouverneur de la ville hongroise Fiume (Rijeka)24.
- 25 Voir la chronique scandaleuse des activités de la Compagnie Anglaise : Bolts G., État Civil, polit (...)
- 26 Hassinger H., Oesterreichs Anteil an der Erforschung der Erde, Vienne, 1949, p. 92.
42L’année précédente, en 1775, un aventurier d’Amsterdam, Guillaume Bolts25, avait obtenu le privilège pour sa Compagnie de commerce autrichienne des Indes orientales (Oesterreichisch-Ostindische Handelskompagnie) établie à Trieste, de faire du commerce avec l’Inde et la Chine – ce qui avait été interdit par le traité austro-anglais de 1731. En 1777, le bateau impérial Joseph et Thérèse quittait le port de Livourne, pour aller à Rio de Janeiro, puis au Cap de Bonne Espérance et à Delagoa-Bay en Mozambique, où il devait remonter le fleuve Mafumo. Bolts acheta des terrains à deux chefs de tribus locaux, y établit une colonie autrichienne, et la fit protéger par deux forts nommés Saint-Joseph et Sainte Thérèse. Il continua sa route et reçut le privilège de la part du prince de la côte Malabar d’établir des manufactures dans les villes de Corvar, Mangalor et Balliapatna. La dernière étape de son voyage fut l’archipel des Nicobares, où il réussit à acheter les îles de Naucaveri, Sauri, Iricutti et Cafchiul26.
43Les activités de M. Bolts engendrèrent la création de plusieurs postes consulaires, dont un consulat honoraire à Canton en Chine, où l’Écossais John Reid fut nommé consul en 1781. Un autre fut établi sur l’Île de France (Île Maurice), où l’Anversois Charles de Pelgrom fut nommé en 1782, pour se charger de l’Océan Indien, du sud de l’Inde et du Cap de Bonne Espérance. En 1787, John Paterson fut nommé consul honoraire I.R. pour la côte Bengale, et Murdoch Brown, consul honoraire pour la côte Malabar, en Inde.
44En 1780, la compagnie de Bolts fut transformée en Compagnie Asiatique. Et l’année d’après, le Portugal mit la main sur la seule colonie autrichienne, ses comptoirs et bateaux. La colonisation des îles Nicobares fut abandonnée en 1783. Puis la faillite de la compagnie de Guillaume Bolts, en 1785, mit définitivement fin à cette époque « coloniale » de l’Autriche.
- 27 HKA, Comm. lit., 646 rouge.
- 28 Né le 17 juillet 1729 et mort en 1811, gouverneur I.R. de Trieste 1782-1803 ; c’est dans son palai (...)
- 29 HKA, Comm. lit., 646 rouge, 18 mars 1784.
- 30 Ibidem, fol. 597.
45Dès les années 1780, bon nombre de consuls impériaux firent appel à leur administration pour remédier au problème suivant : comment le capitaine d’un bateau autrichien pouvait-il reconnaître un consul impérial faute d’un uniforme consulaire ? La première suggestion – de faire porter aux consuls l’uniforme militaire – se heurta au refus du Conseil aulique de guerre. La solution vint du consul I.R. à Livourne, Ricci, qui adressa le 28 décembre 1783 au chancelier d’État Kaunitz la proposition suivante : « In tale occasione mi prendo la liberta d’includere alla presente una essatta Descrizione degli uniforme, de quale sono decorati tutti i Consoli, e Vice-Consoli, di tutte le nazioni in Toscana27. » Kaunitz l’accepta et instruisit le gouverneur de Trieste, Pompejo Brigido28, de lui proposer un uniforme consulaire. Selon le tableau dressé par Ricci (« Descrizzione degli uniforme che dalle respettive corti sono stati accordati ai Loro Consoli, e Vice-Consoli, in Toscana29 ») les uniformes consulaires des puissances européennes se présentaient ainsi : les consuls du Saint Siège portaient un abito scarlatto, ceux de France un bleu léger, les Russes avaient choisi le vert, les Anglais et les Sardes un rouge écarlate, les Danois, Suédois, Hollandais, Espagnols, Napolitains, Vénitiens, Ragusiens et Génois le bleu30.
- 31 Ibid., fol. 594.
46En réponse à un ordre impérial du 3 mars 1784, le gouverneur de Trieste proposa l’uniforme suivant31 : habit de gris cendre (aschengrau) avec revers de veste jaunes, gilet jaune, pantalon gris cendre, habit et gilet avec galons dorés. Le porte-épée éventuellement de couleur gris cendre et doré. Bien que les couleurs s’inspirassent vraisemblablement du noir et jaune du Saint Empire, l’uniforme se différenciait « par sa couleur de l’uniforme militaire
- 32 Ibid., fol. 597.
47I.R. et des uniformes des consuls d’autres nations, aussi le port d’épée sera différent de celle de l’armée I.R.32 ». Pompejo Brigido insinuait en outre que les boutons fussent frappés d’une ancre, chose assez surprenante, les boutons d’uniforme habsbourgeois étant normalement ornés d’un aigle impérial bicéphale ou des initiales de l’empereur.
- 33 Ibidem, fol. 594.
- 34 HKA, Comm. lit., 646 rouge, fol. 589-602, projet de résolution impériale, 9 avril 1784, et résolut (...)
- 35 Staatsgrün correspond à la couleur de l’uniforme de la police autrichienne d’avant 2005.
48Ces suggestions du gouverneur furent retenues, et, le 9 avril 1784, le président de la chancellerie unie de la cour, le comte Leopold Krakowsky-Kolowrat, soumit le projet « au sujet de la détermination d’un uniforme pour les consuls impériaux dans les ports étrangers33 » à l’approbation de l’empereur Joseph II. Celui-ci, cependant, n’était guère convaincu. Sans que les archives nous révèlent une quelconque explication, il décida, le 19 avril 1784, de modifier le projet, préférant un habit et un pantalon écarlates, des parements vert pomme, le tout, à l’exception de la tunique, assorti de passepoils d’or. Le porte-épée devait être de vert et d’or, et les boutons toujours décorés d’une ancre34. Pour les consuls honoraires, ces couleurs devaient rester pratiquement inchangées jusqu’à la fin de la monarchie en 1918, à l’exception du pantalon, qui sera, à partir 1815, de couleur blanche. Dès 1886, les consuls de carrière eurent droit aux pantalons verts et dès 1900 à l’uniforme « vert d’État », que les diplomates portaient déjà depuis 185035.
- 36 HKA, ibid., fol. 621.
49La décision ayant été prise dans de très brefs délais, l’administration avait omis de prendre des dispositions particulières pour les vice-consuls. Très rapidement se posait donc la question de savoir si les vice-consuls avaient eux aussi le droit de porter le nouvel uniforme. Vienne trancha en septembre 1784 : les vice-consuls dépendant d’un consul n’eurent pas droit à l’uniforme, ceux des vice-consuls qui furent à la tête de leur propre poste consulaire l’avaient au contraire36.
Les consuls I.R. et le commerce des pays héréditaires
50Les consuls au Ponant recevaient leurs instructions d’abord de l’intendant de Trieste, puis, après 1776, du gouverneur du Littoral I.R. à Trieste, qui tous les deux dépendaient de Vienne. Un contact direct entre les consuls et la capitale n’était pas prévu, et ceux d’entre eux qui tentèrent de s’adresser directement à leur administration centrale se virent rapidement rappelés à l’ordre.
- 37 HKA, Comm. lit., 646 rouge, « Vortrag vom 6.8.1770 über die Mittel, die Nationalnavigation an der (...)
51En ce qui concerne l’influence des consuls I.R. sur la promotion du commerce des pays héréditaires, on trouve la réponse dans un dossier de 1770, lorsque l’administration à Vienne étudia « les moyens d’élargir la navigation maritime nationale ». Dans son rapport du 6 août 1770, l’intendant de Trieste, se demandant s’il fallait établir des maisons de commerce et des consulats au Ponant, conclut que sauf Cadix, Naples et Gênes, où les consuls touchaient un salaire, « la plupart d’eux ne faisait montre d’un zèle débordant », et « qu’on pourrait leur demander plus [d’activité] si on leur donnait un salaire. Afin d’y parvenir à moindre frais il serait souhaitable de s’entendre avec la Toscane pour se partager les consuls37 ».
52Une autre suggestion, à savoir de leur conférer un rang militaire et le droit de porter l’uniforme I.R., ne fut pas retenue par l’intendanza.
- 38 Ibidem.
53En fin de compte, l’intendanza conclut qu’un « traitement pour les consuls serait tout à fait superflu, l’influence des consuls sur le commerce national étant tout à fait théorique », citant comme preuve « d’innombrables rapports qui, depuis des années, passaient sous ses yeux38 ».
- 39 Ibid.
54L’intendanza était plutôt favorable « à l’établissement des maisons de commerce nationales dans les ports, avec lesquels les organisations commerciales avaient l’intention de faire du commerce comme moyen plus efficace d’élargir un tel commerce ». L’intendanza, cependant, ne se faisait pas d’illusions, qualifiant de tels projets prématurés, « nos marchands n’ayant pas pensé à telle expansion ; seul le fermier [général] à Milan, Creppi, aurait installé son fils à Cadiz39 ».
Les consuls étrangers dans les ports autrichiens au xviiie siècle
- 40 HKA, Comm. lit., 657 rouge.
55Le fascicule 119 des dossiers « Littorale Commerz » des Archives de la Chambre aulique contient les dossiers sur les consuls étrangers dans les pays héréditaires. Le tout premier document, une missive en date du 29 novembre 1749 adressée à l’intendance de Trieste, explique « qu’il serait avantageux pour le commerce hongrois, si encore plus de consuls de nations étrangères étaient nommés à Trieste40 ». Ce passage indique déjà que la présence des consuls étrangers semble avoir eu un effet positif sur le commerce des pays héréditaires.
56Malgré ce constat, l’administration autrichienne, comme d’autres pays, n’admettait guère la présence de consuls étrangers à l’intérieur du pays. L’établissement de consulats étrangers ne fut permis que dans les ports maritimes, ce qui limitait le choix pour les pays héréditaires à la seule ville de Trieste. L’unique exception à cette règle était le vice-consulat français à Fiume, établit en 1770.
57En 1781, l’ambassadeur impérial en France, Mercy d’Argenteau, informa Vienne que le roi avait aboli toute exemption pour les consuls étrangers de nationalité française et que, dans certains cas, la France avait l’intention d’appliquer le reciprocum. Se posait alors la question de savoir comment dorénavant traiter le consul français à Trieste. À ce sujet, le comte Zinzendorf, gouverneur de Trieste, écrivit, le 1er octobre 1781, à l’empereur Joseph II :
- 41 HKA, Comm. lit., 657 rouge, dossier 3, consuls de France, lettre du comte Zinzendorf, Trieste, 1er(...)
« Qu’on ne pourrait pas appliquer le reciprocum, parce que généralement les consuls français sont salariés par leur cour, dont ils sont les sujets. Cependant, les consuls I.R. ne sont pas salariés et sont nommés contre le seul droit d’encaisser les taxes consulaires. Il existe peut-être des vice-consuls français à Fiume et Zengg (Senj, Zengo) qui sont des sujets I.R. Dans ce cas on pourrait observer le reciprocum en question41. »
58Entre 1749 et 1794, existaient à Trieste des consulats des pays suivants : Danemark, Espagne, Toscane, France, Gênes, Grande-Bretagne, Hollande, Palatinat, Malte, Modène, Naples, Saint-Siège, Portugal, Prusse, Raguse, Russie, Sardaigne, Suède, Turquie et Venise.
59En 1799, l’Annuaire de la Cour et du Gouvernement fait état de 18 consulats étrangers à Trieste. Y sont représentés le Danemark, l’Angleterre, Gênes, la Hollande, Malte, Modène, Naples, le Palatinat, le Portugal, la Prusse, Raguse, le Pape, la Russie, le Sardaigne, la Suède, l’Espagne et la Toscane, c’est-à-dire qu’il n’y avait plus de consulat de Venise, ni de France ou de la Porte. Tandis que les Habsbourg entretenaient 14 consulats I.R. sur les côtes françaises, la France n’avait qu’un seul consulat en Autriche, à Trieste, dont le titulaire, depuis 1786, était Pierre-Louis-Marie Framery. En 1799, le poste est vacant – vraisemblablement à cause de la deuxième guerre de coalition.
De la fin du xviiie siècle à la fin de la monarchie austro-hongroise (1797-1918)
60À la fin du xviiie siècle, le réseau consulaire I.R. était composé de 77 consulats :
- 16 consulats généraux : Cagliari, Zante (Zakynthos), Amsterdam, Lisbonne (1752), Gênes (1758), Cadix (1763), Bordeaux (1768), Nantes (1778), Havre de Grâce (1779), Jassy, Naples, Londres (1780), Copenhague (1782), Saint-Pétersbourg (1783), la Côte Bengale et la Côte Malabar (1787) en Inde ;
- 34 consulats : Alexandrie, Ancône (1693), Tunis (1725), Cipro, Larnaca (avant 1732), Alger (avant 1748), Rhodes, Salonique, Sinigaglia, Smyrne (Izmir) (avant 1750), Malte (1755), Saint-Jean d’Acre, Alicante (1758), Naxia, Nice, Marseille (1759), Patras, Pesaro, Raguse, La Rochelle (1775), Bayonne, Cephalonia (Kefallinia) (1778), Morlaix (1779), Canton en Chine, Lépante (Nafpaktos), Livourne, Sète (1781), Île de France (Île Maurice), Elseneur, Calais, Hambourg (1782), Rouen (1783), Lübeck, Brême, Riga (1784), Altona, Cherson (Crimée) (1785) ;
- 26 vice-consulats : Tripoli (1723), Agosta, Alep (avant 1750), Venise (1754-1798), Barcelone, Barletta (1755), Valence (1759), Durazzo (Durres), Faro, Funchal, Gallipoli, Manfredonia, Mataro, Messine (vers 1760), Malaga (vers 1762), Setubal, Stanchio (Kos), Toulon (1770), Carthagène (1780), Denia (1780), Cerigo, Coruna (1785), Porto Santo en Afrique (Madeira), Porto Ferrajo (1787), Majorque (1788), et Zea ;
- une agence consulaire à Jaffa.
61En somme, 73 consulats en Europe, un dans l’Océan Indien et trois en Asie, mais aucun dans les deux Amériques.
62Par le traité de Campo Formido du 17 octobre 1797, l’empereur François II céda à la France les Pays-Bas autrichiens – perdant ainsi les ports d’Ostende et d’Anvers –, la Lombardie et le Brisgau. En échange il reçut la ville de Venise, sa terra ferma, l’Istrie et tout le littoral dalmatien jusqu’à la Bocche di Cattaro – à l’exception de Raguse (Dubrovnik) – et la ville d’Antivari (Bar, Monténégro).
63L’acquisition du territoire de l’ex-République de Venise causa très vite des problèmes. Dès le mois d’avril 1798 le directoire de commerce informa la chancellerie I.R. de la cour et de l’État que
- 42 HKA, Comm. lit., 646 rouge, dossier 12 ex April 1798, fol. 817-820, adressé à la Chancellerie inti (...)
« plusieurs des anciens consuls vénitiens, même dans les villes où un consul I.R. existait déjà, continuèrent leur fonctions publiques et, séparés des consuls I.R., continuèrent à s’occuper des affaires des navigateurs et marchands austro-vénitiens. Ce comportement faisait double emploi, créant chez les parties une incertitude relative au consul auquel s’adresser. En même temps, les gouvernements locaux ont eu des doutes portant sur le choix de la déclaration d’un des deux consuls à laquelle se tenir. Une autre irritation de notre sublime Cour se produisit du fait que plusieurs des anciens consuls vénitiens ne se conformaient point à décrocher le blason vénitien42 ».
64Les anciens consulats vénitiens, tout comme le consulat général I.R. à Venise, furent supprimés. Une autre conséquence était plus importante ; les Habsbourg, depuis 1804 « empereurs d’Autriche », étaient auparavant devenus – dans un premier temps que pour quelques années – maîtres de Venise, récupérant ainsi son port important, sa marine marchande sans équivalent dans l’Adriatique, ainsi qu’une longue bande de littoral avec de nombreuses îles dalmatiennes.
65Par le traité de Presbourg du 25 décembre 1805, le nouvel empire d’Autriche perdit Venise et la Dalmatie acquises en 1797, réduisant par la même occasion son accès à l’Adriatique à Trieste et Fiume. La confiscation de ces deux ports, stipulée par traité de Schönbrunn d’octobre 1809, finit par le transformer en pays continental. La perte de son littoral et de sa flotte mena quelques bureaucrates de Vienne à mettre en doute, en ces temps difficiles, l’existence même du système consulaire autrichien, système composé exclusivement de consuls honoraires. Mais les succès militaires du maréchal Laval Nugent, qui, en 1813, regagna Trieste, puis la récupération, après la chute de Napoléon, du littoral des bouches du Pô aux confins de l’Albanie ottomane, empêchèrent finalement le démantèlement du réseau consulaire.
66Au lieu de l’abandonner, l’empire Autrichien le développera donc à partir de 1815, procédant en même temps à une réforme de son système consulaire. Dès 1825, fut admis le principe de consuls salariés dans les ports considérés les plus importants.
- 43 La relation entre consulats honoraires et consulats réguliers vers 1914 était de 3 : 1 pour l’Autr (...)
67Un siècle plus tard, au début de la Première Guerre Mondiale, le réseau consulaire autrichien (austro-hongrois à partir de 1867) comptait 474 consulats, dont 364 honoraires – 179 consulats honoraires en Europe, 66 en Amérique Latine, 35 en Afrique, 20 en Amérique du Nord, 16 en Asie et 8 en Australie. Ce chiffre semble élevé, mais reste modeste comparé aux, par exemple, 650 consulats du Danemark, petit royaume n’atteignant même pas 5 % du territoire ni de la population de la monarchie austro-hongroise43.
- 44 Des consulats à l’intérieur existaient à Agram (Zagreb), Brünn (Brno), Budapest, Czernowitz (Cerno (...)
68Selon l’Annuaire austro-hongrois, il y avait, en 1914, des consulats étrangers dans 33 villes44 de la monarchie, dont 14 ports de l’Adriatique (Curzola/Korcula, Fiume/Rijeka, Lissa, Lussinpiccolo/Malij Losinj, Metkovic, Parenzo/Porec, Portorè e Buccari, Raguse/Dubrovnik, Rovigno/Rovinj, Sebenico/Sibenik, Spalato/Split, Trieste, Zara/Zadar, Zengg/Senj). Suite à la Première Guerre Mondiale et à l’octroi du barrage d’Otranto par les alliés, l’Adriatique n’était plus accessible et le nombre des consulats étrangers diminua. En novembre 1918, il n’y en avait plus que vingt-deux à Trieste, douze à Fiume, quatre à Spalato et un seul à Zara.
69En 2006, la diplomatie autrichienne entretient 289 consulats, dont 275 honoraires et 14 généraux. Parmi ces consulats, un consulat général à Strasbourg, un consulat général honoraire à Marseille et six consulats honoraires à Ajaccio, Bordeaux, Lille, Lyon, Nice et Toulouse. La dernière réorganisation consulaire autrichienne témoigne, non seulement d’un manque de perspicacité, mais fait montre de peu de sensibilité historique : en effet, le 1er mai 2003, une année avant l’entrée de la Slovénie dans l’Union Européenne, redonnant à la ville de Trieste son hinterland perdu en 1918, l’Autriche a liquidé son consulat général à Trieste.
Notes
1 Cova U., « Die österreichischen Konsuln im Westen in der österreichischen und Triester Geschichtsschreibung des 19. und 20. Jahrhunderts », Anzeiger der phil.-hist. Klasse der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, vol. 117, 1980, p. 124-135.
2 Kandler P., L’Emporio e il Portofranco. Raccolta delle leggi ordinanze e regolamenti speciali per Trieste, s.l. [Trieste ?], 1861, p. 58.
3 Cusin F., Precedenti di concorrenza fra i porti del mare del Nord ed i porti dell’Adriaticio, Trieste, 1932, p. 20.
4 Ostendische Handelskompagnie.
5 Lanoye R., L’Épopée Ostendaise, Ostende, vers 1964, p. 55-58 ; la compagnie employait des « volontaires des Indes » pour protéger ses installations en Inde.
6 Hofkammerarchiv (HKA), Commerz (Comm.) Litorale (Lit.), Nr. 629 rouge, 29 novembre 1749, fol. 2-15.
7 Dessin dans HKA, Plansammlung, S 67/1-2.
8 HKA, Comm. lit., 629 rouge, dossier 7 ex Martio 1786, fol. 926-928 et dessin dans HKA, Plansammlung, S- 68/1.
9 De 1869 à 1918, celui-ci servit également de pavillon consulaire I. et R. austro-hongrois.
10 Encore en 1852 et en 1857, Vienne renonça à nommer des agents consulaires à Sistov et Tirnovo (Bulgarie), en vue de la position de la Porte Sublime qui considérait les consuls I.R. comme des « espions souabes ».
11 HHStA, Türkische Urkunden ad 1718 VII 27.
12 Ibidem.
13 Wurm H., « Entstehung und Aufhebung des osmanischen Generalkonsulates in Wien (17261732) – Eine Relation Heinrich von Penklers aus dem Jahr 1761 », Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs, vol. 42, 1992, p. 152-188.
14 Cette division – consulats au Levant sous contrôle de la Chancellerie intime de la Maison, de la Cour et d’État (devenant à partir de 1849 le Ministère des Affaires étrangères), et consulats du Ponant sous contrôle du Directoire de Commerce, puis de la Chambre aulique générale (devenant à partir de 1848 le Ministère I.R. du Commerce) – ne fut aboli qu’en 1859, lorsque le Ministère des Affaires Étrangères prit le contrôle de la totalité des services consulaires. L’Ausgleich entre l’Autriche et l’Hongrie ne facilitait guère les choses : le système consulaire faisait parti des affaires communes, sous contrôle du Ministère impérial et royal des Affaires Étrangères. Cependant, pour toute création ou liquidation d’un consulat le ministre austro-hongrois des affaires étrangères dépendait de l’avis favorable du ministre I.R. (autrichien) du Commerce à Vienne et du ministre royal hongrois du Commerce à Budapest.
15 HKA, Comm. lit., 648 rouge, fol. 547.
16 La Chancellerie intime de la Maison, de la Cour et d’État (Geheime Haus-, Hof- und Staatskanzlei), transformée en 1849 en Ministère des Affaires étrangères.
17 HKA, Comm. lit., 646 rouge, Internonce Penckler, Pera bei Konstantinopel an Commerzdirection, 4 fév. 1751, fol. 1-35.
18 Ibidem, fol. 14.
19 Aujourd’hui la famille Picciotto est propriétaire le la banque genevoise UBP (Union des Banques Privées).
20 Il s’agissait de Léopold (né à Vienne 5 mai 1747, et mort à Vienne, le 1er mars 1792) qui devint grand duc de Toscane dès la mort de l’empereur François Ier, c’est-à-dire le 18 avril 1765. En 1790, Léopold, après la mort de son frère aîné Joseph II, devint empereur Léopold II.
21 HKA, Comm. lit., 648 rouge, fol. 42, lettre de M. Verpoorten, Fiume 15 janvier 1770.
22 HKA, Comm. lit., 646 rouge, Penckler, 22 mars 1751 et 4 Nov. 1751, Constantinople, fol. 49-52.
23 Piskur J., Oesterreichs Consularwesen, Vienne, 1862, p. 7 ; Piskur J., Manuale dell’ Istituzione Consolare Austriaca, Vienne, 1862, p. 7.
24 Faber E., Littorale Austriaco – Das österreichische und kroatische Küstenland 1700-1780, Trond-heim/Graz, 1995.
25 Voir la chronique scandaleuse des activités de la Compagnie Anglaise : Bolts G., État Civil, politique et commercant du Bengale ou Histoire des Conquêtes et de l’Administration de la Compagnie Anglaise dans ce Pays ; pour servir de suite à l’Histoire Philosophique et Politique, 2 vol., Maastricht, 1775.
26 Hassinger H., Oesterreichs Anteil an der Erforschung der Erde, Vienne, 1949, p. 92.
27 HKA, Comm. lit., 646 rouge.
28 Né le 17 juillet 1729 et mort en 1811, gouverneur I.R. de Trieste 1782-1803 ; c’est dans son palais à Trieste, Via Pozzo di Mare, que Napoléon séjourna en 1797.
29 HKA, Comm. lit., 646 rouge, 18 mars 1784.
30 Ibidem, fol. 597.
31 Ibid., fol. 594.
32 Ibid., fol. 597.
33 Ibidem, fol. 594.
34 HKA, Comm. lit., 646 rouge, fol. 589-602, projet de résolution impériale, 9 avril 1784, et résolution impériale en date du 19 avril 1784.
35 Staatsgrün correspond à la couleur de l’uniforme de la police autrichienne d’avant 2005.
36 HKA, ibid., fol. 621.
37 HKA, Comm. lit., 646 rouge, « Vortrag vom 6.8.1770 über die Mittel, die Nationalnavigation an der See zu erweitern », fol. 195-197.
38 Ibidem.
39 Ibid.
40 HKA, Comm. lit., 657 rouge.
41 HKA, Comm. lit., 657 rouge, dossier 3, consuls de France, lettre du comte Zinzendorf, Trieste, 1er octobre 1781.
42 HKA, Comm. lit., 646 rouge, dossier 12 ex April 1798, fol. 817-820, adressé à la Chancellerie intime de la Maison, de la Cour et d’État, réunion du 17 avril 1798, ad num. 888 et dossier 9 ex Dezember 1798, fol. 805-814.
43 La relation entre consulats honoraires et consulats réguliers vers 1914 était de 3 : 1 pour l’Autriche-Hongrie, et de 60 : 1 pour le Danemark et la Suisse.
44 Des consulats à l’intérieur existaient à Agram (Zagreb), Brünn (Brno), Budapest, Czernowitz (Cernovci), Haida, Innsbruck, Karlsbad (Karlovy Vary), Klagenfurt, Koloszvar (Cluj), Lemberg (L’viv), Linz, Orsova, Poszony (Bratislava), Prague, Reichenberg (Liberec), Sarajevo, Villach, Vienne.
Table des illustrations
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Titre | Ill. 1 : Navire de la Compagnie de Commerce d’Ostende |
URL | http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7784/img-1.png |
Fichier | image/png, 96k |
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Titre | Ill. 2 : pavillon autrichien |
URL | http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7784/img-2.png |
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Titre | Ill. 3 : Introduction des tarifs consulaires de 1755 |
URL | http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7784/img-3.png |
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Titre | Ill. 4 : Passeport consulaire |
URL | http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7784/img-4.png |
Fichier | image/png, 109k |
© Presses universitaires de Rennes, 2006