Démontages/dislocations
p. 69-72
Extrait
1Contre le montage « impuissant » qui laisse l’œuvre intacte s’impose désormais le démontage, qui en assure la dislocation salutaire et nécessaire. Par le terme « dislocation », notion centrale de sa pensée, Adorno nous introduit à la dimension négative et moderne du montage : le démontage de l’œuvre, ou l’œuvre comme démontage. Il n’est pas étonnant de croiser la notion de démontage dans la pensée dialectique d’Adorno, puisqu’elle renvoie directement à celle de Walter Benjamin, lui-même adepte de ce concept comme moyen privilégié d’accès à la connaissance : « N’achève l’œuvre que d’abord ce qui la brise, pour faire d’elle une œuvre morcelée, un fragment du vrai monde, le débris d’un symbole1. » Selon une logique de renversements incessants – manifestation de la négativité chère au philosophe –, Adorno constate dans l’œuvre moderne une dislocation téléologique : quand la dislocation ou l’arrêt de la logique deviennent l’idée même de l’œuvre.
2Aussi, nous nous interrogerons sur
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