Le miroir et le simulacre
|Chapitre II. La configuration de la lumière
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Extrait du texte
L’obscurité et la lumière
Si la théorie est vision spéculative, une spéculation partant de la vision, essayons de regarder les images filmiques, pour les contempler en prenant le temps nécessaire. Prenons trois micro-segments d’images filmiques d’une intensité visuelle indéniable. Le premier, un chef d’œuvre du cinéma muet japonais, Kurutta Ippeiji (connu en Occident sous le titre de A Page of Madness) de Teinosuke Kinugasa ; puis un film de série noire de la grande époque du cinéma américain, T-Men (La brigade du suicide) d’Anthony Mann ; et, pour finir, un film récent, Mulholland Drive de David Lynch. Dans A Page of Madness le début du film présente une succession d’images où l’obscurité est dominante, laissant à peine entrevoir des micro-espaces plongés dans les ténèbres. Une route de nuit sous la pluie, un bâtiment sombre où l’on ne peut voir que des lumières aux fenêtres, puis une lumière intermittente à une autre fenêtre qui s’allume et qui s’éteint en laissant parfois le plan ...
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