Chapitre XXIV. Zoo, 1993

Voilà que sûrs de nous, orgueilleux, nous franchissons le seuil de la maison fantastique et qu’une baguette magique nous transforme en serins, en porcelets, en écureuils.
Vassili Grossman, Vie et destin, III, 854.

1S’il fallait déceler des parentés et des cycles dans l’œuvre de Frederick Wiseman sauf ceux qu’il a construits lui-même, comme Blind and Deaf (1986) par exemple, la complexité et les contradictions de Zoo s’inscriraient dans deux séries.

2Tout simplement chronologique, la première est la plus évidente : Zoo suit Aspen (1991) qui succède à Central Park (1989). Leurs points communs sont manifestes. Paysages d’artistes, arbres, flore, petite faune, et un zoo pédagogique où le film ne s’attarde guère, Central Park enferme dans son périmètre des hommes dans une nature domestiquée et urbanisée. Aspen convoque des riches servis par des moins riches au sein du cirque naturel et grandiose des montagnes presque inviolées, zoo humain dans une nature libre et comme des premiers âge