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Penser et représenter le corps dans l'Antiquité

 | 
Francis Prost
, 
Jérôme Wilgaux

Quatrième partie. Le corps au féminin

Le corps féminin dans l’art funéraire attique des époques archaïque et classique : un inventaire et quelques pistes

Hélène Bectarte

Texte intégral

1L’art funéraire grec antique a la spécificité de représenter massivement les femmes, dans toutes les régions du monde hellénique, sur la longue durée, dépassant donc les cadres spatio-temporels étroits des œuvres de fiction par exemple, dont les femmes, de toute façon, sont absentes le plus souvent. Ainsi, le reflet funéraire des femmes grecques, loin de former une image invariable, évolue naturellement selon les régions, au fil du temps.

  • 1 Toutes les dates mentionnées au fil de l’étude se situent avant notre ère.
    Abréviations :
    AGA =Richt (...)
  • 2 AGA.
  • 3 CAT.

2Cet art funéraire compte des milliers de représentations, dont jamais aucun historien de l’Antiquité n’a fait l’étude exhaustive, les chercheurs se contentant, jusqu’à présent, de formuler de vagues impressions. Ces impressions ne me satisfont pas et j’ai décidé, pour cette raison, d’examiner les monuments funéraires de la façon la plus complète et la plus précise possible, non pas tous les monuments funéraires de l’ensemble du monde hellénique, mais, choix arbitraire, ceux de l’Attique spécifiquement, des monuments datés de l’époque archaïque à la fin du ive siècle1. En effet, la représentation des femmes sur les monuments funéraires attiques débute à l’époque archaïque et s’achève à la fin du ive siècle, sous l’effet des lois somptuaires instituées par décret, à l’initiative de Démétrios de Phalère, en 317, qui, notamment, interrompent progressivement la fabrication des monuments funéraires à relief, remplacés, à l’époque hellénistique, par des colonnettes comportant une simple épitaphe. Ma recherche prend pour objet finalement 2064 monuments funéraires attiques datés de l’époque archaïque à 300 : 80 monuments de l’époque archaïque selon G. M. A. Richter en 19612 ; et, pour l’époque classique, selon les périodes délimitées par C. W. Clairmont en 1993 et 19953, 16 monuments datés de 430-420 ; 124 monuments datés de 420-400 ; 448 monuments datés de 400-375 ; 901 monuments datés de 375-350 et 495 monuments datés de 350-300.

  • 4 Pour cette raison, j’ai exclu de ma documentation les monuments funéraires que l’on ne peut dater.

3Mon étude ne porte pas sur la représentation globale de la femme sur les monuments funéraires attiques, mais s’intéresse à un aspect déterminé de cette représentation, le corps, un corps à examiner selon sa datation, afin de saisir l’évolution de la figuration au fil du temps4, un corps à examiner selon la classe d’âge à laquelle il appartient (celle des petites filles – entre 5 et 10 ans –, des jeunes filles – autour de 15 ans –, des jeunes femmes – entre 20 et 30 ans – ou des femmes mûres – de plus de 30 ans), la position qu’il prend (debout ou assis essentiellement, tête inclinée peut-être, jambe fléchie, tenant une personne, un animal ou un objet), sa corpulence (la grosseur de la silhouette, le développement des seins), la coiffure ou les vêtements qui l’enveloppent. Observer le corps féminin certes, mais pas seulement. Une fois l’examen achevé, il s’agira de souligner les significations principales endossées par les représentations étudiées.

  • 5 Sur la stèle de Khrysanthè (CAT, 2282b ; 400-375) : « La terre détient ton corps (sôma) en son sei (...)
  • 6 Sur la stèle d’Hèrakleia (CAT, 3366 ; 375-350) : « Abandonnant dans la mort ta jeunesse (hèbè) flo (...)
  • 7 Sur la stèle de Pamphilè (CAT, 2365d ; 375-350) : « Elle est morte avant d’avoir achevé la vingtiè (...)
  • 8 Kaibel G., Epigrammata graeca ex lapidibus conlecta (1965), p. 169 : « Elle qui se glorifia jadis (...)

4Le lecteur l’aura compris, ma recherche repose sur l’observation des reliefs funéraires strictement. Les épitaphes en effet sont presque muettes au sujet du corps féminin : il arrive qu’elles l’opposent, lui mortel, à la mémoire éternelle5, qu’elles en célèbrent la jeunesse6, ou lui assignent un âge7, mais n’en dessinent jamais aucun contour. C’est bien plus tard, à l’époque romaine, que le thème du corps féminin est développé de façon détaillée par les épitaphes attiques8.

  • 9 AGA.
  • 10 CAT.

5Je souhaite, avant d’entamer l’étude, en signaler les limites : elles sont liées à l’observation indirecte des monuments funéraires, à travers les photographies et les commentaires des recueils de G. M. A. Richter9 et de C. W. Clairmont10, dont je suis souvent tributaire. Il est des données en effet, comme l’âge des personnages, certains traits physiques, la nature des coiffures ou des vêtements, qui ne figurent dans l’étude que parce qu’elles sont mentionnées par les deux chercheurs.

Tableaux synthétiques

  • 11 Les pièces ont été observées de façon systématique, une à une, et leur description figurera in ext (...)

6Dans un souci de lisibilité, il me semble nécessaire de présenter sous forme de tableaux synthétiques quelques-unes des informations délivrées par les monuments funéraires au cours de leur examen détaillé11 : pour chaque période ainsi, le ratio des figures par monument funéraire, le nombre et la part, parmi l’ensemble des personnages représentés, des figures masculines, des figures féminines, et le nombre et la part, dans des échantillons déterminés, des figures féminines selon leur âge, leur position, leurs attributs, coiffures, vêtements.

1. Pour chaque période, ratio des figures par monument :

1. Pour chaque période, ratio des figures par monument :
  • 12 Les premiers monuments funéraires attiques de l’époque classique sont datés de 430 environ. À la f (...)

7Note12

8Le nombre de figures par monument augmente au fil du temps.

2. Pour chaque période, nombre et part (en %) des hommes et des femmes, parmi l’ensemble des personnages dont le sexe est déterminable :

2. Pour chaque période, nombre et part (en %) des hommes et des femmes, parmi l’ensemble des personnages dont le sexe est déterminable :

9Les femmes, presque absentes des monuments de l’époque archaïque, sont largement représentées à l’époque classique, et particulièrement dans la seconde moitié du ive siècle.

3. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différentes classes d’âge, parmi l’ensemble des figures féminines dont l’âge est déterminable :

3. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différentes classes d’âge, parmi l’ensemble des figures féminines dont l’âge est déterminable :
  • 13 C. W. Clairmont répertorie 495 monuments funéraires attiques datés de 350-300, soit environ deux f (...)

10Note13

11Parmi l’ensemble des figures féminines dont l’âge est déterminable, la part des femmes mûres augmente considérablement au fil de l’époque classique.

4. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des petites filles selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

4. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des petites filles selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

12Les petites filles se tiennent presque toujours debout.

4. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes filles selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

4. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes filles selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

13Les jeunes filles se tiennent presque toujours debout.

4. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes femmes selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

4. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes femmes selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

14Les jeunes femmes sont debout le plus souvent.

4. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des femmes mûres selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

4. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des femmes mûres selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :

15Les femmes mûres sont majoritairement assises, et de plus en plus au fil du temps.

5. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines en position assise selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

5. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines en position assise selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

16Les femmes assises sont de plus en plus âgées au fil du temps.

5. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines en position debout selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

5. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines en position debout selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

17Parmi l’ensemble des figures féminines en position debout, la part des jeunes femmes est la plus importante.

6. Pour chaque période, ratio, par femme, des personnes, animaux ou objets tenus :

6. Pour chaque période, ratio, par femme, des personnes, animaux ou objets tenus :

18Les ratios de l’époque classique sont supérieurs à ceux l’époque archaïque.

7. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des petites filles selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :

7. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des petites filles selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :
  • 14 Les numéros écrits à la première ligne des tableaux renvoient aux légendes placées en dessous de c (...)

19Note14

1. Cheveux courts. 2. Cheveux longs. 3. Tresses. 4. Chignon. 5. Rouleaux. 6. Ruban. 7. Voile. 8. Couronne.

20Les coiffures des petites filles se diversifient au fil du temps.

7. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes filles selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :

7. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes filles selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :
  • 15 J’utilise l’appellation de C. W. Clairmont, dans CAT, qui désigne ainsi une coiffure, melonnée, co (...)

1. Cheveux courts. 2. Cheveux mi-longs. 3. Cheveux longs. 4. Tresses. 5. Chignon. 6. Rouleaux. 7. Queue de cheval. 8. Melon15. 9. Ruban. 10. Voile. 11. Himation.

21Ce sont les jeunes filles qui ont les coiffures les plus variées.

7. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes femmes selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :

7. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes femmes selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :

1. Cheveux courts. 2. Cheveux longs. 3. Tresses. 4. Chignon. 5. Rouleaux. 6. Queue de cheval. 7. Melon. 8. Ruban. 9. Voile. 10. Himation.

22Les jeunes femmes ont les cheveux enroulés autour de la tête ou attachés avec un ruban le plus souvent.

7. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des femmes mûres selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :

7. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des femmes mûres selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :

1. Cheveux courts. 2. Cheveux longs. 3. Tresses. 4. Chignon. 5. Rouleaux. 6. Melon. 7. Ruban. 8. Voile. 9. Himation. 10. Couronne.

23Parmi l’ensemble des femmes mûres dont la coiffure est déterminable, celles qui ont les cheveux coiffés en rouleaux occupent la part la plus importante.

8. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux courts selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux courts selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

24Les cheveux courts sont portés majoritairement par des femmes de moins de 30 ans.

8. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux longs selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux longs selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

25Les figures féminines aux cheveux longs sont des jeunes filles le plus souvent.

8. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux tressés selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux tressés selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

26Les figures féminines aux cheveux tressés sont des jeunes filles le plus souvent.

8. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux coiffés en chignon selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux coiffés en chignon selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

27Les femmes dont les cheveux sont coiffés en chignon ont plus de 20 ans le plus souvent.

8. e. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux coiffés en rouleaux selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. e. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux coiffés en rouleaux selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

28Les femmes dont les cheveux sont coiffés en rouleaux ont plus de 20 ans le plus souvent.

8. f. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux attachés avec un ruban selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. f. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux attachés avec un ruban selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

29Les figures féminines aux cheveux attachés avec un ruban ont plus de 20 ans le plus souvent.

8. g. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux voilés selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. g. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux voilés selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

30Les figures féminines aux cheveux voilés sont rarement des femmes mûres.

8. h. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux recouverts d’un himation selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

8. h. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux recouverts d’un himation selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

31Les figures féminines aux cheveux recouverts par un himation sont des femmes mûres le plus souvent.

9. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les petites filles, parmi ceux identifiables sur leur dos :

9. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les petites filles, parmi ceux identifiables sur leur dos :

1. Péplos. 2. Tunique. 3. Chlamyde. 4. Chiton sans manches. 5. Chiton à manches courtes. 6. Chiton à manches longues. 7. Himation.

32Les petites filles portent souvent un chiton à manches courtes et un himation.

9. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les jeunes filles, parmi ceux identifiables sur leur dos :

9. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les jeunes filles, parmi ceux identifiables sur leur dos :

1. Péplos. 2. Tunique. 3. Chiton sans manches. 4. Chiton à manches courtes. 5. Chiton à manches longues. 6. Kandys. 7. Himation.

33Les jeunes filles portent souvent un chiton à manches courtes ou à manches longues et un himation.

9. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les jeunes femmes, parmi ceux identifiables sur leur dos :

9. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les jeunes femmes, parmi ceux identifiables sur leur dos :

1. Péplos. 2. Tunique. 3. Chiton sans manches. 4. Chiton à manches courtes. 5. Chiton à manches longues. 6. Himation.

34Les jeunes femmes portent souvent un chiton à manches courtes et un himation.

9. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les femmes mûres, parmi ceux identifiables sur leur dos :

9. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les femmes mûres, parmi ceux identifiables sur leur dos :

1. Péplos. 2. Chiton sans manches. 3. Chiton à manches courtes. 4. Chiton à manches longues. 5. Himation.

35Les femmes mûres portent souvent un chiton à manches courtes et un himation.

10. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un péplos selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

10. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un péplos selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

36Ce sont des jeunes filles qui, le plus souvent, sont vêtues d’un péplos.

10. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’une tunique selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

10. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’une tunique selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

37La tunique est revêtue, le plus souvent, par des figures féminines de moins de 20 ans.

10. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton sans manches selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

10. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton sans manches selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

38Ce sont des femmes mûres qui, le plus souvent, portent un chiton sans manches.

10. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton à manches courtes selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

10. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton à manches courtes selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

39Le chiton à manches courtes est revêtu majoritairement par des femmes de plus de 20 ans.

10. e. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton à manches longues selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

10. e. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton à manches longues selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

40Ce sont des filles de moins de 20 ans qui portent, presque toujours, le chiton à manches longues.

10. f. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un himation selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

10. f. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un himation selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :

41L’himation est porté majoritairement par des femmes de plus de 20 ans.

42Par souci de vérité, je choisis de ne pas systématiser, en les rassemblant dans des tableaux, les informations concernant la position des jambes, de la tête, la grosseur de la silhouette ou la forme des seins des figures féminines : ce sont des informations que C. W. Clairmont ne mentionne pas systématiquement dans Classical Attic tombstones, qui reposent sur une observation indirecte des monuments funéraires, à travers les photographies de son recueil, et qui restent donc souvent douteuses. Ces données, je tiens néanmoins à les illustrer et les commenter dans la deuxième partie de l’étude.

Commentaire

  • 16 Voir tableau 1.

43Le nombre de personnages figurant sur les monuments funéraires attiques augmente au fil de la période étudiée16 : je compte 46 personnages sur les 80 monuments de l’époque archaïque, soit 0,6 personnage par monument, 31 personnages sur les 16 monuments datés de 430-420, soit 1,9 personnages par monument, 290 personnages sur les 124 monuments datés de 420-400, soit 2,3 personnages par monument, 1 015 personnages sur les 448 monuments datés de 400-375, soit 2,3 personnages par monument, 2 104 personnages sur les 901 monuments datés de 375-350, soit 2,4 personnages par monument et 1 418 personnages sur les 495 monuments datés de 350-300, soit 2,9 personnages par monument. L’augmentation du ratio est forte de l’époque archaïque à 430-420 : le nombre de figures par monument est multiplié par trois en effet entre les deux périodes. Cette croissance est encore nettement perceptible entre 430-420 et 420-400, de l’ordre de 20 %. Entre 420 et 350, le ratio est stable, autour de 2,3 figures par monument. Il croît sensiblement au cours de la dernière période, gagnant 22 % de sa valeur initiale. De façon générale, on compte environ cinq fois plus de figures sur les monuments datés de 350-300 que sur les monuments de l’époque archaïque.

  • 17 Voir tableau 2.

44Les femmes, presque absentes des monuments de l’époque archaïque, sont largement représentées à l’époque classique17 : sur l’ensemble des figures dont on peut déterminer le sexe, la part des femmes est de 8,7 % aux viie-vie siècles et de 51,8 % aux ve-ive siècles. Cette proportion augmente considérablement entre l’époque archaïque et 430-420, gagnant 52,6 points et passant à 61,3 %. Elle se stabilise ensuite autour de 50 %, entre 420 et 350 : 48 % en 420-400, 51 % en 400-375 et 51,2 % en 375-350. La part croît sensiblement au cours de la dernière période, gagnant 15,9 points par rapport à la période précédente et passant à 67,1 %. Globalement, les femmes sont plus massivement représentés que les hommes : je compte en effet, au total, 2452 femmes et 2323 hommes, soit, sur l’ensemble des personnages dont le sexe est discernable, 51,4 % de figures féminines et 48,6 % de figures masculines.

  • 18 Voir tableau 3.

45Sur l’ensemble des figures féminines dont l’âge est déterminable, la part des femmes mûres augmente considérablement au fil de l’époque classique18 : elle est de 10,5 % en 430-420, de 24,2 % en 420-400, gagnant 13,7 points par rapport à la période précédente, de 33,6 % en 400-375, gagnant 9,4 points par rapport à la période précédente, et de 49,5 % en 375-350, gagnant 15,9 points par rapport à la période précédente. La représentation des femmes mûres se développe quantitativement, mais qualitativement aussi : en effet, à partir de 375, des rides barrent le front et les tempes de quelques-unes (CAT, 2348d ; 3334…). Ce développement sensible de la représentation des femmes mûres s’effectue au détriment de la part des jeunes filles essentiellement, et des jeunes femmes aussi. Les deux classes d’âge réunissent en effet, en 430-420, 84,2 % de l’ensemble des figures féminines dont on peut déterminer l’âge, soit 42,1 % pour chaque classe d’âge. La part des jeunes filles baisse rapidement, passant à 15 % environ les périodes suivantes et perdant autour de 27 points. Celle des jeunes femmes commence par augmenter, gagnant, en 420-400, 6,2 points par rapport à la période précédente et passant à 48,3 %. Elle baisse ensuite, plus lentement et dans une moindre mesure que la part des jeunes filles, perdant 10 points environ à chaque période étudiée et passant à 37,4 % en 400-375 et à 27,2 % en 375-350. La part des petites filles, minoritaires, commence par augmenter, passant de 5,3 % en 430-420 à 11,7 % en 420-400 et gagnant 6,4 points. Elle se stabilise ensuite autour de 10 % : 11 % en 400-375 et 9,6 % en 375-350. De façon générale, considérant l’époque archaïque et l’époque classique jusqu’en 350, parmi l’ensemble des figures féminines dont l’âge est déterminable, 10,2 % sont des petites filles, 15,5 % sont des jeunes filles, 32,1 % sont des jeunes femmes et 42,2 % sont des femmes mûres.

  • 19 Voir tableau 4. a.
  • 20 Voir tableau 4. b.
  • 21 Voir tableau 4. c.
  • 22 Voir tableau 4. d.

46Entre l’époque archaïque et 350, la très grande majorité des petites filles sont en position debout19, parmi celles dont la position est discernable : 100 % jusqu’en 400, 98 % en 400-375 et 96,7 % en 375-350, soit 96,8 % en moyenne pendant la période considérée. De la même façon, les jeunes filles se tiennent presque toujours debout20 : parmi celles dont la position est déterminable, 100 % jusqu’en 375 et 98,4 % en 375350, soit 99,1 % en moyenne pendant la période considérée. Parmi les jeunes femmes dont on peut déterminer la position, celles qui se tiennent debout, sensiblement majoritaires, occupent une part croissante au fil du temps21 : 62,5 % en 430-420, 74,1 % en 420-400, 75,6 % en 400-375 et 81,7 % en 375-350, soit 78,3 % en moyenne pendant la période considérée. Contrairement aux autres classes d’âges, les femmes mûres sont assises le plus souvent22, leur part étant, parmi celles dont on peut discerner la position, de 68 % en moyenne entre l’époque archaïque et 350 : 0 % à l’époque archaïque spécifiquement, 100 % en 430-420, 39,3 % en 420-400, 54,3 % en 400-375 et 73,9 % en 375-350, un pourcentage qui augmente sensiblement à partir du début du ive siècle.

  • 23 Voir tableau 5. a.
  • 24 Voir tableau 5. b.

47Ce sont les femmes mûres d’ailleurs qui occupent la première place parmi l’ensemble des classes d’âge déterminable en position assise23 : 79,9 % en moyenne entre l’époque archaïque et 350, 40 % en 430-420 spécifiquement, 42,3 % en 420-400, 63,3 % en 400-375 et 88 % en 375-350. Les femmes en position debout ont, majoritairement, moins de 30 ans24, parmi les figures debout dont on peut discerner l’âge : 78,2 % en moyenne entre l’époque archaïque et 350, 33,3 % à l’époque archaïque spécifiquement, 100 % en 430-420, 81,7 % en 420-400, 81,5 % en 400-375 et 78,1 % en 375-350.

48Le corps féminin s’assouplit au fil du temps : rigide à l’époque archaïque, debout et droit, les bras le long du corps (AGA, 20 ; 37), il laisse la place, à l’époque classique, à une attitude nouvelle, courbe, tête inclinée (CAT, 2150 ; 2152…) et jambe fléchie (CAT, 1280 ; 1294…). Cette règle connaît des exceptions nombreuses, comme la stèle érigée à la mémoire de Rhodilla et de sa fille Aristylla (CAT, 2051 ; 430-420) par exemple, où Aristylla se tient debout et droite, un bras le long du corps, le serrement de main échangé avec sa mère concentrant son attention et sa posture.

  • 25 Voir tableau 6.

49Le nombre, par figure féminine, de personnes, animaux ou objets tenus est plus important à l’époque classique qu’à l’époque archaïque25 : le ratio en effet est multiplié par trois environ entre les viie-vie siècles et 430-420, passant de 0,3 à 1,1. Il se stabilise ensuite autour de 0,8 : 0,9 en 420-400, 0,8 en 400-375 et 0,8 en 375-350. Globalement, entre l’époque archaïque et 350, chaque femme est dotée en moyenne d’un attribut environ, 0,8 plus exactement.

50Le corps féminin s’épaissit au fil du temps : mince et immature à l’époque archaïque (AGA, 37), il est généreux et formé à l’époque classique, la silhouette potelée et les seins apparents, dès l’âge de 10 ans environ (CAT, 1692 ; 1757…). Ainsi la stèle à la mémoire de Sôsibôlis (CAT, 722 ; 400-375), par exemple, représente-t-elle une petite fille aux jambes épaisses et hanches apparentes. De même, la stèle à la mémoire d’Hagnostratè (CAT, 1431 ; 350-300) figure une jeune fille dont les épaules sont larges et les joues rebondies. La femme adulte, elle aussi, a un corps opulent, comme Lysippè par exemple, sur la stèle érigée à sa mémoire et celle de son père Hierôn (CAT, 2480 ; 350-300), Lysippè dont les seins, le ventre, la hanche droite et la jambe gauche, nettement perceptibles à travers le chiton et l’himation, sont généreux chacun.

  • 26 Voir tableau 7. a.
  • 27 Une seule petite fille nous est parvenue de l’époque archaïque, il est vrai.
  • 28 Voir tableau 7. b.
  • 29 Voir tableau 7. c.
  • 30 Voir tableau 7. d.

51Les coiffures se diversifient au fil du temps. Les petites filles, parmi celles dont on peut déterminer l’ordonnance des cheveux, sont coiffées de huit façons différentes entre l’époque archaïque et 35026 : une seule façon à l’époque archaïque27 spécifiquement, cinq façons différentes en 420-400, sept façons différentes en 400-375 et six façons différentes en 375-350. Entre l’époque archaïque et 350, elles ont, le plus souvent, les cheveux enroulés autour de la tête, pour 18,8 % d’entre elles, attachés avec un ruban, pour 18,8 % d’entre elles, ou voilés, pour 18,8 % d’entre elles. Ce sont les jeunes filles qui ont les coiffures les plus variées28 : parmi celles dont la coiffure est discernable, 11 sortes entre l’époque archaïque et 350, quatre sortes en 430-420 plus précisément, sept sortes en 420-400, neuf sortes en 400-375 et sept sortes en 375-350. Entre l’époque archaïque et 350, les jeunes filles ont, majoritairement, les cheveux tressés, pour 22,3 % d’entre elles, voilés, pour 21,7 % d’entre elles, ou bien enroulés autour de la tête, pour 16,9 % d’entre elles. Les jeunes femmes, parmi celles dont on discerne l’agencement des cheveux, sont coiffées de dix façons différentes entre l’époque archaïque et 35029 : quatre façons différentes en 430-420 plus précisément, huit façons différentes en 420-400, neuf façons différentes en 400-375 et huit façons différentes en 375-350. De l’époque archaïque à 350, 27,7 % de ces jeunes femmes ont les cheveux enroulés autour de la tête et 24,4 %, les cheveux attachés avec un ruban. Les femmes mûres dont on discerne la coiffure sont coiffées de dix façons différentes entre l’époque archaïque et 35030 : une seule façon en 430-420, sept façons différentes en 420-400, sept façons différentes en 400-375 et huit façons différentes en 375-350. Entre l’époque archaïque et 350, 34,4 % de ces femmes mûres ont les cheveux enroulés autour de la tête, 26,5 %, les cheveux attachés avec un ruban, et 26,5 %, les cheveux recouverts par un himation.

  • 31 Voir tableau 8. a.
  • 32 Voir tableau 8. g.
  • 33 Voir tableau 8. b.
  • 34 Voir tableau 8. c.
  • 35 Voir tableau 8. e.
  • 36 Voir tableau 8. d.
  • 37 Voir tableau 8. f.
  • 38 Voir tableau 8. h.

52Les différentes coiffures relevées dans la documentation correspondent à des classes d’âge bien définies : de l’époque archaïque à 350, parmi les femmes dont l’âge est déterminable, 87,8 % des figures aux cheveux courts ont moins de 30 ans31, tout comme 92,7 % des figures aux cheveux voilés32 ; 63,6 % des figures aux cheveux longs sont des jeunes filles33, tout comme 61,7 % des figures aux cheveux tressés34 ; 87,4 % des figures aux cheveux coiffés en rouleaux ont plus de 20 ans35, tout comme 84,6 % des figures aux cheveux coiffés en chignon36 ou 87 % des figures aux cheveux attachés avec un ruban37 ; et 61,3 % des figures aux cheveux recouverts d’un himation sont des femmes mûres38. Ainsi, certaines coiffures sont caractéristiques de l’état de jeunesse, comme les cheveux courts, longs, tressés, ou voilés, et d’autres coiffures, caractéristiques d’un état plus mûr : les cheveux coiffés en rouleaux, en chignon, attachés avec un ruban ou recouverts d’un himation.

53Le corps féminin est systématiquement recouvert d’un péplos, d’une tunique, d’une chlamyde, d’un chiton, d’un kandys ou d’un himation. Apparaissent toutefois régulièrement la tête (CAT, 1276 ; 1284…), le haut de la poitrine (CAT, 1356 ; 2390…), les épaules (CAT, 1182 ; 1431…), les bras (CAT, 912 ; 1246…) et les pieds (CAT, 1152 ; 1180…). La finesse des vêtements laisse également deviner quelquefois les seins et mamelons (CAT, 2150 ; 3353…), le nombril (CAT, 1295 ; 2750…), les hanches (CAT, 2480 ; 2650…), les fesses (CAT, 1575 ; 2300…), l’entrejambe (CAT, 2202 ; 2294…) et les jambes (CAT, 722 ; 1311…). Ainsi, une stèle (CAT, 1182 ; 420-400) représente une jeune femme dont l’épaule droite et le haut du corps sont laissés dégagés, le chiton, suggestif, en harmonie voluptueuse avec le reste du corps. Ce sont les seins, le plus souvent, que les vêtements révèlent, hauts et forts en l’occurrence, comme sur une stèle (CAT, 2151 ; 420-400) figurant une jeune femme dont le chiton épouse intimement la poitrine, à en rendre visible la saillie conique du mamelon.

  • 39 Voir tableau 9. a.
  • 40 Voir tableau 9. b.
  • 41 Voir tableau 9. c.
  • 42 Voir tableau 9. d.

54Les vêtements aussi se diversifient au fil du temps. Ce sont les petites filles qui, avec les jeunes filles, ont les tenues les plus variées39 : les petites filles, parmi celles dont la tenue est discernable, portent sept sortes de vêtements entre l’époque archaïque et 350, deux sortes à l’époque archaïque plus précisément, deux sortes en 430-420, cinq sortes en 420-400, six sortes en 400-375 et sept sortes en 375-350. Entre l’époque archaïque et 350, le chiton à manches courtes représente 49,5 % des habits qu’elles revêtent, et l’himation, 20,3 %. De l’époque archaïque au milieu du ive siècle, les jeunes filles endossent, elles aussi, sept sortes de vêtements40 : parmi celles dont on peut déterminer la tenue, trois sortes en 430-420 spécifiquement, cinq sortes en 420-400, sept sortes en 400-375 et six sortes en 375-350. Durant l’ensemble de la période étudiée, le chiton à manches courtes représente 26,8 % des vêtements portés par les jeunes filles, le chiton à manches longues, 22,6 %, et l’himation, 28,8 %. Durant cette même période, les jeunes femmes dont les vêtements sont discernables en portent de six sortes41 : quatre sortes en 430-420 spécifiquement, quatre sortes en 420-400, cinq sortes en 400-375 et six sortes en 375-350. Globalement, le chiton à manches courtes correspond à 45,3 % des habits endossés par les jeunes femmes, et l’himation, 46,5 %. Les femmes mûres, quant à elles, ont des tenues moins variées que les figures féminines des autres classes d’âge42. Celles dont on peut déterminer les habits en ont de cinq sortes, de l’époque archaïque au milieu du ive siècle : une seule sorte à l’époque archaïque plus précisément, trois sortes en 430-420, quatre sortes en 420-400, cinq sortes en 400-375, tout comme en 375-350. Globalement, le chiton à manches courtes représente 44,9 % des vêtements portés par les femmes mûres, et l’himation, 45,4 %.

  • 43 Voir tableau 9. f.
  • 44 Voir tableau 10. b.
  • 45 Voir tableau 10. a.
  • 46 Voir tableau 10. d.
  • 47 Voir tableau 10. f.
  • 48 Voir tableau 10. c.

55Les différentes tenues relevées dans la documentation correspondent à des classes d’âge déterminées : de l’époque archaïque à 350, parmi les femmes dont l’âge est discernable, 95,6 % des figures vêtues d’un chiton à manches longues ont moins de 20 ans43, tout comme 92,8 % des figures vêtues d’une tunique44 ; 57,6 % des figures vêtues d’un péplos sont des jeunes filles45 ; 84,1 % des figures vêtues d’un chiton à manches courtes ont plus de 20 ans46, tout comme 87,9 % des figures vêtues d’un himation47 ; et 58,2 % des figures vêtues d’un chiton sans manches sont des femmes mûres48. Ainsi, certains vêtements sont étroitement liés à la jeunesse, comme le chiton à manches longues, la tunique ou le péplos, et d’autres vêtements, liés à un âge plus avancé : le chiton sans manches ou à manches courtes, ainsi que l’himation.

Pistes interprétatives

56Je ne prétends pas ici proposer une interprétation aboutie des différents aspects du corps féminin funéraire attique soulignés au fil des descriptions et remarques générales, mais poser simplement les jalons d’une étude plus poussée et ultérieure.

57On assiste, tout d’abord, à un élargissement quantitatif et qualitatif de la représentation funéraire entre l’époque archaïque et l’époque classique, un phénomène qui touche les femmes davantage que les hommes :

  • le nombre de monuments funéraires augmente sensiblement jusqu’au milieu du ive siècle ;
  • les femmes, presque absentes des monuments de l’époque archaïque, sont massivement représentées à l’époque classique.
  • 49 Voir note 12.
  • 50 Holtzmann B. et Pasquier A., Histoire de l’art antique : l’art grec (1998), p. 189.

58Le traumatisme occasionné par la guerre du Péloponnèse entraîne la reprise de la fabrication des monuments funéraires49, dont l’usage se généralise. Le monument funéraire devenant un « produit de consommation » élargie, il est vraisemblable que son prix diminue. Un nombre croissant d’individus a accès alors à cet hommage funèbre, et les femmes notamment, écartées à l’époque archaïque d’une pratique coûteuse et réservée aux hommes le plus souvent. En effet, selon B. Holtzmann et A. Pasquier50, « [l’érection d’un monument funéraire] est une dépense qui n’est pas à la portée de tous […]. Encore est-ce, jusqu’au milieu du ve siècle environ, une distinction réservée au chef de famille ou à son héritier, ce qui explique l’extrême rareté des stèles figurées de femmes durant l’archaïsme ». Ainsi, les raisons conditionnant l’absence ou la présence des femmes sur les reliefs funéraires pourraient être de nature économique.

59Les représentations funéraires se compliquent au fil du temps :

  • le nombre de personnages par monument funéraire augmente ;
  • debout et droits à l’époque archaïque, ces personnages, féminins en l’occurrence, prennent des positions plus complexes à l’époque classique, souvent assis, inclinant la tête, fléchissant une jambe lorsqu’ils sont debout, et tenant régulièrement une personne, un animal ou un objet ;
  • le corps féminin, filiforme et indéterminé à l’époque archaïque, mûrit à l’époque classique : les seins apparaissent, dès le plus jeune âge, la silhouette s’épaissit, des rides barrent le visage des femmes d’âge avancé ;
  • les coiffures se diversifient ;
  • tout comme les vêtements.
  • 51 Le relief funéraire est lié, dans une certaine mesure, à l’histoire individuelle des personnes men (...)
  • 52 Le monument funéraire glorifie le défunt. En effet, la sépulture, en plein air, est visible par to (...)

60Il est couramment admis qu’à la fin du ve et au début du ive siècle, les Athéniens, marqués par la guerre du Péloponnèse, s’interrogent sur le sens du dévouement citoyen à la polis, se détournent de la vie politique et se soucient davantage de leurs intérêts personnels. Ceux-ci ont un comportement plus individualiste. Il est fort probable que cette évolution des mœurs athéniennes conditionne le contenu des représentations funéraires : la polis, homogène jusqu’à la fin du ve siècle, imprime alors sa simplicité aux reliefs ; puis, parallèlement à la désolidarisation de la communauté citoyenne, les reliefs se compliquent, cernant plus précisément l’histoire personnelle51 des défunts et glorifiant52 les individus en tant que tel.

61Le corps féminin figuré sur les reliefs funéraires est de plus en plus mûr au fil du temps :

  • parmi l’ensemble des figures féminines dont on peut déterminer l’âge, la part des femmes mûres, pour chaque période étudiée, est de plus en plus importante au fil du temps, au détriment de celle des jeunes filles essentiellement, et des jeunes femmes aussi ;
  • d’une façon générale, la silhouette féminine s’épaissit entre l’époque archaïque et l’époque classique : les formes sont généreuses, les seins, apparents, chez les filles parfois ;
  • ce sont les seins, d’ailleurs, que les vêtements célèbrent, en les révélant, hauts et forts en l’occurrence, par la finesse des tissus.
  • 53 Xénophon, dans l’Economique, mode de gestion idéal de l’oikos et présentation, comme sur les monum (...)

62Le corps féminin célébré par les monuments funéraires, filiforme à l’époque archaïque, est mature à l’époque classique, opulent53 et nourricier, apte, en force ou en puissance selon l’âge de la figure, à allaiter un enfant. Ainsi, le corps féminin devient, ici, maternel avant tout, dédié à l’enfant. Les soins consacrés à l’enfant se déroulent à l’intérieur de l’oikos, dont l’épouse est la despoina, fonction symbolisée, sur les reliefs, par la position assise de la majorité des femmes mûres, souvent légèrement surélevées de la hauteur d’un repose-pieds. Cette position ancre la femme mûre au cœur de l’oikos, dont elle assure la direction à l’intérieur.

63Sur les reliefs funéraires, les femmes de condition servile sont presque toujours des petites ou jeunes filles :

  • Le chiton à manches longues est porté presque toujours par des petites ou jeunes filles. Or, cette tunique est le vêtement par excellence d’une femme de condition servile. En effet, les esclaves, d’origine barbare le plus souvent, porteraient un vêtement d’origine barbare lui-même54, dont les manches longues ont, en outre, la qualité opportune de dissimuler les lésions occasionnées par les sévices qu’un esclave est susceptible de subir.
  • Le chiton à manches longues est souvent associé, sur les reliefs, à une étoffe grossière, le sakkos, recouvrant les cheveux de petites et jeunes filles presque toujours.

64Les femmes de condition servile sont figurées comme des petites et jeunes filles. L’âge de ces femmes esclaves implique une taille souvent inférieure à celle des femmes libres, infériorité significative de la bassesse de leur condition. En outre, ces esclaves, des petites et jeunes filles presque toujours, immatures et imparfaites de nature, ont le statut social qui leur revient naturellement. Une fois cependant, il semblerait qu’une esclave ne soit pas une figure d’âge tendre, mais une miniature. Sur la stèle de Kallistion (912 ; 350-300) en effet, à côté de la défunte, représentée comme une petite fille, se tient une figure féminine dont le chiton à manches longues atteste la servitude. Cette figure est d’une taille contre-nature, trois fois inférieure environ à celle de la défunte, une figure fort probablement miniaturisée. De façon générale, aucun autre élément que l’âge et les vêtements ne caractérise ces femmes esclaves, qui ne sont pas caricaturées par exemple, ou moins bien sculptées que les petites et jeunes filles de condition libre.

65De nombreux autres aspects du corps féminin funéraire attique méritent réflexion, comme par exemple son degré de couverture, la nature de ses coiffures, de ses vêtements, des points que je n’aborderai pas dans le cadre de cette étude.

Conclusion

66J’ai souligné, au fil de cette recherche, quelques éléments du corps féminin tel qu’il est figuré sur les monuments funéraires attiques, de l’époque archaïque à la fin du ive siècle, comme par exemple le fait qu’il s’assouplisse, s’épaississe ou devienne plus mûr au fil du temps. Ses coiffures sont aussi de plus en plus variées, comme les vêtements qui le recouvrent. Le corps des femmes esclaves, d’autre part, n’est caractérisé par aucun autre trait physique que celui de sa jeunesse. Mes observations restent lacunaires et disparates, mettant en jeu des paramètres de natures diverses, économiques, idéologiques ou sociaux, qui s’enchevêtrent. Ces observations gagneront en densité et cohérence par un approfondissement de mon enquête, en observant directement les monuments notamment, en examinant toutes les données des tableaux élaborés, en comparant la représentation du corps féminin à celle du corps masculin sur les reliefs, ou en complétant ces informations plastiques par d’autres types de sources.

Notes

1 Toutes les dates mentionnées au fil de l’étude se situent avant notre ère.
Abréviations :
AGA =Richter G. M. A., The archaic gravestones of Attica (1961).
CAT =Clairmont C. W., Classical Attic tombstones (1993-5).

2 AGA.

3 CAT.

4 Pour cette raison, j’ai exclu de ma documentation les monuments funéraires que l’on ne peut dater.

5 Sur la stèle de Khrysanthè (CAT, 2282b ; 400-375) : « La terre détient ton corps (sôma) en son sein, Khrysanthè, mais ta sagesse (sôphrosynè), ta tombe n’a pas pu la garder renfermée » ; ou sur la stèle de Timokleia (CAT 352 ; ve-ive siècle) : « Ton corps (sôma) est caché sous la terre en son sein, Timokleia, mais ta vertu (aretè) ne périra jamais, souvenir (mnèma) immortel (athanatos) de ta sagesse (sôphrosynè). »

6 Sur la stèle d’Hèrakleia (CAT, 3366 ; 375-350) : « Abandonnant dans la mort ta jeunesse (hèbè) florissante (polyanthè), ainsi que la maison de ta mère Simô, tu as pénétré inexorablement dans la chambre de Perséphone » ; ou sur la stèle de Dionysia (CAT, 1417 ; 350-300) : « Au lieu de ta jeunesse (hèbè), Dionysia, c’est ton tombeau que ton époux Antiphilos agrémente. »

7 Sur la stèle de Pamphilè (CAT, 2365d ; 375-350) : « Elle est morte avant d’avoir achevé la vingtième année de sa vie, privée de la chambre nuptiale que connaît son âge » ; ou sur la stèle de Philagros et de sa fille Hègilla (CAT, 3369b ; 375-350), au sujet d’Hègilla : « J’ai quitté la lumière du soleil à vingt-cinq ans, mais la nature et la sagesse dont j’ai fait preuve, mon époux sait très bien quoi en dire. »

8 Kaibel G., Epigrammata graeca ex lapidibus conlecta (1965), p. 169 : « Elle qui se glorifia jadis de sa chevelure blonde et de ses yeux brillants aux paupières gracieuses, qui se distingua par son front et ses joues immaculés, dont la voix sortait délicatement d’une bouche délicieuse, avec des dents d’ivoire à travers des lèvres pourpres, portant toute la grâce en son corps sublime… »

9 AGA.

10 CAT.

11 Les pièces ont été observées de façon systématique, une à une, et leur description figurera in extenso dans ma thèse à venir.

12 Les premiers monuments funéraires attiques de l’époque classique sont datés de 430 environ. À la fin du vie siècle en effet, après le renversement d’Hippias en 510 probablement et la chute de la tyrannie, une loi somptuaire est votée à Athènes à propos des édifices funéraires (Cicéron, Des lois, II, 26, 64-65). À la fin du viie et au début du vie siècle, Solon, selon la tradition, avait déjà institué une mesure semblable (ibid., II, 25, 64). Il ne nous est parvenu aucune trace d’assouplissement de ces lois au ve siècle et celles-ci sont invoquées régulièrement pour expliquer le ralentissement puis l’interruption totale, au début du ve siècle, de la production des monuments funéraires. Interruption totale, certes, mais non définitive. La production reprend dans le dernier tiers du ve siècle, au début de la guerre du Péloponnèse. Les combats et la peste bubonique surtout, qui se déchaîne à Athènes de 430 à 429, ainsi qu’en 426, traumatisent les citoyens qui périssent par milliers (Thucydide, II, 52, et III, 87). Ce traumatisme expliquerait que les Athéniens renouent avec la tradition qui consiste à ériger une stèle, comme mémorial, sur la sépulture d’un défunt, sans tenir compte d’une quelconque réglementation des funérailles.

13 C. W. Clairmont répertorie 495 monuments funéraires attiques datés de 350-300, soit environ deux fois moins que pour la période précédente, d’une durée, elle-même, deux fois plus courte. La documentation perd en représentativité. J’ai décidé, pour cette raison, de l’examiner rapidement et de la traiter de façon synthétique, sans différencier par exemple les figures féminines selon leur âge. Il est fort probable, je le rappelle, que ce soit les lois somptuaires instituées par décret, à Athènes, à l’initiative de Démétrios de Phalère, en 317, qui causent cette diminution rapide du nombre de monuments conservés : ces lois en effet interrompent progressivement la fabrication des monuments funéraires à relief, remplacés, à l’époque hellénistique, par des colonnettes comportant une simple épitaphe.

14 Les numéros écrits à la première ligne des tableaux renvoient aux légendes placées en dessous de ces tableaux.

15 J’utilise l’appellation de C. W. Clairmont, dans CAT, qui désigne ainsi une coiffure, melonnée, consistant en mèches épaisses, entre le front et la nuque.

16 Voir tableau 1.

17 Voir tableau 2.

18 Voir tableau 3.

19 Voir tableau 4. a.

20 Voir tableau 4. b.

21 Voir tableau 4. c.

22 Voir tableau 4. d.

23 Voir tableau 5. a.

24 Voir tableau 5. b.

25 Voir tableau 6.

26 Voir tableau 7. a.

27 Une seule petite fille nous est parvenue de l’époque archaïque, il est vrai.

28 Voir tableau 7. b.

29 Voir tableau 7. c.

30 Voir tableau 7. d.

31 Voir tableau 8. a.

32 Voir tableau 8. g.

33 Voir tableau 8. b.

34 Voir tableau 8. c.

35 Voir tableau 8. e.

36 Voir tableau 8. d.

37 Voir tableau 8. f.

38 Voir tableau 8. h.

39 Voir tableau 9. a.

40 Voir tableau 9. b.

41 Voir tableau 9. c.

42 Voir tableau 9. d.

43 Voir tableau 9. f.

44 Voir tableau 10. b.

45 Voir tableau 10. a.

46 Voir tableau 10. d.

47 Voir tableau 10. f.

48 Voir tableau 10. c.

49 Voir note 12.

50 Holtzmann B. et Pasquier A., Histoire de l’art antique : l’art grec (1998), p. 189.

51 Le relief funéraire est lié, dans une certaine mesure, à l’histoire individuelle des personnes mentionnées dans l’épitaphe. Il arrive ainsi, au ive siècle essentiellement, qu’à un relief original, on ajoute ou on supprime une figure (3376b ; 3386…), le commanditaire du monument se souciant de la conformité de la représentation à l’entourage du défunt spécifiquement. Il est alors probable que, à l’inverse, les reliefs ne subissant aucune correction soient adaptés, d’emblée, à l’histoire du défunt.

52 Le monument funéraire glorifie le défunt. En effet, la sépulture, en plein air, est visible par tous, en permanence. Pour cette raison, les parents souhaitent que leurs morts soient dotés, sur le monument, des vertus célébrées par la société.

53 Xénophon, dans l’Economique, mode de gestion idéal de l’oikos et présentation, comme sur les monuments funéraires, de vertus référentielles, dresse un portrait comparable de la beauté féminine. En effet, quand Ischomaque, dit-il, est interrogé par son épouse sur la conduite à suivre afin de devenir véritablement belle, celui-ci lui conseille « de ne pas rester toujours assise comme une esclave, mais de […] s’exercer, ainsi, elle manger(a) avec plus de plaisir, elle se porter(a) mieux et gagner(a) véritablement un plus beau teint » (X, 10-11, trad. P. Chantraine).

54 Voir notamment à ce sujet Barker A. W., « Domestic costumes of the Athenian woman in the fifth and fourth centuries B.C. », AJA, 26 (1922), p. 410-425, et ead., « The costume of the servant on the grave relief of Hegeso », AJA, 28 (1924), p. 290-292.

Table des illustrations

Titre 1. Pour chaque période, ratio des figures par monument :
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Titre 2. Pour chaque période, nombre et part (en %) des hommes et des femmes, parmi l’ensemble des personnages dont le sexe est déterminable :
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Titre 3. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différentes classes d’âge, parmi l’ensemble des figures féminines dont l’âge est déterminable :
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Titre 4. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des petites filles selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-4.png
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Titre 4. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes filles selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :
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Titre 4. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes femmes selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-6.png
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Titre 4. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des femmes mûres selon leur position, parmi celles dont la position est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-7.png
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Titre 5. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines en position assise selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
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Titre 5. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines en position debout selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-9.png
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Titre 6. Pour chaque période, ratio, par femme, des personnes, animaux ou objets tenus :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-10.png
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Titre 7. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des petites filles selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-11.png
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Titre 7. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes filles selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :
Légende 1. Cheveux courts. 2. Cheveux mi-longs. 3. Cheveux longs. 4. Tresses. 5. Chignon. 6. Rouleaux. 7. Queue de cheval. 8. Melon15. 9. Ruban. 10. Voile. 11. Himation.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-12.png
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Titre 7. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des jeunes femmes selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :
Légende 1. Cheveux courts. 2. Cheveux longs. 3. Tresses. 4. Chignon. 5. Rouleaux. 6. Queue de cheval. 7. Melon. 8. Ruban. 9. Voile. 10. Himation.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-13.png
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Titre 7. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des femmes mûres selon leur coiffure, parmi celles dont la coiffure est déterminable :
Légende 1. Cheveux courts. 2. Cheveux longs. 3. Tresses. 4. Chignon. 5. Rouleaux. 6. Melon. 7. Ruban. 8. Voile. 9. Himation. 10. Couronne.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-14.png
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Titre 8. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux courts selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-15.png
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Titre 8. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux longs selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-16.png
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Titre 8. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux tressés selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-17.png
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Titre 8. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux coiffés en chignon selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-18.png
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Titre 8. e. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux coiffés en rouleaux selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-19.png
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Titre 8. f. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux attachés avec un ruban selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
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Titre 8. g. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux voilés selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-21.png
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Titre 8. h. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines aux cheveux recouverts d’un himation selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
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Titre 9. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les petites filles, parmi ceux identifiables sur leur dos :
Légende 1. Péplos. 2. Tunique. 3. Chlamyde. 4. Chiton sans manches. 5. Chiton à manches courtes. 6. Chiton à manches longues. 7. Himation.
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Titre 9. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les jeunes filles, parmi ceux identifiables sur leur dos :
Légende 1. Péplos. 2. Tunique. 3. Chiton sans manches. 4. Chiton à manches courtes. 5. Chiton à manches longues. 6. Kandys. 7. Himation.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-24.png
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Titre 9. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les jeunes femmes, parmi ceux identifiables sur leur dos :
Légende 1. Péplos. 2. Tunique. 3. Chiton sans manches. 4. Chiton à manches courtes. 5. Chiton à manches longues. 6. Himation.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-25.png
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Titre 9. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des différents habits revêtus par les femmes mûres, parmi ceux identifiables sur leur dos :
Légende 1. Péplos. 2. Chiton sans manches. 3. Chiton à manches courtes. 4. Chiton à manches longues. 5. Himation.
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Titre 10. a. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un péplos selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-27.png
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Titre 10. b. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’une tunique selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-28.png
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Titre 10. c. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton sans manches selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-29.png
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Titre 10. d. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton à manches courtes selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-30.png
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Titre 10. e. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un chiton à manches longues selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-31.png
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Titre 10. f. Pour chaque période, nombre et part (en %) des figures féminines vêtues d’un himation selon leur classe d’âge, parmi celles dont l’âge est déterminable :
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/7334/img-32.png
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