Prosopographie : présentation des trajectoires biographiques et militantes
p. 35-47
Texte intégral
Les militants allemands
Anja (ATTAC-Allemagne)
1Anja est née en 1977 à Berlin-Ouest où elle a grandi. Elle est étudiante en Sociologie, en Sciences de la communication et en Science politique. Elle se dit intéressée par la protection de l’environnement et par l’aide au développement depuis l’âge de 10 ans. Avant de découvrir l’altermondialisation, son engagement consiste en de l’encadrement sportif et social de jeunes dans sa ville de la banlieue berlinoise. Elle a également effectué un séjour de six mois en Amérique du Sud pour l’EED, une organisation protestante développementaliste. Elle revient déçue par le travail de l’EED. Elle se rend alors à un rassemblement international lors de la conférence de Bonn sur les changements climatiques (juillet 2001). Elle espère y rencontrer les militants du BUND et rejoindre cette organisation écologiste qui compte environ 400 000 adhérents en Allemagne. Elle rentre bredouille, mais découvre ATTAC dès son retour, au travers des nombreux articles qui lui sont consacrés, en raison du contre-sommet de Gênes concomitant (juillet 2001). Elle s’y investit, puis effectue un stage à mi-temps pour l’organisation. Elle participe aux contre-sommets de Liège (2001), Bruxelles (2001), Séville (2002) et Évian (2003). Lors du deuxième entretien, Anja rentre d’une année passée en Norvège. Elle ne milite qu’occasionnellement pour le groupe écologiste Robin Wood et met ses compétences en escalade au profit d’actions coup-de-poing. Elle occupe des emplois alimentaires pour financer la fin de ses études.
Markus (ATTAC-Allemagne)
2Markus est né en 1981 en RFA. Après avoir renoncé à ses études d’arts, Markus opte pour l’Histoire, l’Ethnologie et la Sociologie, qui sont en lien avec son engagement militant. Entre les deux entretiens, il change de cursus au profit de l’histoire et des gender studies, là aussi en raison de l’évolution de son engagement. Sensibilisé à la politique depuis son adolescence, Markus s’intéresse dans sa jeunesse à la Révolution russe, aux problématiques Est-Ouest et Nord/Sud. Lorsque le gouvernement social-démocrate et écologiste prend position pour une intervention armée lors de la guerre du Kosovo (1999), Markus ressent une profonde déception et organise avec quelques amis des actions militantes à Cologne. C’est dans ce cadre qu’ils rencontrent l’organisation trotskiste Linksruck qui les accueille à bras ouverts. Il se rend aux contre-sommets de Cologne (1999), Prague (2000) et Gênes (2001) et cofonde ATTAC à Cologne en 2001. Un an et demi après sa rencontre avec Linksruck, une crise éclate au sein de l’organisation trotskiste, sur la base de différends politiques et d’une agression sexiste. Markus quitte alors Linksruck, crée le réseau anticapitaliste Antikapitalistas avec d’autres dissidents (fin 2001). Le réseau échoue, Markus rejoint alors ATTAC. C’est pour cette organisation qu’il se charge d’organiser une délégation de 900 militants allemands pour le contre-sommet d’Évian (2003). Il participe quelques mois plus tard au FSE de Paris. Markus est par ailleurs syndiqué (Verdi)1 et vote pour le PDS. Lors du deuxième entretien, Markus est actif dans la « gauche interventionniste » allemande, reste militant d’ATTAC tout en ayant pris ses distances par rapport à l’organisation. Il travaille pour une ONG pour financer ses études.
Stefan (ATTAC-Allemagne)
3Stefan est né en 1980 en RFA. Il adhère à Greenpeace alors qu’il est encore enfant. Sa mère travaille dans le domaine culturel et son père pour une ONG autour des thèmes de l’agriculture et du commerce. Il décide de s’engager dans le mouvement de jeunesse des Grünen à l’âge de 14 ans où il ne reste qu’un an. Il s’engage ensuite dans la MJC (Jugendzentrum) de son village pendant 6 ans et – à l’âge de 16 ans – dans le « conseil municipal de jeunesse » pendant deux années. Il entend parler de Seattle en 1999 et s’intéresse à l’événement. En 2000, il met fin à son activité dans la MJC et fait son service civil dans une organisation environnementaliste. Il s’investit ensuite dans une ONG de soutien aux Philippines (2001) et devient membre de son exécutif. Il apprécie ce militantisme qui échappe au cadre politique national. Il s’engage alors dans une deuxième ONG de 2001 à 2003 autour de la question du droit à l’alimentation dans le monde.
4Le contre-sommet de Gênes a lieu alors qu’il séjourne depuis plusieurs mois aux Philippines. Dès son retour en Allemagne, il se rend au congrès fondateur d’ATTAC à Berlin (octobre 2001) et rejoint l’organisation. Il s’investit dans un premier temps dans un groupe universitaire de l’organisation à Berlin, puis anime une commission rassemblant essentiellement des jeunes autour du thème de l’OMC. Son engagement dans ATTAC prend alors le dessus sur son activité dans les ONG. Il participe au contre-sommet d’Évian (juin 2003) au sein du Village Intergalactique, puis se rend à Paris-Saint-Denis en novembre 2003 pour le FSE. Sur place, Stefan ne participe quasiment pas au FSE officiel dont il rejette la forme magistrale des séminaires et la sur-présence d’« hommes vieux » ; il lui préfère le GLAD2 organisé à proximité par les jeunes militants de VAMOS. Du contre-sommet de Cancun (septembre 2003), il revient « frustré » par l’approche politique des ONG qu’il qualifie de technocrate et de trop terre-à-terre. Il décide alors de se réunir dès 2004 avec des amis déçus d’ATTAC au sein d’une commission « Précarité » en marge d’ATTAC et dans le cadre du mouvement contre le projet de réforme du marché du travail allemand Hartz IV3. Assez rapidement, les femmes quittent leur cercle militant ; ils réfléchissent alors aux questions de dominations et de sexisme au sein de leur groupe. Alors que le mouvement contre Hartz IV prend de l’ampleur, ils créent un collectif unitaire avec l’extrême gauche et les anarchistes berlinois. Ils se situent dans le courant de l’Euromayday et se réfèrent aux actions de réquisition de richesses de Yomango et aux intermittents du spectacle français. Parallèlement à ces activités politiques plus radicales, Stefan crée avec des amis un groupe qui vient en aide aux femmes victimes de violences sexistes et sexuelles commises au sein de l’extrême gauche allemande. Il se situe lui-même à l’extrême gauche et ne vote pas.
5Lors du deuxième entretien (2005), il est étudiant en Science politique (4e année, niveau DEUG) et hésite à se réorienter vers une formation manuelle, en menuiserie par exemple. Pour financer ses études, il travaille pour une ONG dont il n’apprécie pas l’action militante. Il est par ailleurs toujours adhérent (non-actif) des deux ONG citées précédemment et d’ATTAC. Suite à la fin de sa relation avec une militante d’ATTAC, il s’interroge sur les questions de genre et décide de vivre dans une communauté engagée à Berlin (2006). Après l’échec de ce projet de vie, il emménage un an plus tard en colocation avec un militant d’ATTAC proche de ses idées.
Tobias (ATTAC-Allemagne)
6Tobias est né en 1977 et est étudiant en Droit. Quand il quitte Hanovre (RFA) pour déménager vers Berlin, il s’engage d’abord chez les Grünen (1996), puis dans leur mouvement de jeunesse (1998). La déception que suscite chez lui la participation gouvernementale du SPD et des Grünen, ainsi que sa participation à deux rassemblements à l’occasion de sommets européens (Amsterdam, 1997 et Cologne, 1999) le poussent à rejoindre ATTAC (2001). Son activité au sein de l’organisation est peu portée sur les contre-sommets, il ne se rendra d’ailleurs qu’à un seul d’entre eux (Cancun, 2003). Lors du deuxième entretien, il revient d’un séjour d’une année en Grande Bretagne. Il délaisse progressivement ATTAC, dont la position par rapport au Traité établissant une Constitution pour l’Europe (TCE) l’a déçu. Il se réinvestit chez les Grünen qu’il avait un peu négligés et intègre le comité exécutif de l’ONG WEED.
Michael (Linksruck)
7Michael est né en 1968. Il a grandi à Mönchengladbach (RFA) dans une famille conservatrice. Son intérêt pour la politique naît dans les vestiaires de son club de sport où ses camarades de jeu l’engagent dans de longues discussions. La « révolution » de 1989 intensifie son processus de réflexion. Michael adhère très brièvement à Amnesty international, se syndique chez IG-Metall, puis saisit l’occasion de son service civil pour quitter Mönchengladbach. Peu de temps avant son déménagement, il découvre l’existence de l’organisation trotskiste Sozialistische Arbeitergruppe4 (SAG) dans un journal trouvé dans un bar et note précieusement les rendez-vous du groupe.
8Son premier engagement attend son déménagement vers Munich (1991), ville dans laquelle il s’engage dans un petit journal écologiste de gauche. Il va à la rencontre de nombreux groupes politiques – les Grünen, les Jusos (jeunes sociaux-démocrates), le DKP, etc. –, mais ne se sent à l’aise et accepté que dans la SAG (1992). Cet engagement le pousse à commencer des études dans le supérieur, qu’il abandonne peu de temps après. Les activités du groupe l’amènent à s’engager contre les manifestations néo-nazies. De 1994 à 1997, il participe à l’infiltration des Jusos (mouvement de jeunesse des sociaux-démocrates) avec la SAG et entre ainsi au SPD. Des conflits internes à la SAG donnent naissance à Linksruck. Michael déménage vers Hambourg (1998) puis vers Berlin (2002) dans le cadre de ses activités de permanent (non rémunéré) de Linksruck. Il travaille le week-end et les jours fériés comme auxiliaire de vie auprès de personnes âgées et est syndiqué (Verdi). Le reste de la semaine, il effectue bénévolement plus d’un plein-temps pour Linksruck en tant que militant, mais aussi comme rédacteur de leur journal. Il participe au contre-sommet de Cologne (1999). En découvrant le succès du contre-sommet de Seattle, Michael a la conviction qu’il y a là une opportunité pour entrer dans le cours de l’histoire. Voyant dans le mouvement altermondialiste la possibilité de créer un grand mouvement anticapitaliste, il suit les directives de son organisation et s’engage dans la construction d’ATTAC, sans pour autant y adhérer. Quand la majorité des militants de Linksruck décident de quitter ATTAC (2004), Michael suit le mouvement et s’engage dans le WASG (2004), puis dans Die Linke (2007), dont la création précipite l’autodissolution de Linksuck. Fort de son expérience comme rédacteur du journal de Linksruck, Michael espère pouvoir obtenir un poste rémunéré dans ce nouveau parti qu’est Die Linke.
Sabrina (Linksruck et ATTAC)
9Sabrina est née en 1978 à Strahlund, en ex-RDA. Elle est étudiante en gender studies et en Sciences de l’éducation, et a une formation de kinésithérapeute. Elle occupe un emploi à temps partiel dans un hôpital berlinois. Élevée dans une famille militante qui a accompagné la construction de la RDA, elle vit l’unification des deux Allemagnes comme un moment de désespoir. Elle se rend à plusieurs reprises dans les réunions du PDS avec ses parents. Ils en sont adhérents, mais, déçus, ils rendront leur carte. Elle va à la rencontre de nombreux groupes politiques ou associatifs – les Junge Genosse (mouvement de jeunesse du PDS), les Jusos, un réseau des magasins du tiers-monde, des groupes écologistes et antiracistes, un groupe de la scène autonome, etc. – mais ne se sent à l’aise et acceptée que dans Linksruck qu’elle rencontre dans une manifestation (1998). C’est avec ce groupe qu’elle intègre ATTAC en 2001, puis se syndique (Verdi). Elle participe aux contre-sommets de Prague (2000), Nice (2000), Göteborg (2001) et Évian (2003), ainsi qu’au FSE de Florence (2002). Lors du deuxième entretien, Sabrina a quitté la scène lesbienne berlinoise et a rencontré un homme guinéen. Elle est enceinte de son premier enfant. Quand la majorité des militants de Linksruck décident de quitter ATTAC (2004), Sabrina suit le mouvement et s’engage dans le WASG.
Torsten (Linksruck et ATTAC)
10Torsten est né en 1979 et est originaire de Leipzig (ex-RDA). Il est étudiant en sport et suit une formation d’éducateur spécialisé. Enfant, il s’intéresse à la protection de l’environnement, aux droits des animaux et aux luttes antinucléaire. Il adhère ainsi à Greenpeace trois ans durant. À la fin de sa scolarité, il s’engage dans des manifestations contre les néo-nazis et rencontre Linksruck (1997). C’est avec eux qu’il adhère à ATTAC (2001). Il se rend aux contre-sommets de Prague (2000), Gênes (2001) et Évian (2003), ainsi qu’aux FSE de Florence (2002) et de Paris (2003). Torsten est syndiqué à Verdi depuis 2000 et à la GEW5 depuis 2003, il envisage de renoncer au premier de ces syndicats. Le deuxième entretien ayant été mené avant la décision (officieuse) de Linksruck de s’éloigner d’ATTAC, nous ne savons pas si Torsten a suivi le mouvement collectif initié dans son organisation qui a consisté à rejoindre le WASG, puis la Linkspartei et enfin le parti Die Linke.
Andreas (INKaK)
11Andreas est né en 1973 en RFA. Lors du premier entretien, il est fraîchement diplômé en Science politique, Sociologie et Démographie (niveau Master). En 1992-1993, Andreas participe pendant deux ans aux activités de Greenpeace dans sa petite ville. En 1997, il rencontre des militants qui reviennent de la deuxième rencontre intergalactique des zapatistes et il est séduit par cette « nouvelle » façon de faire de la politique. Il se rend au contre-sommet de l’OMC à Genève en 1998 et contribue à fonder le réseau Peoples’Global Action (Action Mondiale des Peuples). Dans ce cadre, il participe à la caravane intercontinentale6 en 1999 et par la même occasion au contre-sommet de Cologne. Ce nouvel engagement le pousse à abandonner ses études de médecine au profit de la Science politique. Il est élu représentant des étudiants et perçoit une faible rémunération pour ses activités. Il déménage à Hambourg et décide de fonder INKaK avec des connaissances. Le groupe leur sert de vecteur de mobilisation pour les contre-sommets. Il se rend ainsi au contre-sommet de Prague (2000), puis à celui de Gênes (2001) d’où il revient marqué par la violence. Lorsqu’INKaK se dissout une première fois, il ne rejoint pas la nouvelle formation du groupe (post-INKaK). Lors du deuxième entretien, Andreas revient d’un long séjour passé en Espagne où il a vécu dans des communautés du réseau PGA. En 2003, il est revenu vivre dans une petite ville d’Allemagne, près de Münster, et reste en contact avec ce réseau militant internationaliste. Andreas s’est réengagé au niveau local et organise des formations écologistes et altermondialistes pour les écoles et pour les adultes, activité dont il aimerait pouvoir vivre. Parallèlement à cela, il travaille comme auxiliaire de vie et suit une formation de praticien en médecines douces. Il participe également à un petit réseau national de militants qui suivent une thérapie visant des changements personnels.
Jens (INKaK)
12Jens est né en 1980 et a été élevé dans un village à la campagne, en RFA. Dès 1991, Jens est très actif chez les Falken, un mouvement de jeunesse socialiste, et s’investit dans un « café pour jeunes ». Sa politisation commence réellement avec la problématique des relations Nord/Sud, mais surtout avec les mobilisations contre les mouvements néo-nazis, pendant lesquelles il découvre la répression policière. Il se rend au contre-sommet de Cologne en 1999. À l’été 2000, il rencontre des militants en Autriche qui prévoient de se rendre au contre-sommet de Prague. Il déménage à Hambourg et se met à la recherche d’un groupe local avec lequel il pourrait, lui aussi, se rendre à ce contre-sommet. Il fait ainsi la rencontre des militants d’INKaK avec lesquels il se rend à Prague (2000), puis à Gênes (2001). C’est au travers INKaK qu’il intègre également le réseau Peoples’Global Action (PGA). Dans le cadre de ses études techniques, il doit effectuer un stage et adhère de ce fait à Verdi (2001). INKaK s’auto-dissout fin 2002. Lors du deuxième entretien, Jens a pris ses distances de la scène autonome d’Hambourg, mais aussi des Falken dans lesquels il est moins actif. Sa petite amie est immigrée, il milite dans des projets antiracistes et aux côtés des exilés. Il contribue également à un journal avec des militants d’Hambourg et de Berlin. Ayant terminé sa formation technique, il décide de reprendre des études et hésite entre le journalisme et l’informatique.
Nils (INKaK)
13Nils est né en 1971, grandit à Hambourg (RFA) et possède les nationalités allemande et britannique. Il est étudiant en Sciences de l’éducation et en éducation spécialisée. Il s’intéresse dans sa jeune adolescence à l’actualité politique grâce à son environnement familial et scolaire. Il approche les Jusos en 1989 qu’il quitte immédiatement. Il s’engage activement dans les instances représentatives de son école (1989), puis dans son journal. En 1991, il organise des manifestations contre la Guerre du Golfe. Au milieu des années 1990, il participe à des actions antinucléaires « Anti-Castor ». En 1997, Nils se rend en Espagne pour la deuxième « Rencontre intergalactique » des zapatistes « contre le néolibéralisme et pour l’humanité ». Alors qu’il est engagé dans un comité d’action de son université, il découvre l’Accord Multilatéral sur l’Investissement (1997) et est profondément « choqué ». Cela le convainc de la nécessité d’envisager son engagement militant au-delà des frontières nationales. Nils s’engage plus intensément en politique, et s’intéresse plus spécialement aux questions de dominations. Il se rend au contre-sommet de Genève (1998) et assiste ainsi à la naissance du réseau PGA. De retour à Hambourg, aucun groupe ne répond à ses envies de politique. Il se rend aux contre-sommets de Cologne (1999) et rejoint le groupe INKaK dès qu’il voit le jour (2000-2002), puis dans post-INKaK (2002-2003). Il participe ainsi aux contre-sommets de Prague (2000) et de Gênes (2001) d’où il revient marqué par la violence. Depuis, il ne fréquente plus de grosses mobilisations. Lors du deuxième entretien, Nils ne fréquente plus les conférences internationales de PGA. Il s’est replié sur un engagement local qui est moins « coûteux » en temps et en argent. Il milite dans un groupe de précaires depuis 2003 et a conséquemment renoncé au végétarisme et à la critique de la consommation. Il a perdu son père. Il s’occupe d’une personne handicapée pour gagner sa vie et décide de terminer son Master. Il envisage donc de moins militer.
Les militants français
Jérémie (ATTAC-France)
14Jérémie est né en 1976 et possède les nationalités française, britannique et syrienne. Enfant, il a vécu dix ans à l’étranger avant de s’installer à Paris. Son père est journaliste et sa mère est femme au foyer (précédemment vendeuse en magasin). Il entre en contact dès le collège avec des militants de Lutte ouvrière. Il les trouve dogmatiques, mais apprécie leur sérieux. Il les fréquente pendant quatre ans. Son entrée à l’université coïncide avec le mouvement de l’hiver 1995, il s’engage aux côtés de militants de la « gauche révolutionnaire », au sein d’un groupe de l’UNEF et de Socialisme international. Il milite également avec les JRE (Jeunes contre le Racisme en Europe) avec lesquels il organise des actions coup-de-poing. Il participe à l’été 1996 à l’occupation par les sans-papiers de l’église Saint-Bernard. Socialisme International connaît une scission en 1997. Jérémie choisit alors de s’engager dans l’une des branches qui naît de cette dislocation (Gauche !), dans laquelle il reste jusqu’en 2001. Avec ses « camarades », il décide d’entrer au Parti socialiste et y reste jusqu’en 1999, ainsi qu’au MJS qu’il quitte en 2000. Il rejoint également Le Manifeste contre le Front national (organisation-satellite du Parti socialiste) dans lequel il essaie de convaincre les militants de l’intérêt du marxisme révolutionnaire. Cette même année, il abandonne l’UNEF au profit de l’UNEf-id, syndicat dans lequel il reste jusqu’en 2003.
15Jérémie participe aux manifestations qui ont lieu à Paris pendant le contre-sommet de Seattle (1999). En 2000, il adhère à ATTAC, parce qu’il y retrouve la « dynamique unitaire » de l’hiver 1995 et se rend aux contre-sommets de Prague et de Nice (2000). En rentrant de ce dernier, il fonde un groupe d’ATTAC à La Sorbonne qu’il animera pendant trois ans. Par la suite, il se rendra à Gênes (2001) et Évian (2003), ainsi qu’aux FSE de Florence (2002) et de Paris (2003). Il co-organisera avec les militants de VAMOS le premier festival altermondialiste Charivari à Paris (mai 2002). En 2001, il participe à la fondation du collectif Stop-Précarité sous son étiquette de militants d’ATTAC et soutient activement les travailleurs des chaînes de restauration rapide. Il participe également aux Comités Palestine et aux Collectifs Palestine interfac de 2001 à 2003. Parallèlement à cela, il fait partie du comité de rédaction de Socialisme (rebaptisé Socialisme International), journal du mouvement politique Gauche !. C’est avec ce groupe qu’il rejoint la LCR en 2002. La concomitance en 2004 de sa déception du mouvement altermondialiste et d’une séparation sentimentale avec une militante l’amène à renoncer à une grande partie de ses engagements politiques. Il tire un trait sur son « militantisme activiste ». Le groupe d’ATTAC créé dans sa faculté a périclité et il prend ses distances de l’ensemble des organisations dont il était membre. Il continue toutefois à payer sa cotisation à la LCR et à ATTAC, mais n’y est plus du tout actif. La seule activité qu’il a conservée, est l’aide aux sans-papiers qui n’aura cessée depuis 1996. Jérémie s’est également rapproché de l’initiative Une seule école pour toutes et de l’appel Les indigènes de la République. Il se réinvestit depuis dans sa vie personnelle et notamment dans ses études. Il commence une thèse en Science politique et enseigne dans le secondaire.
Nicolas (VAMOS et ATTAC-France)
16Nicolas est né en 1975 et a grandi à Clermont-Ferrand. Lors du premier entretien, il termine une thèse de doctorat en Socio-économie et a un poste d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) à Paris. Son éveil à la politique se fait au collège à la suite d’une discussion sur l’URSS. Au début des années 1990, Nicolas participe à des manifestations contre les Front national et contre les réformes de l’éducation nationale (1991). De 1991 à 1993, il milite au sein de l’association antiraciste Ras l’Front, plutôt proche de la LCR. Il reste mobilisé et se rend notamment à l’immense manifestation de janvier 1994 pour la défense de l’école publique, puis adhère à l’UNEF-id en octobre 1995. Nicolas participe activement au mouvement de l’hiver 1995 et aux coordinations nationales contre le plan Juppé. Suite à cela, il adhère aux JCR (janvier 1996), rend sa carte de l’UNEF-id au profit d’une carte à l’UNEF (juin 1996), qu’il rendra au profit d’une carte au syndicat Sud en 1997, puis pour une carte au SNES-Sup quelques années plus tard.
17Son premier contre-sommet est celui de Lyon, contre le G7, en juin 1996. Il se rend ensuite à Cologne en 1999 pour manifester contre le G8 et le sommet européen, puis manifeste à Paris pendant le contre-sommet de Seattle et à Millau en juin 2000. Il adhère en 1999 à ATTAC et s’engage à la LCR en 2000. En avril 2001, Nicolas participe au contre-sommet de Québec qu’il trouve exemplaire et est soudain convaincu du potentiel du mouvement altermondialiste. Il fonde avec d’autres militants le réseau VAMOS dans le but de mobiliser pour le contre-sommet de Gênes. Le réseau perdure et Nicolas se rend notamment aux contre-sommets de Bruxelles, Séville, aux Forum sociaux de Florence, Paris, Porto Alegre… Il co-organise le festival altermondialiste Charivari à Paris. Il lance également le réseau G8-illégal pour l’organisation du contre-sommet d’Évian en 2003. Porteur du Village Intergalactique, il investit plus d’un mi-temps pendant plusieurs mois pour sa construction. Il co-organise ensuite le GLAD en marge du FSE de Paris et anime le Réseau Intergalactique. Lors du deuxième entretien, Nicolas revient d’une année passée au Mexique. À son retour en France, il devient père d’une petite fille et est à la recherche d’un emploi. Il n’a pas repris sa carte à ATTAC, ni au SNES-Sup. Peu de temps après, il obtient un poste de maître de conférences.
Sophie (ATTAC-France et VAMOS)
18Sophie est née en 1978 et a grandi à Nice. Ancienne élève de l’ENS, elle est agrégée d’anglais et titulaire d’un DEA. Entre les deux entretiens, elle renonce à une thèse en littérature, obtient un DESS en développement, puis commence une thèse en Science politique. Élevée dans une famille catholique, humaniste et de droite, Sophie est adhérente à l’ONG Aide et Action – que son oncle a fondée – et au CCFD pendant son enfance. Elle envoie régulièrement du matériel scolaire en Afrique. Sa première manifestation contre la loi d’orientation sur l’éducation (1989) la marque, parce qu’elle rompt avec la tradition familiale qui n’a pas pour habitude de « descendre dans la rue ». Ce premier éveil à la politique est suivi des images d’Édouard Balladur visionnées à la télévision : Sophie ne peut alors se résoudre à ce que la France soit représentée par un personnel politique « vieux, blanc et respectable ». Peu de temps après, elle devient sympathisante des Verts (1993-1995), mais ne peut se résigner à coller des affiches pour un parti pendant trois ans avant de pouvoir avoir son mot à dire.
19En 1995, elle déménage à Paris et découvre le militantisme d’extrême gauche à travers ses camarades de classes préparatoires et de l’ENS. Elle suit les mobilisations de l’hiver 1995, puis le mouvement des chômeurs de 1997. À partir de là, tous ses petits amis seront militants. En 2000, elle adhère à ATTAC. Elle se retrouve, un an plus tard, dans les combats de rue du contre-sommet de Gênes, alors qu’elle se rend à Venise avec une amie. À la fois effrayée et attirée par ce qu’elle a vu, elle rejoint dès son retour le réseau VAMOS (2001). Sophie anime avec Jérémie le groupe d’ATTAC à la Sorbonne et se bat pour la reconnaissance du réseau ATTAC-Campus auprès de la direction d’ATTAC. Elle se rend aux contre-sommets de Bruxelles (2001) et d’Évian (2003), et participe activement à la construction du Village Intergalactique. Au contact de militants influents de VAMOS qui sont parallèlement adhérents de la LCR, Sophie décide de rejoindre ce parti au printemps 2003. En 2004, elle se rend au Forum social mondial de Bombay. Parallèlement à cela, elle travaille dans l’ONG Plan International, mais tire un bilan très critique du militantisme en ONG. Enseignante, elle se syndique au SNES pour obtenir un mi-temps et une année de disponibilité. Lors du deuxième entretien, Sophie revient d’une année passée au Mexique et au Brésil, où elle a travaillé pour une ONG. Elle a rendu sa carte à ATTAC et a adressé une lettre de mécontentement à l’organisation. Sophie n’étant plus enseignante, elle n’est plus syndiquée au SNES. Elle compte en revanche reprendre sa carte à la LCR. Sophie envisage de postuler aux postes de maître de conférences ou de devenir consultante dans un cabinet d’expert.
Charlotte (AARRG ! !)
20Charlotte est née en 1973 et possède une double nationalité. Elle grandit en Tunisie, avant de venir en France pour ses études. Elle est ancienne élève de l’ENS, agrégée et titulaire d’un doctorat en Histoire. Elle est chercheuse avec un contrat à durée déterminée. Elle est issue d’une famille militante : son père est un syndicaliste critique du régime tunisien et sa mère une ancienne militante maoïste opposée à la Guerre d’Algérie. Elle grandit avec les récits militants de ses parents, qui l’incitent à reproduire leur choix d’un engagement militant non-institutionnel. Elle participe à la mobilisation contre la première guerre du Golfe en 1990-1991, puis adhère au Comité Des Sans-Logis (CDSL) en 1997-1998. Elle s’engage activement dans le mouvement des sans-logis et des chômeurs. Elle cofonde également un groupe local du syndicat Sud à l’ENS de Fontenay. Puis, elle part dans le sud de la France pour rédiger sa thèse de doctorat. Au retour du contre-sommet de Nice (2000), alors qu’elle est dépourvue de structure militante, Charlotte décide de créer AARRG ! ! à Marseille, avec d’anciens militants de Sud. Puis, avec des militants d’AC !, ils montent un réseau réunissant des précaires de l’enseignement supérieur, des chômeurs, des intermittents du spectacle. Les « précaires associés de Marseille » se solderont toutefois par un échec. Par ailleurs, elle participe à une marche zapatiste (2001), aux contre-sommets de Québec (2001), Gênes (2001), Bruxelles (2001), Séville (2002), Évian (2003)… Elle se rend à deux reprises aux FSM de Porto Alegre (2001 et 2002) et essaie de lancer un réseau mondial de jeunes altermondialistes, Intergalactica. Elle participe également au hub, forum parallèle du FSE de Florence (2002), et au FSE de Paris-Saint-Denis. La naissance de sa fille et son retour à Paris (2004) l’incitent à revoir son engagement militant à la baisse. Suite à l’autodissolution d’AARRG ! ! à Paris, Sophie n’a plus de structure militante dans laquelle s’investir. Elle fréquente un peu les militants sans-emplois d’AC !, puis se rend seule au contre-sommet de Gleneagles en 2005.
Guillaume (AARRG ! !)
21Guillaume est né en 1979 en région parisienne. Il grandit dans une famille plutôt de gauche et, de ce fait, en rupture politique avec le reste de la famille. Sa mère a été militante féministe dans les années 1970. Il est diplômé de Science Po Paris, ancien élève de l’ENS, agrégé et titulaire d’un DEA. Lors du deuxième entretien, Guillaume a commencé une thèse en Sociologie et est moniteur dans son université d’attache. Sa politisation commence au lycée dans une association sur les pays est-européens. C’est là aussi que des militants de Lutte ouvrière l’abordent régulièrement et c’est ainsi qu’il s’initie à la théorie marxiste en organisant des réunions de LO au lycée « pour le plaisir d’enfreindre des lois ». Il participe également au mouvement contre le CIP en 1994, puis intègre le Mouvement européen (1995-1997) en entrant à Science Po et adhère au syndicat Sud (1996-2000). Guillaume s’engage aux côtés des sans-papiers en faisant des permanences juridiques au MRAP (1996) et dans les zones d’attente à Roissy pour l’ANAFE. Il participe au mouvement des chômeurs en 1997. Il est en Colombie Britannique pendant le contre-sommet Seattle (1999), c’est ainsi qu’il découvre le mouvement altermondialiste en discutant avec des militants qui s’y sont rendus. Ce n’est pourtant pas le thème de l’altermondialisation qui le poussera à rejoindre AARRG ! ! (2001), mais bien plus leurs modes d’action et leur approche du militantisme. Il se rend aux contre-sommets de Gênes et de Bruxelles (2001), mais se détourne assez rapidement des contre-sommets. Lors du deuxième entretien, AARRG ! !-Paris s’est auto-dissous et Guillaume n’a pas de réelle activité politique en dehors de son engagement auprès des sans-papiers (MRAP). Il a essayé d’intégrer l’« armée des clowns » qui est active dans le mouvement altermondialiste, mais n’a pas été séduit par la dynamique du groupe. Il tente également d’intégrer la revue militante Vacarme.
Juliette (AARRG ! !)
22Juliette est née en 1974. Son père est égyptien et a été membre de la Gauche Prolétarienne, cofondateur des Comités Vietnam de Base et a été incarcéré pour ses actes militants. Sa mère a été maoïste. Juliette a été élève de l’ENS et des Beaux Arts, elle est agrégée et est enseignante en arts. Juliette a un passé militant très léger quand elle décide de rejoindre AARRG ! !. Sa seule expérience militante a été un engagement distant dans une association d’aide aux enfants handicapés qu’elle a cofondée (1997-1998). C’est à la suite d’une rupture sentimentale qu’elle décide de franchir le pas du militantisme en acceptant l’invitation d’un camarade de l’ENS militant à AARRG ! ! (2002). Juliette refuse le deuxième entretien. Nous savons qu’elle n’est plus engagée en politique et qu’elle a eu une petite fille.
Camille (SPEB et ATTAC)
23Camille est née en 1980 au Gabon. Elle a une maîtrise (Master) en Histoire et en Lettres, et est inscrite en thèse de doctorat en Études africaines. Camille découvre le militantisme avec des mobilisations contre le Front national au sein de son lycée (1997-1998), dans le sud de la France, mais ne se sent pas pourtant engagée en politique. C’est en déménageant à Paris qu’elle cherche à s’engager dans son université et rencontre les militants d’ATTAC qui appelle à la mobilisation pour le contre-sommet de Nice (2000). Elle s’y rend, rencontre les militants de SPEB et rejoint ce groupe trotskiste (2001). Elle participe aux contre-sommets de Gênes (2001), Bruxelles (2001), Séville (2002) et Évian (2003), ainsi qu’aux FSE de Florence (2002) et Paris (2003) et s’engage activement dans les mobilisations contre le Front national (2002). Elle anime également certains comités ACG (2003) et participe dans ce cadre aux manifestations contre la guerre en Irak. Lors du deuxième entretien, Camille revient d’un long séjour de recherche en Afrique. Elle a rejoint la LCR avec l’ensemble des militants de SPEB en janvier 2004. Elle a également adhéré aux JCR. Elle est toujours membre d’ACG, mais le réseau est inactif. Elle a quitté ATTAC et essaie d’adhérer à l’UNEF.
Philippe (SPEB et ATTAC)
24Philippe est né en 1979 dans le nord de la France. Il est fraîchement diplômé de Science Po Paris lors du premier entretien. Philippe grandit dans une famille de droite. Il se dit marqué par la récession de 1993, puis par le mouvement de grève de 1995 qui l’a fait réfléchir. Il ne s’engage pas à l’époque, parce qu’il « reproduit l’idéologie » de ses parents médecins. Quand il déménage à Lille pour commencer ses études, il participe au « journal de promo » de son université catholique (1997-1998). Il est ensuite démarché par les militants de Lutte ouvrière (1998), avec lesquels il discute d’abord à Lille, puis à Paris où il intègre Science Po. Les trouvant trop pessimistes, il rompt le contact après avoir rejoint Socialisme Par En Bas (SPEB) fin 1998. Il est très marqué par la guerre du Kosovo qui le pousse à rejoindre très brièvement l’UEC, organisation communiste (1999). Il adhère également à Sud (1998-1999), puis à l’UNEF (1999-2003). Il participe au contre-sommet de Cologne (1999), puis rejoint avec SPEB plusieurs comités d’ATTAC (2000). Il se laisse convaincre par SPEB de participer à la mobilisation altermondialiste de Millau (2000) qui saura le persuader de l’importance de ce mouvement émergent. Il se rend aux contre-sommets de Prague (2000), Nice (2000), Gênes (2001), Bruxelles (2001), Évian (2003), aux FSE de Florence (2002) et Paris (2003). Il participe activement aux mobilisations contre le Front national (2002) et contre la guerre en Irak (2003), notamment en créant un comité Agir Contre la Guerre (ACG) à Science Po. Lors du deuxième entretien, Philippe est fonctionnaire en Moselle et a perdu son réseau militant. SPEB a intégré la LCR. Il s’implique dans la LCR de sa région. Il n’a pas repris sa carte à ATTAC et ne milite plus dans ACG. Philippe a adhéré au syndicat Force Ouvrière qui est représenté dans son entreprise.
Notes de bas de page
1 Verdi : « Syndicat unifié des services », né en 2001 de la fusion de cinq syndicats. Verdi (ou ver. di) comptait 2,2 millions d’adhérents en 2007.
2 Le GLAD s’autodéfinit comme un espace de « Globalisation des Luttes et des Actions de Désobéissance ». À l’initiative du Réseau Intergalactique et du réseau No Vox, il avait pour objectifs « la préparation d’actions de désobéissance et de soutien à des luttes concrètes notamment autour de la thématique de la précarité globale et contre l’Europe forteresse ; l’organisation d’un espace de libre parole et d’ateliers d’échange de savoir-faire (batucada, entraînement à l’action directe non violente…) et d’expériences ; la création d’une zone festive et conviviale ». Extrait de l’appel du Réseau Intergalactique.
3 Les quatre lois Hartz ont été adoptées sous le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder. Elles visent un renforcement du contrôle des chômeurs et mettent en place des incitations fortes au retour à l’emploi, notamment en poussant les chômeurs à accepter des contrats précaires (par exemple, les emplois rémunérés un euro de l’heure qui viennent compléter les allocations chômage). L’adoption du quatrième pan de la réforme (loi Hartz IV, entrée en vigueur en 2005) a fait l’objet d’importantes mobilisations protestataires.
4 Sozialistische Arbeitergruppe : « Groupe des ouvriers socialistes ».
5 GEW : « Syndicat de l’éducation et des sciences ». Créé en 1948, il comptait 252 000 adhérents en 2005.
6 La caravane intercontinentale a été organisée par PGA en mai et juin 1999. Environ 500 militants syndicalistes, paysans et écologistes venus d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud ont traversé ont terminé leur trajet à Cologne où se tenaient les mobilisations contre le G8 et le sommet européen.
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