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Jeunes en errance

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Céline Rothé

Première partie. Jeunesse, errance et action publique : l'institutionnalisation d'une figure de la vulnérabilité juvénile

Chapitre I. Qui sont les jeunes dont nous parlons ?

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Extrait du texte

La population des « jeunes en errance » ne forme pas une catégorie homogène, une unité sociologique cohérente1. Les jeunes se retrouvant à la rue sont regroupés sous une catégorie « fourre-tout » qualifiant une population jeune composée d’individus aux trajectoires et aux profils diversifiés qui ne partagent pas toujours les mêmes caractéristiques sociales. Ils n’ont donc pas – a priori – les mêmes comportements, les mêmes stratégies pour « s’en sortir », ils ne mobiliseront pas les mêmes types de supports. Pourtant, j’ai pu observer une forme de constance dans les profils de jeunes que j’ai rencontrés. En effet, s’il m’a été difficile de recueillir des informations systématiques sur leur enfance et leur milieu social d’origine, une régularité dans leurs pratiques apparaît au fil des différents récits de vie, constat conforté par les travaux sociologiques menés sur ce sujet (Firdion, 1999 ; Dequiré et Jovelin, 2007). L’outil analytique de la carrière par agrégation (c’est-à-dire par...

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