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À chacun sa tragédie ?

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Le Guen Brigitte

Chapitre 2. Incursions au Gynécée dans le théâtre perdu d’Euripide

François Jouan

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Extrait du texte

Parmi les reproches les plus fréquents qu’adresse à Euripide son plus grand contempteur (j’ai nommé Aristophane), se trouve celui de rabaisser les héros du mythe au niveau de l’homme moyen, quand il n’en fait pas des loqueteux1, et de réduire ainsi les grandes gestes à de simples faits-divers. Le poète lui-même se vante dans les Grenouilles d’avoir instruit les spectateurs « en introduisant sur la scène des choses de la vie domestique, usuelles et familières ». « Chez moi, dit-il encore, la femme avait droit à la parole, et tout autant l’esclave, et le maître, la jeune fille ou la vieille2. » Eschyle lui reproche, précisément, d’avoir mis en scène trop de femmes, et des mauvaises femmes, « des catins, des Phèdres et des Sthénébées »… « et non Pénélope, ajoute malicieusement un personnage des Thesmophories, parce qu’elle passait pour vertueuse3 ».

La part faite à l’outrance comique, on peut estimer qu’Aristophane n’a pas si mal visé, surtout si on se rapporte à ce que l’on peut entrev...

© Presses universitaires de Rennes, 2007

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