1 Citations de M. K. Benett, « Famine », Intern. Encycl. Soc. Sc, 1968, p. 332 ; W. A. Dando, The geography of famine, 1980, p. 65.

2 F. Braudel, Capitalisme et civilisation matérielle, 1400-1800, 1973, p. 38.

3 Par exemple, Diodore 4.61, Porph. de abst., 2.29-30 ; Hymne à Déméter, p. 302-13.

4 Cf. J. Mckcamp, The water supply of ancient Athens from 3000 to 86 B.C. Diss., Princeton, 1977, et « A drought in the late eight century B. C. », Hesperia 48, 1979, p. 397-411, pour une tentative ambitieuse de repérer les grandes périodes de sécheresse, et leurs conséquences à long terme, à Athènes à la fin des viii^e et iv^e siècles av. J.-C. Le sujet mérite discussion, ainsi que la sécheresse survenue à la fin de l’Age du Bronze qu’évoque R. Carpenter dans Discontinuity in Greek civilization, 1968. Seule la sécheresse du iv^e siècle est attestée de manière satisfaisante ; se reporter au traitement des témoignages historiques réalisé par S. Isager et M. H. Hansen dans Aspects of Athenian society in the fourth century B.C., 1975, p. 204-6.

5 Theophraste, Histoire des plantes, 8.6.5 ; Hesiode, Les travaux et les jours, v. 468 et suiv., pour ne citer que des sources antiques. L’insignifiance de l’irrigation est notable.

6 A. Philippson, Das Klima Griechenlands, 1948, p. 113.

7 H. A. Forbes, Strategies and soil : technology, production and environment in the peninsula of Methana. Diss., Pennsylvania, 1982, p. 303-14.

8 W. H. Macnejll, Plagues and people, 1976, p. 76-80 et p. 122 sur la vallée du Yangtze. A la différence des Egyptiens, les Grecs n’avaient connaissance que d’un seul fleuve ; Platon, Timée, 23B (contra, Scholie à 22A).

9 Cette estimation de leur relative importance n’est fondée que sur des impressions. Les œuvres Causes des plantes (3.22.2, 4.14), et Histoire des plantes (8.10), de Théophraste, ne manquent pas de références aux rouilles et aux déprédateurs. D’autre part, les hivers longs et rigoureux que l’on gardait en mémoire, causaient certainement des dommages.

10 W. H. Mcneill, The human condition. An ecological and historical view, 1980, not. p. 15-6.

11 Aristote, Métaphysique, 2.4.360B5-13 ; Philippson, N. 6, p. 112-5 ; H. H. Lamb, Climate : present, past and future. II. Climate history and the future, 1977, p. 421.

12 [Aristote] Economique, 2.2.17.1348B33-139A2. Sur les problèmes d’établissement du texte, voir B. A. van Groningen, Aristote. Le second livre de l’Economique, 1933, p. 118-9.

13 Cf. [Xenophon], Constitution des Athéniens, 2.6 : « Les puissances agricoles sont fortement touchées par les pénuries de récolte dues à Zeus, les puissances maritimes peuvent les supporter aisément. Car tout le territoire n’est pas affecté simultanément, si bien que la nourriture est apportée aux maîtres de la mer depuis les pays prospères. »

14 G. E. M. de Ste Croix, The Origins of the Peloponnesian War, 1972, p. 314.

15 Cf. les efforts de Phlionte en temps de guerre, Xenophon, Helléniques, 7.2.17.

16 Cf. E. A. Wrigley, Population and history, 1969, p. 66-8 sur la résistance à la famine dans les régions limitrophes du nord de la France.

17 H. A. Forbes (n. 7) p. 263-318 : « We have a little of everything », the ecological basis of some agricultural practices in Methana, Triziania », Regional variation in modern Greece and Cyprus : toward a perspective on the ethnography of Greece, M. Dimen, E. Friedl (dir.), 1976, p. 236-50.

18 Les travaux et les jours, 41 ; cf. Aristophane, Ploutos, 544 ; Galien, Alim. fac., 2.63 (CMG, 5.4.2, p. 325).

19 Hippocrate, Epidémies 2.4.3 = 6.4.11 ; Galien, Alim. fac. 2.63 (CMG, 257) ; et sur l’utilisation des glands en période de famine, 2.38.5 (CMG, 305). Cf. G. E. M. de Ste Croix, The Class struggle in the ancient Greek world, 1981, p. 14. Sur les témoignages ethnographiques de Mary Forbes, « Gathering in the Argolid : a subsistence system in a Greek agricultural community », Regional variation, n. 17, p. 251-64.

20 R. et N. Dyson Hudson dans African food production systems, P. F. M. Mcloughlin (dir.), 1970, p. 91-123, cité par R. McC Netting, « Agrarian Ecology », Ann. Rev. of Anthr.3, 1974, p. 44.

21 L. Foxhall, H. A. Forbes « Sitometria : the role of grain as staple food in classical antiquity », Chiron 12, 1982, p. 41-90, 57 n. 2 et 68 n. 95 ; Forbes, n. 7, p. 303-14. de Ste Croix, n. 19, p. 221 cite Ausonius, de Hered., 27-8 sur le fait de disposer toujours de deux années d’approvisionnement en denrées alimentaires.

22 IG II² 1281 dans Fr. G. Maier, Griechische Mauerbauinschriften I, 1959, p. 117, qui prouve que la référence est faite à un fort et non à un village.

23 La loi samienne sur les céréales prévoit que les céréales seront distribuées mensuellement jusqu’à épuisement des stocks, SIG³ 976, p. 56-7.

24 H. Francotte, « Le pain à bon marché et le pain gratuit dans les cités grecques », Mélanges Nicole, 1910, p. 136-7.

25 IG I³ 78 = I² 76, Meiggs-Lewis, GHI 73 ; IG II² 140 ; 1672, 263-96 ; 2956-7.

26 IG II² 1672, 263-96.

27 Sur les dommages réellement causés par les ravages de l’ennemi, qui ont été exagérées, voir V. D. Hanson, Warfare and agriculture in ancient Greece, 1983. Une guerre incessante pouvait laisser les terres non cultivées et non ensemencées, par exemple IG II² 834, 8 (SIG³497).

28 On trouve des descriptions utiles de la pratique des Athéniens, dans L. Gernet, « L’approvisionnement d’Athènes en blé au v^e siècle et au iv^e siècle », Mél. hist. anc., 1909, p. 271391 ; Isager, Hansen, n.4, p. 19-29 ; R.J. Hopper, Trade and industry in classical Greece, 1979, p. 71-92.

29 Cf. Gernet, n. 28, p. 293-6 ; A. Jarde, Les céréales dans l’antiquité grecque. I. La production, 1925, p. 36-57 ; Isager, Hansen, n. 4, p. 11-9.

30 Par exemple IG II² 682, 35-6 et T. L. Shear, Kallias of Sphettos and the revolt of Athens in 286 B. C. Hesperia Suppl. 17, 1978, p. 20-1.

31 T. J. Figueira, Aegina. Society and politics, 1981, sur l’économie primitive d’Égine (p. 234, pour des informations fournies ici sur le Péloponnèse).

32 J’ai appris sur l’île d’Amorgos, que, dans le passé, de nombreux petits fermiers avaient perdu leur exploitation et qu’ils se plaçaient, ou plaçaient leurs enfants, dans une position d’esclavage virtuel vis à vis des grands propriétaires, lorsque de mauvaises saisons avaient supprimé leurs réserves. Le principe est clair, et rien n’est attesté en ce qui concerne l’Antiquité.

33 Pour la sécheresse, cf. Strabon, 1.3.4. Si celle-ci survint sous le règne d’Artaxerxès I, cela convient à la date de 480-450 av. J.-C. (et plutôt après qu’avant), privilégiée par P. Hermann pour les malédictions des Téiens, voir Chiron 11, 1981, p. 6.

34 À propos du contrôle de la mer par les Athéniens et du traitement de leurs ennemis, voir M. I. Finley : « The fifth-century Athenian empire : a balance sheet », Imperialism in the ancient world, P. Garnsey, C. R. Whittaker (dir.), 1978, p. 118-21. Durant la guerre du Péloponnèse, les objectifs d’Athènes en Sicile sont présentés comme la privation de grain pour le Péloponnèse, et non comme la sécurisation de ces denrées pour les Athéniens (Thucydide, 3.86.4).

35 Antigone s’oppose à la demande des Téiens d’accroître leurs fonds de céréales au-delà de 1 400 statères (SIG³44, § 10). A propos des différents dispositifs hellénistiques, voir Francotte, n. 24 ; A. R. Hands, Charities and social aid in Greece and Rome, 1968, p. 89-110 ; J. Triantaphyllopoulos, « Paraprasis », Acta of the Fifth Epigr. Congr. 1967, 1971, p. 64-9.

36 IG V². 268 (Hands [n. 35] p. 189) rapporte, à la fin du i^er siècle av. J.-C. la création d’un fond pour l’approvisionnement permanent en céréales. C’est un exemple isolé. Une inscription d’Iasos proclame solennellement que le dèmos pourra vivre heureux pour toujours grâce à l’abondance des céréales, un espoir basé sur les epidoseis, A. Wilhelm, « Sitometreia », Mél. Glotz, 1932, p. 899-908.

37 Gernet, n. 28, p. 375-85 ; P. Veyne, Le pain et le cirque, 1976, p. 209-28.

38 En se félicitant lui-même de sa générosité, le vantard se définit comme un patronus de la clientelae et se distingue ainsi de la communauté dans son ensemble. Lorsqu’à l’époque hellénistique nous rencontrons des distributions publiques ou des ventes subventionnées également ouvertes aux esclaves et aux étrangers, nous voyons qu’une communauté d’un ordre différent est identifiée. A la place d’un groupe de citoyens théoriquement indifférenciés, à la fois, les agents et les bénéficiaires, se trouvent d’un côté l’élite et, de l’autre, tout le de la communauté, dont la survie et la docilité sont considérées comme souhaitables.

39 Philoch. FGrH 328F119, Schol. Aristophane, Guêpes, 718, Plutarque, Periclès, 37.4. On ne sait pas s’il y avait une famine à cette époque, malgré une des scholies qui figurent dans le manuscrit Venetus des Guêpes. Cf. J. Labarbe, « La distribution de blé de 445/4 à Athènes et ses incidences démographiques », Sozialökon. Verhältn. Alt. Or. u. Klass. Alt., 1961, p. 106-18. Une sitodeia est donnée comme raison de la xenelasia (l’expulsion d’où la création des perioikoi à Sparte), Theop. FGrH 115F118.

40 J. K. Davies, Wealth and the power of wealth in classical Athens, 1981.

41 Francotte, n. 24, p. 148-9, considérait que le passage des distributions d’urgence aux pauvres, aux demande routinières en céréales gratuites était inévitable (malheur aux riches qui ne faisaient pas de dons !) Je ne vois rien qui puisse confirmer ce point de vue.

42 Cf. A. V. Kirkby, « Individual and community responses to rainfall variability in Oaxaca, Mexico ». Natural hazards : local, national, global, G. F. White (dir.), 1974.

43 Gernet, n. 28, p. 378. Je ne suis que trop conscient de ce qui a été omis dans ces pages. Il n’y a, en particulier, aucune prise en compte des conséquences à long terme de la famine, telles que l’émigration, et la relation entre les maladies et la famine (je pense qu’elles étaient dissociées pour les Grecs, car elles ne sont presque jamais attestées ensemble, malgré ce que nous aurions pu attendre. Voila, peut-être, qui explique aussi la relative clémence de la famine en Grèce). J’ai eu la chance de pouvoir discuter avec Willima Skinner, David Sahlin et Pan Yotopoulos et de bénéficier de leur aide bibliographique, mais ils seront peut-être surpris du résultat.