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Les dynamiques des parcours sociaux

 | 
Vincent Caradec
, 
Servet Ertul
, 
Jean-Philippe Melchior

Deuxième partie. La dimension résidentielle des parcours sociaux

Parcours résidentiels des mères seules en Bretagne

Frédéric Leray

Résumé

L’étude des parcours résidentiels des mères seules en Bretagne est abordée en deux temps. Tout d’abord, ce sont les comportements résidentiels en situation monoparentale qui sont analysés. D’une part, nous remarquons que la mobilité résidentielle est une cause directe du changement familial. D’autre part, l’étude des situations résidentielles après le changement familial témoigne d’une fréquente régression résidentielle, tant en terme de type de logement que de statut de celui-ci. Dans un second temps, il s’agit de s’intéresser aux tactiques résidentielles, aux négociations qui s’exercent sous des contraintes plus ou moins fortes. La situation monoparentale crée des besoins spécifiques de localisation. Le « champ des possibles » est limité par des contraintes financières, familiales, temporelles. Les mères isolées sont, par ailleurs, confrontées à des contraintes « externes » auxquelles elles doivent s’adapter (coûts élevés de location, faibles taux de rotation dans le logement social). L’objectif est ainsi de comprendre les raisons de leur choix, et, d’expliquer les facteurs ayant contribué à leur décision de donner la priorité à certains modes de prospection et leur décision d’un lieu final d’implantation parmi divers choix potentiellement offerts.

Texte intégral

Introduction

  • 1 Une caisse en Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Morbihan, deux dans le Finistère (Brest et Quimper).
  • 2 Les données comparatives sont issues du recensement de 2006.

1L’entrée en situation monoparentale apparaît très souvent comme un déclencheur de mobilité résidentielle mais aussi comme un élément de fragilisation des personnes qui conduit à remettre en cause leur mode de vie et donc à envisager un autre lieu de vie. Pour mieux connaître ces mobilités et leur articulation, une enquête régionale par questionnaire a été réalisée avec le soutien de la Fédération bretonne des caisses d’allocations familiales. Les cinq CAF bretonnes1 se sont d’abord chargées de l’envoi de 4 000 lettres d’information demandant aux mères seules avec enfants de donner leur accord pour participer à l’enquête. Les CAF ont ensuite assuré l’envoi des questionnaires aux 1 495 femmes ayant donné leur accord. Au final, 800 questionnaires ont été soumis au traitement informatique des données. Les répondantes présentent des caractéristiques proches de celles observées aux niveaux national et régional2, tant pour les modes de formation de la famille monoparentale (11 % par naissance d’un enfant alors que la mère ne vivait pas en couple avant, 78 % par désunion, qu’il s’agisse de la rupture d’union libre [46 %] ou d’un divorce [32 %], et enfin 10 % par décès du conjoint) que pour l’âge (43 ans en moyenne). Ensuite, une phase qualitative s’est faite sous la forme d’entretiens semi-directifs. Pour que cela soit possible, la Fédération bretonne des caisses d’allocations familiales a autorisé la présence sur le questionnaire d’un encart permettant de contacter les mères qui ont donné leur accord : 26 mères seules qui ont changé de logement au moment de l’entrée en situation monoparentale ont été interviewées.

2Les principaux résultats de cette recherche doctorale sont présentés dans cette contribution. La première partie, sur la régression résidentielle soudaine, définie comme à la fois une dégradation des conditions de logement au moment du changement familial et la fin (temporaire ou non) d’un parcours résidentiel ascendant. La deuxième partie traite plus spécifiquement des tactiques résidentielles élaborées par les mères de famille monoparentale en rapport avec le champ des possibles délimité par un ensemble de contraintes objectives. En effet, les mères isolées doivent trouver un compromis acceptable entre qualité et localisation du logement. Ces tactiques d’adaptation et ces compromis déterminent le statut d’occupation, la localisation et le type de logement choisi.

La mobilité résidentielle des mères seules au moment du changement familial

  • 3 Leray F., Les mères seules et leurs espaces de vie. Mobilités résidentielles et pratiques quotidien (...)

3Le changement familial est une cause directe de mobilité résidentielle3 : 67,1 % des mères isolées ont déménagé au moment de leur entrée en monoparentalité. En résulte bien souvent une dégradation des conditions de logement.

La mobilité résidentielle, pour qui ?

4L’analyse des relations de dépendance entre la mobilité résidentielle au moment du changement familial et le profil social des individus révèle une pluralité de comportements résidentiels. Les relations de dépendance à la mobilité résidentielle sont très significatives pour le mode de formation de la famille, le lieu de vie et le statut d’occupation antérieur à la situation monoparentale, et, significatives pour l’âge des mères. Elles ne le sont pas ou peu pour l’âge des enfants, le type de garde parentale ou la PCS des mères (figure 4).

Figure 4. – Les relations de dépendance à la mobilité résidentielle

La mobilité résidentielle

Dépendance

Mode de formation de la famille*

+++

Lieu de vie antérieur
Statut d’occupation antérieur

+++

Âge des mères
Type de garde parentale

++
+

Âge des enfants
PCS

NS
NS

* Il s’agit de la naissance (alors que la mère ne vivait pas en couple), de la séparation (rupture d’union libre), du divorce ou du décès du conjoint.
Note : +++ = la dépendance est très significative, ++ =la dépendance est significative, + = la dépendance est peu significative, NS = la dépendance n’est pas significative. Source : Leray (2010).

  • 4 La figure 2 en représente les modalités. L’interprétation de la carte d’ACM repose sur celle des a (...)

5Afin de rendre compte de l’ensemble des modalités caractéristiques, une analyse des correspondances multiples (ACM) complète l’analyse statistique de la mobilité résidentielle soudaine des mères de famille monoparentale4.

Figure 5. – La mobilité résidentielle des mères isolées au prisme de leurs caractéristiques individuelles et géographiques

Figure 5. – La mobilité résidentielle des mères isolées au prisme de leurs caractéristiques individuelles et géographiques

Source : Leray (2010) – Champ : ensemble des mères isolées.
Note : le pourcentage de variance cumulé par les deux facteurs est satisfaisant (87,69 %). Il restitue la quasi-totalité de l’information.

6Les mères isolées ayant changé de logement sont très souvent celles qui ont divorcé et qui résident dans une commune rurale. Par ailleurs, les résidantes du périurbain proche changent rarement de logement et ont souvent plus de quarante ans ; au moment du changement familial, les mères divorcées et hébergées ont un comportement résidentiel très différent des veuves et des mères résidant en logement social.

7L’étude des relations de dépendance ainsi que la méthode factorielle montrent que les mères isolées ne sont pas toutes à égalité au moment de choisir ou non de changer de logement. Le fait que les mères en logement social et les mères propriétaires, situées aux deux extrêmes de la hiérarchie sociale, connaissent une mobilité résidentielle plus faible que les autres mères explique sans doute que le milieu social ne soit pas statistiquement corrélé à la probabilité de déménager.

Une analyse des comportements résidentiels

8Il s’agit maintenant d’analyser la destination des mères qui ont changé de logement au moment du changement familial. Pour ce faire, nous observons tout d’abord leurs comportements résidentiels. Nous présentons ensuite les raisons de cette mobilité résidentielle soudaine.

L’analyse comparative : une régression résidentielle

9La comparaison entre les situations résidentielles antérieures et postérieures à l’entrée en monoparentalité révèle une importante évolution des types de logement. Alors que près de 60 % des mères isolées résidaient dans une maison individuelle avant le début de la situation de monoparentalité, elles sont moins d’une sur quatre après le changement familial. À l’inverse, la part des mères isolées logeant dans un appartement croît fortement, passant de 41º % à 76 % au moment du changement familial. Les mères résidant en maison individuelle changent davantage de type de logement que les mères en appartement : sept mères isolées sur dix optent pour un appartement. Dans le cas des mères logées en appartement, la grande majorité d’entre elles trouvent un nouvel appartement plus conforme à leur possibilité financière et à l’exigence d’adapter le lieu de résidence à la taille de la famille.

10L’évolution du statut d’occupation est un indicateur intéressant de la soudaine régression résidentielle des mères isolées. La forte diminution de la part des propriétaires (de 41 % à 8 %) après l’entrée en situation monoparentale est le changement le plus important. En revanche, la part de celles qui vivaient dans un logement social progresse fortement pour dépasser 40 %. La part des mères hébergées double (de 5 % à plus de 10 %) au moment du changement familial. C’est pour les propriétaires que le déménagement a le plus souvent donné lieu à une dégradation des conditions de logement. Un propriétaire sur deux qui déménage opte pour un logement dans le parc locatif privé au moment du changement familial. Le parc locatif public accueille massivement les anciens propriétaires, à hauteur de 26,3 %. Les mères qui résident dans le logement social ont une mobilité résidentielle plus singulière puisque la grande majorité d’entre elles résident dans un nouveau logement social.

  • 5 Nous distinguons les « pôles urbains » qui regroupent villes-centres et périurbain proche (commune (...)

11Les changements de logement s’accompagnent d’évolutions dans les types de commune de résidence5. La première évolution est la diminution de la part des mères enquêtées vivant dans l’espace rural. Alors que 11,7 % des mères ayant déménagé y résidaient avant l’entrée en monoparentalité, elles ne sont plus que 7,5 % après le changement familial. En effet, les communes rurales offrent peu de logements sociaux et sont moins bien desservies en transports collectifs que les communes urbaines. La seconde évolution est l’augmentation de la part des mères isolées vivant dans les pôles urbains. C’est effectivement dans les pôles urbains que se trouve l’essentiel du parc locatif, aussi bien social que privé. Cependant, l’augmentation de la part des mères qui résident dans une ville-centre reste faible. Si les locataires captives du parc HLM des villes-centres changent rarement de commune ou même de quartier, les propriétaires ou locataires du parc privé privilégient très souvent un logement social dans le périurbain proche au moment du déménagement (immeubles récents, cadre de vie satisfaisant, à proximité des commodités de la ville-centre…) afin, aussi, de limiter le sentiment de régression sociale.

  • 6 Leray F., op. cit., 2010.

12Enfin, l’entrée en situation monoparentale est accompagnée d’une diminution du nombre de chambres. Les mères résident en majorité dans des logements plus petits soit parce que le coût du logement n’est plus partagé avec le conjoint (divorcées, séparées, veuves), soit parce que l’arrivée d’un premier enfant amenuise les ressources financières (mères n’ayant jamais vécu en couple) : 39,5 % des mères isolées qui ont changé de logement ont emménagé dans un logement plus petit, 33,1 % dans un logement de la même taille et 27,4 % dans un logement plus grand6.

13L’analyse des comportements résidentiels confirme une nette tendance à la régression résidentielle au moment du changement familial. L’entrée en situation monoparentale implique une rupture dans la trajectoire résidentielle.

L’influence de la PCS : une différenciation qui se matérialise lors du choix du logement

14Avant d’aborder la transition vers la monoparentalité, les mères sont insérées dans des trajectoires professionnelles diversifiées. Précédemment, nous avons montré que la place dans la hiérarchie sociale n’est pas un facteur de mobilité résidentielle. Toutefois, une différenciation se matérialise lors du choix du logement. Alors que 15,1 % des cadres résidaient dans un logement HLM, seulement 16,7 % ont opté pour un logement social après l’entrée en monoparentalité (+ 1,6 %). À l’inverse, les ouvrières étaient 18,2 % à résider dans un logement du parc HLM. Elles sont 65,2 % à y vivre après le changement familial ! La majorité des cadres se dirigent vers le parc locatif privé tandis qu’aucune ouvrière ne conserve son statut de propriétaire.

15Le choix de son logement ne dépend pas des mêmes critères ou ne subit pas les mêmes contraintes, selon que l’on est cadre, employée ou ouvrière. Malgré une mobilité commune, ouvrières, employées et chômeuses restent principalement locataires. Cadres et retraitées restent principalement propriétaires. Ce sont les familles plus aisées que la moyenne qui peuvent à nouveau accéder à la propriété au moment du changement familial. En effet, la part des cadres vivant dans une ville-centre entre les situations résidentielles antérieures et postérieures à l’entrée en situation monoparentale diminue. Ce n’est pas le cas des employées et des ouvrières, lesquelles privilégient un accès aux logements sociaux, en appartement, principalement situées dans les villes-centres.

Les raisons de la mobilité résidentielle soudaine

16L’entrée en situation monoparentale engendre une importante mobilité résidentielle, un déménagement pour s’en sortir. Les deux principales raisons de la mobilité résidentielle soudaine des mères isolées sont un abaissement mécanique du niveau de vie et une mise à distance provoquée par un conflit parental alarmant ou par la volonté d’échapper au souvenir familial.

Un abaissement mécanique du niveau de vie

17L’entrée en situation monoparentale engendre un appauvrissement. Cela s’explique avant tout par le fait qu’un seul adulte assume la charge quotidienne des enfants au moment du changement familial. Il faut davantage de revenus que pour un adulte seul, alors même que la présence d’enfants à charge risque de limiter le temps de travail et le choix des horaires de travail.

  • 7 Ibid.

18Pour trois mères sur dix qui ont changé de logement, le déménagement est ainsi la conséquence d’une réduction brutale du niveau de vie7. La gestion de la baisse immédiate du niveau de vie diffère selon les trajectoires familiales :

  • à la suite d’une désunion lorsque l’ancien conjoint quitte le logement familial, le changement de logement est inévitable lorsque les frais qui étaient partagés dans un logement commun deviennent à la seule charge des mères isolées ;
  • à la suite du décès du conjoint avec qui la mère résidait. Plus indépendantes financièrement car plus âgées et élevant plus souvent des adolescents, les veuves sont moins vulnérables sur ce plan. C’est davantage parce qu’elles ne peuvent plus entretenir seule leur logement ou leur terrain qu’elles décident de changer de logement ;
  • à la suite d’une naissance lorsque la mère résidait déjà dans un logement individuel. L’arrivée d’un premier enfant induit des dépenses supplémentaires mais également de nouveaux besoins.

Une mise à distance

19Dans le cas d’une rupture d’union et lorsqu’un conflit parental engendre l’insécurité des parents et des enfants, le changement de logement est inévitable. Mais l’éloignement n’est pas seulement géographique. Il est aussi psychologique. L’entrée dans un nouveau logement marque une rupture avec le passé.

  • 8 Ibid.
  • 9 La loi no 2006-399 du 5 avril 2006 a renforcé la prévention et la répression des violences au sein (...)

20Le changement de logement résulte d’une situation d’urgence lorsque les relations avec l’ancien conjoint sont conflictuelles. D’une part, six mères divorcées ou séparées sur dix déclarent avoir quitté le logement familial avant leur ancien conjoint8. D’autre part, c’est parfois une vie de couple violente physiquement ou moralement qui aboutit à une fuite ou un éloignement du père9. Dans les cas de violence, la situation monoparentale est souvent ressentie comme une libération pour les mères qui en sont les victimes. Éloigner définitivement l’enfant du conflit parental devient une priorité au moment de la séparation.

21L’entrée en situation monoparentale relève d’un changement de vie ; et, pour certaines mères isolées, un changement de vie implique un changement de cadre de vie. La volonté de fuir le souvenir de la vie familiale est un facteur important de mobilité résidentielle, que la vie de famille précédant la situation monoparentale ait été heureuse ou difficile au quotidien. L’enquête révèle que cela concerne d’abord les femmes dont le conjoint est décédé. Pour Madeleine, changer de logement a été le moyen le plus efficace pour supporter le souvenir de son ancien conjoint : « Je ne pouvais plus supporter d’être dans cette maison. C’était trop dur de supporter tout ce qui rappelait notre vie d’avant. »

22La fuite du souvenir familial ne concerne pas seulement les veuves. Hélène a divorcé de son conjoint. Elle avait pourtant la possibilité financière de garder le logement familial mais « on a beau avoir un bon salaire, être bien entouré et tout, mais quand on se retrouve seule dans son logement, on n’a qu’une envie, c’est de partir le plus vite possible ». Le changement de logement est une étape indispensable pour se reconstruire socialement, psychologiquement et prendre un nouveau départ.

23La mobilité résidentielle soudaine des mères isolées est la plupart du temps vécue brusquement : une baisse du niveau de vie, une régression résidentielle, un éloignement géographique du domicile familial (vécu comme une fuite). Le cadre et les habitudes de vie s’en trouvent transformés.

Des parcours résidentiels entre tactiques et compromis

24L’objectif est dans un premier temps de comprendre comment évoluent les situations résidentielles après l’entrée en situation monoparentale. Dans un second temps, il s’agit de comprendre les raisons des choix afin d’expliquer les différents modes de prospection ainsi que la décision d’un lieu final d’implantation parmi divers choix potentiellement offerts.

Les parcours résidentiels après le changement familial

25L’entrée en situation monoparentale provoque un « déséquilibre » résidentiel, ce qui explique pourquoi les parcours résidentiels de ces femmes ne s’inscrivent pas dans un schéma linéaire. Il est intéressant de comparer la situation résidentielle précédant le changement familial avec celle évaluée après l’entrée en monoparentalité et au moment de l’enquête.

Une progression résidentielle après des parcours descendants

26Si après l’entrée en monoparentalité les phénomènes de régression résidentielle sont fréquents, les étapes peuvent être ascendantes après le changement familial. Plusieurs signes d’une étape résidentielle ascendante peuvent être distingués.

  • 10 Lévy J.-P., « L’évolution de la hiérarchie sociale de l’habitat urbain français, entre 1978 et 199 (...)

27L’évolution la plus importante concerne les statuts d’occupation (figure 6). D’une part, la proportion des mères isolées propriétaires augmente très nettement (+16 %). La quasi-totalité des propriétaires après l’entrée en monoparentalité conserve ce statut. Ce sont ensuite les femmes résidant dans le parc locatif privé qui deviennent le plus souvent propriétaires (dans un cas sur cinq). Les femmes concernées s’inscrivent dans un processus résidentiel ascendant d’autant plus que l’accès à la propriété est valorisé et apparaît comme l’aboutissement d’un « parcours résidentiel10 ». D’autre part, la proportion des mères hébergées diminue fortement. En effet, le temps d’hébergement est le plus souvent temporaire.

Figure 6. – Une répartition des mères isolées selon le statut d’occupation (en %)

Figure 6. – Une répartition des mères isolées selon le statut d’occupation (en %)

Champ : mères isolées ayant dû quitter leur logement suite à leur entrée en monoparentalité.
Source : Leray (2010).

  • 11 Leray F., op. cit., 2010.

28Une autre évolution notable concerne les types de logement. La part des femmes logeant en maison individuelle augmente (+ 7 %) et confirme une légère progression après une chute spectaculaire : 87,4 % des mères en habitat individuel sont restées dans le même type de logement, 11,5 % des mères en appartement après le changement familial se sont installées dans une maison individuelle11. Enfin, la taille du logement est le dernier indicateur pour rendre compte de l’évolution des conditions de logement. Entre la situation résidentielle après l’entrée en monoparentalité et celle évaluée au moment de l’enquête, la taille du logement des mères seules n’a pas changé dans 75,4 % des cas.

  • 12 Ibid.

29Deux facteurs favorisent (ou non) la progression résidentielle des mères isolées : la place des individus dans la hiérarchie sociale et la durée de la monoparentalité. On observe que la part des propriétaires augmente davantage pour les mères ayant un diplôme du supérieur (+ 22,1 %) que pour celles qui ont au mieux un BEPC (+ 10,8 %). L’évolution des statuts d’occupation selon la PCS des femmes confirme que la place dans la hiérarchie sociale influence fortement les parcours résidentiels. Depuis l’entrée en situation monoparentale, la part des propriétaires augmente davantage pour les cadres (+ 25,8 %) que pour les employées (+ 15,7 %). Enfin, plus la situation monoparentale s’installe dans la durée, plus les mères isolées bénéficient d’un statut de propriétaire12. Finalement, plus longue est la situation monoparentale, plus les femmes sont avancées dans leur cycle de vie (évolution positive de la carrière professionnelle, des revenus et de la capacité d’organisation au quotidien) et plus grande est la probabilité que les mères accèdent à de meilleures conditions de logement.

Les facteurs de relégation ou le risque d’une stabilisation résidentielle subie

30Les femmes qui doivent quitter leur logement au moment du changement familial ne connaissent pas forcément ensuite une étape résidentielle ascendante. Celle-ci est soumise à des contraintes en amont de la recherche de logement et pendant.

31L’inertie qui caractérise les choix de localisation résidentielle est plus forte quand les revenus sont faibles (choix restreint, difficulté d’accès à la propriété et au marché locatif privé, discrimination…). Le logement social concerne les femmes les plus démunies : une mère isolée au chômage sur deux réside dans un logement social contre 11,4 % des cadres. Ce sont avant tous les cadres qui sortent du parc HLM : 33,3 % des cadres accèdent à un autre statut d’occupation contre 23,5 % des employées, et 9,1 % des ouvriers. Les mères seules contraintes de rejoindre un logement social semblent en devenir captives. La baisse de la rotation locative en Bretagne contribue naturellement à réduire le nombre de logements libres pouvant être attribués aux demandeurs.

  • 13 Le Breton E., Bouger pour s’en sortir, Armand Colin, Paris, 2005a.

32En amont de la recherche de logement, le manque de logements à des prix accessibles financièrement pour les familles est préoccupant, surtout lorsque cette accessibilité restreinte a des conséquences directes sur la vie familiale. Certains parents peuvent être tentés de retarder un divorce en attendant que les biens immobiliers se vendent mieux et plus rapidement. En aval de la recherche de logement, le risque est que les mères les plus vulnérables s’installent dans des quartiers « de relégation13 ». Le décalage entre l’offre et la demande de logements sociaux peut conduire à un sentiment de frustration alimenté par les refus d’attribution non motivés, les attentes longues. L’insuffisance manifeste de logement accessible aux plus modestes favorise l’émergence d’espaces de relégation sociale.

33La discrimination des familles monoparentales dans l’accès au logement du parc locatif privé est une contrainte supplémentaire. Pour certains propriétaires, une mère seule avec enfant(s) semble synonyme de problèmes sociaux. Plusieurs d’entre elles témoignent d’un manque de confiance du propriétaire les jugeant peu méritantes ou irresponsables malgré toutes les garanties apportées. Quelle soit justifiée ou non, cette crainte influence la manière dont les mères isolées procèdent dans la recherche d’un logement (cas de mensonge au propriétaire sur le statut de mère seule jusqu’à la signature du bail).

34Que les trajectoires résidentielles soient ascendantes ou descendantes, le changement de statut d’occupation, le choix de la localisation résidentielle et l’évolution des conditions de logement ne sont pas uniquement dus aux « externalités » (aménagement du territoire, contexte social et représentations) ou à la capacité des mères isolées à assumer leur situation familiale et financière sur le temps long. Le choix du logement dépend également de tactiques plus ou moins immédiates d’acteurs individuels.

L’adoption de tactiques résidentielles

35L’étude des parcours résidentiels a permis d’identifier plus précisément les principaux objectifs des mères isolées au moment de la recherche d’un logement. Plusieurs contraintes déterminent à la fois le statut d’occupation des mères isolées, la localisation et les conditions de leur logement. Précisons naturellement qu’au sein d’un même parcours résidentiel peuvent s’accumuler ou se succéder différentes logiques.

Le statut d’occupation : réduire le coût du logement

  • 14 Leray F., op. cit., 2010.

36L’accès au logement social est un enjeu de taille pour les femmes seules avec enfant(s). Il permet de limiter grandement les dépenses pour le logement : une mère isolée sur deux a déjà fait une demande de logement social14. D’une part, le statut de « famille monoparentale » donne un accès prioritaire aux mères isolées. D’autre part, les répondantes témoignent de leur réelle difficulté à y accéder. Dans tous les cas, les mères qui emménagent dans un logement du parc HLM sont celles qui ont une plus faible capacité de choix.

37Accéder à la propriété, avec pourtant des revenus en baisse, peut être une solution pour deux raisons : trouver rapidement un toit et diminuer les dépenses mensuelles consacrées au logement lorsque le remboursement du crédit est plus intéressant que le paiement d’un loyer mensualisé. Cela concerne naturellement les femmes qui ont en ont les moyens et qui sont prêtes à dépenser plus pour le logement. Si la principale raison de devenir propriétaire semble être financière, elle est aussi psychologique. En effet, le désir de se sentir « chez soi » est un facteur important pour les femmes qui ont la volonté de reconstruire une vie familiale sur des bases solides.

La localisation du logement : le choix de la proximité aux aménités urbaines

38La proximité est un terme qui est revenu sans cesse dans le discours des femmes interrogées sur la localisation du logement. Évaluer la distance spatiale comme critère de choix du logement nous permet d’aborder autant le thème des interactions sociales que celui de la « distance ».

39Même si l’espace urbain n’est pas forcément conforme à leurs aspirations (mode de vie urbain), les mères isolées, apprécient beaucoup les possibilités offertes par la « centralité » (figure 7). Habiter en ville, c’est en premier lieu faciliter les déplacements au quotidien. Dans les villes, la moindre motorisation des mères ou le risque de dépendance automobile peuvent être compensés par une plus grande proximité aux transports en commun, ce qui n’est pas le cas en milieu rural.

Figure 7. – Avantages recensés à déménager dans un espace urbain selon les mères isolées

Figure 7. – Avantages recensés à déménager dans un espace urbain selon les mères isolées

Source : Leray (2010).

  • 15 Immerrgluck D., « Job proximity and the urban employment problem: do suitable nearby jobs improve (...)

40Vouloir résider en ville, c’est aussi vouloir se rapprocher d’une vaste zone d’emploi. De nombreuses recherches ont déjà démontré à quel point la distance joue négativement sur l’efficacité de la recherche d’emploi en limitant les informations dont disposent les agents économiques éloignés des zones d’activités15. En outre, se rapprocher du lieu de travail favorise la réduction des coûts de déplacement (transports, mais aussi garde des enfants). C’est d’ailleurs souvent pour cette raison que les mères restreignent leur horizon de recherche aux zones d’emploi situées à proximité de leur quartier de résidence.

41Résider en ville est également perçu comme un lieu de socialisation important : une manière plus facile pour construire ou reconstruire un réseau social. Le souhait des mères seules est d’avoir plus facilement accès aux services culturels et aux lieux de sociabilité (cinéma, concerts) pour elles-mêmes et pour leur(s) enfant(s).

42Finalement, les familles sont incitées à emménager et à rester dans une commune urbaine car cela leur offre des avantages en matière d’emploi (proximité d’une vaste zone d’emploi), de logement puisque les logements sociaux sont largement concentrés dans les villes-centres, de services (réseau de transport plus dense, proximité des lieux d’activités des membres de la famille).

La localisation du logement : le rôle de l’ancien conjoint

43Pour une raison pratique et parce que les mères doivent gérer seules l’ensemble des déplacements lorsque les enfants sont en bas âge, la proximité des infrastructures scolaires au domicile est un critère important au moment de la recherche du logement.

44Cependant, le choix de l’école n’est pas qu’une question de distance. Les enfants de mères seules ne sont pas forcément inscrits dans l’école la plus proche du domicile. Elles ont, comme d’autres parents, le souci de rechercher l’établissement le plus « performant ». Dans le cas des parents qui ont adopté la garde alternée, l’idéal est de choisir une école qui est à mi-chemin entre les deux domiciles. Afin de ne pas bouleverser le cadre de vie de l’enfant, l’école reste la même. Mais il arrive fréquemment que des parents ne soient pas tout à fait d’accord sur certains aspects de l’éducation. Cela peut provoquer un conflit entre les deux parents qui souhaitent scolariser leur(s) enfant(s) dans l’établissement de leur choix par exemple.

45Si les discours confirment l’importance des contraintes associées au logement en termes de coûts, ils révèlent également des contraintes en termes de proximité géographique. Pour les mères ayant connu une désunion et partageant la garde de leur(s) enfant(s), le choix du logement individuel ne se fait pas seul. Puisque la proximité géographique est incontournable, la qualité du logement choisi en pâtit : « Le fait de ne pas pouvoir aller où je voulais, ça fait que je n’ai pas pu quitter le centre-ville, là où les loyers sont les plus chers », explique Liz. Elle a dû opter pour un logement au-dessus de ses moyens financiers tandis qu’Élodie a vu ses conditions de logement se dégrader. Le choix du logement fut un véritable « casse-tête » pour elle : « Entre le prix des loyers, la pression de ma famille, de mon ex, de l’école… il y a un moment où l’on se perd complètement ! » La recherche de deux domiciles assez proches l’un de l’autre réduit le champ d’investigations.

Vivre au sein d’un cadre de vie familier

46La famille constitue une ressource souvent indispensable. D’une part, la proximité de la famille proche facilite grandement l’organisation de la vie quotidienne. D’autre part, cette proximité apporte une irremplaçable sécurité affective.

  • 16 Bonvalet C., Maison D., « Famille et entourage, le jeu des proximités », in Bonvalet C., Gotman C. (...)

47La proximité résidentielle permet un échange de services intenses ou un soutien en cas de coup dur. Pour désigner ces familles dans lesquelles les contacts sont quotidiens, Catherine Bonvalet et Dominique Maison parlent de « famille-entourage semi-cohabitante » : « Le désir de “vivre avec”, sans pour cela cohabiter, est très fort et l’emporte sur le reste16. » Pour les mères ne pouvant compter sur le père de leur(s) enfant(s), ce « mode de vie familial » procure une série d’avantages pratiques et économiques qui intervient dans le choix du lieu de résidence : la proximité géographique sert à entretenir les relations et favorise les échanges, le soutien moral, la garde des enfants.

48Les préférences en matière d’habitat sont souvent liées à l’histoire de vie de chaque individu (vie familiale, histoire résidentielle). Malgré des sacrifices financiers, c’est l’attachement à un quartier qui a décidé de la localisation de son logement. Cet attachement, et finalement cette dépendance par rapport au lieu d’origine (avoir grandi sur ces lieux), offre une impression générale de sécurité pour les femmes concernées.

49La recherche d’un « bien-être social » est particulièrement développée chez les mères de famille monoparentale. L’objectif est de préserver sa capacité de socialisation et une certaine « estime de soi » qui s’exprime en fonction du regard des autres et de son propre jugement. Par exemple, l’accès au logement social est mal vécu. En amont du déménagement, cela peut se traduire par le refus catégorique de certaines mères isolées de faire leur entrée dans le parc locatif social qui bénéficie d’une image très négative. D’une part, on observe un désir mimétique vis-à-vis de la situation résidentielle passée, d’autre part, la plupart des mères isolées ont la volonté de tenter leur chance d’accéder à un cadre de vie satisfaisant comme les autres familles.

Les conditions de logement : adapter le logement à la taille de la famille

50Les caractéristiques propres du logement sont un important facteur de choix. La taille de la famille exerce une influence logique sur la taille du logement. Plus la famille s’agrandit, plus le besoin d’espace est grand. Qu’en est-il en situation monoparentale ?

51Le besoin d’espace est important pour les mères n’ayant jamais vécu en couple au moment de l’arrivée de leur premier enfant. Lorsque celles-ci sont hébergées par leur parent, elles sont souvent dans l’obligation de trouver un logement personnel. Lorsque cela n’est pas le cas, leur ambition est de trouver un logement plus grand en raison de la nécessité de donner à l’enfant une chambre personnelle. Cependant, la plupart des femmes ne peuvent pas accéder à un logement plus grand. Elles adoptent alors des stratégies de contournement qui permettent d’améliorer le confort du logement sans en changer (aménagement d’une pièce supplémentaire à vivre, achat de nouveaux équipements). L’aménagement constitue une alternative intéressante pour les mères isolées en termes de gain d’espace. Ce nouvel aménagement permet aussi de réduire le sentiment de stagnation résidentielle.

52La majorité des mères isolées s’adaptent et restreignent leurs besoins de surface habitable. Cela se traduit de plusieurs manières différentes : par la diminution de l’espace des enfants, par le renoncement d’une chambre individuelle pour chaque enfant. La diminution de la surface, c’est aussi bien souvent la baisse de la qualité générale du logement, de son agencement, de ses équipements. C’est enfin l’espace personnel, la chambre du parent, qui est parfois sacrifiée.

53La situation monoparentale exige donc des sacrifices et le choix d’un mode de logement est un jeu de compromis. Lorsque la priorité est donnée à la proximité (ancien conjoint, famille), les conditions de logement s’en font ressentir. Le quartier est privilégié pour ses qualités (centralité, ressources, dimension sociale). Lorsque la priorité est de diminuer les dépenses consacrées au logement, l’espace domestique est souvent choisi au détriment du quartier. Finalement, le choix d’un lieu de résidence, d’un quartier consiste à établir une hiérarchie singulière entre les différentes caractéristiques du logement qui fait l’objet du choix.

Conclusion

54Pour la grande majorité de mères seules, l’entrée en monoparentalité est un facteur de mobilité résidentielle. Le recours à des solutions d’hébergement s’accentue. L’accès au logement social et l’abandon du statut de propriétaire sont également monnaie courante. Le milieu urbain est privilégié. Les familles monoparentales ont une demande de centralité importante et doivent se contenter de petits logements. Les espaces urbains dans lesquels elles vivent agissent comme un révélateur de leurs difficultés. Ces femmes possèdent donc peu de marge de manœuvre dans le choix d’un statut d’occupation, d’un type de logement, d’un quartier ou d’un cadre de vie. À la suite de l’entrée en monoparentalité, les parcours résidentiels sont ceux d’individus dont le « champ des possibles » est limité par des contraintes (financières, familiales, spatiales) et finalement, des compromis (emménagement en ville mais bouleversement du cadre de vie de l’enfant, proximité de la parenté mais risque de dépendance).

55Les mères isolées ont parfaitement conscience de l’enjeu que représente pour elles la localisation du logement pour l’équilibre qu’elles cherchent à atteindre entre leurs diverses obligations et leurs aspirations à une relative autonomie. Elles ne peuvent déployer des stratégies résidentielles actives que lorsque les ressources financières le permettent. Les mères isolées sont le plus souvent limitées à des actions plus défensives qualifiées précédemment de tactiques résidentielles afin d’aboutir à une « réinsertion résidentielle » qui permet ensuite de construire des projets d’émancipation. Les compromis et le champ limité des possibles (localisation du logement, besoin de proximité de la centralité urbaine pour davantage de praticité) expliquent pourquoi nous avons parlé de tactiques résidentielles pour définir ces comportements résidentiels conformes à une logique « du moindre mal ».

  • 17 Leray F., op. cit., 2010.

56Les parcours résidentiels sont le révélateur des différentes manières de vivre une situation monoparentale et font écho à d’autres difficultés. En effet, les relations sociales se restreignent à l’espace de proximité parce que le changement familial peut conduire à un rapprochement de son réseau familial (pourvoyeurs de services et d’entraide comme les gardes d’enfants) et parce que de nouvelles attaches se créent avec des personnes au profil social semblable. Un changement de logement est aussi un obstacle à la constitution d’un réseau social de proximité17. Non seulement la mobilité résidentielle éloigne du réseau amical d’origine, mais d’autres raisons contribuent aussi à la mise à distance sociale : repli sur la parenté, éloignement par manque de sorties jugées trop onéreuses, repli sur soi. L’ensemble de ces phénomènes favorise un attachement au local.

Notes

1 Une caisse en Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Morbihan, deux dans le Finistère (Brest et Quimper).

2 Les données comparatives sont issues du recensement de 2006.

3 Leray F., Les mères seules et leurs espaces de vie. Mobilités résidentielles et pratiques quotidiennes de l’espace des femmes seules avec enfant(s) en Bretagne, thèse soutenue le 16 novembre 2010, université de Rennes 2.

4 La figure 2 en représente les modalités. L’interprétation de la carte d’ACM repose sur celle des axes puis des proximités entre les différentes modalités des variables. Lorsqu’une modalité est proche d’une autre, cela veut dire que les effectifs répondant aux deux conditions sont plus nombreux que l’effectif qui aurait résulté d’une répartition proportionnelle. En revanche, l’éloignement d’une modalité par rapport à une autre indique une répulsion.

5 Nous distinguons les « pôles urbains » qui regroupent villes-centres et périurbain proche (communes des pôles urbains), les communes monopolarisées, qui appartiennent au « périurbain éloigné », et l’« espace rural » (communes rurales et communes multipolarisées).

6 Leray F., op. cit., 2010.

7 Ibid.

8 Ibid.

9 La loi no 2006-399 du 5 avril 2006 a renforcé la prévention et la répression des violences au sein des couples, notamment par le renforcement des possibilités d’éloignement du conjoint violent.

10 Lévy J.-P., « L’évolution de la hiérarchie sociale de l’habitat urbain français, entre 1978 et 1996 », publié sous le titre : « Change in the Social Hierarchy of French Urban Housing between 1978 and 1996 », International Journal of Urban and Regional Research, vol. 29, no 3, 2005, p. 581-607.

11 Leray F., op. cit., 2010.

12 Ibid.

13 Le Breton E., Bouger pour s’en sortir, Armand Colin, Paris, 2005a.

14 Leray F., op. cit., 2010.

15 Immerrgluck D., « Job proximity and the urban employment problem: do suitable nearby jobs improve neighbourhood employment rates? », Urban Studies, vol. 35, no 1, 1998, p. 7-23.

16 Bonvalet C., Maison D., « Famille et entourage, le jeu des proximités », in Bonvalet C., Gotman C. et Grafmeyer Y. (dir.), La famille et ses proches, Paris, PUF, INED, 1999, p. 27-67.

17 Leray F., op. cit., 2010.

Table des illustrations

Titre Figure 5. – La mobilité résidentielle des mères isolées au prisme de leurs caractéristiques individuelles et géographiques
Légende Source : Leray (2010) – Champ : ensemble des mères isolées.Note : le pourcentage de variance cumulé par les deux facteurs est satisfaisant (87,69 %). Il restitue la quasi-totalité de l’information.
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/67632/img-1.jpg
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Titre Figure 6. – Une répartition des mères isolées selon le statut d’occupation (en %)
Légende Champ : mères isolées ayant dû quitter leur logement suite à leur entrée en monoparentalité.Source : Leray (2010).
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/67632/img-2.jpg
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Titre Figure 7. – Avantages recensés à déménager dans un espace urbain selon les mères isolées
Légende Source : Leray (2010).
URL http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/67632/img-3.jpg
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