1 Cela est bien perceptible par exemple dans le documentaire « Les femmes en blanc » de Jean-Baptiste Gallot et Christophe Fanseca, diffusé sur France 3, le 1^er septembre 2008.

2 Ainsi, certaines de nos enquêtées se plaignent-elles du manque de disponibilité pour la vie personnelle que la spécialité occasionne tout en affirmant que la chirurgie ne peut s’exercer autrement et qu’elles n’envisageraient pas de toute façon de faire autre chose.

3 N. Lapeyre et al., Les pratiques professionnelles des jeunes générations de médecins…, op. cit.

4 C. Baudelot, M. Gollac, Travailler pour être heureux. Le bonheur et le travail en France, Paris, Fayard, 2003.

5 Sur nos quarante enquêtées, trente sont issues des professions intellectuelles et supérieures avec six filles d’ingénieurs, cinq filles de médecins et cinq filles de militaires. Dix autres enquêtées ont connu une mobilité sociale importante, six étant issues des milieux populaires et quatre des classes moyennes. Globalement la trajectoire des enquêtées s’inscrit dans une trajectoire familiale de mobilité sociale ascendante (les pères étant déjà eux-mêmes en ascension sociale).

6 L’expression est revenue plusieurs fois dans la bouche des enquêtées et reprend également la phrase de Charlotte Whitton que Rosalyn Yalow, prix Nobel de physique, aurait accroché dans son bureau et volontiers reprise par Patricia L. Dawson, chirurgien noire-américaine, « Whatever women do they must do twice as well as men to be thought half as good. Luckily this is not difficult » (P. L. Dawson, Forged by the Knife The Experience of Surgical residency from the Perspective of a Woman of color, Greensboro, Library of Congress, 1999, p. 17).

7 G. Pruvost, Profession : policier. Sexe : féminin, Paris, Éditions de la MSH, 2007.

8 S. Gallioz, « Être femme et entrer dans le secteur du bâtiment : recherche de l’exception ou acte de folie ? », in Y. Guichard-Claudic et al., L’inversion du genre…, op. cit., p. 336-337.

9 Catherine Tourneuil (PU-PH, 53 ans) et Anne-Sophie Roy (praticienne libérale, 50 ans) ont également refusé de m’exposer en détail les traitements discriminatoires et misogynes subis auprès de leurs patrons, craignant que leur cas soit identifiable malgré l’anonymat que je garantissais.

10 Comme a tendance à le faire Joan Cassell (J. Cassell, The Woman in the Surgeon’s Body, Cambridge, Harvard University Press, 1998).

11 Suite à ma relance elle explique que c’est une excuse qu’elle n’a jamais entendue en chirurgie mais plutôt de la part de la serveuse ou de la plongeuse qu’employaient ses parents.

12 Pour port à cathéter*, petite intervention chirurgicale très peu prestigieuse.

13 On pourrait penser que ma présence aurait influencé l’enquêtée à paraître « sérieuse » mais le personnel paramédical a indiqué que c’était là son habitude.

14 Qui ne sont peut-être en réalité que des rationalisations a posteriori des étudiants en fonction des possibilités effectives de stages qu’ils ont eues au moment du choix.

15 Ceci n’est pas sans rappeler le questionnement différentiel adressé aux femmes candidats aux concours de surveillants de prison par rapport à leurs homologues masculins : les questions classiques sont alors de savoir comment elles comptent concilier vie professionnelle et vie privée et comment leur conjoint acceptera cette situation (G. Malochet, « Surveillantes surveillées : la mixité au travail dans les prisons pour hommes », in Y. Guichard-Claudic et al., L’inversion du genre, op. cit., p. 139).

16 K. Sorin, Femmes en armes, une place introuvable ?, Le cas de la féminisation des armées françaises, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 134-135.

17 G. Pruvost, op. cit., p. 226.

18 N. Lapeyre, N. Le Feuvre, « Concilier l’inconciliable ? Le rapport des femmes à la notion de “conciliation travail-famille” dans les professions libérales en France », Nouvelles questions féministes, 2004, vol. 23, n ° 3, p. 42-58.

19 C. Herzlich et al., op. cit., p. 37.

20 P. Breuil-Genier, D. Sicart, « La situation professionnelle des conjoints de médecins », op. cit., p. 3.

21 Notons toutefois que l’on compte légèrement plus de célibataires dans la population des cadres supérieurs par rapport à la population médicale puisque 82 % des hommes et 69 % des femmes cadres supérieurs vivent en couple contre respectivement 89 % et 73 % chez les hommes et les femmes médecins.

22 Ibid.

23 Nous désignons comme célibataires les enquêtées qui ne sont pas mariées et qui ne sont pas en couple.

24 Parmi les générations 1950-1954, 18 % des femmes les plus diplômées n’ont pas eu d’enfant contre 7 % des moins diplômées (I. Robert-Bobée, « Les femmes les plus diplômées vivent plus longtemps en couple avant d’avoir un enfant », INSEE Première, avril 2004, n ° 956).

25 Alors que les trois quarts des femmes nées dans les années cinquante et les deux tiers nées dans les années soixante étaient déjà mères à 29 ans, une femme sur deux ayant eu son premier enfant entre 21 et 29 ans pour la première génération, et entre 23 et 31 pour la deuxième (I. Robert-Bobée et al., « Âge au premier enfant et niveau d’études : une analyse comparée entre la France, la Grande-Bretagne et la Norvège », Données sociales, 2006, p. 70).

26 I. Robert-Bobée, « Les femmes les plus diplômées… », op. cit.

27 M. Ferrand, F. Imbert, C. Marry, L’excellence scolaire : une affaire de famille. Le cas des normaliennes et normaliens scientifiques, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 166.

28 Anne Cassar explique que sa nounou lui coûte 1 100 € par mois plus 900 € de charges.

29 En tant qu’assistante cheffe de clinique, elles gagnent environ 2 800 € comme salaire mensuel de base sans les gardes. Elles sont par ailleurs toutes mariées à des cadres et des membres de professions libérales qui gagnent au moins autant qu’elles (c’est la part importante des femmes vivant en couple avec un cadre supérieur qui différencie les médecins des autres professionnels de santé puisque la proportion de conjoints cadres supérieurs est de 46 % et de 57 % pour les femmes médecins, soit 78 % de celles vivant en couple, P. Breuil-Genier, D. Sicart, « La situation professionnelle des conjoints de médecins », op. cit., p. 6).

30 Nos femmes chirurgiens font un peu figure d’exception en choisissant le mode de garde à domicile, qui ne concerne qu’1 % des enfants de l’ensemble de la population française. Le budget global consacré par les parents ayant choisi ce mode de garde avant réduction d’impôt s’élève alors à environ 1 000 € par mois et par enfant alors que la moyenne du budget consacré par les parents pour d’autres modes de garde est de 260 € (N. Blanpain, « Accueil des jeunes enfants et coûts des modes de garde en 2002 », Études et résultats, août 2005, n ° 422).

31 Véronique Louvin dit également : « Pour être chirurgien, il faut enterrer le mythe de la mère parfaite. »

32 F. de Singly, Fortune et infortune de la femme mariée, Paris, PUF, 2004 (1987).