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Justice et déviance à l'époque contemporaine

 | 
Chauvaud Frédéric

Deuxième partie. L’enquête judiciaire

Chapitre VI. Les avatars de la preuve

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Géographique :

France

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Extrait du texte

Jeremie Bentham est peut-être l’auteur, au xixe siècle, du seul véritable essai théorique sur la preuve judiciaire, si l’on écarte les travaux de Claude-Louis Gabriel (1824), la somme d’Édouard Bonnier (1843) et les analyses, brèves mais incisives, de Raoul Guérin de la Grasserie (1901). Pour le jurisconsulte anglais, « l’art de la preuve » s’applique à la pratique des tribunaux : « L’art de la procédure n’est essentiellement que l’art d’administrer les preuves1. » Or si ces dernières possèdent une histoire méconnue, elles connaissent également une mue décisive, notamment la « disqualification » de la preuve testimoniale, passée presque inaperçue. D’autant que dans le langage juridique, d’ordinaire si précis, le mot preuve s’avère ambigu puisqu’il signifie à la fois « le moyen employé pour établir la vérité des faits » et « la démonstration de la vérité des faits2 ».

La « clameur de la pâle princesse »

Dans la nuit fuligineuse du crime, les témoignages brûlent d’une étrange lueur. En ...

© Presses universitaires de Rennes, 2007

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