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Intermède

p. 179-180


Extrait

1Arcs et lyres vibrent et sonnent dans les mains du même dieu : en pays grec, c’est le dieu archer qui est aussi le dieu musicien et cette association n’a rien de fortuit.

2Si Apollon ne patronne aucunement la fabrication de ses instruments, c’est à leur utilisation qu’il accorde attention et protection. Dépourvus de compétence technique et de mêtis en général, Apollon et Artémis sont étrangers à cette catégorie mentale qui contribue à la facture de l’arc et de la lyre1. Le discours en paroles et en images que les Grecs tiennent sur le frère et la sœur montre que l’Archer et l’Archère ne sont pas facteurs d’arc et que le Musicien n’est pas luthier. C’est sans leurs attributs que naissent les enfants de Létô et leurs premiers mots sont pour les réclamer : « Que soient à moi la kitharis et l’arc recourbé » (Εἴη μοι κίθαрίς τε ϕίλη καὶ καμπύλα τόξα), s’exclame Apollon tout juste démailloté2 ; « donne-moi arc et flèches » (δὸς δ᾿ ἰοὺς καὶ τόξα), demande à son père la petite Artémis3

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