Une pédagogie de l’écoute pour une lutherie architecturale

1La langue allemande est dotée du mot Klangkörper, corps sonore, corps sonnant, ou encore corps-son, pour désigner une caisse de résonance. L’architecture crée toujours des Klangkörper mais l’ignore largement. Penser l’architecture comme création de Klangkörper permet de s’affranchir de l’acoustique architecturale concentrée sur l’optimisation d’une qualité sonore quantifiée dans des lieux consacrés à des activités considérées comme sonores (théâtre, salle de concert), de la réglementation acoustique soucieuse de contrôler les niveaux sonores, de la notion de soundscape souvent focalisée sur les sources sonores et leurs effets de composition, ainsi que de la tendance à penser le son et sa relation à l’architecture en termes de création d’ambiances, qui, malgré ses définitions complexes, au-delà de celle de milieu environnant l’homme1, dérape parfois par méprise vers le décor, l’illusion d’une maîtrise possible et une volonté de manipulation des comportements. Si ces approches o