1 De Certeau M., L’invention du quotidien, op. cit. Le chap. 3 nous apparaît particulièrement suggestif, en particulier dans les métaphores de la perruque et du braconnage.
2 Michel Verret parle de « politique exécutive » des ouvriers, La culture ouvrière, op. cit., p. 225.
3 Nous sommes redevable d’une telle métaphore à Michel Verret, qui l’utilise cependant dans un sens différent, La culture ouvrière, op. cit.
4 Hoggart R., La culture du pauvre, Paris, Minuit, 1970, chap. 3 : « eux » et « nous ».
5 Tract du 21/1/1964, AD Haute Loire 1120 W 101.
6 « Journal de bord d’une séquestration » in 10 mars-8 mai 1972, Saint Brieuc LA GRÈVE DU JOINT FRANCAIS, Petite Bibliothèque Prolétarienne, 32 p., Supplément à La Cause du Peuple n° 24, p. 13-19.
7 Ibid., p. 16.
8 Cette conception anthropomorphique du capital peut d’ailleurs conduire au terrorisme, comme on le voit en Italie à la même époque, Delle Chiesa N., « Del Sessantotto e del terrorismo : cultura et politica tra continuità e rottura », Il Mulino, 283, 1981, p. 78, cité par Tarrow S., Democracy and disorder, Protest and politics in Italy, 1965-1975, New York, Clarendon Press, 1989, p. 287.
9 Le chant qui comprend douze couplets et composé sur l’air de « Jeanneton prend sa faucille ». Le nom du PDG sert de cible dans tous les couplets alors que Dassault n’est cité qu’une seule fois. Le troisième couplet est par exemple construit de la manière suivante : « Et si nous sommes en colère / Et Vallières et Vallières / Et si nous sommes en colère / C’est qu’on ne voit pas un rond (bis) ». FGM-CFDT 1 B 384.
10 Pourquoi la grève ?, Film CGT, 1970.
11 Bourdieu P., Le sens commun, op. cit., p. 238
12 Lettre à Victor Bérard, 31/1/1936, La condition ouvrière, op. cit., p. 218.
13 Grain de sable sous le capot, op. cit., p. 101.
14 Ibid., p. 87-88. Signalons qu’un des énoncés de la grève de l’automne 1981 est précisément : « Les cravates en chaîne ». Pour Citroën, Linhart R., L’établi, op. cit. p. 31, 95, 168-169. Également un témoignage plus contemporain sur une usine métallurgique dans les Alpes, Piccamiglio R., Chronique des années d’usine, Paris, Pocket, 2002 (1999), p. 89.
15 Le « fayot » n’a pas d’honneur. Dès lors, il est voué au rôle du cocu. C’est l’anecdote que rapporte un tract de la Base ouvrière : « Comment peut-on devenir régleur à Flins ? », 10/12/1970. BDIC, F Δ Rés. 612/2.
16 À Flins, cette pratique est dénoncée par les militants de la Gauche prolétarienne qui s’insurgent contre « la classe Ricard » (La Chaîne, journal du Comité de lutte de Renault-Flins, octobre 1972, BDIC F Δ Rés. 612/1). C’est aussi le moyen de dénoncer l’alcoolisme des chefs.
17 Ainsi à l’occasion de la grève des OS presses en mars-avril 1973, « Le mouvement des OS de Renault-Flins (29 mars-26 avril 1973) », Les Temps Modernes, n° 323 Bis, juillet 1973, p. 2176.
18 Entretien avec Bernard Pelouin en présence d’Olga Martins, Charbonnier-les-Mines, 25 octobre 2002. Bernard Pelouin fabriquait des poulies. Il signale le cas de pièces mises au rebut puis reprises sur ordre des cadres, de sorte que pendant l’entretien, il m’adresse cette injonction : « Il y a eu de très mauvais cadres. Vous pouvez le marquer noir sur blanc, il y en a eu de très mauvais. »
19 Mauss-Copeaux C., Appelés en Algérie, Paris, Hachette, 1999, p. 216-228 et 265-268.
20 Sainsaulieu R., L’identité au travail, Paris, PFNSP, 1996 (1977), p. 31-32.
21 Des éléments de comparaison entre les deux périodes apparaissent aux p. 25, 27 et 32.
22 Le livre de Gavi Philippe, Les ouvriers, du tiercé à la révolution (Paris, Mercure de France, 1970) contient cinq témoignages.
23 Tournier M., Des mots sur la grève. Propos d’étymologie sociale, INALF-Klincksieck, Saint-Cloud-Paris, 1993, p. 181-205.
24 On retrouve le terme à deux reprises dans une brochure sur « Le conflit Teyssier, Haute-Loire » de l’Union régionale des syndicats de la métallurgie CFDT Loire Haute-Loire, mars 1971, p. 9, FGMCFDT 1 B 264.
25 Le canard sauvage du Poitou-Charentes, n° 0, 1971, p. 8, BDIC, Fonds Gauche Prolétarienne, F Δ Rés. 576/4/3/11.
26 L’expression est employée par un ouvrier de Flins en 1968 : « Mai et juin vus de l’usine », Les Temps Modernes, art. cit., p. 1291.
27 La Cause du Peuple-J’accuse, n° 31, 11/11/1972.
28 Zancarini-Fournel M., « Genre et politique : les années 68 », art. cit., p. 135-138.
29 « L’utilisation de la violence dans les milieux salariés », note de la DCRG, 11 juillet 1975, AN 860581/28.
30 Ibid.
31 Entretien avec Jacques Dos Santos, Charbonnier-les-Mines, 25 octobre 2002.
32 Kergoat D., La combativité ouvrière…, op. cit., p. 295.
33 « Mai et juin vus de l’usine », Les Temps Modernes, art. cit., p. 1301.
34 Sochaux, 11 juin 1968. Film Slon-Iskra.
35 Durand C., Chômage et violence à Longwy, op. cit., p. 55-56.
36 « Mai et juin vus de l’usine », Les Temps Modernes, art. cit., p. 1302 et 1305.
37 Témoignage de Renée Ducey, in Feret D., Les yeux rouges, Besançon, Les Solitaires intempestifs, 1999, p. 48.
38 Le frein, film CGT, 1970, avec des commentaires de Marcel Trillat.
39 Donati M., Cœur d’acier. Souvenirs d’un sidérurgiste lorrain, Paris, Payot, 1994, p. 256.
40 Ibid., p. 285.
41 Ibid., p. 286.
42 Fitzpatrick S., Le stalinisme au quotidien. La Russie soviétique dans les années 30, Paris, Flammarion, 2002, p. 176.
43 Tract intitulé « Mai, mois de la jeunesse avec la CGT », BDIC, F Δ Rés. 612/7.
44 Cité sans référence dans une brochure de la Ligue communiste, SCPC : Une grève étranglée, Ligue communiste, supplément à Rouge, n° 172, non paginée.
45 Minces J., Un ouvrier parle, op. cit., p. 43 et 54.
46 Neyrpic : n° spécial CDP – Vérité Rhône-Alpes, 22 juillet 1972, BDIC Fonds Gauche prolétarienne, F Δ Rés. 576/4/3/4.
47 Pourquoi la grève ?, op. cit.
48 AD Bouches-du-Rhône 135 W 389.
49 Lettre du 8/1/1972, CDM-BDIC F Δ Rés. 578/68.
50 Un exemple dans le tract de l’ACO, non daté, « Des chrétiens parlent » au sujet de la grève chez Dalle, BDIC Fonds Cahiers de Mai, F Δ Rés. 578/53.
51 Suaud C., « Une double conversion des premiers prêtres-ouvriers », in Duriez B. et alii (dir.), Chrétiens et ouvriers en France 1937-1970, Les Éditions de l’Atelier, 2001, p. 142.
52 Lopez A., Aurélie. Journal d’une OS, op. cit., p. 46.
53 Letessier D., Le voyage à Paimpol, op. cit., p. 118-119.
54 Voir aussi Dubost N., Flins sans fin, op. cit., p. 73 et 75, et Chemin M., « Dix ans ventre à terre », Autrement n° 12, février 1978, p. 259-260.
55 Je renvoie à ses analyses sur la fides implicita : Bourdieu P., Questions de sociologie, op. cit., p. 245-250 et La distinction, op. cit., passim notamment p. 498.
56 Lopez A., Aurélie. Journal d’une OS, op. cit., p. 46.
57 « Comment les ouvriers de Saint-Denis et de Lyon se sont organisés », mention manuscrite : 13/2/72, 18 p. BDIC Fonds Cahiers de Mai, F Δ Rés. 578/68.
58 Lajonchere J., Le curé rouge, op. cit., p. 100.
59 Journal d’un groupe d’ouvrières. Montpellier 1967-1968, op. cit., p. 19, 55-56, 59 et 63.
60 CFDT les travailleuses de BURTON racontent, Brochure non datée (1974), BDIC Fonds Cahiers de Mai, F Δ Rés. 578/53.
61 « Au niveau des formes de lutte, expérience après expérience, naissent des assemblées d’atelier où tous les ouvriers se retrouvent pour discuter de leurs revendications : Comité de lutte, de Base, Comité de grève élus par des assemblées de grévistes se développent. Petit à petit se forme une nouvelle conception du délégué. Non plus le PDG de la classe ouvrière, mais l’instrument à travers lequel s’expriment tous les travailleurs en lutte. », Dossier de préparation de la grève, BDIC, Fonds Cahiers de Mai, F Δ Rés. 578/68.
62 « L’affaire des BATIGNOLLES ». Des métallos (CGT, CFDT) s’expliquent, supplément aux Cahiers de Mai n° 30, mai 1971, BDIC Fonds Cahiers de Mai, F Δ Rés. 578/54.
63 Mencherini R., Guerre froide, grèves rouges, op. cit.
64 Courrier militant n° 4 : Un essai d’autogestion des luttes par les travailleurs (Caterpillar, Grenoble), avril 1971, p. 21-22.
65 Ce point est d’ailleurs clairement souligné par des syndicalistes CFDT d’Usinor-Dunkerque : « Avec notre syndicat [CFDT], on n’est pas mariés, on ne porte pas un drapeau. Mais il faut bien comprendre qu’on a besoin d’une protection légale qu’on ne peut nous accorder en dehors des organisations ouvrières reconnues. J’ai besoin du syndicat, avec ses défauts, sa non-information, sa bureaucratie lourde ; je ne peux quand même pas m’en passer. Je m’en sers comme moyen. », « Usinor Dunkerque : formes nouvelles de lutte. Comment aller plus loin ? », Supplément aux Cahiers de Mai n° 24-25, décembre 1970, BDIC Fonds Cahiers de Mai, F Δ Rés. 578/54.
66 Archives CFDT, dossier de la fédération des Cheminots, 7 H 45. Des motions similaires rédigées par les grévistes de la SNECMA-Kellermann (Paris 13e), de l’usine Satam-Leclerc de La Courneuve, d’une usine mécanique, la SEMO (Paris 18e) dans 7 H 44.
67 Minces J., Un ouvrier parle, op. cit., p. 75.
68 Je dois cette remarque à Nicolas Hatzfeld.
69 Hatzfeld N., Les gens d’usine, op. cit., p. 374.
70 Un dessinateur de Longwy explique ainsi : « Qui dit nationalisé dit emploi sûr ; c’est comme les fonctionnaires. », cité in Durand C., Chômage et violence à Longwy, op. cit., p. 125.
71 Julliard J., Autonomie ouvrière, op. cit., p. 23-26.
72 Capdevielle J. et Mouriaux R. « L’ouvrier conservateur », art. cit., p. 88.
73 « Neyrpic » : n° spécial Cause du Peuple-Vérité Rhône-Alpes, 22/7/1972. BDIC Fonds Gauche prolétarienne, F Δ Rés. 576/4/3/4.
74 Farge A., Le goût de l’archive, op. cit., p. 110-111.
75 Thomson E. P., « L’économie morale de la foule dans l’Angleterre du 18e siècle » in Gauthier F. et Ikni R. (dir.), La guerre du blé, Montreuil, Éditions de la Passion, 1998, p. 31-92.
76 Le Monde, 6/10/1973.
77 L’Humanité, 23/5/1973.
78 Le Travailleur d’Alsace (CFDT), avril 1973. Archives CFDT Hacuitex.
79 Dumont J.-P., La fin des OS ?, op. cit., p. 58.
80 Chez Peugeot Sochaux, Hatzfeld N., Les gens d’usine, op. cit., p. 568 ; à la Saviem de Blainville, Kergoat D., La combativité ouvrière…, op. cit., p. 90.
81 BDIC Fonds Cahiers de mai, F Δ Rés. 578/57.
82 10 mars-8 mai 1972, Saint Brieuc LA GRÈVE DU JOINT FRANCAIS, Petite Bibliothèque Prolétarienne, 32 p., Supplément à La Cause du Peuple n° 24.
83 Infordonc n° 302 (périodique de l’Association Culture et Liberté édité à Nogent), p. 5. Ce numéro se trouve dans le dossier des archives CFDT consacré à cette lutte : 8 H 523.
84 Centre d’Ethnologie sociale et de Psycho-sociologie : Les effets traumatisants d’un licenciement collectif, op. cit., p. 104.
85 Weber F., Le travail à côté, op. cit., p. 89-90.
86 Hoggart R., La culture du pauvre, op. cit., p. 194.
87 Goux J.-P., Mémoires de l’enclave, op. cit., p. 301-305. Voir également « Perruque, bricole, pinaille, bousille… », Autrement n° 16, novembre 1978, p. 75-83.
88 « Neyrpic » : n° spécial Cause du Peuple-Vérité Rhône-Alpes, 22/7/1972. GP-BDIC, F Δ Rés. 576/4/3/4.
89 Bulletin Hacuitex, Avril 1973.
90 « Le mouvement des OS de Renault-Flins », art. cit., p. 2235.
91 Neyrpic » : n° spécial Cause du Peuple-Vérité Rhône-Alpes, 22/7/1972. BDIC Fonds Gauche prolétarienne, F Δ Rés. 576/4/3/4.
92 Kergoat D., La combativité ouvrière…, op. cit., p. 289-290. L’expression revient à quatre reprises dans les deux pages.
93 Journal d’un groupe d’ouvrières. Montpellier 1967-1968, op. cit., p. 58.
94 Julliard J., Autonomie ouvrière, op. cit., p. 30.
95 Entretien avec M.-A. T., Amuré (Deux-Sèvres), 14/02/2001. Cf. Vigna X., « Le mot de la lutte ? L’autogestion et les ouvrières de PIL à Cerizay en 1973 », art. cit.
96 Bernoux définit l’appropriation ainsi : « un ensemble d’attitudes et de comportements qui ont pour objectifs de créer une zone de liberté et d’autonomie des individus face à l’entreprise, dans des domaines se rapportant à l’organisation du travail et à la capacité de détermination de cette organisation ; elle s’appuie sur la rationalité du travail mise en œuvre par le groupe ouvrier et sur la lutte pour le pouvoir d’organisation dans l’atelier ; elle a aussi pour objectif de créer et de souder la communauté de travail, et elle est à ce titre créatrice de normes, en particulier à travers le conflit ; elle particularise la revendication, la définit dans un groupe limité qui trouve son identité par elle ; elle s’extériorise, dans les conflits, par des aspects festifs ; situées en dehors des règles institutionnelles, car elle se veut créatrice, elle favorise l’invention de formes d’actions originales où le groupe se reconnaît. C’est cet ensemble qu’il faut repérer pour comprendre une grève », Un travail à soi, op. cit., p. 117-118.
