Chapitre XVII. Tableau politique et métamorphoses sociales des territoires dans la région nantaise

Danielle Rapetti

p. 285-303


Texte intégral

Témoignage en guise dintroduction

1L’initiative d’un sujet de recherche en géographie électorale inspiré de l’œuvre d’André Siegfried revient, au début des années 1970, à Jean Philippot, professeur au lycée Clemenceau à Nantes. Reçu à l’agrégation d’Histoire et de Géographie en 1932, maire de Nantes à la Libération, les frontières disciplinaires n’existaient pas pour lui. Dans sa bibliothèque figuraient nombre de publications de la Fondation nationale des sciences politiques. Le directeur de l’Institut de Géographie de l’université de Nantes, Jacques Gras, eut l’élégance d’accepter un sujet à l’époque considéré comme marginal. Mais le thème est acceptable puisque « tout ce qui est cartographiable est géographique1. » L’objectif est de savoir s’il est possible de discerner des tempéraments électoraux inscrits en continuité –ou en rupture– avec les conclusions d’André Siegfried2 aussi bien au sein de la ville de Nantes que dans le département. En définitive, l’exploitation d’une source nouvelle, la source fiscale, conduit à approfondir le thème urbain. C’est d’ailleurs cette analyse intra-urbaine qui retient davantage l’attention de François Goguel dans le compte-rendu critique de l’ouvrage tiré de la thèse en 1985 et par lui qualifié d’étude de micro-géographie et de micro-sociologie électorale3.

En bref et en cent ans

Recherche de tempéraments politiques

2De l’essai de synthèse opérée à partir d’une cinquantaine d’indicateurs d’ordre électoral, religieux, socio-économique, démographiques et propres au milieu rural, retenons les différences visibles entre la carte d’A. Siegfried (1876-1910) et la carte dressée une soixantaine d’années plus tard (1946-1974)4. (figure 1)

Figure 1 : Types de comportements électoraux (1876-1910 et 1946-1974)

Image

3Du « double bloc réactionnaire du Nord et du Sud […] en quelque sorte perforé par la vallée républicaine et comme rongé sur les bords le long de la côte bretonne5 », on reconnaît bien le bloc sud –le Pays de Retz–, le tempérament de gauche de la vallée en ses bastions nazairiens et de fond d’estuaire proches de Nantes ; mais l’ensemble est plus complexe, surtout au Nord de la Loire. Diverses nuances de conservatisme apparaissent : moins accentué avec forte présence MRP au nord-ouest et centriste en Pays d’Ancenis par exemple. Surtout, une certaine originalité distingue le Castelbriantais, petit pays de structure agraire plus diversifiée, qui porte les traces d’anciennes exploitations minières et garde une forte mémoire de la Résistance à Châteaubriant et alentour du maquis de Saffré. Là s’est affirmé, avant le soutien au général de Gaulle, un esprit teinté de radicalisme et de laïcité, moins hostile à la gauche. Le gaullisme a profondément marqué le département, entre autres le Vignoble, de tempérament « bonapartiste » selon Siegfried, ou bien le littoral où subsistent au Nord, mais déclinent, des traditions de gauche. Des types mixtes sont le propre de certains bourgs et territoires aux confins des milieux ruraux et urbains en mutation démographique. Un équilibre instable des forces politiques caractérise l’arrière-pays briéron, les communes atteintes par le front pionnier d’urbanisation nantais et, globalement, la ville centre.

4Au début des années soixante-dix, les signes de changement demeurent circonscrits. Une grande partie du département conserve les caractères d’une « société paroissiale » selon l’expression de J. Renard6, une société où « a longtemps pesé et pèse encore le poids combiné de la grande propriété, du château et de la cure ». De 1946 à 1974, le lien entre le vote conservateur et le facteur religieux –indicateurs divers de « fidélité religieuse », force de l’école privée– est aussi déterminant, surtout aux élections de lutte, qu’au temps d’A. Siegfried.

Au conseil général, longue tradition et nouvelle donne

5Dominé de tout temps par une majorité de droite aussi écrasante en 1973 qu’en 1910, le conseil général bascule à gauche en 2004, tout comme le conseil régional des Pays-de-la-Loire (cf. figure 6 du cahier couleur). Au début du siècle en Loire-inférieure, les grands propriétaires fonciers assurent leur hégémonie à tous les échelons du pouvoir politique tels le marquis de La Ferronnays ou le comte de Montaigu, députés et respectivement conseillers de Saint-Mars-la-Jaille et d’Herbignac. Entre 1910 et 1973, le nombre des représentants de l’aristocratie terrienne passe de 19 à 7 ; cependant les conseillers de droite, très divers tant par la profession que par l’étiquette politique, détiennent 79 % des sièges et comptent parmi eux, Ch-H. de Cossé-Brissac, futur sénateur et président du conseil général de 1976 à 1981. La gauche a perdu deux cantons autrefois radicaux socialistes en des milieux propices à l’« atmosphère démocratique » soulignée par A. Siegfried, celui des petits propriétaires viticulteurs et celui des marins pêcheurs. À cette date, en 1973, la gauche marque les territoires de l’estuaire industriel de Saint-Nazaire à Montoir, des quartiers et banlieues ouvrières de Nantes à l’amont, puis ceux des nouvelles cités implantées au sein même de la commune tandis que la droite tient désormais le cœur de la ville. En 2011, un seul canton nantais vote UMP. À l’opposé se situent le vieux fief communiste de Montoir et le point fort du Front de gauche à Rezé. La carte dit l’explosion urbaine favorable à une gauche détentrice de près de deux sièges sur trois et l’essaimage en campagne, y compris aux confins du département. Mais la droite résiste, en particulier au long du littoral. Cette nouvelle donne politique locale reflète les bouleversements socio-économiques des dernières décennies.

Itinéraire départemental

6Le profil politique illustre l’évolution du Nord-Ouest français. La droite s’affirme encore très majoritaire au scrutin présidentiel de 1974 avec 57 % des suffrages exprimés contre 50,8 % en France (figure 2). L’année 1988 marque un tournant pour la gauche. La Loire-Atlantique s’inscrit dans la ligne politique nationale, puis à contre-courant en 2007 suite à une bonne participation et un progrès accentué en 2012 (56 %/exprimés). Les villes –Rennes plus que Nantes– anticipent et amplifient le mouvement.

7Le poids écrasant des agglomérations de Nantes et de Saint-Nazaire dans l’électorat de gauche du département en 1974 –67 %– demeure juste majoritaire en 2012, soit 55 % en ces mêmes limites. De 1975 à 2010, la population de Loire-Atlantique s’accroît de 37 % ; un gain de 348 000 habitants pour moitié acquis depuis 1999. Le bassin de vie de Nantes chevauche désormais celui de Saint-Nazaire et franchit le cercle des 30 kilomètres. L’accès de la vieille cité ouvrière au rang de métropole d’équilibre et la renaissance de l’université dans les années soixante, l’arrivée du TGV en 1989 et les stratégies de développement conjointes des milieux politiques et économiques, concourent à initier de nouvelles dynamiques.

8En 35 ans, le nombre d’actifs double ; la part des femmes passe du tiers à près de la moitié ; le salariat gagne les campagnes. Un actif sur trois réside hors les grandes concentrations de Nantes et de Saint-Nazaire7 qui en comptaient les trois-quarts en 1975. Cependant, le taux de chômage s’aggrave de 2,6 % à 8,5 % et du tiers des communes épargnées en 1975 reste une seule exception. L’hypertrophie progressive du secteur tertiaire et les nouvelles fonctions métropolitaines bouleversent les structures socio-professionnelles. Le nombre de cadres supérieurs, professions libérales et intellectuelles quadruple ; celui des professions intermédiaires triple et celui des employés double. En 2010, ces catégories représentent respectivement 6,5 %, 28 % et 27 % des actifs. La part des artisans, commerçants et chefs d’entreprise passe de 8,3 % à 5,4 % malgré des effectifs en hausse. Faits majeurs : les agriculteurs perdent 20 000 actifs, les ouvriers en gagne 20 000. Les premiers ne « pèsent » plus que 1,5 % du total, les seconds 22 % contre 34 % en 1975. Le recul des ouvriers en valeur relative, mais non absolue, s’accompagne d’une redistribution spatiale. En 1975, six ouvriers sur dix résidaient dans les grands foyers industriels historiques élargis aux limites actuelles des communautés urbaines de Nantes et de Saint-Nazaire (CUN et Carene8). Aujourd’hui 55 % des ouvriers habitent « ailleurs » en Loire-Atlantique.

Figure 2 : Majorités successives aux scrutins présidentiels entre 1974 et 2012

Image

Expansion territoriale de la gauche et diffusion urbaine

9Le processus d’étalement urbain en marche depuis plus de trente ans s’accélère au tournant du siècle ; l’attraction démographique perdure ; les prix de l’immobilier explosent. Entre autres signes révélateurs, l’afflux d’enfants à l’école et celui des inscrits sur les listes électorales soulignent l’ampleur et le rythme d’une diffusion urbaine quasi généralisée, à l’exception du Nord-Est. Pour la seule période 1999-2006, le département connaît une des plus fortes hausses d’effectifs en France dans le premier degré (+ 8,4 %), hausse en grande partie liée à l’essaimage de jeunes couples à longue distance de leur lieu de travail. Quant au corps électoral, accru de 17 % entre 1995 et 2008, soit 135 000 citoyens dont plus des deux tiers acquis depuis 2002, il se renouvelle à proportion du quart, voire du triple selon les lieux, se rajeunit en campagne tandis que les retraités migrent sur le littoral. Dans le même temps fluctuent les comportements électoraux des sociétés communales9.

Temps forts et aléas d’une conquête spatiale

10La simple cartographie chronologique de l’expansion de la gauche majoritaire à l’échelle communale au second tour de scrutin présidentiel entre 1974 et 2012 renseigne sur les continuités et discontinuités du phénomène ; sur ses limites aussi (figure no 3).

Figure 3 : Expansion de la gauche en Loire-Atlantique entre 1974 et 2012

Image

11La gauche ne « ronge » plus guère le bloc de droite « au long des côtes bretonnes », elle l’écartèle à l’appui de ses vieux bastions, en terre de démocratie chrétienne aussi, et s’étend en particulier de la périphérie nantaise au pays de Pontchâteau, Blain et Saint-Nicolas de Redon. L’avancée, qui semble parfois se propager par voisinage, est ici lente, sans à coup et là plus brutale. Elle participe en 1981 d’un « effet urbain » observé dans l’ensemble du Nord-Ouest français, avec « bascule », en particulier, de la ville centre et de communes limitrophes10. L’année décisive de 1988 est assez souvent suivie d’un recul, éphémère ou non selon les lieux, en 1995. Prémices d’une évolution plus profonde, mais sans préjuger des orientations futures, la poussée de la gauche reprend en 2007 et se confirme en 2012 en des espaces souvent intermédiaires, telle la périphérie sud de Nantes. En revanche, itinéraire inverse, le vote de 1988 est la résurgence d’une forte tradition de gauche des communes entre-temps acquises au gaullisme : ainsi le littoral et le cas toujours complexe du Castelbriantais.

12La mobilisation des électeurs joue un rôle certain dans les progrès et les aléas de la gauche en Loire-Atlantique ; exceptionnelle en 2007 et 2012 (+ 2,5 points/France, puis + 3 points), elle coïncide avec un gain de 1 point pour la droite mais de 6 pour la gauche en référence au pourcentage d’inscrits. En revanche, si le conseil régional conquis en 2004 demeure entre ses mains en 2010, si une très forte abstention –50 % contre 33 % en 2004– l’affecte un peu moins que la droite, un net recul frappe des points sensibles du territoire : secteurs industriels et alentours du projet aéroportuaire avec une perte maximale (-17 points %/inscrits) à Notre-Dame-des-Landes11.

Vote, laïcité et mutations cantonales

13Y a-t-il un lien entre poussée de la gauche et poids relatif croissant de l’enseignement public ? Deux tiers de siècle après le Tableau dressé par A. Siegfried, le rayonnement de l’école privée, davantage encore que la pratique religieuse, demeurait en 1974 un facteur de vote essentiel, le plus discriminant dans l’analyse des tempéraments électoraux. Hors agglomérations nantaise et nazairienne, certains lieux côtiers aussi, le secteur privé, seul présent en 38 communes, l’emportait souvent à plus de 60, voire 75 %. Désormais le secteur public accueille près de deux enfants sur trois en Loire-Atlantique. Des écoles sont créées ou rouvertes, à plus grand rythme entre 2000 et 2010 (13) qu’entre 1968 et 1999 (12). L’exode urbain des jeunes couples participe à la laïcisation des campagnes. Dans le même temps, une nouvelle carte paroissiale remodèle en 2004 les 293 paroisses en 76 unités pastorales.

14Aujourd’hui, si la corrélation entre poids du secteur public et vote de gauche n’est pas évidente, en revanche l’examen des dynamiques propres aux deux variables observées par canton retient l’attention. (figure no 4) À trois décennies d’intervalle, il y a partout, sauf rares exceptions, concomitance d’évolutions positives en conjoncture départementale favorable à la gauche. Dans 30 cas sur 45, un acquis minimal de 20 points s’accompagne d’un gain de 10 à 26 points de la gauche. Mais c’est un mouvement d’amplitude très variable, avec d’assez nombreuses discordances entre majorité aux présidentielles 2007 et majorité aux cantonales 2008. Les vieux bastions de la gauche et de l’école publique progressent assez peu (ex. Rezé), voire stagnent à Montoir… alentour de 66 % (-0,2 points). À l’opposé, les trajectoires les plus longues affectent des territoires autrefois très attachés aux forces de droite et à l’école privée. Plusieurs cas de figure apparaissent, modulés par le rôle plus ou moins grand de personnalités locales. Une conquête de majorité aux présidentielles, même assez faible, se double d’un succès fréquent aux cantonales aux portes de Nantes, mais pas seulement : ainsi la hausse majeure à La Chapelle-sur-Erdre, moindre à Vertou (avec un siège gagné en 2008, perdu en 2011) et au-delà, à Savenay ou à Blain. En certains milieux ruraux la droite semble mieux résister au scrutin local qu’au scrutin national, ainsi Saint-Gildas-des-Bois, à l’inverse de Vallet ou Clisson, par exemple, dans le vignoble ; en d’autres cantons, elle conserve la majorité aux deux types de scrutin dans un contexte défavorable (ex. Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, Le Loroux-Bottereau). Surtout, la droite renforce son ancrage sur le littoral où La Baule et le Croisic s’inscrivent à contre-courant de l’évolution départementale en Figure 2007-2008 :

Figure 4 : Vote et laïcité : quelle évolution en un tiers de siècle ?

Image

15L’échelle cantonale, en cas de composantes socio-économiques hétérogènes, ne permet pas de saisir la singularité des itinéraires au travers de moyennes peu significatives (figure no 5).

Figure 5 : Le Pellerin : un canton, deux territoires (1974-2012)

Image

16Entité composite en marge du Pays de Retz et de l’estuaire industriel, le canton du Pellerin offre par ailleurs un exemple typique des effets de diffusion urbaine : d’une part, au début des années 1970 à Saint-Jean-de-Boiseau et à La Montagne surtout, un fief ouvrier, socialiste et communiste, laïc aussi (66 % des enfants), déjà inclus dans l’agglomération nantaise ; de l’autre, de fortes traditions agricoles sur un territoire rural où la droite l’emporte à 66 % en 1974 et l’école privée à 80 %. En cette partie sud du canton, une desserte ferroviaire améliorée –la ligne Nantes-Pornic– accélère une spectaculaire poussée démographique ; ainsi à Sainte-Pazanne, treize classes supplémentaires ouvrent en sept ans avant la création d’un collège en 2008 ; 1 500 électeurs affluent et la gauche gagne 15 points entre 1995 et 2012. Dans l’ensemble de ces communes membres de l’intercommunalité « Cœur du Pays de Retz », peu à peu intégrées au bassin de vie de Nantes, l’école publique l’emporte à présent en effectifs (56 % en 2006) et la gauche atteint la majorité en 2012 (53,5 %). Au nombre des actifs et retraités on ne compte plus qu’un agriculteur sur 10, à peine, mais un tiers de plcs-pi et près de la moitié d’employés ou ouvriers. Parmi les seuls actifs le poids des ouvriers excède même leur part en relatif déclin sur les rives de la Loire dans les communes intégrées à Nantes Métropole12 (36 % contre 31 %). Aujourd’hui, les deux composantes du canton se distinguent moins par leur profil socioprofessionnel que par leur héritage socio-économique et la mémoire de leur population ; un héritage qui se lit encore dans les 14 points d’écart entre les derniers scores majoritaires de gauche et, sans doute aussi, au travers d’une audience comparable du parti communiste en 1956 à celle du Parti de gauche et de l’extrême gauche réunis en 2012, soit 17 % puis 16,5 %/inscrits en moyenne dans les trois communes estuariennes.

Tendances socio-politiques au début du XXIe siècle

Données et limites…

17Pour un rapide examen des relations entre votes et facteurs présumés explicatifs dans les deux dernières décennies, retenons 14 variables socio-démographiques comparées à 9 résultats de scrutins majeurs : en 1995 et 2012 aux présidentielles et au referendum sur le projet de constitution européenne en 2005 (figure 6). Certains indicateurs disent une évolution sur 15 à 17 ans –celle du nombre d’électeurs inscrits, du poids relatif des écoles publiques, des suffrages de droite–, d’autres précisent la structure socio-professionnelle en habituelles catégories INSEE complétées par les données Perval sur les nouveaux acquéreurs de biens13. Élément moteur de la recomposition sociale des territoires, le coût de l’immobilier, ici mesuré par le seul prix des terrains à bâtir, nous impose le maillage assez lâche mais souvent pertinent des secteurs notariaux. À titre d’indicateur indirect de « niveau de vie », s’y ajoute le revenu des ménages, véritable révélateur d’une certaine sélection sociale générée dans l’orbite nantaise par la crise de croissance urbaine. Au total une combinaison de variables très limitée.

18De ces observations se dégagent de nouvelles tendances socio-politiques territoriales au début du XXIe siècle. L’essai demeure inachevé pour des raisons de sources, de méthode et de conjoncture environnementale. La connaissance des données propres à l’immobilier sur plusieurs années à l’échelle communale et celle du taux d’endettement des ménages affineraient une analyse préalable au choix de lieux d’enquêtes de terrain pertinentes selon le processus mis en œuvre par Jean Rivière14 dans les espaces périurbains. Une autre raison du qualificatif « inachevé » tient au caractère d’incessantes mutations des territoires. « Dans les campagnes nantaises, tout bouge et tout change » comme le montre en profondeur Jean Renard15 : « La société paysanne d’hier, structurée par les rapports à la terre, et enracinée, a fait place à des populations rurales juxtaposées dans un même espace et caractérisées par leur mobilité » ; des mobilités résidentielles et quotidiennes très dépendantes, entre autres facteurs, des infrastructures de transport. Quelle sera l’incidence de la réouverture en 2014 de la ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant sur le Castelbriantais longtemps peu touché par la diffusion urbaine ? Quel rôle jouera, à une toute autre échelle, le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ?

Figure 6 : Indicateurs socio-électoraux au début du XXIe siècle

Image

… d’un essai inachevé

19Ces réserves faites, des schémas tentent d’exprimer à grands traits divers caractères, les uns transitoires, les autres confirmés de plus ou moins longue date (cf. figure 7 du cahier couleur).

20Les anciens milieux ruraux de tradition conservatrice en 1974 ont en commun certains signes de dynamisme liés à la diffusion urbaine : croissance du corps électoral (+27 à + 41 %), poids accru des écoles publiques (+ 11 à + 30 points), des prix de terrain à bâtir relativement faibles, acquis pour plus des deux tiers par de jeunes acquéreurs (72 à 81 %). Les agriculteurs demeurent plus présents qu’ailleurs (8 à 14 %) parmi les actifs et retraités dont, aujourd’hui, un sur deux au moins est ouvrier ou employé. Les revenus des ménages n’atteignent pas la valeur médiane départementale. En conjoncture défavorable, N. Sarkozy fait un score de 4,9 à 6,6 points inférieur à celui de J. Chirac (%/inscrits) ; celui du FN approche la moyenne nationale très supérieure aux 10 % des inscrits en Loire-Atlantique. Le « non » l’emporte en 2005, à l’exception du Vignoble où les indicateurs de niveau de vie sont un peu meilleurs en des lieux davantage recherchés par les jeunes acquéreurs de classe moyenne.

21De nouvelles singularités marquent ces territoires. Dans le secteur d’Ancenis, qui partage avec le Vignoble une tradition centriste, la majorité s’inverse en 2012 tandis qu’au sud de la Loire la droite reste en tête, même si globalement, comme dans le Pays de Retz, l’écart s’amenuise. En cela comparable, le Castelbriantais se distingue d’autre manière : une plus grande part d’agriculteurs (15 %), des revenus très bas et des signes de dynamisme démographique trop faibles ou ponctuels avec un taux de retraités élevé (58 %). Le FN compte 14 % d’inscrits, beaucoup plus en des communes où il tient le deuxième rang, voire, par exception le premier. À proximité, le secteur de Blain – Saint-Nicolas-de-Redon, plus tôt conquis par la périurbanisation, affiche en 2012 une nette majorité de gauche avec une notable composante non socialiste, comme dans le secteur voisin d’Herbignac-Pontchâteau ; un secteur du bassin de vie nazairien, où le taux d’actifs ouvriers équivaut presque celui de la Carene16 (46 et 48 %) suite à l’installation de jeunes couples au niveau de vie modeste.

22Du Grand Nantes à la mer, de fortes identités se côtoient avec un contraste majeur entre le littoral touristique très attractif et le foyer industriel nazairien. Sur la « Côte d’Amour » et la « Côte de Jade » où réside une population âgée (70 % de retraités), à haut niveau de vie, et parmi elle plus de membres de professions indépendantes qu’ailleurs, la droite trouve un solide point d’ancrage renforcé par les nouveaux arrivants (59 et 56 % des suffrages) et le « oui » l’emporte en 2005. Ces caractères sont moins accentués sur la côte sud où le coût de l’immobilier un peu moins élevé attire des acquéreurs au profil social plus diversifié et, pour partie, plus jeunes.

23En revanche, la gauche dominante aux deux tiers des suffrages perdure en ses bastions historiques de l’estuaire industriel. Dans une population modeste, pour moitié ouvrière et employée, qui répond « non » en 2005, le Front de gauche et l’extrême gauche recueillent une bonne audience (13 à 16 % des inscrits en moyenne). À l’aval, la Carene, hormis Saint-Nazaire, affiche une concentration maximale d’actifs ouvriers (48 %) et un bon score FN (13,8 % des inscrits). À l’amont, la fraction de la métropole dite ici « CUNb-Estuaire », voit son profil social évoluer avec l’arrivée de catégories plus aisées. Entre les deux, « Savenay » conforte sa position à gauche et accueille de jeunes actifs des couches moyennes sur un secteur bien situé et desservi à la jonction de deux bassins d’emploi.

24Alentour de la ville-centre, la sélection sociale se lit au travers des valeurs maximales de niveau de vie et des acquéreurs de catégorie aisée, valeurs comparables au seul littoral nord, tout comme le « oui » massif à la question européenne en 2005 (59 % à Nantes). Mais les retraités pèsent moins dans la population et davantage, plus qu’ailleurs, les actifs cadres supérieurs ou de profession libérale ; ceux-ci, à tout âge, représentent avec les professions intermédiaires (PLCS-PI) plus de la moitié des nouveaux acquéreurs. Dans la « Seconde couronne » accueillant nombre de jeunes couples en phase plus récente de diffusion urbaine, ces caractères s’observent à un moindre degré que dans l’est de la métropole (CUNa) ; le centre trouve ici et là une certaine audience ; la majorité de gauche, nette en 2012, y est moins élevée et plus aléatoire : 53 et 56 %, loin derrière Nantes (61,5 %). Une ville où la municipalité conquise en 1989 compte 15 % de conseillers écologistes en 2012.

25Observée à grands traits, la géographie socio-électorale de la Loire-Atlantique montre des relations d’intensité variable, et parfois inverses selon les lieux, entre vote et facteurs présumés. Dans ces divergences de comportement, l’héritage socio-économique et le contexte de voisinage jouent leur rôle. Ainsi les couches populaires l’emportent désormais autant en certains milieux ruraux que dans les secteurs estuariens ; mais la gauche en progrès est loin d’y atteindre les mêmes scores et le Front national connaît là ses plus fortes valeurs départementales ; en revanche, elles rejettent partout le projet de constitution européenne. A contrario, les populations à revenu et statut social élevés disent « oui » en 2005 dans le Grand Nantes comme sur le littoral, mais l’âge, les professions, divers types de bourgeoisie et le choix entre la droite ou la gauche les opposent. La qualité du niveau de vie tend à devenir le critère le plus fréquemment associé à l’acceptation de la construction européenne et la géographie de cette relation transgresse les frontières moins nettes de l’opposition droite-gauche. Le constat est bien sûr à nuancer. Sans analyse de l’abstentionnisme et des multiples sensibilités politiques, ces schémas ne peuvent traduire, ni la complexité des situations, ni les profonds clivages sociaux que seules peuvent déceler des analyses plus fines, communales et intra-urbaines à l’échelle du bureau de vote par exemple.

Nantes, un point de vue singulier : des revenus et des votes

26Dans l’optique de cette contribution, il ne s’agit pas de reprendre l’analyse de caractères socio-électoraux de quartiers nantais développée dans « Vote et société dans la région nantaise17 », mais de retenir les conclusions relatives à un seul facteur présumé explicatif –le revenu des habitants– intéressant en ce qu’il permet d’aborder une question de méthode et de saisir la géographie évolutive des disparités sociales au sein d’une vieille cité industrielle métamorphosée en une métropole attractive en quête de reconnaissance européenne.

Réelles relations entre vote et critère d’aisance de la population

27Le dépouillement exhaustif des registres de publicité de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), l’agrégation des données dans l’exact périmètre des bureaux de vote, la mise au point d’un indice appelé critère d’aisance de la population (CA), permettent de saisir, dans certaines limites, le revenu des ménages par le biais de la fiscalité, avant la connaissance directe de cet indicateur publié par la DGI et l’INSEE depuis 2001.

28Par trois fois réitérée en une vingtaine d’années l’expérience conduit, avec des nuances, à des conclusions identiques dans la ville centre. Disons, en se gardant de tout déterminisme, qu’il existe pour les trois-quarts des inscrits, au minimum, une relation d’intensité variable mais certaine entre critère d’aisance et vote de droite au second tour des élections présidentielles en 1974, 1981 et 1995 (figure 7). La relation est plus faible au scrutin d’enjeu local (municipal-1983). Très net aux deux extrémités de l’échelle fiscale, le lien se distend au niveau d’une population relativement aisée quand, à critère égal, la diversité des votes atteste un plus grand « degré de liberté » du comportement électoral et aussi l’incidence d’autres facteurs connus par ailleurs. En 1981 comme en 1974, un schéma des relations limitées aux seuls écarts à la moyenne dessine deux Nantes antagonistes par le choix électoral et le critère d’aisance, avec un bloc massif de concordances entre majorité de droite et critère d’aisance au minimum égal à la moyenne ; apparaissent aussi des divergences que précise, au-delà de la caricature, la carte des distorsions entre votes attendus et votes réels inspirées d’analyses antérieures18. Ainsi, par exemple, des votes de droite « accentués » par l’âge en centre-ville et plus encore par la religion dans le quartier de Saint-Donatien, dit « la Terre sainte » ou le foyer aristocratique proche de la cathédrale. Dispersés au-delà des boulevards de ceinture, les votes de gauche « accentués » –les distorsions négatives– caractérisent, entre autres, des secteurs d’urbanisation assez récents, peuplés d’un électorat plus jeune à proximité du campus « Erdre » au nord-ouest, mais aussi le voisinage de grands ensembles au nord et à l’ouest ou celui de vieux quartiers à fortes traditions de militantisme associatif, syndical et politique tels que Chantenay, Doulon et les Batignolles ; autant d’exemples de « contagion spatiale », un effet d’entraînement étudié dans l’Ouest par M. Bussi19.

Figure 7 : Vote et fiscalité à Nantes et en banlieue, années 1981 et 1995

Image

Briser ou ne pas « briser la géographie »

29D’une enquête réalisée au lendemain des élections législatives en 1978, des chercheurs en sciences politiques20 concluent « le revenu n’exerce qu’un rôle faiblement discriminant en matière d’opinion et de comportement politique », très inférieur à « l’effet patrimoine » ; un constat en accord avec les travaux de Michelat et Simon (1977), en contradiction avec les analyses nantaises. Sans doute ces divergences sont-elles imputables aux méthodes de travail : déclaration de revenus et votes simulés recueillis au lendemain du scrutin auprès d’un échantillon représentatif de la population française d’une part ; déclarations fiscales et votes réels pour la totalité d’un microcosme urbain nantais d’autre part. Une remarque de Michelat et Simon est très explicite à ce sujet. La procédure de ce type de sondage « a comme inconvénient de briser la géographie […] et d’une certaine façon, notre procédure brise aussi l’histoire ». Les enquêtes par sondage d’opinion expriment des relations à l’échelle des individus, tandis que les analyses géographiques expriment des relations à l’échelle des territoires, petits ou grands. De fait, la complémentarité des démarches s’impose21.

Clivages socio-politiques dans le Grand Nantes

30Une simple observation des revenus et des votes à quelques décennies d’intervalle et à des échelles différentes met en valeur la spectaculaire dynamique urbaine de Nantes, une organisation spatiale singulière et la nature complexe des liens entre comportement électoral et aisance relative de la population. La figure 8 ci-contre et la figure 11 du cahier couleur en sont des illustrations intra-urbaines et communales parmi d’autres.

31Étendue aux communes limitrophes de Nantes, l’étude vote-fiscalité montre toujours, en 1995, une notable corrélation dans la ville-centre mais un nuage de points dispersés en banlieue. Toutefois en ces 11 communes, une meilleure relation apparaît dans le tissu urbain ancien et aussi dans les secteurs d’habitat récent socialement homogène, à la différence des bureaux en voie d’urbanisation, à population peu dense et hétérogène. Ce type d’analyse peut renseigner sur tout autre choix électoral et sur l’abstention –très forte au bas de l’échelle fiscale, très faible au sommet– sujet essentiel et très complexe non développé ici.

32D’une cartographie sélective des bureaux où Jacques Chirac recueille la majorité des voix et des bureaux où le critère d’aisance excède la moyenne de la ville, ressort un trait majeur de la morphologie sociale de l’agglomération : une diagonale orientée nord-ouest/sud-est, suivant les rives de la Chézine et de la Sèvre ; soit, en 1995, une véritable ligne de partage socio-politique du Grand Nantes. La quasi-totalité des cas de droite majoritaire se concentrent à l’écart de l’estuaire industriel en des lieux de peuplement aisé avec un noyau dur de scores records –plus de deux votes sur trois– au cœur des beaux quartiers historiques de Graslin à Procé (figure 8).

Figure 8 : peuplement aisé et vote droite dans le grand Nantes en 1995

Image

33Si l’on retrouve bien dix ou douze ans plus tard cette partition d’un territoire de Nantes métropole élargi à quelques communes limitrophes au niveau des revenus des ménages les plus élevés, il n’en va pas de même quant aux votes. Les relations varient selon l’enjeu du scrutin et l’échelle d’observation (cf. figure no 8 du cahier couleur). Malgré des disparités intercommunales certaines, la diagonale nord-ouest/sud-est sépare des attitudes opposées à l’égard de l’Europe 2005. Toutes les communes où le « oui » l’emporte à plus de 55 % se situent dans le cadre d’habitat privilégié. En revanche, les rives de l’estuaire industriel à peuplement modeste concentrent le « non » de même force, à une exception près. Le diagramme précise le degré d’assez nette relation entre vote et revenu, à l’exception des cas de faible majorité. Ce schéma de relative concordance ne se vérifie pas au scrutin présidentiel en 2007, si ce n’est au niveau des valeurs extrêmes.

Conclusion

34La multiplicité des angles de vue selon les échelles d’observation ou les types de scrutin pose la question récurrente des constats contradictoires, de la variabilité des votes et de leurs déterminants sociologiques. Ceci conduisait François Goguel22 à penser que, « individuellement », les citoyens étaient « sensibles à d’autres facteurs de détermination tenant sans doute aux circonstances de leur vie personnelle, à la conjoncture locale ou au jugement qu’ils portent sur les candidats qui briguent leurs suffrages. Il s’agit en somme peut-être là du passage de la sociologie à la psychologie. » On peut alors se demander si la géographie individuelle des électeurs faite de multiples territoires chargés d’un très inégal sentiment d’appartenance –lieu d’origine, lieu de résidence souvent dissocié du lieu de travail, lieux de loisirs–, la singularité des histoires familiales, les parcours sociaux, ne rendent pas vain dans une société d’extrême mobilité le souci de « ne pas briser la géographie » pour tenter d’interpréter des votes en quelque sorte « déracinés ». Dans une certaine mesure, Il y a « passage à la psychologie » ; un passage difficile car au réel s’ajoute désormais le virtuel. Le voisinage, n’est plus de seule proximité physique.

35En cela, la Loire-Atlantique en 2012 participe d’une dynamique générale, quand « une France des mobilités, une France déterritorialisée prennent la place d’une France des ancrages territoriaux et des terroirs » et que « de nouvelles lignes de fracture, de nouvelles frontières apparaissent entre l’urbain, le périurbain et le « rurbain23 ». Dans les années soixante-dix, la carte des comportements politiques en ce département de l’Ouest portait toujours la marque des permanences soulignées par A. Siegried au début du XXe siècle dans l’univers stable de milieux ruraux agricoles dominés par l’Église et les notables. Encore net en 1975, le contact autrefois brutal entre ville et campagne suit l’avancée du front pionnier de l’agglomération nantaise. Dans les années quatre-vingt, la singularité conservatrice du Nord-Ouest s’efface. L’inversion de majorité en Loire-Atlantique aux niveaux cantonal, régional et national en 2004, demeure en 2012. Au-delà de ses bastions industriels traditionnels, l’expansion territoriale de la gauche en campagne apparaît ici en phase avec le processus de diffusion urbaine accélérée au début du siècle ; un processus qui génère une recomposition socio-politique des territoires très complexe, en incessante mutation. Le lieu de résidence désormais le plus souvent indépendant de la branche d’activité économique n’est pas pour autant sans influence potentielle sur le comportement électoral. S’il y a libre choix du domicile, l’environnement social, « la mentalité » des habitants, l’héritage historique, socio-économique, culturel des lieux, y compris dans l’expression de leur sensibilité politique, peuvent parfois jouer un rôle important. S’il y a « choix contraint » par le coût de l’immobilier, de facto s’opèrent une certaine hiérarchie entre les territoires, et une sélection des nouveaux habitants en fonction de leur niveau de vie. De profonds clivages sociaux, « des lignes de fracture », n’opposent pas seulement des ensembles bien identifiés, tels le littoral guérandais et la région nazairienne, mais traversent aussi la métropole nantaise, y compris la ville centre.

36Dans ce contexte mouvant et très complexe, la primauté d’un déterminant du vote ne s’impose pas comme le facteur religieux au temps d’A. Siegfried, d’importance toujours notable en 1975. Le rôle des revenus, longtemps influents sur le choix entre la droite ou la gauche dans un milieu urbain bien défini, s’avère moindre aux dernières consultations. En revanche, au nouvel horizon européen, le niveau de vie des citoyens entre en jeu dans la réponse faite au référendum de 2005. Le refus, à tout le moins dans ce cas, semble confirmer le propos de A. Siegfried. « L’électeur sait très bien ce qu’il veut et mieux encore ce qu’il ne veut pas. »

Notes de bas de page

1 D’où la mention en sous-titre du sujet de thèse de IIIe cycle soutenue en 1977 : Géographie électorale de Nantes et de sa région (1945-1974) – Recherches sur les méthodes d’analyse et les techniques cartographiques de phénomènes socio-géographiques.

2 Siegfried A., Tableau politique de la France de l’Ouest sous la IIIe République, Paris, éd. Colin, 1913.

3 Goguel F., Revue Vingtième Siècle, no 11, Presses de Sciences Po, Paris in Librairie, 1986, p. 142-143.

4 Rapetti D., Vote et société dans la région nantaise. Étude de géographie électorale (1945-1983), Paris, coll. Mémoires et documents de géographie, éd. CNRS, 1985, 210 p.

5 Siegfried A., ibid.

6 Renard J., Géopolitique des Pays de la Loire, Saint-Sébastien, éd. ACL-Crocus, 1988, 236 p.

7 INSEE, Base de données harmonisées RP 1968-2010, tableau rétrospectif départemental et communal.

8 INSEE, RP 2008, Ménages, catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence.

9 Rapetti D., Croissance urbaine et dynamique sociale des territoires, conseil de développement de Nantes Métropole, 2010, 42 p., atlas, www.nantes-citoyennete.com

10 Rapetti D., « Effet urbain et progrès de la gauche dans le Nord-Ouest français », Géographie Sociale, no 6, 1987, p. 59-69.

11 Rapetti D., op. cit., 2010, voir À nouvelle donne sociale, nouvelle donne électorale ?, p. 35-41.

12 Communauté urbaine de Nantes (CUN), dite Nantes Métropole.

13 Base de données Perval, chambre régionale des Notaires de l’Ouest. Prix de vente par opération et profil social des acquéreurs, données présentées en 13 secteurs. Deux secteurs sont ici subdivisés : « Châteaubriant », trop vaste et la communauté urbaine de Nantes socialement hétérogène.

14 Rivière J., Le pavillon et l’isoloir. Géographie sociale et électorale des espaces périurbains français (1968-2008), tél. Archives ouvertes, 2008, 820 p.

15 Renard J., Les campagnes nantaises, un demi-siècle de révolutions sociales et paysagères, 1960-2010, 2012, PUR, 192 p.

16 Communauté d’agglomérations de la région nazairienne dite Carene.

17 Rapetti D., Sur les relations vote fiscalité, 1985, p. 81-90 et p. 122-129.

18 Brunet R. et Vanduick R., « Les comportements électoraux en Champagne, une analyse de résidus », L’Espace géographique, no 3, 1975, p. 208-212.

19 Bussi M., Éléments de géographie électorale à travers l’exemple de la France de l’Ouest, Publications de l’université de Rouen, 1998, 399 p.

20 Capdevielle J. et al., France de gauche, vote à droite, Paris, FNSP, 1981, 355 p.

21 Rapetti D., « Ne pas briser la géographie : la quadrature du cercle ? » Cahiers Nantais, no 50, IGARUN, 1998, 11 p.

22 Goguel F., ibid.

23 Perrineau P., « Un monde en lisières… », La Revue Civique, no 10, 2012.


Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.