1 La « servuction » est un concept de marketing qui combine les termes de « service » et de « production ». Il a été développé par Pierre Eiglier et Éric Langeard, universitaires et consultants pour de grands groupes d’entreprises de services. Elle consiste à « reporter sur le client une partie du travail auparavant effectué par le personnel » pour « augmenter sensiblement la productivité du dispositif ». Le client est présenté comme une condition de l’existence du service : il est « à la fois producteur et consommateur du service ». Voir à ce sujet : Eiglier P., Marketing et stratégie des services, Paris, Economica, 2004.

2 Nous empruntons la notion de « chaîne d’équivalence » au politologue Ernesto Laclau : Laclau E., « On the death and rebirth of ideology », Journal of Political Ideologies, 3, 1, 1996, p. 201-220. Comme l’indiquent Marie-Hélène Bacqué et Carole Biewener dans leur ouvrage sur l’empowerment, elle permet « de comprendre le sens d’une notion au regard des concepts ou propositions avec lesquels elle est employée et qui contribuent à la constituer ». Voir : Bacqué M.-H., Biewener C., L’empowerment, une pratique émancipatrice, Paris, La Découverte, 2013, p. 15.

3 Il s’agit du titre du 46^e Congrès HLM (1985).

4 Cette dynamique est également observable au Royaume-Uni. Sous le gouvernement Thatcher, la question de la participation des locataires devient un élément incontournable de la rhétorique de la gouvernance des bailleurs sociaux. Voir à ce sujet: McDermont M., Cowan D., Prendergrast J., « Structuring governance: A case study of the new organizational provision of public service delivery », Critical Social Policy, 29, 4, 2009, p. 677702. Les locataires accèdent notamment au conseil d’administration dans un contexte de privatisation du logement social alors que le patrimoine géré par les municipalités est largement transféré aux « Registered Social Landlords », également appelés « Housing Associations ». « In a changed landscape of public services, alongside councillors, business people and professionals, tenants have become the new governors » indique Quentin Bradley. Voir: Bradley Q., « Capturing the Castle: Tenant Governance in Social Housing Companies », Housing Studies, 23, 6, 2008, p. 879-897.

5 Annonce de recrutement parue dans Le Nouvel Observateur, n^o 1384, 16-22 mai 1991, p. 177.

6 Vingt-quatre développeurs sont recrutés au sein de dix-sept structures : une association régionale d’HLM, deux structures non juridiques interorganismes, quatre OPH, quatre OPAC et six SA d’HLM.

7 Créé en 1995 par la Caisse des dépôts et consignations et l’Union HLM, le GIE est consacré au domaine du développement social urbain. Il se donne pour objectif de développer des programmes d’action en lien avec les thématiques de la Politique de la ville et met l’accent sur les questions de participation des habitants comme en témoignent les études spécifiques qu’il commandite : « La place des habitants dans les projets de restructuration urbaine » ; « La vie associative dans les quartiers d’habitat social et le rôle des bailleurs sociaux » ; « L’analyse d’expériences innovantes en termes de participation » ; « La participation des habitants dans le renouvellement urbain : guide méthodologique ». Voir à ce sujet : Nonjon M., 2001, « La participation des habitants dans les politiques de la ville. Mise en perspective des études et des programmes pilotés par le GIE Villes et Quartiers », GIE Villes et Quartiers.

8 Nous nous appuyons ici essentiellement sur un article de deux professeurs en sciences de la gestion de l’École des mines qui ont longuement travaillé sur les liens entre management de l’innovation et développement durable, Aurélien Acquier et Franck Aggeri. Leur article, publié en 2007, propose une « généalogie de la pensée managériale de la Responsabilité Sociale des Entreprises ». Il s’intéresse à la généalogie du concept en Amérique du Nord tout en proposant une synthèse des principaux courants de recherche sur le sujet.

9 Une telle évolution a été également remarquée en Grande-Bretagne notamment par David Fée. La modernisation du « logement public » opérée entre 1997 et 2009 a conduit à l’adoption de pratiques issues du secteur privé, en particulier l’orientation-client de ces structures : « C’est toute l’activité du service qui est repensée en fonction des consommateurs (customers) ». Selon D. Fée, « cette volonté de renforcer le pouvoir du consommateur dans le secteur du logement public (de lui donner une “voix”) est prolongée par l’obligation accrue de consulter leurs résidents et locataires ». Des « conventions de participation » sont négociées avec les locataires. Elles sont « censée[s] améliorer la gestion du parc en permettant aux locataires d’influencer les décisions prises par leur bailleur et ainsi combattre l’exclusion sociale ». Voir : Fée D., « Nouvelle Gestion Publique et logement social en Angleterre : une gouvernance sous haute surveillance ? », Observatoire de la société britannique, 8, 2010, p. 191-220.