Les finances royales dans la monarchie espagnole
|Première partie. Gouverner les finances royales
Chapitre I. Le gouvernement des finances royales au début de l’époque moderne (1504-1523)
Texte intégral
1L’administration des recettes royales de la Castille du xvie siècle est l’un des domaines d’analyse les plus intéressants pour observer les relations entre le monde financier et l’administration royale. Chacun sait que les finances de la monarchie espagnole posèrent des difficultés importantes aux gouvernants castillans, tant pour l’obtention de crédits que pour la gestion des tributs et la définition des organismes qui devaient administrer ces opérations. Aussi le gouvernement des finances devint-il un monde complexe, très technique, où le concours d’hommes d’expérience était fondamental. Ajoutons à cela la constante participation des oligarchies locales dans le recouvrement, l’administration et la répartition des prélèvements ou la gestion des fonds, qui fait de la fiscalité un espace politique important. De fait, la Couronne se vit obligée de négocier avec celles-ci, la fiscalité devenant alors un des principaux objets d’accord ou de conflit entre les différents acteurs politiques. Telles étaient les contraintes dans lesquelles les officiers du roi devaient exercer leur activité, de la recherche des liquidités indispensables, par des moyens variés, à l’engagement des recettes et du patrimoine du roi. C’est pourquoi ces individus étaient indispensables au roi.
- 1 Carlos Morales : 1996b ; chap. ii, infra.
2Entre 1523 et 1525, on assiste à la création du Conseil des finances, même si sa consolidation institutionnelle n’a lieu qu’à la fin du xvie siècle 1. Sa faiblesse tient à deux raisons. D’une part, le caractère pragmatique de la gestion des finances royales, face au constant besoin de liquidités et de crédit dans une monarchie où chaque territoire conserve son propre système fiscal et ses institutions. D’autre part, pour ce qui concerne la Castille, le Conseil des finances doit cohabiter avec une série d’institutions qui ont aussi des compétences fiscales. Parmi elles, au premier plan, les deux grand chambres, celle des comptes et celle des finances, qui conservent une grande part de la gestion et du contrôle des tributs ordinaires de la monarchie. Cette situation est l’héritage des décennies qui précèdent l’avènement des Habsbourg, au cours desquelles les grand chambres deviennent l’organisme incontournable – même s’il n’est pas unique – du gouvernement des finances de Castille. Pour comprendre le mélange d’innovations et de survivances qui caractérise le gouvernement de Charles Quint, il est nécessaire d’analyser les schémas de gouvernement des finances de ses prédécesseurs Trastamare, les rois catholiques. En effet, les règles du comportement des institutions financières de Charles Quint sont apparues ou se sont affirmées pendant le règne précédent.
- 2 Clemencín : 1820, p. 146 et suiv. ; Prescott : 1952.
- 3 Carande : 1990, vol. II, p. 56-59 ; Ladero Quesada : 1973, p. 17-35 ; Pérez Bustamante : 1982 ; He (...)
- 4 Pour un développement de cette question : Alonso García : 2004, p. 198-261.
3Pendant cette période, les deux grand chambres sont consolidées. Les ordonnances promulguées entre 1476 et 1480 constituent une étape importante de ce processus. Nombre d’historiens ont insisté sur ces points, montrant que le gouvernement des finances royales devient l’un des meilleurs exemples de l’œuvre de gouvernement des rois catholiques 2. S’y sont ajoutées des études normatives et formelles qui expliquaient le succès de la politique fiscale des rois catholiques et ont contribué à centrer l’analyse sur l’organisation interne des deux institutions, en particulier la grand chambre des finances 3. Nous connaissons par conséquent les caractéristiques et attributions de chacun des offices composant les deux grand chambres. En revanche, leur pratique administrative n’a pas suscité la même attention. Il est pourtant indispensable de l’étudier pour mieux comprendre le gouvernement des finances royales au xvie siècle. C’est l’objet de ce texte, qui s’attachera à la structure des grand chambres et à leur personnel pendant les années qui précèdent la création du Conseil des finances 4.
La grand chambre des finances et ses agents
- 5 Les différents documents fiscaux sont définis par Romero Martínez : 1998, 1999.
- 6 Un exemple dans AGS, EMR, leg. 153.
4La grand chambre des finances, outre sa fonction de tribunal des finances royales, remplit plusieurs fonctions administratives fondamentales : elle se charge d’organiser le recouvrement des impôts ; elle gère les ordres de paiement qui autorisent le versement d’annuités de juros*, grâces, salaires, le remboursement de prêts, etc. En somme, et pour le moins en théorie, toute décision concernant la perception des impôts et leur dépense doit passer par la grand chambre des finances. Il faut y ajouter un second type de compétences : le contrôle – au moins théorique – de l’information fiscale nécessaire pour effectuer la répartition des impôts, la fixation des prix des fermes, la décision de suspendre ou différer des paiements. Tout ceci vient grossir la documentation émise pour faire fonctionner l’appareil financier et constitue, en même temps, une des bases fondamentales des données que manie la grand chambre des comptes, l’organe chargé du contrôle financier 5. La récupération et la conservation de la masse d’écrits produits par la pratique fiscale sont une des principales compétences de la grand chambre des finances, d’où l’apparition progressive de modes de gestion ordinaire qui seront l’un des facteurs de l’institutionnalisation des finances royales des Habsbourg. Ainsi, la grand chambre des finances fonctionne à partir de consultestoutes formulées à l’identique : requête de l’intéressé, attribution par les comptables en chef ou de leurs adjoints de l’étude de la plainte ou de la proposition à l’un des officiers de service, annotation de celui-ci et décision finale des premiers 6. Ce schéma de base peut être compliqué, par exemple quand les avis divergent sur l’identité de l’officier qui peut résoudre la question. Cependant on retiendra l’existence d’un modus operandide gestion préexistant à la formation du système fiscal de la monarchie espagnole.
- 7 Resp. AGS, EMR, NC, leg. 1-2, fol. 400 et AGS, EMR, leg. 551.
- 8 AGS, EMR, legs. 157-1A et 582-1.
5La grand chambre des finances ne fonctionne pas de façon homogène. L’historiographie a insisté sur la vision d’une grand chambre assimilée à une institution impersonnelle, composée de deux comptables en chef, de leurs adjoints et d’offices réglés suivant différentes normes. Mais il s’agit en réalité d’un organisme formé par agrégation de groupes structurés autour de chacun des comptables en chef, lesquels dirigent chacun un département assimilé à leur propre personne. Ainsi, chaque comptable supervise une série d’officiers. Chaque office a son livre, ainsi que chaque officier, chaque comptable en chef a ses propres offices. En définitive, l’office est considéré d’un point de vue patrimonial. Aussi la grand chambre des finances fonctionne- t-elle comme une agrégation de groupes. Par conséquent, sa structure repose sur le dédoublement des charges, dont l’activité se développe au sein d’un des deux groupes de ladite chambre. Même des offices comme celui de greffier ne dépendent plus de l’institution mais du groupe mené par l’un des deux comptables en chef. Par exemple, le greffe du « bureau » d’Antonio de Fonseca est occupé par Álvaro de Carjaval, tandis que Gonzalo Vázquez exerce les mêmes fonctions au sein du groupe de Juan Velázquez de Cuéllar 7. Remarquons que les deux personnages exercent aussi l’office de secrétaires des comptables 8. C’est pourquoi les requêtes s’adressent toujours à l’une des deux parties de la grand chambre, comme l’explique l’officier des rentes Diego Yáñez en 1563 :
- 9 AHN, Consejos,leg. 37.872, nº 2.
« […] Il convient à l’expédition des affaires que l’on puisse choisir librement le bureau qu’on voudra, comme cela a toujours été l’usage dans la grand chambre des finances de Votre Majesté 9. »
- 10 AGS, EH, leg. 717, nº 20.
- 11 C’est aussi le cas des finances de Ferdinand Ier. Rauscher : 2002.
- 12 Alonso García : 2004, p. 218.
6La seule exception est la répartition des fonctions de fermiers et de receveurs, qui incombe également aux deux parties, de sorte que chaque bureau conserve un ascendant sur certains territoires. Mais le plus important est que cette articulation en deux bureaux va de pair avec le développement de clientèles tant au sein de l’institution que dans les milieux financiers. Cette organisation est fondamentale pour l’activité ordinaire des finances et elle renforce les liens personnels. C’est sur cette base que le roi entretient sa fiscalité ordinaire. Il convient d’insister sur ce point, puisque le contrôle de l’information requiert la participation personnelle des membres de la grand chambre des finances. Ce sont eux qui conservent les livres et, même, les emportent chez eux. Diego Yáñez, par exemple, a chez lui vers 1569 ceux des déclarations de juros* de 1480, plusieurs documents financiers du licencié Zapata et un livre de confirmations du trésorier Vargas, qui totalisent 717 folios. Devant cette situation, Philippe II lui ordonne de tout remettre à la grand chambre, ordre qui n’aurait jamais été donné si l’institution avait contrôlé la documentation de façon autonome 10. Cette situation est étroitement liée à la participation directe ou indirecte de la grand chambre, ou du moins de son personnel, aux opérations de recouvrement des impôts et de financement 11. En effet, plusieurs officiers participent au financement de la monarchie en tant qu’entrepreneurs des gardes * (obligados a guardas*) et trésoriers des impôts perçus par abonnement. Dans d’autres cas, ce sont des prête-noms des comptables en chef qui assument ces opérations. L’exemple d’Alonso Flores, domestique d’Antonio de Fonseca, souvent chargé de recouvrer les impôts abonnés dans la région d’Ávila, est caractéristique 12.
7Il est donc indispensable d’étudier ce personnel pour comprendre le gouvernement des finances royales aux origines de la monarchie espagnole, en tenant compte de leur position à la cour, mais aussi de leurs stratégies sociales et familiales pour saisir le rôle qu’ils y jouent. Entre la mort d’Isabelle la Catholique et 1525, les bureaux de la grand chambre des finances sont dirigés par Antonio de Fonseca d’un côté et, de l’autre, Juan Velázquez de Cuéllar, auxquels succèdent Chièvres et don Álvaro de Zúñiga. Il faut aussi examiner l’activité de don Juan Manuel, nommé comptable par Philippe Ier (« le Beau »), entre fin 1504 et 1507.
Le bureau d’Antonio de Fonseca
- 13 Sur ce personnage, Espejo : 1931 ; Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 137-140.
- 14 ADA, Coca y Alaejos, caja 245, nº 24 et 25. Fonseca dirige une compagnie de 300 lanciers dans la g (...)
- 15 Martínez Millán : 2004, vol. III, p. 137-139.
- 16 Porras Arboleda : 1993, 2002.
8Antonio de Fonseca, seigneur de Coca et Alaejos, est nommé comptable en chef en octobre 1503 et exerce cette activité jusqu’à sa mort en 1532 13. Il ne fait pas carrière que dans les finances, mais concilie l’exercice de ses offices financiers avec des activités liées à la guerre ou à la représentation diplomatique. De fait, sa participation à la conquête du royaume de Grenade lui vaut ses premières charges. Ainsi, entre 1483 et 1485, il est nommé gouverneur, capitaine général et juge de Ronda. Il y reçoit aussi une charge d’échevin 14. Pendant les années 1490, il remplit plusieurs missions diplomatiques auprès du roi de France et surtout à la cour de Bruxelles. Il y est en particulier grand maître de la maison de Marguerite d’Autriche, qui exerce le gouvernement des Flandres au nom de Charles de Gand, le futur Charles Quint, depuis 1508- 1509. En 1499, il reçoit le titre de conseiller de Castille. Une fois nommé comptable en chef, il sert surtout la Couronne dans les domaines financier et militaire. Ainsi, il intervient dans l’adhésion de la Navarre et, surtout, il est nommé capitaine général face aux comuneros, au début des années 1520. La récompense de ces services est sa nomination de conseiller de Guerre en 1525 15. Sa sphère d’influence ne se limite pas à la cour puisque, outre les offices obtenus à Ronda, il cumule à Jaén les titres d’échevin, alguazil en chef et gouverneur des alcazars. Son influence indirecte sur cette ville est si forte qu’il devient le chef de l’une des deux bandes rivales de la ville 16.
- 17 Martínez Millán : 2000 ; Alonso García : 2004 ; AGS, EMR, leg. 102.
Tableau 1 : Officiers du bureau d’Antonio de Fonseca (1504-1525)17

- 18 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 401.
- 19 AGS, EMR, leg. 152 ; DC, libro 8, nº 11.
- 20 AGS, EMR, leg. 120.
- 21 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 402.
- 22 Alonso García : 2004, p. 193-195.
9Le groupe d’Antonio de Fonseca intègre des individus qui joueront plus tard un rôle important dans les desseins financiers de l’Empereur. Parmi eux, Cristóbal Suárez, nommé conseiller des finances en 1525 18. Il a pour atouts le soutien de Francisco de los Cobos, le puissant secrétaire du roi, ainsi que ses talents d’intermédiaire entre la grand chambre des finances et les groupes capables d’assumer le recouvrement des recettes. On ne peut comprendre autrement que Suárez se soit chargé en 1514 de recouvrer les impôts de différents districts des régions de Zamora et Plasencia pour les répartir entre divers trésoriers 19. Suárez lui-même devient le receveur des dettes que cherchent à recouvrer les finances royales, suivant un accord lui donnant la possibilité « d’y pourvoir en faisant tout ce qui conviendra 20 ». Plus tard, en 1535, il commence à se mêler de la paye du personnel de la maison du futur Philippe II 21. En somme, il combine les talents de l’administrateur et du financier, connaissant les mécanismes de gestion et de financement, ce dont tire parti Charles Quint en faisant de lui un agent des finances royales. Cristóbal Suárez est un exemple remarquable à cet égard, mais ce n’est pas le seul. Les frères Argüello deviennent la référence incontournable pour la circulation de capital entre la Castille et la cour des Flandres, Argüello combinant sa charge d’officier de Fonseca avec ses fonctions de serviteur de Marguerite d’Autriche 22.
Le bureau de Juan Velázquez de Cuéllar
- 23 Sur ce personnage, Diago Hernando : 1991a ; Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 460-461.
- 24 Jean de Navarre (1425-1479) et d’Aragon (1458-1479).
- 25 Diago Hernando : 1994, p. 134.
- 26 Prieto Cantero : 1973, p. 89-90.
10Juan Velázquez dirige l’autre bureau de la grand chambre des finances entre décembre 1504 et août 1517 23. Déjà, en 1502, il avait été désigné comptable en chef de la future reine Jeanne, demeurée seule héritière des Rois Catholiques. Sa carrière se développe à l’ombre de son père, conseiller de Jean II 24. Notre personnage reçoit différentes dignités dans les maisons des princes Jean et Jeanne et il est même chargé d’accompagner le transport du corps du prince Jean à Ávila à la fin du xve siècle. Il suit aussi son père à Soria, où ce dernier est corrégidor pendant plusieurs décennies 25. En 1497, il est nommé membre du Conseil royal. Au-delà de la cour, il exerce son influence à Arévalo grâce à ses charges de gouverneur et juge de la ville. C’est là que Ferdinand le Catholique le charge de s’occuper de Germaine de Foix, sa seconde épouse. Ainsi, Velázquez de Cuéllar contrôle en grande partie la vie politique de ce village, position de force menacée quand le cardinal Cisneros, régent du royaume de Castille à la mort de Ferdinand, y envoie un corrégidor en 1516-1517. L’Amirante de Castille en personne prend alors la défense de Velázquez de Cuéllar, qu’on n’hésite pas à qualifier de « créature » de ce magnat 26.
- 27 Martínez Millán : 2000 ; Alonso García : 2004.
Tableau 2 : Officiers du bureau de Juan Velázquez de Cuéllar (1504-1517)27

- 28 AGS, CMC, 1ª Ép.,leg. 14.
- 29 Régale de Castille sur la monnaie, due en principe par tous les sujets, en reconnaissance du pouvo (...)
- 30 AGS, CMC, 1ª Ép.,resp. Leg. 275 et leg. 157.
11On remarque la présence de Francisco de Vargas comme adjoint du comptable en chef et comme juriste, alors qu’il deviendra plus tard trésorier général de Castille. Dans ce bureau de la grand chambre comme dans l’autre, on rencontre plusieurs cas d’officiers qui participent aux tâches de recouvrement des impôts ou jouent les intermédiaires auprès des financiers. Ainsi, Ortún Velasco a été receveur des alcabalas* et tercias* de Trujillo en 1505, soit trois ans avant d’obtenir son office dans le bureau de Juan Velázquez. Suero Somonte a pour sa part exercé d’autres activités financières avant d’entrer dans la grand chambre. En 1507, il est exécuteur pour les recouvrements dans le district d’Ávila 28. Enfin, Cristóbal de Ávila est receveur des droits abonnés de la moneda forera29 et dirige une partie du paiement des courriers en 1507 30.
- 31 AGS, DC, libro 3, fol. 53.
- 32 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 386.
- 33 Alonso García : 2004, p. 660 et 697.
- 34 Sur ce personnage, Alonso García : 2004, p. 224-225.
12En théorie, la grand chambre des finances est constituée par les deux comptables en chef. Cependant pendant la période agitée qui s’écoule entre la mort d’Isabelle la Catholique (26 novembre 1504) et celle de l’archiduc Philippe Le Beau (25 septembre 1506), fonctionne un autre « bureau » mené par don Juan Manuel, sans aucun doute un des soutiens les plus solides du souverain flamand. Nous n’étudierons pas ce groupe en détail. Mais il nous importe de remarquer qu’y figurent plusieurs personnes qui, plus tard, jouent un rôle important dans les finances de l’Empereur. Ainsi, Martín Sánchez de Araiz est nommé officier des relations au début du siècle 31. Plus tard, il entrera au Conseil des finances 32. Dans ce cas aussi, sa carrière se développe dans la finance, puisqu’il est receveur de la Province de Guipúzcoa en 1510-1513 et d’Arévalo en 1519-1519 33. L’orientation est confirmée par la présence au sein du groupe de Pedro de Laguna – père du conseiller des finances et trésorier de la Députation * des Cortès de Castille Francisco de Laguna – qui concilie son activité d’officier des rentes avec celle d’agent financier dans la région de Grenade 34.
- 35 AGS, EMR, NC, leg. 1-2, fol. 556.
- 36 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 412-414.
13Ce sont ces groupes qui dirigent en principe les finances entre 1504 et 1517. Juan Velázquez, mort en 1517, est remplacé par Chièvres. Le bureau de celui-ci mêle des officiers de Velázquez de Cuéllar et de don Juan Manuel. Parmi ceux attachés au premier, on retrouve Cristóbal de Ávila et Suero de Somonte 35, jusqu’à ce que Sánchez de Araiz remplace ce dernier. Mais la grande nouveauté est l’incorporation d’individus dotés d’une grande influence politique : Pedro de los Cobos – cousin du célèbre secrétaire –, officier des grâces, et Nicolás Tello, adjoint du comptable en chef jusqu’à 1520, année où il devient conseiller de Castille 36. Chièvres vend son office de comptable en chef à don Álvaro de Zúñiga en 1520. La principale nouveauté entraînée par ce changement est le remplacement de Tello par Alonso Gutiérrez de Madrid, qui devient dépositaire général de Castille en 1524.
14La présence et l’évolution des groupes qui constituent la grand chambre des finances appellent quelques commentaires. En premier lieu, la période tout juste antérieure au règne de Charles Quint est importante pour la formation d’officiers qui par la suite gouvernent les finances de l’Empereur. Or, cet apprentissage ne doit pas être considéré que d’un point de vue administratif. Il faut aussi prendre en compte le rôle direct ou indirect d’intermédiaires financiers joué par ces officiers dans un contexte politique caractérisé par la confusion et l’augmentation de l’autonomie des pouvoirs de Castille pendant les deux premières décennies du siècle.
- 37 Sur ces opérations, Alonso García : 2004, p. 395-406.
15C’est surtout le cas entre 1510 et 1512, quand plusieurs opérations permettent aux deux comptables en chef de renforcer leur capacité d’attirer du crédit et des liquidités dans les coffres des finances royales 37. Tout commence quand Alonso Gutiérrez de Madrid, qui n’occupe encore aucun office dans la grand chambre des finances, fait une offre alléchante à Ferdinand le Catholique : un contrat global pour toutes les recettes du royaume entre 1510 et 1516, pour une valeur de plus de trois cent quatorze millions de maravédis ; en échange, il recevrait les gains inhérents aux fermes et 3 % de toutes les sommes perçues par abonnement. En outre, il serait totalement libre de sous-affermer les recettes et pourrait ne présenter ses comptes qu’en fin d’exercice (1516), ce qui lui permettrait de les équilibrer d’une année sur l’autre. Seule la taxe sur la soie de Grenade et l’almojarifazgo* sévillan seraient exclus de l’opération. Gutiérrez de Madrid accompagne sa proposition d’une autre offre séduisante : un traité de recouvrement des arrérages dus aux finances royales sur les recettes ordinaires, extraordinaires, les services, les impôts payés par répartition, etc., du début du règne des Rois Catholiques jusqu’à 1507. Même si plusieurs charges ne font pas partie de l’offre – celles des trésoriers Alonso de Morales, Francisco de Vargas –, de même que les recettes de la Croisade (cruzada*), les douze millions de maravédis offerts par le financier constituent des liquidités intéressantes.
16Une telle offre affecte la position des membres de la grand chambre des finances. Aussi la réaction est-elle immédiate. En 1510, Cristóbal Suárez s’était déjà chargé de recouvrer toutes les dettes d’impôt. La mesure n’avait pas dû produire les résultats escomptés puisqu’en février 1512 les comptables reçoivent la délicate mission d’entreprendre une renégociation générale de tout ce qui est dû au trésor de Castille. Ils sont ainsi entièrement libres de passer des accords pour rendre les dettes égales d’un district à l’autre ou de faire des transactions avec fermiers et traitants. À notre avis, cette mesure renforce les liens entre la grand chambre et le monde financier, confirmant deux caractéristiques de la fiscalité de l’époque : d’une part, l’incapacité des institutions castillanes de recouvrer tout ce qui est en principe dû au roi ; d’autre part, le fait que ce que l’on pourra « sauver » sera le fruit d’accords entre membres de la grand chambre et du monde financier, ce qui renforce la position des premiers comme intermédiaires.
17La renégociation générale d’albaquías(dettes) assure à la grand chambre le contrôle de l’espace financier de la monarchie. Cette maîtrise était déjà évidente en novembre 1510, quand les comptables en chef eux-mêmes avaient mis en place une ferme générale de toutes les recettes ordinaires. Les officiers de la grand chambre réagissent ainsi face à l’offre de Gutiérrez de Madrid et, de fait, l’accord obéit aux mêmes conditions que celles de la surenchère faite par le financier, le prix qu’ils proposent étant même légèrement supérieur. La différence réside dans le bénéfice réclamé pour le recouvrement des impôts : alors que Gutiérrez de Madrid avait demandé 3 % sur les recettes affermées, les comptables ne percevront « que » 2,5 % des assignations qui ne seront pas destinées aux fournisseurs des gardes. À leur tour, chacun des comptables se réserve un million de maravédis pour le distribuer entre les personnes de son choix. En définitive, dans cette opération, Ferdinand le Catholique obtient des liquidités à condition de consolider le contrôle des comptables en chef sur les finances royales. Comptables enchantés de servir le roi, puisque ce contrôle renforce leur position sociale, économique et politique. Un détail est particulièrement significatif : le modus operandide ces deux officiers est identique à celui de Gutiérrez de Madrid.
La grand chambre des comptes
18C’est l’organisme chargé du contrôle des comptes des finances royales. Nous en savons moins sur elle que sur la grand chambre des finances. Ce « défaut » est le reflet des recueils de textes relatifs aux finances réalisées à la fin de l’Ancien Régime, alors que l’étude de la grand chambre des comptes était moins développée que celle de l’autre chambre. C’est sans doute pourquoi nous avons le sentiment d’avoir affaire à un organisme très technique, sans doute important mais dont le poids politique serait moindre. Toutefois, un élément retient l’attention. Certains comptables en chef de cette grand chambre des comptes jouèrent un rôle politique important, comme don Enrique de Guzmán, père du Comte-Duc d’Olivares.
19La grand chambre des comptes est formée au xvie siècle de deux comptables en chef, de leurs adjoints respectifs et de divers officiers. Tout comme la grand chambre des finances, elle est divisée en deux « bureaux » menés par chacun des comptables en chef, même si le travail ordinaire de contrôle des comptes est assuré par leurs adjoints. Observons les principaux groupes qui constituent cet organisme au début du siècle.
Le bureau de Rodrigo de Coalla
- 38 Morales Muñiz : 1993, p. 57 et 70. Sur ce personnage, Fuentes Arias : 1909.
- 39 Martínez Millán : 2004, vol. III, p. 87.
- 40 Pérez Bustamante et Calderón Ortega : 1995.
20Le Licencié Coalla est sans aucun doute la figure centrale de l’institution pendant les premières décennies du xvie siècle. Il y est entré en 1494, grâce à l’influence de son beau-père Alonso de Quintanilla, un important comptable de la grand chambre des comptes pendant les règnes des derniers Trastamare 38. Plus tard, en 1519, Rodrigo de Coalla transmet son office à son fils Gonzalo Fernández de Coalla 39. Signalons qu’en 1505, il est remplacé par Lorenzo Manuel, au nom de son père don Juan Manuel 40. Cette nomination illustre une constante de l’histoire de la grand chambre des comptes : ses relations étroites avec le personnel de la grand chambre des finances ou de la trésorerie de Castille, les trois institutions étant liées entre elles par leurs membres.
- 41 AGS, Estado, leg. 12, fol. 179.
- 42 Guerrero : 1993, p. 249.
- 43 Sur le lien entre Madrid et plusieurs organismes de la monarchie, Alonso García : 2005b.
- 44 Carlos Morales : 2001a.
21Il convient de compléter le portrait de Rodrigo de Coalla. D’abord, il occupe la charge de conseiller de Castille et participe directement au financement de la guerre de Charles Quint contre les Comunidades, en vendant de l’argenterie 41. Ensuite, son activité à la tête de la grand chambre des comptes va de pair avec son appartenance à l’oligarchie madrilène. Il a des juros* assignés sur les recettes des alcabalas* et des tercias* du district de Madrid et son petit-fils Francisco Coalla y deviendra échevin sous Philippe II 42. La relation entre les Coalla, la ville de Madrid et la grand chambre des comptes est renforcée vers 1519 quand Alonso de Vozmediano (titulaire de juros* sur les recettes royales perçues dans le district et fondateur d’une chapelle à l’église Sainte Marie de la ville) devient adjoint du comptable en chef 43. C’est aussi la dimension financière du groupe des officiers qui est réaffirmée, étant donné le rôle important que joueront les Vozmediano dans les opérations de crédit de Charles Quint 44.
Le bureau de don Diego de Guevara
- 45 Espejo : 1907, p. 700.
- 46 Tous deux ont occupé un des bureaux de la grand chambre des comptes avant Diego de Guevara.
- 47 Rábade Obradó : 1990 ; Dios : 1993, p. 231.
22Don Diego de Guevara devient comptable en chef en 1516, succédant au bachelier Juan Alonso Serrano45. Plus tard, en 1520, il renonce à son office en faveur de Cristóbal López de Aguilera, Maréchal de León. Nous semblons retrouver, en somme, le bureau mené au xve siècle par don Martín de Mújica et Juan Díaz de Alcocer 46. Remarquons que les activités de ce dernier ont aussi inclus le recouvrement et l’affermage de recettes royales 47.
- 48 AGS, EMR, resp. leg. 166 et leg. 157-1A.
23Entre la mort de Serrano et la nomination de Guevara, nous pensons que c’est Beltrán de Salto qui domine l’activité du bureau, en tant qu’adjoint du comptable en chef. Mais nous ne connaissons pas ici le nom du comptable pour qui il travaillait. En revanche on connaît quelques particularités de ce Beltrán del Salto : adjoint du greffier en chef des rentes, dépositaire des livres d’abonnement du cardinal Cisneros 48 et membre d’une famille qui pouvait posséder des offices de receveur. C’est en ces termes que le dénoncera Alonso de Vozmediano lui-même en 1518 :
- 49 AGS, CC, leg. 129, nº 10.
« Il est notoire que sa maison, par l’intermédiaire de ses gendres – autant dire ses fils – et de ses domestiques, a des charges de finance ; elle se mêle ainsi du recouvrement des payes des gardes, des impôts abonnés et de la trésorerie de la Croisade dans plusieurs districts et Beltrán de Salto luimême est ou a été caution de ces opérations et fait de nombreux paiements avec ces deniers […] 49. »
- 50 AGS, EH.,leg. 714, exp. 18.
- 51 Alonso García : 2004, p. 233-241.
24L’implication du personnel de la grand chambre des comptes dans des opérations de finance est révélatrice. Soudain, ceux qui sont chargés de contrôler les finances se révèlent être des financiers ou des agents de financiers, de sorte que le contrôle des impôts est aux mains de gens semblables à ceux qui dirigent l’examen des comptes. Il n’est pas innocent que le Maréchal de León ait été le gendre de Pedro del Alcázar, un des plus gros financiers du moment 50. On ne s’étonnera donc pas d’assister, entre 1516 et 1520, à une bataille féroce pour gagner le contrôle de ce bureau. D’après la dénonciation de Gutiérrez de Madrid, Cristóbal López de Aguilar travaille en réalité pour Francisco de Vargas et les Vozmediano eux-mêmes. Mais la partie contraire est représentée par Beltrán del Salto et Gutiérrez de Madrid 51.
- 52 Danvila : 1897-1899, vol. IV, p. 193.
25En définitive, la grand chambre des comptes est structurée de la façon suivante : un bureau mené par les Coalla, ennemis séculaires de Francisco de Vargas, mais dont l’adjoint, Alonso de Vozmediano, soutient à l’époque le célèbre licencié ; un autre bureau dans lequel font irruption des gens attachés à Vargas, mais dont l’adjoint comptable, Beltrán del Salto, est soutenu par Gutiérrez de Madrid. Chaque groupe essaie de grandir aux dépens de l’autre, évidemment. Quand le Maréchal de León vend son office à Fernando de Santángel, qui y renonce en faveur de son fils, l’Amirante de Castille n’hésite pas à accuser Francisco de Vargas d’être le cerveau de l’opération 52.
La trésorerie générale de Castille
- 53 Carlos Morales : 2000 ; Alonso García : 2004, p. 245 et suiv.
- 54 AGS, EH.,leg. 709, exp. 6.
- 55 ACA, CR,ms. 3890, fol. 13r.
- 56 Carlos Morales : 2000, p. 20.
- 57 AGS, EH, leg. 9, exp. 134.
26Elle est dominée entre 1507 et 1523 par Francisco de Vargas, probablement un des hommes les plus influents du moment 53. On dit en effet de lui qu’il est « un homme doté d’une si grande autorité et si sage et si instruit et dont les affaires et les comptes étaient si importants que pour toute affaire, si grande et importante fût-elle, sa signature suffisait 54 ». En effet son concours est fondamental pour le financement de l’armée et du réseau d’ambassadeurs. Il concilie plusieurs activités, comme trésorier de Castille et trésorier de Ferdinand le Catholique. C’est cette dernière qualité qui lui vaut la charge de trésorier des Ordres militaires de Saint- Jacques, Calatrava et Alcántara, dont le Roi d’Aragon est l’administrateur perpétuel 55. En tant que trésorier général de Castille, Vargas contrôle indirectement une bonne part des fonds destinés à l’armée, aux ambassades, etc., ce qui fait de lui un intermédiaire incontournable entre financiers, grand chambres et bénéficiaires des dépenses royales. Il est vrai qu’une partie importante de ses recettes vient des ressources extraordinaires du roi, sur lesquelles ne pèsent pas de juros*, et qui sont moins contrôlées par les grand chambres 56. Si le rôle de Vargas est important en Castille, au point que quelques-uns des plus grands financiers sont perçus comme les « facteurs » du trésorier général, il est absolument indispensable au soutien des ambassadeurs. En effet, le gros des emprunts faits par des ambassadeurs à des hommes d’affaires de différents lieux est remboursé par Francisco de Vargas, qui fait parvenir le capital aux maisons de banque. Vargas a un réseau d’agents qui voyagent dans plusieurs régions de Castille, établissant un lien indispensable entre les mécanismes du recouvrement des recettes royales et ceux de la dépense. Par exemple, en 1519, il ordonne à son ajdoint Diego Beltrán d’aller à Medina « chercher des fonds garantis par son crédit et le mien 57 ».
- 58 AGS, PR, CCast., caja 1, doc. 23.
27En définitive, le travail du trésorier requiert une grande expérience financière et marchande et un réseau de contacts qui permette de financer le roi. Alonso Gutiérrez de Madrid devient dépositaire général en 1524, alors que Vargas, au terme de sa vie, fait l’objet d’un examen minutieux de ses comptes. Des années avant il a fait savoir à l’Amirante ses efforts pour « trouver des fonds à envoyer en Navarre », s’engageant à envoyer plus de dix mille ducats en quelques jours 58. Pour y parvenir, il a alors dû chercher des gens capables de fournir l’argent, ce qui demandait expérience, réputation et information, sans compter le talent requis. L’on ne peut atteindre le sommet de l’administration des finances que si l’on a ces qualités.
Conclusion : organisation institutionnelle et réseaux financiers
28L’analyse des principales sphères du pouvoir financier au début du xvie siècle nous amène à observer des institutions que l’on ne doit pas considérer pour leur seule activité administrative, mais aussi pour leur capacité à attirer du crédit et des liquidités. La consolidation des deux grand chambres n’est pas seulement due à leur solidité organique ou à la préparation intellectuelle de leurs membres mais aussi au rôle joué par ces derniers comme financiers ou intermédiaires entre les financiers et le fisc. Cela supposait des contacts, des fidélités et en somme une bonne connaissance du monde marchand castillan. La transformation du système – notamment la création du Conseil des finances – coïncide curieusement avec une profonde crise des mécanismes de crédit qui ont permis de soutenir l’édifice financier pendant la période précédente, même si le système présentait de nombreuses contradictions. En tous les cas, la continuité des deux grand chambres à la tête de l’administration des finances ordinaires après 1525 s’explique par cette influence, gagnée, ne l’oublions pas, pendant des années qui sont celles d’un vide de pouvoir pour la monarchie en Castille.
Notes
1 Carlos Morales : 1996b ; chap. ii, infra.
2 Clemencín : 1820, p. 146 et suiv. ; Prescott : 1952.
3 Carande : 1990, vol. II, p. 56-59 ; Ladero Quesada : 1973, p. 17-35 ; Pérez Bustamante : 1982 ; Hernández Esteve : 1988, 1997, 1998.
4 Pour un développement de cette question : Alonso García : 2004, p. 198-261.
5 Les différents documents fiscaux sont définis par Romero Martínez : 1998, 1999.
6 Un exemple dans AGS, EMR, leg. 153.
7 Resp. AGS, EMR, NC, leg. 1-2, fol. 400 et AGS, EMR, leg. 551.
8 AGS, EMR, legs. 157-1A et 582-1.
9 AHN, Consejos,leg. 37.872, nº 2.
10 AGS, EH, leg. 717, nº 20.
11 C’est aussi le cas des finances de Ferdinand Ier. Rauscher : 2002.
12 Alonso García : 2004, p. 218.
13 Sur ce personnage, Espejo : 1931 ; Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 137-140.
14 ADA, Coca y Alaejos, caja 245, nº 24 et 25. Fonseca dirige une compagnie de 300 lanciers dans la guerre de Grenade. Ladero Quesada : 1987, p. 264.
15 Martínez Millán : 2004, vol. III, p. 137-139.
16 Porras Arboleda : 1993, 2002.
17 Martínez Millán : 2000 ; Alonso García : 2004 ; AGS, EMR, leg. 102.
18 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 401.
19 AGS, EMR, leg. 152 ; DC, libro 8, nº 11.
20 AGS, EMR, leg. 120.
21 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 402.
22 Alonso García : 2004, p. 193-195.
23 Sur ce personnage, Diago Hernando : 1991a ; Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 460-461.
24 Jean de Navarre (1425-1479) et d’Aragon (1458-1479).
25 Diago Hernando : 1994, p. 134.
26 Prieto Cantero : 1973, p. 89-90.
27 Martínez Millán : 2000 ; Alonso García : 2004.
28 AGS, CMC, 1ª Ép.,leg. 14.
29 Régale de Castille sur la monnaie, due en principe par tous les sujets, en reconnaissance du pouvoir royal. Dans plusieurs villages, il existe des exemptions pour les nobles (Ulloa : 1977, p. 492-493).
30 AGS, CMC, 1ª Ép.,resp. Leg. 275 et leg. 157.
31 AGS, DC, libro 3, fol. 53.
32 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 386.
33 Alonso García : 2004, p. 660 et 697.
34 Sur ce personnage, Alonso García : 2004, p. 224-225.
35 AGS, EMR, NC, leg. 1-2, fol. 556.
36 Martínez Millán : 2000, vol. III, p. 412-414.
37 Sur ces opérations, Alonso García : 2004, p. 395-406.
38 Morales Muñiz : 1993, p. 57 et 70. Sur ce personnage, Fuentes Arias : 1909.
39 Martínez Millán : 2004, vol. III, p. 87.
40 Pérez Bustamante et Calderón Ortega : 1995.
41 AGS, Estado, leg. 12, fol. 179.
42 Guerrero : 1993, p. 249.
43 Sur le lien entre Madrid et plusieurs organismes de la monarchie, Alonso García : 2005b.
44 Carlos Morales : 2001a.
45 Espejo : 1907, p. 700.
46 Tous deux ont occupé un des bureaux de la grand chambre des comptes avant Diego de Guevara.
47 Rábade Obradó : 1990 ; Dios : 1993, p. 231.
48 AGS, EMR, resp. leg. 166 et leg. 157-1A.
49 AGS, CC, leg. 129, nº 10.
50 AGS, EH.,leg. 714, exp. 18.
51 Alonso García : 2004, p. 233-241.
52 Danvila : 1897-1899, vol. IV, p. 193.
53 Carlos Morales : 2000 ; Alonso García : 2004, p. 245 et suiv.
54 AGS, EH.,leg. 709, exp. 6.
55 ACA, CR,ms. 3890, fol. 13r.
56 Carlos Morales : 2000, p. 20.
57 AGS, EH, leg. 9, exp. 134.
58 AGS, PR, CCast., caja 1, doc. 23.
Table des illustrations
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Titre | Tableau 1 : Officiers du bureau d’Antonio de Fonseca (1504-1525)17 |
URL | http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/5748/img-1.png |
Fichier | image/png, 14k |
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Titre | Tableau 2 : Officiers du bureau de Juan Velázquez de Cuéllar (1504-1517)27 |
URL | http://books.openedition.org/pur/docannexe/image/5748/img-2.png |
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