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Abolir l'esclavage

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Olivier Pétré-Grenouilleau

Troisième partie. Comment concilier le juste et l’utile ?

Chapitre 16. Entre dénonciation et esthétique : courant abolitionniste et romantisme français

Morgan Guyvarc’h

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Extrait du texte

Dans la mesure où le mouvement romantique français, qui s’impose progressivement en littérature de 1815 à 1848, revendique une certaine liberté, notamment dans les formes, exalte l’individu et ses passions, et se veut avant tout représentation de la société contemporaine et mise en scène de ses contradictions, il semble légitime de penser que les romantiques ont inscrit le combat abolitionniste dans leurs œuvres littéraires. Pourtant, aujourd’hui, après Tamango de Mérimée ou Bug-Jargal d’Hugo, on peine à évoquer des œuvres romantiques qui défendent l’abolition de l’esclavage et, si l’on cite le rôle de Lamartine, c’est moins pour sa pièce Toussaint Louverture, totalement oubliée, que pour son action purement politique. Aujourd’hui, la littérature romantique n’est pas spontanément associée à la cause abolitionniste.

Il faut s’interroger sur le bien-fondé de cette représentation en se demandant dans quelle mesure a existé un courant abolitionniste au sein du courant romantique. Jusque-...

© Presses universitaires de Rennes, 2008

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