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Abolir l'esclavage

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Olivier Pétré-Grenouilleau

Deuxième partie. L’internationalisme abolitionniste à l’épreuve des intérêts nationaux

Chapitre 9. Église, nation et esclavage : Angola et Mozambique portugais, 1878-1913

William Gervase Clarence-Smith

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Extrait du texte

L’Église et l’esclavage tardif

L’Église catholique semblait s’engager franchement dans la voie abolitionniste à partir de 1888. En cette année fatidique, le Brésil fut le dernier grand pays catholique à abandonner la servitude légale, le cardinal Charles Lavigerie lança une campagne internationale contre la « traite islamique », et le pape Léon XIII publia l’encyclique In plurimis, condamnant l’esclavage. Ce document citait Jésus dans la synagogue de Nazareth, lisant un célèbre passage tiré du Prophète Isaïe : « Le Seigneur… m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, proclamer aux captifs la délivrance1… »

Néanmoins, le tournant de 1888 ne fut pas aussi net qu’on ne pourrait le penser, même au niveau idéologique. Le pape ne présenta pas de justification théologique précise et raisonnée pour son revirement, peut-être parce qu’il était difficile d’admettre que l’Église s’était trompée pendant des siècles. De plus, l’adoption officielle de la théologie de saint Thomas d’Aquin sembl...

© Presses universitaires de Rennes, 2008

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