Émilie-Herminie Hanin et les Super-Despotes
p. 215-223
Texte intégral

Figure 1 : Portrait photographique de Émilie-Herminie Hanin [reproduit dans Super-Despotes, avant la page de titre].
1Émilie-Herminie Hanin (1862-1948) est un cas.
2Elle est paranoïaque.
3La figure de l’autre lui est insupportable pour la menace permanente qu’elle exerce. Ils sont des persécuteurs qui agissent dans l’ombre ou ouvertement, des hommes en vue ou obscurs, des femmes complices de leur mari ou des bonnes à la solde de ses ennemis, des voisins ; ils utilisent des moyens divers : poisons, attentats, humiliations variées, spoliations, irrespect, inconsidération, tout est bon. Ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’elle tente de s’inventer une posture dans la société française du début du XXe siècle, la posture d’une femme reconnue, la posture d’une personne à part entière ou ce qu’elle en imagine. Cette quête passe par un imaginaire du féminin, le fait de faire et de faire sa place au soleil dans le monde des hommes. Émilie-Herminie Hanin va donc s’employer sa vie durant à cumuler les talents. Elle s’est choisie parmi divers possibles identitaires ceux que la société de son temps valorise : être peintre(sse), être inventeur(e) et être auteur(e). À l’âge de soixante-douze ans, elle s’emploie à dénombrer ses propres qualités dans un livre autobiographique qu’elle intitule Super-Despotes. Le ton est donné. Le titre de son livre, Super-Despotes, résulte de l’hommage oblique qu’elle tient à rendre, en les dénonçant, à tous ceux qui lui ont fait obstacle et qui l’ont finalement déterminée à être ce qu’elle est. Il est donc essentiellement question dans ces 324 pages de l’ensemble de ses ennemis, soit, selon elle, tous ceux qui lui auront mis des bâtons dans les roues, tout au long de sa vie exemplaire. Des hommes et des femmes assujetties, complices des précédents. Super-Despotes est publié en 1934 à Paris à l’imprimerie Amédée-Chiroutre. Il compte aussi un certain nombre d’illustrations en noir et blanc, la reproduction de certains de ses tableaux, les plus querelleurs. Ce livre est généralement classé dans le lot des « fous littéraires1 » ou, si l’on veut, parmi les génies méconnus du compte d’auteur.
4Elle est donc écrivain.
5Elle est surtout peintre. Elle se revendique comme telle, non pas « peintre du dimanche » comme la déclarent certains critiques de son temps, mais peintre de tous les jours et de tous les instants. Peintre original même, puisqu’à son avis, la peinture dite « moderne » n’est jamais qu’un éhonté plagiat, calqué sur l’art des cavernes. Il lui faut donc être peintre académique ou rien. Il lui faut briguer l’Institut, les palmes, la Légion d’honneur, la gloire et la fortune, et gagner un emplacement parmi les photographies des célébrités que distribuent, image par image à coller, l’album Mariani (qui avait fait fortune dans les vins du même nom) ou l’album Félix Potin (l’épicier qui donne dans la grande distribution).
6Il en va donc, globalement, d’un déficit de reconnaissance, nécessairement social et familial. Est en cause la place d’Émilie-Herminie Hanin. La revendication sociale est d’autant plus virulente (et même pathologique) qu’au sein de la famille cette place est contestée, voire niée, ce qui confine pour elle à l’insupportable. Donc, comme pour refaire le monde meilleur, l’améliorer et l’embellir, Émilie-Herminie Hanin s’affirme écrivain et peintre, artiste, et un compliment suprême lui est fait lorsque William Bouguereau, le maître incontesté de l’art académique, septuagénaire, lui assure, découvrant la Mauresque (sa servante qu’elle avait déguisée et représentée) que « ce n’est pas possible qu’au bout de deux ans de peinture une femme [Émilie-Herminie Hanin] ait fait cela ! » (le subjonctif prend toute sa valeur de doute !)

Figure 2 : Émilie-Herminie Hanin, Mauresque, 1901, peinture à l’huile [reproduit dans Super-Despotes, entre les pages 180-181]
7Certainement faut-il à ce moment évoquer l’influence d’un modèle décisif, celui de Rosa Bonheur, qui est bien connu de la famille Hanin : le grand-père d’Émilie-Herminie fut le fondeur de ses bronzes. Rosa Bonheur ne fut-elle pas la première femme à obtenir une propriété à son nom, au château de By, en Seine-et-Marne ? Ne reçut-elle pas des mains mêmes de l’impératrice Eugénie la Légion d’honneur en 1865 ? Ne dut-elle pas, pour aller peindre et faire quelques croquis, se vêtir en homme pour se rendre aux abattoirs en ayant auparavant dû obtenir une autorisation de la préfecture de Paris, renouvelable tous les six mois ?
8Vivre ses vocations valorisantes, telle est sa folie, son désir, sa volonté et ce malgré un certain nombre de difficultés qui vont l’accabler. Émilie-Herminie Hanin revendique d’être femme, c’est-à-dire de tenir un rôle dans la société, mais elle n’entend pas – pas du tout – occuper une telle fonction pour les charmes que les hommes prêtent ordinairement à une femme, son attraction sexuelle, quand bien même elle passerait pour belle par son physique. Ce n’est dans son jeu pas un atout possible mais jamais qu’un asservissement lié au despotisme de l’homme. Ce trait est vécu comme une oppression qui ne cesse de s’exercer sur elle : elle est convoitée par les humbles comme, surtout, par les puissants. Imaginaire ou pas, cette relation, elle la dénie même si elle s’y trouve confrontée, selon elle, plutôt deux fois qu’une. Son refus est sans appel et la voilà condamnée au célibat, seule enviable position. La « beauté » pour laquelle elle prétend être reconnue, celle pour laquelle elle se bat, c’est celle qu’on doit prêter à sa peinture, bientôt « naïve » ou « brute » (bien que, comme Henri Rousseau, elle se rêve l’égal de Bouguereau). Elle la confronte avec obstination à celle des salons et elle fait donc toujours l’épreuve de la déception : ce désir de conformité-non-conformité aux attentes lui fait mesurer la bêtise des jurys ambiants et son exception, autrement dit cette sensation pour elle, d’être à part entière. En s’opposant, en exacerbant les tensions qui certes existent déjà parfois, elle cultive son ego. Celui-ci se fige dans une posture qui, pourrait-on dire, n’appartient qu’à elle, comme une signature. Telle est Émilie-Herminie Hanin. Un cas. Plus elle s’oppose, plus sa consistance prend forme. Et, précisément, elle a maille à partir avec les maîtres de la peinture de bon goût de son temps, Bouguereau, qui meurt en 1905 ; avec Gabriel Ferrier, autre maître de l’académisme, qui meurt en 1914 ; avec Henri Gervex, ibidem, un peintre « pompier », qui meurt en 1929… Comme s’il y avait une justice immanente qui la soutienne, c’est elle qui accroche les dates de décès à ces noms de rivaux et non sans un air triomphant. Elle a ainsi d’une façon ou d’une autre raison de ces « super-despotes » qui ont certes fait la pluie et le beau temps de leur vivant dans les salons et les académies ; qui ont parfois même été à ses dires sexuellement entreprenants avec elle, malgré leur grand âge, mais qui, maintenant, sont à tous égards inoffensifs. Il en va bien de l’histoire d’une castration. Les voilà pour de bon et définitivement castrés, tout comme elle à jamais vieille fille.
9Le livre lui paraît être le moyen le plus approprié pour mettre au point la vérité, n’est-il pas un support apprécié ? Du fait que son imprimeur fit faillite, elle n’est point responsable. Quant à la littérature, dès son plus jeune âge elle s’y est essayée et, confie-t-elle, plutôt du côté de la poésie, le genre le plus noble, mais sa famille a tout de suite raillé. Qu’a-t-on proposé contre ses vers de lui administrer quelque vermifuge ? ! ! Les quolibets ont achevé toute tentative. Pour la peinture, son propre père ne lui reconnaît un talent que sur son lit de mort et encore à une condition : qu’elle épouse (c’est à prendre dans un sens littéral) sa cause à lui, son invention, celle d’un Calendrier perpétuel qui, s’il était adopté, lui procurerait gloire, fortune, etc., et préserverait à jamais le nom qu’elle porte – le nom du Père.
10La mission dont elle hérite, bien qu’extrêmement contraignante, suppose d’Émilie-Herminie Hanin qu’elle défende le Calendrier perpétuel partout où elle passe mais qu’elle conserve surtout son nom, ravalant malgré sa beauté incontestable tout prétendant réel ou imaginaire qui, de fait, de par la juridiction française alors en vigueur – le code Napoléon – pourrait s’approprier femme et possibles avoirs. Chaperonnée par sa mère (il semble donc s’agir d’un délire polyphonique et familial), Émilie-Herminie Hanin n’a irrémédiablement d’autre choix que le célibat : la castration pour héritage. Elle épouse la cause. Au banc des aventuriers prédateurs de fortune sont rejetés les gardiens du Jardin des plantes (qu’elle côtoie lorsqu’elle peint sur le vif les animaux du zoo, non loin du sculpteur François Pompon), qui n’hésitent devant aucun sarcasme sexuel dès qu’elle croque un serpent ou la queue chamarrée d’un perroquet ; le secrétaire d’État aux beaux-arts Dujardin-Beaumetz par ailleurs peintre d’histoire – mort en 1913 ; Aristide Briand, homme politique fort en vue et séducteur avéré – mort en 1929 ; Charles Maurras, qui voudrait bien renflouer les caisses de son parti politique… Tous rêveraient de l’empêcher de persévérer dans son être.
11Le Calendrier perpétuel qu’a concocté son père polytechnicien envahit sa vie, sa peinture, ses démarches comme le liseron court en illustration sur la carte postale qu’elle a fait éditer à ses frais pour le promouvoir. Et de se heurter à l’Église, aux prélats qui ne voient pas d’un bon œil qu’une femme fixe les dates de la liturgie (le recteur de l’Institut catholique, l’archevêque de Paris, le primat des Gaules…). Et de se heurter aux astronomes, dont le plus célèbre d’entre eux : Camille Flammarion – mort en 1925 – qui, pour l’heure, incarne la Science et la popularité. Deux visites lui sont rendues. À la seconde, Émilie-Herminie Hanin est bien sûr accompagnée de sa mère, on ne sait jamais. Au cas où cet escroc intellectuel s’emparerait non seulement du Calendrier perpétuel mais de celle qui porte le flambeau !
12Auteure, peintre, prosélyte, Émilie-Herminie Hanin est encore inventeure, autre statut social hautement honorable, à l’exemple d’Eugène Turpin, l’inventeur de la mélinite, dans une période, celle de la Première Guerre mondiale, où un explosif est extrêmement convoité. On l’a dépossédé de son invention. On l’a emprisonné. On l’a spolié. Il a fait couler beaucoup d’encre. Elle invente donc. L’article juridique qui motive son désir est celui qui concerne « les œuvres d’art, d’esprit et de génie ». Elle se sent évidemment très concernée. Elle dépose un brevet lorsqu’elle a mis au point le mouvement perpétuel ; quant au piège à avions, dont elle a l’idée en pleine guerre, elle en tait le principe de peur d’être toujours dépossédée. Et de se heurter aux militaires, aux personnels diplomatiques. Une femme qui se mêlerait de défense nationale, pensez-vous ! Au mépris qu’ils affichent, elle oppose ses listes de noms et les griefs. Mais elle ne divulgue pas le plan de son idée. Elle tient férocement pour responsables ceux qui se sont moqués de ce qu’il s’est passé : ils devront rendre des comptes aux victimes de la guerre ! N’auraient-elles pas dû être épargnées ? Un million trois-cent-quinze mille personnes ! Bien plus tard, en 1929, et sur le conseil de sa mère mourante, elle fixe son invention dans un tableau. Pour la postérité qui lui témoignera assurément ce qui doit lui revenir, ce dont elle ne doute plus, elle s’y représente sereine et parmi les fleurs, aux côtés de sa mère, sous un arbre, des plans en mains. En arrière-plan, des ballons flottent dans le ciel, tendant des filins pour prendre comme dans des filets les avions ennemis qui s’aventureraient pour bombarder Paris. On reconnaît la tour Eiffel.

Figure 3 : Émilie-Herminie Hanin, Le Piège à avions, 1929, huile sur toile [reproduite dans Super-Despotes entre les pages 108 et 109]
13En somme, Émilie-Herminie Hanin pointe comment s’exerce la domination par tous les points relais : la juridiction, les institutions académiques, les jurys d’expositions, les écoles d’art, la famille (le père, la mère, les frères…), l’Église, le pouvoir militaire, l’édition… et tous ceux qui l’empêchent de se faire un nom.
14Émilie-Herminie Hanin est aujourd’hui élevée à la dignité de « fou littéraire ». Il est d’autres femmes calées dans cette catégorie, rares cas parce que l’accomplissement suppose des circonstances financières favorables et une autonomie certaine (célibat, veuvage). On peut cependant en énumérer quelques-unes : l’anarchiste chrétienne Marie de Saint-Rémy, évoquée par Marcel Réja dans son formidable ouvrage qui fait date par les horizons qu’il déploie, L’Art chez les fous. Le Dessin. La Prose. La Poésie, (Paris, Mercure de France, 19072) ; Camille Renooz, qui entend, dans une œuvre monumentale, démontrer l’origine végétale de l’homme3 ; Hersilie Rouy, pianiste, compositrice et supposée duchesse de Berry4 ; Eulalie-Hortense Jousselin, qui publie en 1894 Les Planètes rocheuses. Les erreurs de la vie (à elle aussi la littérature psychiatrique, dont Réja, a consacré un certain nombre de pages5) ; Clémence Badère, qui eut quelque notoriété après qu’Alexandre Dumas y eut été confronté6… Toutes ont exigence de réussite sociale selon les modalités de leur temps et elles sont aussi en quête d’une norme plus respectueuse pour la condition féminine. Comme les hommes, il faut faire, peindre ou imprimer une œuvre qui doit faire preuve d’une singularité exceptionnelle pour prétendre à la gloire. Mais le compte d’auteur rend l’aventure des « folles littéraires » moins probable que celle de leurs homologues masculins, les « fous littéraires ». Pour pouvoir seulement passer à l’acte, il faut qu’elles soient des célibataires ou des veuves assez fortunées ou assez économes de telle sorte qu’elles puissent payer les frais d’impression d’une plaquette ou d’un livre, s’acheter des couleurs et de la toile et exposer. Parce que, avant 1907, une femme mariée ne peut pas disposer librement de son salaire. Parce qu’il faut attendre 1965 pour que les femmes puissent gérer leurs biens propres et ouvrir un compte bancaire. Parce qu’il faut attendre 1985 pour reconnaître l’égalité des époux dans la gestion des biens de famille et des enfants. Toutes les femmes – et les « folles littéraires » en particulier – ont ainsi un ennemi en commun. Il est bien repéré. C’est la législation en vigueur. Le Code Napoléon. Et si les « folles littéraires » ont le grain de folie qui les pousse impérieusement à oser discuter ce texte castrateur, leur état paranoïde, voire paranoïaque, leur est inévitablement renvoyé à la figure. De même est-il facile pour le journal La Presse de railler Jules Allix (1818-1897) lorsqu’il défend au tribunal les ligueuses Louise Barberousse, institutrice à Paris et madame Picot née Marie Richard) qui réclament la citoyenneté politique pour les femmes. La Presse s’emploie à discréditer en bloc les idées d’Allix en le décrivant comme « l’inventeur de la fameuse théorie des escargots sympathiques et le champion des dames qui marchent à l’assaut du droit de vote7 ». En maintenant attaché le nom de cet ancien membre de la Commune au fait qu’Allix prétendait que certains escargots possèdent un magnétisme qui leur permet de communiquer après les avoir mariés ensemble et ensuite mis en rapport, est d’emblée suggéré un diagnostic de folie qui discrédite.
15Il n’est pas indifférent, par exemple, que Han Ryner, écrivain qui ne peut non plus être considéré comme réactionnaire (ce serait plutôt le contraire), ne traite dans son livre Le massacre des Amazones, études critiques sur deux cents bas-bleus contemporains (1899) (le titre déjà dit tout !) de Clémence Badère et d’Eulalie-Hortense Jousselin qu’à des fins dépréciatives. Ryner, qui a le même éditeur qu’Eulalie-Hortense Jousselin : Chamuel8 !, leur reproche de vouloir changer les traditions et de réfléchir. Il rejoint l’idéologie antiféministe, parfois violente, des Théodore Joran, Émile Faguet, Joséphin Péladan… Certes on peut aujourd’hui parfois sourire s’il s’agit, comme avec Camille Renooz, de réécrire toute l’histoire de l’humanité d’un point de vue « féeministe » et de vouloir prétendre trouver un haricot comme germe à l’origine de l’espèce humaine, mais, néanmoins, n’était-il pas donné là à revisiter, pour de bonnes et pour de mauvaises raisons, une tradition qui s’épuisait, oppressait voire opprimait ? N’y a-t-il aucune légitimité pour ces auteures, et les femmes en général, à vouloir se tailler une place dans ce monde, même en dépit du bon sens, quitte à reléguer Darwin pour y préférer sa propre théorie et revendiquer sa place ?
16Cette mégalomanie porte en somme une volonté d’émancipation désespérée.

Figure 4 : Camille Renooz, « Direction des nerfs en trois faisceaux dans le corps de l’animal », L’Origine des animaux. Histoire du développement primitif. Nouvelle théorie de l’Évolution réfutant par l’anatomie celle de M. Darwin, tome 1er, Paris, Librairie J.-B. Baillière et fils, 1883, p. 230.
Notes de bas de page
1 Blavier A., Les Fous littéraires, Paris, Henri Veyrier, 1982 p. 512-514. J’ai consacré un livre à É.-H. Hanin, Émilie-Herminie Hanin (1862-1948), inventeure, peintresse naïve et brute et folle littéraire, Dijon, Les presses du réel, coll. « Hétéroclites », 2013. Quant à Gérard Oberlé, autre amateur, il en fait généralement grand cas ; son Fous à lire (lier) – fous à relire (relier). Catalogue de livres écrits par des hétéroclites, fous … la mentionne (Montigny-sur-Canne, Manoir de Pron, 1985) et dans sa chronique qui paraît dans le magazine Lire (avril et décembre 2013).
2 Marie de Saint-Rémy, en fait Marie Andrieux épouse Teissier, naquit à Saint-Rémy de Provence, et co-fondit à Toulon Le Christ anarchiste, « revue universelliste, organe scientifique, politique, philosophique, occultiste, justicier », un bimensuel qui sévira entre juin 1895 et janvier 1897. Les collaborateurs se divisent entre « collaborateurs charnels » et « rédacteurs posthumes ». Ces derniers peuvent être Jésus Christ, Helvétius, Vaillant, Sadi Carnot, Newton, Descartes, Charlotte Corday, Lacordaire, Blanqui… On trouvera de plus amples informations dans Millelettre E., « Note pour Réja », Les Cahiers de l’Institut no 2, 2008, p. 160-161.
3 Décimo M., Sciences et pataphysique, t. I Origines en tout genre. Savants reconnus, érudits aberrés, fous littéraires, hétéroclites et celtomanes en quête d’ancêtres hébreux, troyens, gaulois, francs, atlantes, animaux, végétaux, aryens, extraterrestres et autres ?, Dijon, Les presses du réel, coll. « Hétéroclites », 2014, chapitre VI, § 2 « La vie et l’œuvre arborescente de Céline Renooz (1840-1928) », p. 518-585.
4 Sur ce cas, cf. son aliéniste : Mlle Hersilie Rouy. Mémoires d’une aliénée, publiés par Le Normant des Varannes É., Paris, P. Ollendorff, 1883, portrait, plan et fac-similé et, de façon plus récente, Soulayrol L., « Folies littéraires : les inspirations d’Hersilie Rouy », Les Cahiers de l’Institut, no 3, p. 37-46 ; no 4, 2009, p. 48-74 ; Ripa Y., L’Affaire Rouy. Une femme contre l’asile au XIXe siècle, Paris, Tallandier, 2010, et Wilson S., Voices from Asylum : Four French Women Writers, 1850-1920, Oxford, Oxford University Press, coll. « Oxford Modern Languages & Literature Monographs », 2010. Cette dernière met en parallèle les vies de Marie Esquiron, de Pauline Lair Lamotte et de Camille Claudel, plus attendue.
5 Millelettre E., « Note pour Réja. Eulalie-Hortense Jousselin ou le paradoxe de l’auteur », Les Cahiers de l’Institut, 2009, p. 126-139.
6 Charron H., Cahiers Alexandre Dumas, no 19 : Alexandre Dumas et Clémence Badère, Société des Amis d’Alexandre Dumas, 1992.
7 La Presse, 9 février 1885.
8 Lucien Chamuel est aussi l’éditeur qui publiera en 1900 La Science de Dieu ou la Création de l’homme de Jean-Pierre Brisset et la bibliothèque ésotériste.
Auteur
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