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Albert Camus, totem et tabou

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Yves Ansel

Chapitre I. La légende d’Albert Camus

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Extrait du texte

« … print the legend. »
John Ford, The man who shot Liberty Valance, 1962.

De la postérité

Le vif saisit le mort. Jean Ferrat vivant dérangeait, était bâillonné, censuré dans les médias ; Jean Ferrat mort, enfin débarrassés du vivant encombrant, hypocrites larmes à l’œil, les officiels déplorent à l’envi la perte d’une « grande voix de la chanson française », la télévision bouleverse incontinent ses grilles de programme, multiplie les hommages obligés, et trouve bon, pour honorer la mémoire du chanteur engagé hier encore interdit de chant, totalement invisible à l’écran, de retransmettre en direct – obscénité suprême – ses obsèques (aujourd’hui, mardi 16 mars 2010).

Janvier 2010 : pour le cinquantième anniversaire de la mort d’Albert Camus (4 janvier 1960-4 janvier 2010), dans les médias se trouve soudainement posée la question du transfert de l’écrivain au Panthéon. Ira, ira pas ? Les avis divergent, les enfants ne sont pas vraiment d’accord (Albert Camus a eu deux enfants : Jean et Ca...

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