Rousseau en toutes lettres
|Deuxième partie. Correspondance et philosophie
Conspiration et liberté selon Jean-Jacques Rousseau
Étude de la lettre du 27 septembre 1766 à Caroline-Frédérique de Salm-Grumbach, comtesse de Wartensleben
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Extrait du texte
Rousseau était, comme on sait, un homme à paradoxes plutôt qu’un homme à préjugés, et ce qui est vrai de sa pensée se vérifie également dans sa vie. En effet, dès avant les condamnations de juin 1762, il a été simultanément honni et adoré, tantôt traité de monstre ou de « forcené1 », tant par Voltaire, Diderot, que par les gens d’Église, tantôt recherché comme un sage, un directeur de conscience. C’est à ce titre que lui écrit le 10 septembre 1766, alors qu’il s’est exilé en Angleterre, Caroline-Frédérique de Salm-Grumbach, comtesse de Wartensleben et ardente républicaine2. Elle s’adresse à son éminent correspondant en des termes pour le moins grandiloquents : « Homme respectable ! Vous l’ami de l’humanité ; […], vous, […] l’oracle de la vertu sur terre3 […]. » Cette lettre, comme tant d’autres adressées à Rousseau, soumet au philosophe un cas de conscience : un jeune homme, dont la comtesse estimait avoir formé le caractère, se propose de se vouer entièrement à l’action politique e...
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