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Violence au village

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Annick Le Douget

Deuxième partie. Les formes de la violence

Chapitre V. Deux cultures en lice pour le contrôle de la violence

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Extrait du texte

Dans le Finistère, au XIXe siècle, l’entité essentielle de contrôle des actes et de la conduite des individus et des familles reste la communauté villageoise, structurée avec ses garde-fous et ses arbitres. Elle a pour souci majeur de maintenir l’ordre et la cohésion dans le village par une homogénéisation des mœurs au prix d’une observation mutuelle quotidienne des comportements, facilitée par la proximité et les parentèles, et d’un itinéraire bien huilé de l’information. Mais au fur et à mesure que l’on avance dans le XIXe siècle, la communauté est déclinante car non seulement elle s’étiole de l’intérieur, par l’exode, les brassages démographiques, le désenclavement, mais de surcroît elle se heurte sur son propre terrain à l’action de l’État, déterminé à imposer sa loi, son appareil administratif et judiciaire, et à intégrer les zones rurales dans le cadre des valeurs nationales. La lutte contre la violence est de celles-là.

Deux cultures sont donc en lice pour le contrôle de la vi...

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