Louis XIV et son goût pour la tapisserie
p. 143-151
Texte intégral
1Dans le cadre d’une étude consacrée au goût du roi, il semble intéressant de préciser la relation que Louis XIV entretint avec la tapisserie, ne seraitce qu’en raison de l’importance de cet art dans l’ameublement au XVIIe siècle. Malheureusement, les témoignages sur ce sujet sont relativement rares. Toutefois, pour le commencement du règne personnel, sur la période allant de 1666 à 1669, on dispose du journal du Garde-Meuble, qui fournit d’utiles précisions sur l’ameublement des maisons royales. Par la suite, surtout à partir des années 1690, les archives de la manufacture des Gobelins apportent également certains renseignements en lien avec le sujet.
Les tentures anciennes
2Dans les premières années du règne personnel, les emplois connus de tapisseries chez le roi concernent surtout des tentures anciennes, remontant parfois au XVIe siècle, héritées de ses ancêtres ou acquises plus récemment. Les exemples que nous retiendrons se rapportent à l’espace privé du roi, notamment à sa chambre à coucher. On ignore généralement dans ces cas s’il s’agissait de choix personnels de Louis XIV ou de l’administration du Garde-Meuble. L’un des plus anciens témoignages concerne une tenture de Bruxelles en six pièces, en laine et soie, narrant l’Histoire de Diane, dont le dessin était alors attribué à Paul Bril (v. 1553-1626), et qui, après avoir appartenu à Mazarin, fut acquise par la Couronne en 1665. Qualifiée de « Diane de Paul Brille », la tenture complète fut tendue une première fois dans la chambre du Roi à Versailles le 15 novembre 1666, puis à nouveau le 23 décembre suivant1. En fait, cette tenture avait été exécutée dans l’atelier du tapissier anversois François Spiering (v. 1550-1631), sur des modèles attribués aujourd’hui à David Vinckboons (1576-1632). Il est assez surprenant de trouver cette tenture chez Louis XIV, dans la mesure où le thème de Diane était à l’époque plutôt réservé aux femmes, mais dans le cas présent c’est le thème de la chasse qui a vraisemblablement plu au roi.
3La préférence du roi pour les tapisseries évoquant Diane ou la chasse se retrouve dans l’utilisation qui fut faite dans ses appartements d’une tenture à fils d’or de l’Histoire de Diane d’après Toussaint Dubreuil, réalisée pour Henri IV dans les ateliers de Paris, mais dont cinq pièces avaient été endommagées par le feu en 1661. Ainsi, le 16 mai 1667, deux de ces pièces incomplètes furent tendues dans l’antichambre du Roi au château de Compiègne, tandis qu’une autre fut placée dans sa propre chambre au château-vieux de Saint-Germain-en-Laye, le 29 juin 16682.
4Un troisième exemple, toujours autour de la cynégétique, mais bien plus important que les précédents, est constitué par la tenture des Chasses de Maximilien, célèbre série bruxelloise à fils d’or en douze pièces, d’après Bernard Van Orley, intégralement conservée cette fois3, dont l’acquisition par la Couronne était intervenue entre 1662 et 16654. Cette tenture, d’une grande richesse, avait été commandée entre 1528 et 1533 par la cour des Habsbourg à Bruxelles, peut-être par Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, avant de passer dans les collections des ducs de Guise, dans celles du cardinal Mazarin en 1655, puis d’entrer chez Louis XIV (pl. 3). Les documents nous informent qu’en novembre 1673 celle-ci fut tendue dans les appartements royaux de Versailles, certainement dans le grand appartement du Roi, complétée de soies peintes assorties5. On peut penser que l’exposition des Chasses dans les appartements royaux, peut-être même son acquisition, correspondit à un intérêt personnel du roi pour cette tenture. Cet attrait est démontré par un autre témoignage, plus tardif, qui se situe au moment où elle fut copiée aux Gobelins à partir de 1685. Les pièces principales de cette réplique furent livrées au Garde-Meuble le 1er juin 1689, mais une partie d’entre elles avaient été présentées à Versailles dès 1688. Or le jugement porté par Louis XIV sur ces répétitions faites aux Gobelins a été rapporté en 1693 par le premier commis des Bâtiments, Pierre Mesmyn :
« Au mois de febvrier 1688, j’envoyai à Versailles des pièces du Fructus Belli, des Belles Chasses de Guise et des Grotesques de Guise qui avoient esté achevées […]. Le roy trouva ces ouvrages fort à son gré, mais principalement les Belles Chasses de Guise, dont assurément les desseins sont plus agréables6. »
5Rare remarque qui confirme l’attirance du roi pour la nature grandiose décrite dans Les chasses.
6Un dernier exemple de tenture ancienne employée chez Louis XIV est fourni par une Histoire des Sabines, série de Bruxelles à fils d’or du XVIe siècle, en six pièces, tissée sur des dessins attribués au XVIIe siècle à Jules Romain. Cet ensemble avait appartenu au cardinal Mazarin, qui l’avait légué au roi en 1661 ; les tapisseries ont aujourd’hui disparu mais des tissages équivalents subsistent encore dans plusieurs collections. Le 13 mars 1667, les six pièces de la Couronne furent placées dans la petite chambre du Roi aux Tuileries7. Ici encore, on ne peut exclure que cet accrochage ait correspondu à un choix personnel du roi et à son goût pour les sujets historiques et épiques.
Les tapisseries d’après Charles Le Brun
7Une autre catégorie de tapisseries où l’intérêt du roi a pu se manifester est celle des tissages exécutés d’après des modèles de Charles Le Brun, son premier peintre, notamment ceux des Gobelins. Comme dans les cas précédents, on est assez peu informé sur ce sujet, même si l’on sait qu’une série de haute lisse des Maisons royales fut tendue dans les grands appartements de Versailles en 1674, mais vraisemblablement chez la reine8. Les témoignages disponibles concernant le roi lui-même portent sur les œuvres plus secondaires que sont les portières créées par Le Brun pour les Gobelins, c’est-à-dire celles de Mars, des Renommées et du Char de triomphe, les documents ne permettant pas d’être plus précis9. On sait ainsi que, le 21 janvier 1667, deux « portières neufves », donc d’après Le Brun certainement, furent placées dans la grande chambre du Roi au château de Saint-Germain-en-Laye. Une autre fut envoyée à Versailles le 23 décembre de la même année et placée également dans la chambre du Roi. Deux autres encore furent utilisées au château de Saint-Germain-en-Laye le 22 janvier 1668, toujours dans la chambre du Roi. Il est bon de rappeler à ce sujet qu’en dépit de ce qui a souvent été écrit, la portière de Mars avait été créée à l’intention de Louis XIV et non à celle de Fouquet, comme le laisse penser le dessin préparatoire de Le Brun10, qui porte l’ébauche du double écu des armes de France et de Navarre (fig. 1).
Les productions de la manufacture des Gobelins au temps de Colbert de Villacerf
8Un autre témoignage significatif du regard porté par Louis XIV sur les tissages des Gobelins apparaît au moment de la mise sur métier, après l’accession de Louvois à la surintendance des Bâtiments en septembre 1683, des nouvelles tentures que sont Les triomphes des dieux, les deux séries des Sujets de la fable d’après Jules Romain (pl. 2) et Raphaël, et enfin La galerie de Saint-Cloud d’après Pierre Mignard (pl. 4). On sait que ces tentures furent entreprises en s’inspirant ou en recopiant curieusement des décors monumentaux préexistants, remontant à la Renaissance ou presque contemporains. Pour plus de clarté sur ce qui va suivre, il nous semble utile de rappeler les noms des cartonniers chargés de brosser les modèles servant au tissage de ces tentures. Ainsi, l’exécution de ceux de la nouvelle tenture des Triomphes des dieux fut entièrement confiée à Noël Coypel, qui s’inspira étroitement d’une ancienne tenture de la Couronne de même sujet, tissée à Bruxelles à la Renaissance11. Les cartons des deux séries des Sujets de la fable, quant à eux, furent confiés à différents peintres. Pour la série d’après Jules Romain, René-Antoine Houasse brossa Le festin des noces de Psyché où sont Vulcain, Mercure, Flore et Pomone, Bon Boullogne Le festin des noces de Psyché où sont Bacchus, Silène et leur suite, l’Amour et Psyché, Nicolas de Plattemontagne Le couronnement de Psyché, Charles-François Poerson L’Amour et Psyché dans le bain, Jean-Baptiste Corneille Une danse de nymphes de la gauche et Une musique ou Joueurs d’instruments de la gauche, Pierre Monier Une danse de bergers et de bergères de la droite et Une musique ou Joueurs d’instruments de la droite. Pour la série d’après Raphaël, Michel Corneille composa Le jugement de Pâris, François Verdier L’enlèvement d’Hélène, Antoine Coypel Le mariage d’Alexandre et Roxane, Louis de Boullogne L’hymen de Psyché et de l’Amour, Pierre de Sève Vénus et Adonis, François Bonnemer Vénus dans son char, Alexandre Ubeleski Danse d’une nymphe et d’un satyre et un autre analogue12. Enfin, pour La galerie de Saint-Cloud, les cartons furent peints par d’autres peintres des Gobelins, dont il n’est pas nécessaire de rappeler les noms ici, puis retouchés par Mignard lui-même13. Or il se trouve qu’en mars 1692 et en septembre 1693 les premières pièces de ces différentes tentures furent portées à Versailles par le tapissier Jean Jans, pour être soumises au jugement du roi et de la cour14. Tout indique que l’accueil réservé à ces œuvres nouvelles fut très mitigé et, le 15 décembre 1693, Henri de La Chapelle-Bessé, premier commis des Bâtiments chargé des Gobelins, préparant la présentation des prochaines pièces tombées de métier, envoyait cette mise en garde à Édouard Colbert de Villacerf, surintendant des Bâtiments depuis 1691 :
« Je vous envoye le mémoire que j’ai fait avec Mrs Jans et Lefebvre des pièces de tapisserie qui sont faites et que le roy n’a pas veues encore. J’ai mis mon sentiment en apostil comme vous me l’avez ordonné, mais je ne l’ay mis que pour éviter les critiques de cour, qui sont fort souvent très injustes, et dans le temps où nous sommes, il me semble qu’elles ne sont pas bonnes à essuyer. Il ne s’ensuit pas de là néanmoins qu’il n’y ait bien de la beauté dans ces pièces-là et qu’elles n’ayent leur mérite, mais elles ne sont pas si parfaites que celles que le roy a vues15. »
9On a le sentiment que cette lettre reflète la déception de la cour, qui ne parvint pas à reconnaître l’art de Raphaël et de Jules Romain sur les tapisseries présentées. Le mémoire mentionné par La Chapelle-Bessé, inédit à ce jour, existe encore et, dans la mesure où il constitue un exceptionnel jugement critique sur ces créations, il mérite d’être transcrit ici in extenso :
« Du 15 Xbre 1693. Mémoire des pièces de tapisserie de haute lisse faites aux Gobellins que l’on n’a pas encore fait voir au roy. [En marge :] A M. Mesmin, pour m’en parler. Me raporter ce mémoire dans janvier 1694. [Fin de l’annotation]
De la première tenture de Jules Romain.
La grande pièce de la Danse d’après le tableau de M. Corneille le cadet. [En marge :] Ce tableau ne s’est pas trouvé si heureux que les autres dans la première ordonnance qu’en a fait Jules Romain. [Fin de l’annotation]
La petite pièce de la Musique qui acompagne celle de la Danse d’après le même. [En marge :] Idem. [Un peu plus bas :] M. Jans. [Fin de l’annotation]
De la tenture de Raphaël.
La pièce de Vénus et Adonis d’après le tableau de M. de Sève le cadet. [En marge :] Ce tableau a de certaines parties qui ne sont pas si heureuses dans la première disposition du dessein de Jules Romain et M. de Sève commençoit à décliner. [Fin de l’annotation]
Une pièce de la Danse d’un faune et d’une nymphe où est un vaze couronné et un buste du dieu Pan d’après le tableau de M. Alexandre. [En marge :] Ce tableau n’est pas si heureux que le pareil d’une semblable danse de faune et de nymphes de Raphaël. [Fin de l’annotation]
De la tenture de Jules Romain.
Psiché dans le bain d’après le tableau de M. Person. [En marge :] M. Lefebvre. Ce tableau n’est pas si heureux pour la correction que pour la couleur et il y a des nudités trop découvertes, il trouveroit des critiques. [Fin de l’annotation]
La grande pièce de la Danse d’après le tableau de M. Mosnier.
La petite pièce de la Musique d’après le tableau dud. Sr Mosnier.
Raphaël.
Vénus sur son char d’après le tableau de M. Bonnemer. [En marge :] Il y a dans ce tableau un défaut de correction à l’Amour assis sur les genoux de sa mère, qui est pourtant plus marqué dans le dessein original de Raphaël, lequel est extrêmement finy dans l’original. [Fin de l’annotation]
Jules Romain.
Le Couronnement de Flore de M. Montagne. M. Lefebvre. [En marge :] Le tableau de Mr Montagne est encore plein d’endroits peu corrects qui viennent de l’original de Jules Romain. M. Mignart a corrigé le trait de la figure de l’Amour à la même pièce de la 2de tenture que fait présentement M. Lefebvre. [Fin de l’annotation]
Toutes les sept pièces des Rabesques de M. Coespel ont esté veues.
Reste sur le mestier le Triomphe de Vénus qui n’est qu’au quart ; il faut encore trois ans à l’achever.
Basse lisse.
Il n’y a sur les mestiers que les Belles Chasses de Guize que le roy a veues de la première tenture.
La tenture de la Gallerie de Saint-Cloud, le roy l’a veue toute entière de haute lisse et cette bordure rognée que monseigneur de Louvois y a voulu absolument y fait un effet qui sera critiqué à la cour.
Il y a des portières, mais on les a veues tant de fois qu’il seroit inutile de les montrer encore16. »
10Bien que l’on ignore comment se passèrent les présentations suivantes, on sait que la plupart de ces tentures furent placées par la suite dans les appartements du château de Marly, non sans avoir été préalablement couvertes de draperies de pudeur demandées aux Gobelins. L’ordre donné à ce sujet par le roi à Jules Hardouin-Mansart le 18 septembre 1701 en est même encore conservé : « Sa Majesté s’estant fait apporter les tentures de tapisserie faites aux Gobelins pour choisir ce qui pouroit convenir au château de Marly a ordonné de remporter les pièces qu’Elle a fait marquer pour refaire des draperies sur les figures qui se trouvent trop nues17. »
Les Anciennes Indes
11Le dernier exemple sur lequel nous souhaiterions attirer l’attention est celui de la tenture des Anciennes Indes. Cette série, il faut le reconnaître, est le tissage le plus original, le plus étonnant exécuté sous le règne de Louis XIV. L’histoire de la genèse de la tenture et l’étude des cartons peints ont été faites par les spécialistes de Frans Post et d’Albert Eckhout, que sont Thomsen18, Jarry19, Larsen20, Sousa-Leão21 ou Whitehead et Boeseman22. Quant à l’étude du tissage, il faut toujours se reporter au travail de Maurice Fenaille23.
12Rappelons qu’à l’origine des huit tapisseries de la tenture des Anciennes Indes, il existe le cadeau de tableaux fait par le prince Jean-Maurice de Nassau-Siegen, cousin des stathouders des Pays-Bas et du roi du Danemark, et ancien gouverneur général des Indes néerlandaises au Brésil de 1636 à 1644, au roi Louis XIV en 1679. Il faut surtout rappeler que les archives de la maison d’Orange à La Haye contiennent un dossier intitulé Présents à Louis XIV, comptant soixante lettres écrites en français et datées de 1678 à 1679, qui permettent de connaître les transactions de l’histoire de ce cadeau diplomatique. Le 21 décembre 1678, le prince Jean-Maurice de Nassau adressa la lettre suivante au marquis Simon Arnauld de Pomponne, secrétaire d’État, dont il avait fait la connaissance à La Haye :
« Monsieur, […] [J’ai en ma possession] une rarité pour la présenter à elle [le roi] sachant que Sa Majesté est le plus curieus prince au monde. Les dites rarités représentent tout le Brésil en pourtrait à sçavoir la nation et les habitans du Pay, les animaux à quatre pieds, les oseaux, poissons […], de quels pourtraits ont peut former une tapisserie pour meubler une grande sale ou galerie, ce qui seroit une chose très rare24. »
13À la suite de cette offre, le peintre Rascard (ou Francart ?), qui était à Nimègue, vint examiner les tableaux et donna un accord favorable pour le transport des œuvres vers la France. Le cadeau diplomatique de tableaux arriva donc à Paris et les œuvres furent exposées dans la salle de la Comédie au Louvre. Colbert vint les voir le 18 août 1679 ; le Dauphin et Madame Henriette, l’épouse de Philippe d’Orléans, ainsi que la future reine d’Espagne, vinrent également par curiosité. La visite royale eut lieu le 21 septembre 1679. Le roi parut très intéressé et exprima l’intention de revenir :
« Je dis au Roi, écrivit Paul de Milly, [un peintre hollandais] qui s’exprimait en français, que parmi ces présents, il y avait assez pour faire une tapisserie ou autre chose tout à fait hors de l’ordinaire et qu’il avait les personnes les plus capables sous la main. Je nommai Le Brun. Sa Majesté répliqua : “Oui, on va voir”, et répéta : “je veux revenir voir pour mon plaisir”25. »
14De nombreux visiteurs de la plus haute distinction se présentèrent pendant plusieurs jours dans la galerie. Mais la chute du marquis de Pomponne, la mort du prince de Nassau en 1679, la disparition de Colbert en 1683 repoussèrent la réalisation du projet. Huit années s’écoulèrent avant que la mise sur métier des tapisseries ne soit décidée. Un document des archives des Gobelins, daté de 1693, émanant d’Henri de La Chapelle-Bessé, indique l’origine de la tenture :
« Du 19 juin 1687. Lorsque la copie en basse lisse de la tenture de tapisserie des Fructus Belli fut achevée, les Douze Mois de l’année appelés les Belles Chasses de Guise et les Grotesques des Douze Mois de Guise étaient aussi prestes à finir en basse lisse. Les ouvriers de basse lisse n’ayant plus d’ouvrage, je proposai de faire la première tenture des Indiens, j’en fis voir les tableaux à Monseigneur de Louvois que je fis apporter du Garde-Meuble, il en parla au roy et S. M. approuva cette proposition26. »
15Ainsi, la première tenture fut commencée à partir du 4 octobre 1687 dans les ateliers de basse lisse. Les huit tentures des Anciennes Indes furent tissées de 1687 à 1730, huit fois dans les ateliers des Gobelins, en deux hauteurs différentes (pl. 5). Entre 1700 et 1718, les ateliers des Gobelins n’exécutèrent pas de tenture des Indes pour le roi, mais les modèles furent utilisés pour des commandes particulières.
16Malgré le caractère parcellaire de nos informations sur le ressenti de Louis XIV face à la tapisserie, son intérêt pour cet art paraît indéniable, ne serait-ce qu’en raison des visites qu’il effectua personnellement, à plusieurs reprises, aux Gobelins et à Beauvais27. Par ailleurs, la justesse de son jugement force l’admiration lorsque, porté par un goût sincère pour la belle nature, il manifesta plus d’enthousiasme pour Les chasses de Maximilien et Les Indes, clairement passées à la postérité, que pour Les sujets de la fable d’après Jules Romain et Raphaël, séries oubliées de nos jours.

Figure 1. – Charles Le Brun, Projet pour la portière de Mars, XVIIe siècle.
Bibliographie
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BIBLIOGRAPHIE
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Whitehead Peter James Palmer et Boeseman Marinus, 1989, A Portrait of Dutch 17th Century Brazil: Animals, Plants, and People by the Artists of Johan Maurits of Nassau, Amsterdam/Oxford/New York, North-Holland.
Notes de bas de page
1 Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 330, no 45.
2 Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 56-57, no 17 bis.
3 Paris, musée du Louvre, OA 7314-OA 7325.
4 Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 82-91, no 32, repr.
5 Voir Vittet 2011, p. 185.
6 Paris, Archives nationales (désormais AN), O1 2040A ; Fenaille 1903-1923, t. II, p. 323, avec une transcription incorrecte.
7 Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 64-65, no 24.
8 Ibid., p. 170, no 83 ; Vittet 2011, p. 11.
9 Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 106-107, 109, 149, nos 42, 45, 62.
10 Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, Mas. 2536.
11 Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 238, no 114.
12 Ibid., p. 239-244, nos 116-117, repr.
13 Fenaille 1903-1923, t. II, p. 400 ; Vittet et Brejon de Lavergnée 2010, p. 244-246, no 118, repr.
14 Comptes des Bâtiments du roi… 1881-1901, t. III, col. 725, 856.
15 AN, O1 2040A, dossier 5.
16 AN, O1 2040A, dossier 5.
17 AN, O1 1474, fos 116 v°-117 r°. Document communiqué par Nicolas Courtin, que nous remercions vivement.
18 Thomsen 1938.
19 Jarry 1957.
20 Larsen 1962.
21 Sousa-Leão 1973.
22 Whitehead et Boeseman 1989, p. 107-140.
23 Fenaille 1903-1923, t. II, p. 371-398.
24 Citée dans Thomsen 1938, p. 177.
25 Jarry 1957, p. 313.
26 Cité dans Fenaille 1903-1923, t. II, p. 282-283 et 371.
27 Badin 1909, p. 12. Dans les dernières années du XVIIe siècle, le roi jugea la production de Beauvais « belle et bien fabricqué[e] » (ibid., p. 10).
Auteurs
-
Jean Vittet
Conservateur en chef au château de Fontainebleau
-
Arnauld Brejon de Lavergnée
Conservateur honoraire des collections du Mobilier national
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