Les voyages de François Mitterrand
|Annexes
Annexe II. Un exemple de communiqué commun : celui du PS et du Parti socialiste ouvrier hongrois en 19761
Texte intégral
- 1 CAS, FJJ, 8FP7/117. Communiqué, 28 mai 1976, Paris.
1À l’invitation du Comité Central du Parti Socialiste Ouvrier Hongrois une délégation du Parti Socialiste Français conduite par son premier secrétaire, François MITTERRAND, a séjourné en Hongrie du 24 au 19 Mai. Elle comprenait Gaston DEFFERRE, Président du Groupe Parlementaire à l’Assemblée Nationale, membre du Comité Directeur, Député – Maire de Marseille ; Robert PONTILLON, membre du Bureau Exécutif, Secrétaire National aux Affaires Internationales, Maire de Suresnes ; Charles-Émile LOO, membre du Bureau Exécutif, Trésorier National du Parti Socialiste ; Georges SARRE, membre du Bureau Exécutif ; René CHAZELLES, Sénateur de la Haute-Loire ; Philippe MACHEFER, membre du Comité Directeur et Michel BATAILLE, écrivain.
2La délégation a été reçue par János Kádár, premier secrétaire du Comité Central du P.S.O.H.. François MITTERRAND et János Kádár ont procédé à un large échange de vues sur les questions intéressant les deux partis.
3Des entretiens se sont déroulés entre la délégation française conduite par François Mitterrand et celle du P.S.O.H. dirigée par Béla Biszku, membre du Bureau Politique, secrétaire du Comité Central et composée d’András Gyenes, secrétaire du Comité Central, du Dr János Berecz, directeur du Département de Politique Extérieure du C.C., de Gyula Horn et de Dezsö Tóth, directeurs-adjoints de département du C.C.
4Les hôtes français ont été reçus par Antal Apro, membre du Bureau politique du P.S.O.H., président de l’Assemblée Nationale.
5Durant leur séjour en Hongrie, ils se sont rendus à Széfesfehérvár, chef-lieu du département de Fejer, ainsi qu’à Nádudvar, dans le Département de Hajdu-Bihar, où ils ont visité la coopérative agricole de production « Étoile Rouge ». Ils ont été reçus également par le Bureau Exécutif du Conseil Municipal de Budapest et par les constructeurs du Métro de la capitale. Au Club FESZEK, ils ont rencontré des personnalités éminentes de la vie littéraire et artistique hongroise.
6Les entretiens entre les représentants du Parti Socialiste Français et du Parti Socialiste Ouvrier Hongrois se sont déroulés dans un esprit d’amitié, animés d’un effort mutuel de connaissance et de compréhension réciproques. Des informations ont été données sur la situation respective des deux pays et des deux partis. Les questions d’actualité de la vie internationale et du mouvement ouvrier international ont fait l’objet d’un tour d’horizon de la part des deux délégations qui ont convenues de développer les relations entre les deux partis.
7La délégation du Parti Socialiste Français a été favorablement impressionnée par les succès obtenus dans la construction du socialisme sous la direction de la classe ouvrière et de son parti. Elle considère que la politique du Parti Socialiste Ouvrier Hongrois et son activité internationale contribuent dans une mesure importante à la cause de la paix mondiale et de la sécurité, à la consolidation des bons rapports entre les pays à systèmes sociaux différents et au renforcement de l’esprit d’amitié et de coopération entre les peuples.
8Les représentants du Parti Socialiste Ouvrier Hongrois ont apprécié la lutte menée par les socialistes français pour la prospérité de leur pays, la sauvegarde et le développement des conquêtes démocratiques des travailleurs, pour la réalisation du programme commun de la gauche.
9Les représentants des deux partis ont accordé une grande attention à la situation qui s’est créée en Europe. Ils ont constaté que la politique de détente a entraîné une modification favorable des conditions nécessaires à la paix et à la sécurité sur notre continent. Afin de rendre cette évolution durable, ils se sont prononcés pour la réalisation d’initiatives et l’aboutissement des négociations bilatérales et multilatérales visant à mettre en place un système garantissant la sécurité des États européens et à consolider les bons rapports entre les pays de systèmes sociaux différents.
10Dans cet esprit, ils attribuent une grande importance à l’Acte final de la Conférence pour la Sécurité et la Coopération européenne et considèrent nécessaire que tous les États du continent contribuent par des mesures concrètes à son application dans tous les domaines prévus par les accords. La souveraineté des peuples européens, leur autonomie, leur développement exempt de toute intervention étrangère, l’inviolabilité des territoires nationaux sont des conditions indispensables pour garantir la paix et la sécurité en Europe. Ils considèrent comme un fait positif l’ouverture de négociations entre la Communauté Économique Européenne et le Conseil Économique d’Entraide Mutuelle. Ils soutiennent l’établissement de contacts bilatéraux et multilatéraux et souhaitent le développement el plus large de la coopération notamment dans les domaines de l’économie, de la santé, de l’éducation et de la culture, des recherches scientifiques et de l’environnement, intéressant vivement les peuples du continent.
11Le renforcement et l’élargissement de la détente au plan politique en Europe passe par la réduction de la tension au plan militaire. Les deux délégations ont estimé à cet égard qu’un heureux aboutissement, dans les meilleurs délais, des négociations en cours sur la réduction des forces et des armements en Europe Centrale constituerait un pas important sur la voie de la détente militaire.
12Le P.S.O.H. est solidaire des efforts du Parti Socialiste Français pour l’établissement d’une zone de paix, dépourvue d’armements militaires en Méditerranée.
13Les représentants des deux partis ont souligné que les résultats atteints dans le domaine de la détente en Europe revêtent une importance considérable pour le monde entier. Ils ont exprimé leur conviction que le respect des principes universels concernant la souveraineté des États, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à définir leur voie de développement sans ingérence extérieure pourrait largement contribuer dans chaque continent à l’établissement d’une paix durable, au succès de la cause de la sécurité et du progrès social dans le monde entier. Ils soutiennent le désarmement général et les initiatives visant à freiner la course aux armements, notamment celle concernant la convocation d’une Conférence Mondiale de Désarmement.
14Les délégations des deux partis ont condamné énergiquement toutes les formes encore existantes de colonialisme et de discrimination raciale. Elles ont affirmé leur plein soutien à la lutte des peuples opprimés, pour leur liberté et leur indépendance, pour la démocratie et le progrès social.
15L’Humanité ne peut pas rester indifférente devant le fait qu’il existe toujours des pays où le droit fondamental des peuples à décider librement de leur destin est bafoué. C’est notamment le cas du Chili où la junte militaire poursuit au mépris de la Charte des Droits de l’Homme la liquidation physique des militants de l’Unité Populaire. Les deux délégations expriment leur totale solidarité avec la lutte des travailleurs chiliens. Elles dénoncent toute aide internationale à la junte fasciste et appuieront l’action de toutes les forces de progrès pour imposer le rétablissement des libertés démocratiques dans ce pays.
16Les entretiens entre les représentants des deux partis ont porté notamment sur les rapports entre les partis du mouvement ouvrier international. Ils ont exprimé l’opinion qu’indépendamment de leurs conceptions idéologiques et politiques différentes, les contacts entre communistes et socialistes, aussi bien au plan national qu’au niveau international, leur même combat pour la démocratie, l’indépendance nationale et pour la paix internationale servent utilement la cause du mouvement ouvrier mondial, dont ils renforcent la cohésion et la solidarité.
17Au cours de leurs conversations, les deux délégations ont accordé une grande importance au développement des relatons franco-hongroises. Elles ont constaté qu’il existe encore beaucoup de possibilités potentielles qui gagneraient à être explorées davantage pour développer la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine économique. Le Parti Socialiste Ouvrier Hongrois et le Parti Socialiste Français ont affirmé à cet égard leur volonté de ne rien négliger des moyens en leur pouvoir pour faciliter le développement des relations franco-hongroises au profit de leurs peuples et de la coopération européenne dans son ensemble.
18Les deux délégations sont convenues de prendre des mesures concrètes en vue de l’élargissement et de l’approfondissement des relations entre leurs partis.
Notes
1 CAS, FJJ, 8FP7/117. Communiqué, 28 mai 1976, Paris.
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