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Les voyages de François Mitterrand

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Judith Bonnin

Première partie. François Mitterrand et le PS en voyage… tout un évènement

François Mitterrand et le PS en voyage… tout un évènement

Texte intégral

1Les voyages retenus ici construisent une diplomatie. Dès lors, chacun d’entre eux est un événement politique à part entière. Dans cette première partie, il s’agira de cerner qui voyage, quand et pourquoi, où et comment.

2Dans un premier temps, on appréhendera la diversité de ces voyages par une approche typologique. Ainsi, si la plupart se déroulent dans un cadre strictement partidaire (rencontres bilatérales, au sein de l’IS), entre interlocuteurs du mouvement socialiste et sans caractère officiel, d’autres mettent en jeu des degrés de protocole plus subtils. Ensuite, l’étude de leurs durées et destinations, souligne encore plus leur hétérogénéité. Finalement, s’il n’existe pas de « voyage type », l’analyse des occasions politiques qui les motivent permet de discerner plusieurs grandes familles de voyages.

3Une fois dressé ce premier panorama, nous nous intéresserons aux délégations socialistes accompagnant François Mitterrand, à ce qui justifie le choix de telle ou telle personnalité comme ambassadrice du PS à l’étranger. Nous nous attacherons plus précisément aux univers mentaux des délégués les plus réguliers. On distinguera également deux grands types de délégations : les délégations resserrées et les grandes. Les premières sont souvent réduites au Premier secrétaire, à ceux que le protocole diplomatique informel désigne comme les principaux représentants du PS à l’étranger – le secrétaire international et le dirigeant du groupe socialiste à l’Assemblée nationale – et enfin aux conseillers ou socialistes ayant une expertise particulière pouvant être valorisée au cours du déplacement. Tandis que ces différents enjeux président aussi à la formation des délégations plus importantes, celles-ci sont également soumises à des impératifs de représentativité des courants internes du Parti. L’étude fine du mode de composition de ces délégations démontre alors qu’il répond quasiment exclusivement à des impératifs ou à des considérations d’ordre politique, que ces groupes sont généralement polymorphes et très majoritairement masculins.

4Enfin, le troisième chapitre questionnera les modalités pratiques de ces déplacements, tant en amont que lors de leur avènement. Le secrétariat international est indéniablement l’épicentre de l’organisation de ces voyages : les ramifications des différents réseaux internationaux des socialistes français, cadres ou simples militants, partent toutes de lui ou y convergent. Il est aussi une des principales sources de financement de ces voyages qui sont son principal poste de dépense. Les cadeaux, autre type de circulations matérielles, comptent également parmi ses nombreuses prérogatives. Quant aux conditions matérielles de ces voyages, on montrera combien il ne s’agit jamais seulement de questions financières ou prosaïques : les moyens de transport utilisés comme les lieux d’hébergement sont également des données politiques.

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