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La haine

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Frédéric Chauvaud
, 
Ludovic Gaussot

Première partie. Parcours historiques

La « juste bataille » ou le paradoxe d’une violence sans haine à l’époque des guerres de religion

Hervé Drévillon

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Extrait du texte

La prise en compte du caractère spécifique de la violence des guerres de religion a profité, ces dernières années, d’un intense et fécond renouvellement historiographique1. Pourtant, même dans ce contexte favorable, la catégorie psychologique de la haine a été rarement mobilisée. Sans doute, éprouve-t-on quelque réticence à l’égard d’une histoire des sentiments et de l’affect qui oblige à composer avec les vides de la documentation et le silence des témoins. Le xvie siècle n’ignorait certes pas la haine, mais la notion n’y apparaissait que de façon incidente et ne semblait pas justifier de réflexion sur la spécificité de ses ressorts. Contrairement à l’amitié ou à l’amour qui suscitaient traités et réflexions, la haine appartenait au registre des pulsions plutôt qu’à celui des passions. Montaigne, par exemple, l’invoque à plusieurs reprises comme un motif élémentaire des attitudes et des pensées dont il a fait l’analyse. Mais jamais il ne s’y est arrêté. La haine, en outre, possède ...

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