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Le mythe grec allemand

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Anthony Andurand

Troisième partie. Le Griechenmythos, une voie particulière pour l’Allemagne ? (1890-1945)

Chapitre VI. La modernisation du Griechenmythos à l’époque wilhelmienne

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Extrait du texte

En 1871, la fondation du Reich avait concrétisé les espoirs unitaires formulés de longue date. Si l’œuvre unificatrice de Bismarck, il est vrai, demeurait encore inachevée aux yeux d’une partie des observateurs, l’Allemagne nouvelle n’était plus ni la Kulturnation, ni la verspätete Nation que certains avaient voulu voir en elle. Résolument tournée vers la modernité, elle aspirait désormais à une place nouvelle sur la scène européenne, plus conforme à ses desseins de grandeur et de puissance.

Quelle place le Griechenmythos, cette « survivance » de l’époque des malheurs et de la misère politiques de la nation allemande, cet héritage intellectuel, par ailleurs, que l’Altertumswissenschaft elle-même ne semblait plus disposée à assumer en bloc et aussi unanimement qu’au début du XIXe siècle, pouvait-il trouver dans cette situation inédite ? Le mythe grec, pour le dire autrement, était-il encore, pour l’Allemagne d’après 1871, « moderne », « actuel » ? C’est le problème que nous souhaitons...

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