L’UDB et les élections municipales
p. 89-102
Texte intégral
1Deux mois avant les élections municipales de 1995, Henri Gourmelen, porte-parole de l’UDB, écrit dans Le Peuple breton1 :
« La participation à certaines élections, législative, présidentielle, européenne même, fait régulièrement l’objet de débats serrés à l’intérieur de l’UDB, tant est grande chez certains militants la crainte de voir le parti confondre les moyens et le but, de se transformer en simple machine électorale, tant est grande aussi la crainte de l’effet démobilisateur de scores forcément très modestes. »
2Sur ce dernier point, sans doute a-t-il alors présent à l’esprit les résultats des élections auxquelles participe l’UDB depuis une vingtaine d’années et dont les résultats oscillent en moyenne entre 1,87 % et 2,51 % aux législatives, et entre 4,20 % et 5,63 % aux cantonales. Mais Henri Gourmelen ajoute aussitôt que le problème de la participation de l’UDB aux municipales, en revanche, ne pose pas de questions
« parce que c’est à ce niveau qu’il nous est le plus facile d’avoir des élus, sans doute, et que ces élus sont d’une certaine façon la légitimation de notre action politique. D’autre part, maires, adjoints, conseillers sont la preuve d’une réelle implantation sur le terrain, la marque d’une représentativité reconnue. Et enfin, avoir des élus locaux, c’est le préalable pour progresser à d’autres élections ».
3Si l’on peut en partie reprendre cette analyse aujourd’hui, il importe cependant de rappeler que l’entrée en lice de candidats UDB dans les élections municipales a été souvent difficile, les grands partis de la gauche hexagonale n’étant pas toujours bien disposés à lui faire une petite place. Dans un premier temps, le combat municipal de l’UDB a donc été de se faire reconnaître comme partenaire à part entière des autres formations de gauche en Bretagne, le PCF, le PS, le PSU puis les écologistes.
Une entrée plus ou moins facile au sein de la gauche hexagonale (1965-1971)
4Un an après la fondation de l’UDB ont lieu, en mars 1965, des élections municipales, et le tout jeune parti n’est guère en mesure d’y jouer un rôle, se contentant de donner des consignes de vote avec pour premier objectif : « battre l’UNR ». Il y obtient cependant son premier élu, Jean-Paul Le Berre, qui était parvenu à se glisser au Guilvinec dans une liste d’Union de la gauche à dominante communiste. Mais ce n’est qu’en février 1970, dans une élection complémentaire partielle (2 sièges à pourvoir) à Auray, que l’UDB présente pour la première fois une liste sous ses couleurs face à une liste « apolitique » et une liste d’Union de la gauche. Ses deux candidats, Octave Quigna et Pierre Le Grill, y recueillent respectivement 12,28 % et 10,70 % contre 23,96 % et 22,81 % aux deux candidats de gauche face à la droite qui l’emporte largement. Ce score encourageant s’explique sans doute plus par la forte personnalité locale d’Octave Quigna, professeur au CES du Verger et grand animateur du Cercle Culturel Alréen2, que par le programme électoral de sa « liste de défense des intérêts populaires » (nom officiel de la liste « présentée par l’UDB »). Mais il a certainement contribué à faire admettre l’UDB comme partie prenante, au même titre que le PC et le PS, dans la liste d’Union de la gauche constituée à Auray pour les municipales de mars 1971.
5Il a aussi sans doute contribué au fait que l’UDB décide, dès septembre 1970, de se « préparer aux prochaines batailles municipales », mais son programme se limite alors à quelques propositions faites à ses partenaires de gauche. Lorsqu’arrivent les élections de mars 1971, le parti ne compte encore qu’un nombre restreint de militants et il ne peut proposer des candidats que dans sept communes, toutes localisées dans la « Bretagne bretonnante ». Trois mois avant le congrès d’Épinay, tous les socialistes ne sont pas encore convertis à l’Union de la gauche et dans un certain nombre de municipalités, comme à Quimper, ils continuent à privilégier des alliances au centre, parfois même plus à droite comme à Nantes. Face à cette situation l’UDB se voit contrainte d’adopter une stratégie à géométrie variable là où ne se réalise pas l’union de la gauche. À Brest, où son potentiel militant est important, l’échec des négociations conduit le parti à partir seul à la bataille, Ronan Leprohon conduisant une liste de 37 membres (dont 16 non-membres de l’UDB) d’une moyenne d’âge de 31 ans. Si l’union de la gauche se réalise sans trop de problèmes à Lorient, Auray et au Croisty, l’UDB n’a d’autre choix que de s’allier au PC et au PSU à Vannes, au PC et à la CIR à Quimper face à des listes socialistes-centristes. En revanche à Guingamp, où communistes et socialistes s’affrontent au premier tour, c’est sur une liste à dominante PS que figure in extremis un militant UDB (tableau 13).
6Même limitée, cette première campagne municipale de l’UDB aura permis de mieux faire connaître le parti qui, en outre, obtient un nouvel élu municipal, Joël Guégan à Lorient. Et à Brest, ses 4,87 % face aux 15 % du PC et aux 11,54 % du PS montrent à ces partis qu’elle est une force non négligeable dans la ville, ce dont se félicite Le Peuple breton en mai 1971 : « À Brest, la présentation, pour la première fois, d’une liste UDB complète, a montré notre possibilité de préparer et de mener à bien une campagne dans une grande ville et sans concessions à l’électoralisme. »
Municipales 1977 : l’UDB, partenaire de la gauche à part entière ?
7Après la signature du programme commun, c’est dans un tout autre contexte politique que se préparent les élections municipales de 1977, des listes d’Union de la gauche s’imposant désormais dans la quasi-totalité des villes. Dès le mois d’août 1976, sous le titre « Municipales : l’UDB sera présente dans tout le pays », Le Peuple breton écrit :
« Bloc contre bloc. Gauche contre droite. Personne ne peut plus dire des élections municipales de 1977 qu’elles ne seront pas politisées. Il ne s’agira pas seulement d’élire des gestionnaires. Un an avant la grande confrontation des législatives, le scrutin de mars prochain apparaît comme une première étape vers la victoire sur les forces réactionnaires qui contrôlent l’Hexagone depuis près de vingt ans. Une nouvelle fois, notables, ministres et chargés de mission vont nous inonder de promesses à la mode de Bretagne. Et une nouvelle fois, plus activement encore que d’habitude, l’Union démocratique bretonne sera là pour les dénoncer et aider à faire mordre la poussière à ces fossoyeurs de notre peuple. »
8Ne voulant plus être « reléguée au rang des accessoires ou à celui d’une quelconque caution culturelle4 », l’UDB doit encore batailler dur pour se faire admettre comme partenaire par les grands partis de gauche. Interpellé lors d’un meeting à Concarneau en octobre 1976 sur la participation de l’UDB dans les listes d’Union de la gauche, Georges Marchais répond que si ce parti est d’accord avec le programme commun, il ne voit « personnellement » aucun inconvénient à ce qu’il y ait « un ou deux représentants de l’UDB là où ce parti représente quelque chose5 ». Mais les dirigeants locaux du PC ne sont pas toujours dans d’aussi bonnes dispositions et l’UDB se voit ainsi refuser un siège dans le bastion communiste de Lanester ainsi qu’à Locminé et Pleumeur-Bodou. Il y a aussi des blocages du côté des socialistes comme à Paimpol ou Plouha, et ce n’est que devant la menace d’une liste UDB emmenée par Gilles Servat que le PS de Nantes consent finalement à accorder un siège à Patrick Pellen6. À Saint-Brieuc, où le PCF, le PS et le PSU présentent chacun une liste au premier tour, c’est avec la liste communiste que l’UDB peut faire finalement alliance.

Image 1 – Élections municipales de 1977.
9Ce scrutin marque la véritable entrée du parti dans l’arène municipale avec plus d’une centaine de candidats dans 68 communes des cinq départements bretons. Le potentiel militant de l’UDB s’étant considérablement développé (autour de 1 200 adhérents en 1977 selon Michel Nicolas7), le parti est en effet désormais en mesure de présenter des candidats dans de nombreuses communes et notamment sur les listes d’Union de la gauche qui fleurissent dans la plupart des villes. À Brest, où il avait montré son audience aux municipales de 1971 et où ses 120 militants mènent une campagne active sur un pied d’égalité avec le PS et le PCF, il obtient trois candidats avec, en cas de victoire, une place d’adjoint et un poste de conseiller délégué à l’Établissement public régional de Bretagne (ancienne dénomination du conseil régional) au titre de la communauté urbaine de Brest. À Lanester, face au refus du PCF, l’UDB n’hésite pas à présenter une liste complète de 27 membres. Elle est aussi présente dans de nombreuses communes rurales de Basse-Bretagne comme à La Feuillée où, devant le refus de la liste de gauche, deux candidates osent se présenter seules sous l’étiquette UDB (tableau 2).
10Partie prenante de la vague rose qui déferle sur la Bretagne lors de ces élections, l’UDB ne peut que se réjouir de ses bons résultats, obtenant 35 élus (dont un à… Athis-Mons dans l’Essonne !). Présente dans les conseils municipaux de sept villes de plus de 30 000 habitants (avec trois élus à Brest, deux à Rennes et à Lorient, un à Nantes, à Saint-Nazaire et à Saint-Malo), elle siège également dans de nombreuses villes moyennes et dans de petites communes rurales où ses candidats obtiennent parfois des scores remarquables (91,66 % des voix à Confort-Berhet, 83,5 % et 78,5 % au Huelgoat, 56,9 % à Mousteru…). Tout en étant battues, les deux candidates UDB de La Feuillée n’en récoltent pas moins 47,4 % et 36,3 % des suffrages. Et la liste autonome de Lanester, en réalisant 5,46 % des suffrages, montre que la demande d’un siège pour l’UDB était largement justifiée. À Brest, où sa liste autonome avait obtenu 2 618 voix en 1971, la victoire de l’Union de la gauche dès le premier tour avec seulement 32 voix d’avance souligne le poids de ses électeurs dans cette ville. Le porte-parole du parti, Ronan Leprohon, en profite pour donner « une leçon pour ceux dont l’esprit breton n’ont pas approuvé notre analyse politique et ont préféré – et préfèrent encore – le fanatisme des attentats à la revendication démocratique » ajoutant que la présence de l’UDB « aux côtés des autres élus de l’Union de la gauche prouve qu’il existe une voie pacifique pour la revendication bretonne8 ». Tirant les leçons de ce scrutin, l’éditorialiste du Peuple breton n’hésite pas à écrire qu’il a bien des raisons, « sans tomber dans le triomphalisme, d’être satisfait de cet événement qui fera date à la fois dans l’histoire de l’UDB, mais aussi dans celle du mouvement breton et, pourquoi pas, de la Bretagne tout court9 » ! Sans triomphalisme vraiment ?
11En octobre 1977, l’adhésion à l’UDB de Jean-Claude Nizan, maire d’une petite commune du Morbihan, Lantillac, élu en candidat isolé lors des municipales, peut faire croire au parti qu’il a bien le vent en poupe10, ce qui le pousse à créer à l’automne 1978 l’Association des élus municipaux bretons (AEMB) pour rassembler autour de lui des élus progressistes proches de ses idées. « Les résultats encourageants de certains de ses élus municipaux aux élections cantonales de 1979, notamment à Brest11, semblent plonger l’UDB dans un optimisme électoral à toute épreuve12. » Mais, comme le souligne Jean Guéguéniat dans Le Peuple breton de juillet 1980, l’action militante des élus municipaux UDB suscite souvent au PS et au PC « quelques inimitiés ou des marques d’agacement ». Même au sein de municipalités de gauche, l’union, pour l’UDB, reste un combat.
1983 : la confirmation d’un certain ancrage municipal
12Au lendemain de la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981, le faible score des candidats UDB aux législatives (2,15 % en moyenne) refroidit un peu les espérances électorales du parti. Instauré pour les municipales de mars 1983, le nouveau mode de scrutin combinant système majoritaire et système proportionnel pour la représentation des minorités, oblige l’UDB à obtenir au moins une « bonne place » dans les listes d’Union de la gauche pour avoir un élu en cas de défaite. Dès la mi-juin 1982, l’UDB parvient à conclure un accord avec le PCF mais les relations sont plus difficiles avec le PS comme le rapporte cet éditorial du Peuple breton sous le titre « Municipales, parlons sérieusement » :
« Que l’UDB se présente seule à une élection et on lui reproche de diviser la gauche. Que l’UDB ne s’y présente pas et on lui reprochera au cours de négociations ultérieures de ne pas être représentative ! Qu’elle promette d’apporter son soutien au second tour au candidat de gauche le mieux placé (donc au PS) et elle est courtisée. Qu’elle demande ensuite une place conforme à sa présence réelle sur le terrain de luttes et elle est éconduite. Ainsi font nos amis du Parti socialiste qui considèrent la présence des autonomistes sur les listes de gauche aux municipales comme indispensable mais qui œuvrent ensuite à la rendre la plus réduite possible. […] L’UDB qui, pour sa part, n’a jamais eu d’exigences démesurées ou de propositions qui ne puissent être acceptées par ses partenaires, souhaite que toutes les négociations ouvertes puissent être menées à bien. Forte de sa volonté unitaire et de l’expérience acquise dans les municipalités, elle souhaite que des listes d’union, respectant l’audience locale et les programmes municipaux de chaque composante, puissent être formées le plus rapidement possible. Quoi qu’il en soit, les militants UDB agiront pour être présents dans un maximum de communes, aux côtés des partis hexagonaux, associés à l’un d’entre eux ou de façon autonome13. »
13Estimant que ces élections municipales « doivent favoriser la progression du parti dans les communes et dans les quartiers », l’UDB enjoint à ses militants « d’y aller… mais avec son programme » (titre d’un long article dans Le Peuple breton de février 1983). Si l’accord entre les différents partenaires de gauche se réalise finalement dans la plupart des villes, quelques blocages provoquent la constitution de listes suscitées par l’UDB à Guidel, Guingamp, Lesneven et Loctudy. Bien qu’affaibli par des débats internes14 le parti est encore en mesure de présenter des candidats dans plus de 130 communes. Mais, deux ans après la victoire de François Mitterrand, l’opposition a repris du poil de la bête et ce scrutin est beaucoup moins favorable à la gauche qu’en 1977, comme le souligne en Bretagne la perte de Nantes, Brest et Saint-Malo. L’UDB enregistre cependant quelques satisfactions en obtenant quelque 80 élus (dont deux vont devenir maire) dans une soixantaine de communes et des scores encourageants pour ses listes dissidentes (tableau 3).
1989-1995 : les municipales, refuge électoral de l’UDB !
14La crise qui déchire le parti après le congrès de Lorient en 1984 et les faibles résultats de l’UDB aux élections cantonales et régionales mettent le parti en moins bonne posture pour affronter les élections municipales de 1989. Entre un PS à forte tendance hégémonique et un PCF en difficulté, l’UDB cherche avant tout à sauver ses bastions municipaux15 : « La grande diversité des cas de figure et de situations locales entraîne une grande diversité des réponses locales de l’UDB, diversité dont on ne se réjouit pas » écrit Le Peuple breton mars 1989. En désaccord avec la façon dont ses partenaires de gauche gèrent les municipalités de Lorient et Douarnenez, l’UDB participe activement à l’élaboration d’une liste alternative dans chacune de ces deux villes, avec les écologistes dans la première et avec le PSU dans la seconde16. À Grâces, l’UDB, à la tête d’une liste de gauche bretonne, voit se dresser contre elle au dernier moment une liste PS. L’union avec les autres partenaires de gauche se réalise cependant dans de nombreuses villes et l’UDB ne perd finalement qu’une dizaine de sièges par rapport à l’élection municipale précédente.
15Si la défaite de la gauche dans quelques communes où elle était bien implantée, comme à Plérin, lui porte préjudice, l’UDB voit avec satisfaction ses deux maires sortants réélus avec des scores flatteurs (87 % pour Fanch Péru à Confort-Berhet et 61,4 % pour Iffig Rémond à Saint-Hernin). Les listes alternatives sur lesquelles elle est présente à Lorient et à Douarnenez obtiennent des scores inattendus, lui permettant d’avoir deux élus dans chaque ville (tableau 4). Le Peuple breton y voit « un espace accru entre les formations politiques hexagonales traditionnelles, la diversité des alliances illustrant l’indépendance politique de l’UDB17 ». Une diversité des alliances qui va s’accentuer dans les années 1990.
16Lorsqu’arrivent les élections municipales de 1995, l’UDB est encore en pleine convalescence après la longue crise des années 1980 et elle aborde ce scrutin avec beaucoup moins de candidats. Face à l’intransigeance de ses partenaires de gauche, notamment du PS, dans certaines communes, l’UDB noue des alliances avec des écologistes (Verts ou AREV18) et renouvelle à Douarnenez l’expérience du GRIL. Bénéficiant d’une légère progression des votes favorables à la gauche dans les cinq départements bretons, l’UDB réussit à confirmer son implantation municipale, faisant même état dans un premier temps de 93 élus, soit une augmentation de 20 %19. Un chiffre très exagéré, englobant sans doute de nombreux sympathisants non encartés UDB (comme Yvon Abiven, réélu à Saint-Thégonnec) car en 2001 elle ne revendiquera plus que 71 sortants (tableau no 5). L’une de ses grandes satisfactions en 1995 est la victoire de la liste AREV-UDB à Paimpol, celle-ci ayant au premier tour largement devancée (36 % contre 25 %) la liste de la municipalité sortante (PS-PCF) usée par six mandats successifs. Ses deux maires sont réélus et l’UDB obtient dans les municipalités de gauche une douzaine d’adjoints ainsi qu’une petite dizaine de conseillers délégués, ce qui fait dire au Peuple breton en juillet 1995 : « Avec ces résultats encore modestes mais encourageants, l’UDB confirme sa place de troisième parti de gauche en Bretagne. » Une place que lui disputent de plus en plus les écologistes avec qui un rapprochement s’est déjà amorcé.
2001-2008 : un certain renouvellement des alliances électorales
17Les faibles scores de l’UDB aux différentes élections générales à la fin des années 199020 et la place réduite accordée aux Verts dans les listes d’Union de la gauche aux régionales de 1998 ont sans doute contribué à rapprocher ces deux partis à la veille des élections municipales de 2001. Même si la recherche de listes d’union de toute la gauche reste une priorité pour l’UDB, des accords électoraux avec les écologistes et d’autres forces progressistes vont lui permettre dans certaines communes d’échapper aux tendances hégémoniques du PS : c’est le cas notamment à Carhaix, derrière Christian Troadec, Vannes, Saint-Nazaire21, Redon, Sarzeau ainsi que dans le Trégor-Goëlo (à Guingamp, Lannion, Paimpol, Ploufragan) où les relations avec les socialistes sont particulièrement tendues. Dans une situation confuse à Lanester, l’UDB se retrouve avec le PCF et le PS face à une liste « divers gauche-Verts »… soutenue par le député socialiste Jean-Yves Le Drian ! Mais dans bon nombre de localités, comme pour les élections cantonales qui se déroulent à la même date, l’UDB se heurte encore trop souvent à la concurrence des Verts ou à d’autres listes d’initiative locale aux idées proches des siennes, ce qui est pour elle, compte tenu du mode de scrutin, un sérieux handicap.
18Au lendemain du second tour, l’UDB revendique d’abord 88 élus dont 43 dans des villes de plus de 5 000 habitants22, chiffres quelque peu gonflés qui, une fois de plus, englobent les militants et les apparentés ou sympathisants comme Gildas Le Troadec, élu maire de Tregrom ou Nelly Fruchard (qui deviendra maire de Plescop à mi-mandat en avril 200423). Selon Henri Gourmelen24, il ne faut en réalité comptabiliser que 65 UDB encartés mais 78 élus adhèrent alors à l’Association des élus municipaux bretons qui regroupe la plupart des sympathisants du parti. Parmi les motifs de satisfaction de l’UDB : la victoire de Christian Troadec à Carhaix, qui fait entrer trois militants du parti dans la municipalité, et la bonne tenue des listes alternatives dont elle avait pris l’initiative, toutes franchissant le seuil de 5 % (tableau 6).
19Dans l’ensemble, les résultats sont cependant un peu décevants, d’autant plus que l’UDB perd ses deux mairies, Saint-Hernin et Confort-Berhet. Remarquant qu’une certaine « politisation du sentiment breton s’effectue également partiellement sur des bases locales, en dehors des structures partisanes », Le Peuple breton, sous la plume de Damien Perrotin, en tire alors la leçon suivante :
« L’UDB reste la seule structure capable de mener, avec un certain succès, une action politique à l’échelle de la Bretagne entière, et nous devons maintenant nous efforcer d’établir une convergence avec les forces que nous avons vu émerger sur le plan local et d’éviter, autant que faire se peut, les situations de concurrence et de confusion25. »
20Il faut cependant attendre les élections régionales de 2004 pour que le renouvellement des alliances de l’UDB commence à porter ses fruits. Grâce à sa liste commune avec Les Verts qui obtient 9,70 % des voix au premier tour avant de fusionner avec la liste PS-PCF au second, l’UDB obtient pour la première fois 3 sièges au conseil régional de Bretagne. Cette situation nouvelle renforce son poids politique, ce qui conduit le congrès de Quimper, en novembre 2006, à préciser la stratégie de l’UDB pour les municipales de 2008 : « Le positionnement du parti devra conjuguer le souci de préserver une certaine cohérence dans la recherche de nos alliances avec l’absolue nécessité d’assurer la visibilité et donc une présence maximale de l’UDB. » Dans l’ensemble, les négociations avec les partenaires de gauche se déroulent plutôt bien, comme le reconnaît en décembre 2007 ce communiqué de la section de Rennes :
« Partout en Bretagne, l’UDB, dans le cadre des listes d’Union de la gauche, se voit offrir une plus grande représentation et visibilité, en particulier dans les grandes villes (3 représentants à Nantes, 3 à Saint-Malo, 3 à Quimper, 3 à Brest, 3-4 à Lorient…) avec des postes à responsabilités pour mener des actions dans tous les domaines (culturel, social, international…) et sur l’ensemble du territoire breton. Cette situation est notamment liée à l’entrée de l’UDB au conseil régional en 2004. Le sérieux et l’engagement de nos conseillers régionaux […] ont montré la crédibilité de notre parti. »
21Revigorée par l’adhésion de nombreux militants et par le retour de Frankiz Breizh au bercail, l’UDB se lance avec ardeur dès janvier 2008 dans la bataille des municipales et Mona Bras, porte-parole du parti, publie le 4 mars un long communiqué dans lequel elle indique que « plus de 200 candidates et candidats (adhérents ou apparentés) portent les couleurs de l’UDB dans une centaine de communes des cinq départements bretons ». Le parti figure souvent en bonne place dans les listes d’Union de la gauche à l’exception de quelques communes comme Carhaix et Lannion, où le blocage perdure avec le PS, Morlaix et Ploemeur où l’UDB se trouve au côté des Verts dans une liste alternative. Profitant de la poussée générale de la gauche à cette élection municipale, le parti revendique aussitôt « l’élection de près de la moitié des candidats présentés ou soutenus par l’UDB, notamment dans la plupart des grandes villes bretonnes », d’où ce titre du Peuple breton d’avril 2008 : « Municipales : une bonne cuvée UDB. » En réalité, le parti ne compte que 83 élus encartés, ce qui constitue quand même un gain de 18 élus par rapport à 2002, mais il y a bien désormais 104 élus à l’AEPB (Association des élus progressistes de Bretagne) nouvelle appellation de l’AEMB depuis juin 2008 (tableau 7). Un bilan effectivement positif, d’autant plus que le parti compte désormais une quarantaine d’adjoints et de conseillers délégués, notamment dans plusieurs communautés de communes.
Élu municipal UDB : pour quoi faire ?
22« À quoi sert-il à l’UDB de présenter des candidats aux élections municipales ? » se demande encore Le Peuple breton en 1990, ajoutant : « Que peuvent-ils faire, une fois élus, noyés dans le nombre des élus des autres tendances26. » C’est une question à laquelle les premiers élus UDB à Brest, Yann Daumer et Ronan Leprohon, ont tenté de répondre en 1979, après un an et demi de mandat municipal :
« Qu’est-ce qu’on y fait pour la Bretagne ? Eh bien, de temps en temps, quelque chose. C’est très rare et c’est d’autant plus remarqué que c’est rare. […] Quand les gens ont eu à voter en Bretagne, assez souvent on nous a pris parce que nécessaires au succès, et avec cette idée qu’on occuperait dans les municipalités une certaine fonction. Une fonction qu’on peut qualifier, d’ailleurs sans mépris, de folklorique, de culturelle ; nous aurions apporté, on l’a dit dans une formule maintenant célèbre, des binious. Il y a eu une première surprise, c’est qu’au moment des choix des délégations, l’UDB, systématiquement partout, a refusé de se trouver dotée de délégations ou de responsabilités dans le domaine de la culture, ou culturel au sens vraiment folklorique du terme27. »
23Il est vrai qu’au sein des conseils municipaux, l’UDB a généralement pris soin de ne pas tomber dans le rôle de simple « caution culturelle, de coup de biniou où on aurait voulu la cantonner dans une sorte de Korn ar brezhoneg » (Jean Guéguéniat). C’est ainsi que Yann Daumer, le premier UDB à recevoir une délégation d’adjoint, s’est trouvé en 1977 chargé de l’urbanisme, et Ronan Leprohon, trois ans après, des affaires économiques. À Lorient, Joël Guégan a été successivement adjoint à la jeunesse et aux affaires socio-éducatives (de 1983 à 1989), puis à l’environnement et à la santé (de 1995 à 2001). À Nantes, Patrick Pellen a exercé des délégations à l’eau et à l’assainissement, puis à la tranquillité publique et à la lutte contre le bruit… Dans les assemblées municipales, les élus UDB, comme les autres conseillers, n’hésitent pas à intervenir sur toutes les questions28, même s’ils privilégient celles qui concernent plus précisément la Bretagne. C’est ainsi qu’ils ont été souvent en première ligne contre l’implantation de centrales nucléaires à Plogoff29 ou au Carnet et pour la défense des communes souillées par des marées noires.
24C’est cependant dans le domaine de la défense de la culture bretonne que les élus UDB se font le plus remarquer, parfois au prix de manifestations spectaculaires comme quand Michel François fait une grève de la faim de 23 jours à Nantes pour l’enseignement du breton. La défense systématique des écoles Diwan par les élus UDB n’est pas toujours du goût des partis hexagonaux et provoque souvent des heurts, allant parfois jusqu’à la rupture30. Là où ils ont quelque pouvoir, notamment dans les petites communes, les élus UDB font ce qu’ils peuvent pour la culture bretonne31 mais dans les grandes villes, ils subissent trop souvent les diktats des décideurs hexagonaux.
25S’il s’avère évident que les élections municipales sont celles où il est le plus facile pour l’UDB d’avoir un élu, le fait d’avoir un militant du parti dans un conseil municipal est bien loin de lui assurer un meilleur résultat dans d’autres scrutins. C’est notamment le cas aux élections législatives comme peuvent le constater dès 1978 les quatre élus municipaux candidats UDB (J. Guégan à Lorient, R. Leprohon à Brest, Y. Rouger à Rennes et C. Le Luc à Morlaix) qui ne font guère mieux, et parfois moins bien, que les autres militants du parti, la moyenne des 17 candidats engagés ne s’élevant qu’à 1,87 % des suffrages exprimés. En 1981, Le Peuple breton n’hésite pas à présenter en pleine page la candidature de Yann Daumer à Brest sous le slogan : « Aujourd’hui votre adjoint au maire, demain votre député ! » Fol espoir ou naïveté ? Yann Daumer doit se contenter de 3,38 %, loin des 41,5 % du PS et des 8,9 % du PCF. À ces élections législatives de 1981, c’est même un élu nantais, Patrick Pellen, qui fait le plus mauvais score de l’UDB : 0,96 % contre 2,15 % en moyenne. Élus municipaux ou non, les candidats du parti feront toujours mauvaise figure dans ces élections nationales, le mode de scrutin majoritaire les condamnant pratiquement à disparaître après le premier tour. On peut même se demander si les très faibles scores des candidats UDB aux législatives ne pénalisent pas l’UDB dans sa quête de sièges bien placés dans les listes d’Union de la gauche lors des municipales. À noter que le seul député proche de l’UDB, élu en 2012 grâce à une alliance avec d’autres formations de gauche, n’est même pas conseiller municipal !
26Sans trop d’illusion aux élections législatives, l’UDB en a-t-elle un peu plus pour ses élus municipaux candidats à des élections cantonales ? Si, dans l’ensemble, les résultats de l’UDB y sont moins marginaux, ils n’en restent pas moins modestes et, même avec un élu municipal connu, l’UDB n’a jamais réussi à décrocher un siège départemental. Pourtant, à chaque élection cantonale, le parti se plaît à souligner les scores supérieurs à la moyenne dans les communes où elle a un maire, un adjoint ou un conseiller, expliquant que « l’effet de notoriété joue en faveur d’élus municipaux appréciés pour leur travail local32 ». C’est effectivement parfois le cas, surtout dans les petites communes33, mais c’est beaucoup moins vrai dans les villes, et surtout dans les grandes agglomérations. Dans ces élections locales, la « notoriété » qui fait quelquefois augmenter le nombre de voix ne vient pas seulement du statut d’élu municipal : aux élections cantonales de 1982, Patrick Pellen, conseiller municipal à Nantes, ne fait que 2,3 % des suffrages alors que dans deux cantons voisins les chanteurs Gilles Servat et Jean-Louis Jossic atteignent respectivement 4,1 % et 4,8 %34… Il est significatif que lors des élections cantonales de 2011, l’UDB faisait plus confiance à un accord politique avec le PS et Les Verts pour décrocher un élu départemental qu’à la notoriété de ses élus municipaux.
27Est-ce l’absence de perspectives électorales ou des désaccords plus ou moins profonds avec l’UDB qui ont conduit un certain nombre d’élus municipaux de ce parti à chercher fortune ailleurs, notamment dans des formations « nationales » ? Plusieurs y ont continué dans leur carrière politique comme Yvon Abiven, Jean-Louis Jossic et Marc Andro au PS, Roger Courland et Jakez Gicquel chez Les Verts, Émile Granville au Parti breton… Co-fondateur de l’UDB en 1964, Ronan Leprohon parti au PS en 1982 est revenu au bercail en 1997. En revanche, plusieurs élus sans étiquette ou venant d’autres partis ont ensuite rejoint l’UDB comme Jean-Claude Nizan (Lantillac) en 1977, Philippe Coulau (Plouézec) et Annaïg Le Gars (Pluguffan) en 1999, Gildas Le Troadec (Tregrom) et Hervé Carro (Savenay) en 2010… Aujourd’hui conseiller d’opposition à Saint-Hernin après avoir été maire de cette commune pendant deux mandats (de 1983 à 2001) Iffig Rémond se demande cependant si, en adhérant à l’UDB en 1976, il avait fait le choix politique le plus efficace. À la question « si vous pouviez tout recommencer, prendriez-vous le même chemin ? », que lui pose en 2010 le mensuel Regards d’Espérance, il répond : « Je pense que je referais les mêmes choix […] Je militerais aussi. Mais peut-être dans un parti de pouvoir et non pas d’opposition qui n’a pas son mot à dire, étant donné le système électoral français35. »
Conclusion
28Dans un article publié en février 1978 sous le titre significatif « les expériences électorales de l’Union démocratique bretonne », Le Peuple breton rappelait d’emblée que « lors de sa fondation en 1964, il n’était pas question pour l’UDB d’affronter les élections ». Le débat sur ce sujet a duré quelque temps au sein du parti, l’électoralisme étant considéré par certains comme un péché mortel, d’autres, comme Joël Guégan, estimant « qu’un parti politique sans élus risque bien de devenir un club de libellules36 ». C’est finalement par le biais des municipales que l’UDB est entré très prudemment dans les compétitions électorales, entre 1965 et 1971, avant de s’y projeter pleinement en 1977 avec des résultats inégaux mais dans l’ensemble très supérieurs à ceux enregistrés aux élections cantonales et a fortiori aux législatives.
29À la veille des élections municipales de 2014, on peut affirmer que l’UDB fait bien désormais parti du paysage politique breton, même si son rôle reste encore modeste par rapport aux grands partis hexagonaux. Après des débuts prometteurs dans les scrutins municipaux des années 1970, elle a ensuite marqué le pas, conséquence logique de la longue crise interne du parti, avant de retrouver une place non négligeable dans les années 2000 (tableau 8). Au total, ce sont plusieurs centaines d’élus UDB qui, depuis 1971, ont siégé dans les conseils municipaux des cinq départements bretons, certains y ayant même fait de longs séjours, jusqu’à cinq mandats pour Joël Guégan à Lorient (de 1971 à 2001) et Patrick Pellen à Nantes (de 1977 à 2007). S’il n’a que très peu décroché d’écharpes de maire37, le parti a progressivement réussi à obtenir un nombre significatif d’adjoints et de conseillers délégués.
30Géographiquement, candidats et élus UDB sont apparus dans un premier temps presque uniquement dans quelques villes du Finistère et du Morbihan. Ce n’est qu’en 1977 que le parti a commencé à essaimer dans un certain nombre de communes rurales de ces deux départements et de plus en plus dans le Trégor-Goëlo, alors qu’en Haute-Bretagne, candidats et élus UDB sont restés longtemps confinés dans quelques villes importantes : Rennes, Saint-Malo, Saint-Nazaire et l’agglomération nantaise. Paradoxalement, c’est au moment où l’UDB semble marquer un peu le pas dans ses zones traditionnelles qu’elle commence à s’implanter davantage en Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique. Reste que, notamment dans les villes, la possibilité de pouvoir placer ses militants dans des listes de gauche dépend encore trop souvent du bon vouloir de ses partenaires. Au fil des consultations, des blocages obligent parfois l’UDB à susciter ou rallier des listes alternatives, avec plus ou moins de réussite. Sauf dans de petites communes où, avec l’apport d’apparentés et de sympathisants, l’UDB peut être majoritaire au conseil municipal, le poids politique du parti est souvent très faible dans les villes face aux grands partis hexagonaux, notamment dans celles largement dominées par le Parti socialiste.
Notes de bas de page
1 Le Peuple breton, no 373, janvier 1995.
2 Celui-ci porte depuis 1985 le nom littéraire d’Octave Quigna (1916-1982) : Sten Kidna.
3 Cf. les tableaux consacrés à l’UDB dans les élections municipales en annexe de cet ouvrage, p. 253-260.
4 Le Peuple breton, no 159, février 1977.
5 Le Peuple breton, no 156, novembre 1976. Georges Marchais répond alors à Yves Rouger, membre du bureau politique de l’UDB, qui lui rappelait qu’il avait posé cette question à la direction du parti communiste dans une lettre datée du 26 mai 1976.
6 À Saint-Nazaire, il a aussi fallu la menace d’une liste UDB-PSU pour que le PS accepte un candidat UDB sur la liste d’union.
7 Nicolas M., Histoire de la revendication bretonne, Spézet, Coop Breizh, 2007.
8 Le Télégramme de Brest, 22 mars 1977.
9 Le Peuple breton, no 121, avril 1977.
10 À noter toutefois que lors de la nouvelle élection municipale à Saint-Malo en mai 1978, suite à une annulation du scrutin de 1977, une liste autonome de l’UDB menée par Henri Gourmelen n’obtient que 2,10 % des suffrages avant de se désister pour la liste PS au second tour.
11 La moyenne des candidats UDB, présents dans de nombreux cantons, s’élève à 5,63 %, Yann Daumer, adjoint au maire de Brest, réalisant 10,1 %.
12 Friant G., Étude de presse du Peuple breton, TER d’histoire, UBO, 2006, p. 96.
13 Le Peuple breton, no 228, décembre 1982.
14 C’est l’époque où Ronan Leprohon quitte l’UDB pour rejoindre le PS.
15 Sauf à Brest où elle ne cherche pas à disputer la place à Frankiz Breizh.
16 À Douarnenez, les divergences entre l’UDB et le PSU avec la majorité PC-PS portent essentiellement sur le projet de création d’un port-musée dans la ria de Port-Rhu, ce qui entraîne en octobre 1988 la création d’un Groupe de réflexion et d’initiatives locales (GRIL) qui se lance dans la bataille électorale en mars 1989, le PCF et le PS ne lui proposant que deux sièges (contre cinq demandés).
17 Le Peuple breton, no 305, mai 1989.
18 L’Alternative rouge et verte est largement issue du PSU.
19 Communiqué de l’UDB daté du 19 juin 1995.
20 En moyenne : 1,97 % pour ses 22 candidats aux législatives de 1997, 3,8 % pour ses 34 candidats aux cantonales de 1998 et 2,02 % pour ses cinq listes aux régionales de 1998.
21 À Saint-Nazaire, le chanteur des Tri Yann Jean-Louis Jossic, ancien élu de l’UDB passé au PS, ayant envoyé un message de soutien au maire socialiste Joël Batteux, la liste « Saint-Nazaire en Bretagne » menée par l’UDB reçoit aussitôt après le soutien de Gilles Servat !
22 Le Monde, 20 mars 2001.
23 Nelly Fruchard n’a jamais adhéré à l’UDB tout en se disant très proche et Gildas Le Troadec n’adhérera à l’UDB qu’après les élections municipales de 2008 (entretiens téléphoniques les 2 et 25 février 2013).
24 Chiffres communiqués par courriel le 13 février 2013.
25 Le Peuple breton, no 449, mai 2001.
26 « Interview de Ronan Leprohon « , Le Peuple breton, no 189, septembre 1979.
27 Le Peuple breton, no 199, juillet 1980.
28 En 1984, Patrick Pellen propose une motion condamnant l’apartheid en Afrique du Sud, provoquant une vive réaction du sénateur-maire RPR de Nantes, Michel Chauty, qui lui déclare : « Les séparatistes bretons de votre espèce, c’est les champions de l’apartheid. » L’UDB ayant porté plainte, Michel Chauty est condamné pour injure six mois plus tard.
29 Le 9 juillet 1979, les trois conseillers UDB font voter au conseil municipal de Brest une résolution contre l’implantation d’une centrale nucléaire sur le site de Plogoff (vote pour : PS et UDB ; abstention : PCF).
30 C’est ainsi que Jean-Jacques Monnier démissionne de la majorité municipale à Lannion en 1997 quand celle-ci supprime les subventions à Diwan.
31 « Être maire UDB, c’est sans doute, pour moi, porter une plus grande attention à la Bretagne, à sa langue et à sa culture, à son patrimoine naturel et architectural. » Peru F., Le Peuple breton, no 425, mai 1999.
32 « Éditorial : état des lieux », Le Peuple breton, no 341, mai 1992.
33 À l’élection cantonale de 1979, Fañch Peru dépasse les 10 % dans le canton de La Roche-Derrien, réalisant 54,6 % des voix dans sa commune de Confort-Berhet.
34 J.L. Jossic est néanmoins conseiller municipal d’opposition à Orvault.
35 Regard d’Espérance, no 246, mai 2010.
36 Le Peuple breton, no 426, juin 1999.
37 On ne peut guère considérer comme maires pleinement UDB que Fañch Péru à Confort-Berhet et Iffig Rémond de 1983 à 1995 car les autres « maires UDB » comme Jean-Claude Nizan à Lantillac ou Gildas Le Troadec à Trégrom n’ont rejoint l’UDB qu’après leur élection.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008