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Justifier la guerre

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Solange Rameix

Première partie. Justifier la guerre : un monopole royal ?

Chapitre II. La croix, le sceptre et l’épée

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Extrait du texte

En 1689, le pamphlétaire Eustache Le Noble met en scène un sermon fictif prononcé par Gilbert Burnet devant une assemblée composée d’hérétiques de toutes sortes1. Le prédicateur explique comment il a aidé « Sa Majesté Guillemine » à utiliser « tous les artifices » imaginables pour encourager les Anglais à se révolter. Il affirme que, grâce à lui, le « Roi Catholique, l’empereur, & le pape même » ont participé à « la destruction de leur propre religion2 ». Le prédicateur fictif se félicite que « la Providence divine semble quelquefois oublier la Justice » et remercie les Anglais de tout l’argent qu’ils ont donné et continuent à donner à Guillaume, aux Hollandais et à l’empereur. Quelques mois plus tard, dans le numéro d’octobre 1689 du Mercure Galant, Jean Donneau de Vizé s’étonne que « l’usurpateur », c’est-à-dire Guillaume III, s’appuie sur des hommes comme Gilbert Burnet pour soutenir sa politique : « on voit, explique-t-il, un criminel d’Estat au premier chef envers le feu Roy d’...

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