AEDES : maison des morts, demeure des hommes, séjour des dieux

1 Pour les différents hypogées cérétains mentionnés ici, on se reportera à Prayon F., Frühetruskische Grab-und Hausarchitektur, Heidelberg, 1975 ( = RM Ergänzungsheft 22).

2 Jannot J.-R., Les reliefs archaïques de Chiusi ( = CEFR 71), Rome, 1984.

3 Steingräber S. (dir.), Catalogo ragionato della pittura etrusca, Milan, 1985.

4 Sauf indication contraire, toutes les dates s’entendent av. J.-C.

5 Sur les difficultés d’exploitation de ces documents, à partir d’un cas concret, voir Jannot J.-R., « Deux représentations d’édifices clusiniens », MEFRA, 86, 1974, p. 723-744.

6 Voir, au milieu d’une bibliographie très abondante, Gaultier F. et Briquel D. (dir.), Les Étrusques. Les plus religieux des hommes, XII^e Rencontres de l’École du Louvre ( = Rencontres de l’École du Louvre 12), Paris, 1997 et, plus récemment, de Grummond N. et Simon E. (dir.), The Religion of the Etruscans, Austin, 2006 et vanderMeer L. B. (dir.), Material Aspects of Etruscan Religion, Louvain, 2010.

7 Paul éd. Lindsay, p. 358.

8 « On appelle rituels les livres des Étrusques où sont contenues les prescriptions qui indiquent suivant quels rites il faut fonder les villes, consacrer les autels et les temples, avec quelles cérémonies saintes il faut construire les murs, par quel droit sanctifier les portes, comment on doit distribuer les tribus, les curies, les centuries, établir et ordonner les armées, en un mot, toutes les autres choses qui regardent la guerre et la paix », trad. F.-C. Savagner.

9 C’est encore aujourd’hui l’une des questions les plus délicates posées par l’étude de la maison romaine républicaine et impériale : voir, en dernier lieu, Wallace-Hadrill A., Rome’s Cultural Revolution, Cambridge, 2008, p. 194-195.

10 Sur l’aedes en contexte sacré, en dernier lieu ThesCRA, IV, 2005, p. 139-161.

11 Charisius (1, 33, 6) : aedes, domus ; nam si aedis dixeris, templum significas.

12 ThLL, s. v., col. 915-916.

13 De Vaan M., Etymological Dictionary of Latin and the Other Italic Languages, Leyde-Boston, 2008, s. v.

14 On les désigne souvent, dans la littérature archéologique, du nom de foculi : Scheffer C., Acquarossa. Cooking and Cooking Stands in Italy. 1400-400 BC, Stockholm, 1981, p. 101-103. Plus récemment, voir Pieraccini L., Around the Hearth. Caeretan Cylinder-Stamped Braziers, Rome, 2003, pour Caere, ainsi que Pieraccini L., « House is where the Hearth is. The Function of the Caeretan Braziers », Ancient West and East, 5, 2006, p. 80-89, au titre suggestif à cet égard ; pour la région de Chiusi, où l’on en trouve soit en bucchero nero, soit décorés à la silhouette, voir p. ex. Paolucci G., « Su un gruppo di foculi etruschi con decorazione ornamentale dipinta in nero », AnnArchStorAnt, 14, 1992, p. 77-93 et Bentz M. (dir.), Rasna. Die Etrusker, catalogue d’exposition de Bonn, Akademischen Kunstmuseum der Universität, 15 oct. 2008-15. févr. 2009, Petersberg, 2008, p. 71-73.

15 L’ouvrage inégal et controversé de Polacco L., Tuscanicæ Dispositiones. Problemi di architettura dell’Italia protoromana, paru à Padoue en 1952, présente à cet égard une forme de pertinence.

16 Son « ursprünglicher Plan des römischen Hauses »: Overbeck J., Pompeji in seinen Gebäuden, Alterthümern und Kunstwerken für Kunst – und Alterthumsfreunde³, Leipzig, 1875, fig. 132. Sur cette question, Jolivet V., Tristes portiques. Sur le plan canonique de la maison étrusque et romaine, des origines au principat d’Auguste ( = BEFAR 342), Rome, 2011.

17 Paul éd. Lindsay, p. 12.

18 À partir de Tite Live, Histoire romaine, 23, 8, 8, hortus erat posticis aedium partibus, ou du passage de Festus cité ici en exergue, qui localise l’atrium dans la media area de la maison.

19 Sur la maison à pastas, la bibliographie est considérable : en dernier lieu, de Cazanove O. (dir.), Civita di Tricarico I. Le quartier de la maison du monolithe et l’enceinte intermédiaire ( = CEFR 409), Rome, 2008, p. 56-67. Pour la Sicile, voir, aux VII^e-VI^e siècles av. J.-C., les exemples de Gela, Naxos, Caltagirone et Megara Hyblaea regroupés dans D’Andria F. et Mannino K. (dir.), Ricerche sulla casa in Magna Grecia e in Sicilia, Galatina, 1996, (p. 20, 22, 24, 105), qui montrent que le modèle s’inscrit bien dans une tradition grecque.

20 Voir infra, p. 157-158.

21 Fabbri M., Musco S. et Osanna M., « Sur les traces des Tarquins à Gabies », Dossiers d’archéologie, 339, mai-juin 2010, p. 62-66.

22 Cette division par genre rappelle celle des salles latérales, triclinium et oecus, de la domus de plan canonique : voir infra, p. 153-155.

23 Sur cette constante de l’architecture étrusque funéraire, voir notamment Jannot J.-R., « Sur les fausses portes étrusques », Latomus, 43, 1984, p. 273-283. La tomba della Biga, à Ischia di Castro, présente une disposition analogue.

24 Il s’agit du type D de Prayon F., Frühetruskische Grab…, op. cit., p. 70-73. Dans les monts de la Tolfa, un bel exemple de ce type, du premier quart du VI^e siècle av. J.-C., et que surmontait un monument funéraire quadrangulaire, figure dans Brocato P., La necropoli etrusca della riserva del Ferrone. Analisi di una comunità arcaica dei Monti della Tolfa, Rome, 2000, p. 156-176.

25 Voir, en dernier lieu, Fiorini L. et Torelli M., dans van der Meer L. B., Material Aspects…, op. cit., p. 41, l’édifice tripartite du sanctuaire septentrional, doté de trois portes en façade, apparemment dépourvu de portique ou d’espace barlong antérieur.

26 Monte Sannace. Gli scavi dell’acropoli (1978-1983), Galatina, 1989, p. 29-63 et pl. 38-39 (secteur G2) : l’espace barlong devant l’édifice tripartite, dont la porte de la salle de droite, au moins, est décentrée, est occupé par trois sépultures ; les auteurs l’expliquent par une « funzione pubblico-rituale » ou « pubblico-sacrale » de l’édifice (ibid., p. 222). Non loin de là, et vers la même époque, la maison des Moules de l’habitat lucanien de Tricarico présente également un plan tripartite, avec des salles latérales aux portes décalées (de Cazanove O., op. cit., p. 60, fig. 42d).

27 Balland A., Barbet A., Gros P. et Hallier G., Bolsena II. Les architectures (1972-1967) ( = MAH suppl. 6), Rome, 1971, p. 82-115 : une salle centrale, hypèthre selon les auteurs, donne accès à deux salles disposées symétriquement, légèrement plus petites. La fonction de l’édifice est inconnue.

28 Voir, en dernier lieu, Bentz M. et Reusser C., Marzabotto. Planstadt der Etrusker, Mayence, 2008, p. 80-89. Les réserves exprimées d’emblée à propos des maisons du Palatin dans Jannot J.-R., compte rendu de Cristofani M., La grande Roma dei Tarquini, dans RA, 1991, p. 401-402, ont conservé toute leur pertinence.

29 Et, pour les boucliers, à Tarquinia, dans la tombe 13 de Steingräber S., Catalogo ragionato…, op. cit. (fin du VI^e siècle av. J.-C.) ; on trouve fréquemment, sur ce même site, des boucliers suspendus aux parois d’autres parties de la tombe (voir ibid., index, s.v. scudo). Dans les tombes archaïques, la présence de boucliers à cet emplacement précis ne présente pas un caractère décoratif, étendu à tout l’hypogée, mais un caractère nécessaire : dérivant certainement de modèles réels, ces « armes », à dessein choisies dans la panoplie comme purement défensives, défendent, métaphoriquement et concrètement, la partie de la domus la plus sacrée et la plus nécessaire à la perpétuation de la gens.

30 Sur ces deux termes, et sur ceux de tablinum et d’ala, on se reportera, en dernier lieu, à l’édition du sixième livre du De l’Architecture de Vitruve, traduit et richement commenté par Louis Callebat dans la Collection des universités de France (2004).

31 Ainsi, dans la salle principale de la tombe Campana I de Caere (Naso A., Architetture dipinte. Decorazioni parietali non figurate nelle tombe a camera dell’Etruria meridionale [VII-V sec. a. C.], Rome, 1996, p. 35-38), où les deux grands objets sculptés de part et d’autre de l’entrée, une corbeille à gauche, et – probablement – un autel à droite, semblent connoter les deux lits de valeurs différentes : celui de gauche pourrait avoir été féminin, celui de droite masculin (à l’époque de la création de la tombe, autour du troisième quart du VII^e siècle av. J.-C., la distinction entre lits féminins et masculins n’existe pas encore) ; dans la tomba della Tapezzeria de Tarquinia, les hommes au banquet se concentrent dans la partie droite de la tombe, les femmes dans sa partie gauche (sur cet hypogée, voir Jannot J.-R., Devins, dieux et démons, Paris, 1998).

32 Développée et étayée notamment dans Mengarelli R., « L’evoluzione delle forme architettoniche nelle tombe etrusche di Caere », dans Saggi sull’architettura etrusca e romana. Comunicazioni presentate al III Convegno Nazionale di Storia dell’Architettura, Rome, 1940, p. 1-32 (p. 12-14).

33 Avec les tombes B-D du tumulo del Colonello ou B et C du tumulo Maroi, puis avec la tomba dei Capitelli et la 58 tomba della Casetta, du début du VI^e siècle av. J.-C. ; dans le milieu et la seconde moitié du VI^e siècle av. J.-C., avec la tomba dei Vasi Greci et la tomba della Cornice. L’évolution part donc de lits indifférenciés, qui évoquent génériquement le banquet, pendant toute l’époque orientalisante, vers la fin de laquelle le lit de banquet devient prérogative de l’homme, tandis que la fonction de la femme dans la maison est indiquée par un nouveau type de lit à double fronton, selon un dispositif qui demeura en vigueur jusqu’à la fin de l’époque archaïque, où l’usage des lits indifferenciés s’impose à nouveau définitivement – sauf lorsqu’on a voulu souligner non pas le genre, mais la qualité du fondateur de la tombe, comme c’est le cas dans celle du tumulus Torlonia à Caere (voir p. ex. Rasenna. Storia e civiltà degli Etruschi, Milan, 1986, p. 263, pl. 3, p. 525 et fig. 412).

34 Voir Prayon F., Frühetruskische Grab…, op. cit., p. 41-43.

35 Les remarques pertinentes formulées à cet égard dans Timperi A., « Il rituale funerario nelle tombe della necropoli etrusca delle Casacce », NSc, 2002-2003, p. 174, à propos de la nécropole des Casacce à Blera, s’appliquent en effet à la plupart des inhumations des nécropoles d’Étrurie méridionale, dans les rares cas où la position des défunts a pu être observée.

36 Perse, Satires, 3, 103 ; Pline, Histoire naturelle, 7, 46 ; Sénèque, Lettres à Lucilius, 12, 3.

37 Voir en dernier lieu, pour les mondes grec et étrusque, la belle analyse figurant dans Brigger E. et Giovannini A., « Prothésis : étude sur les rites funéraires chez les Grecs et chez les Étrusques », MEFRA, 116, 2004, p. 179-248. Toutefois, le fait que la documentation prouve effectivement que le lit du mort était surmonté par un dais ne permet pas de conclure qu’« il en résulte que la prothésis se déroulait, comme le pensait Boardman, à l’extérieur de la maison », « probablement devant celle-ci » (p. 233-234), puisqu’aussi bien le dispositif de la maison grecque, avec son aulè, que celui de la maison étrusque puis romaine, avec son cauaedium, permettait d’y dresser une tente dont les dimensions ne devaient pas, du reste, être bien considérables. En outre, rien ne permet d’établir formellement si les tentes que reproduisent manifestement plusieurs tombes tarquiniennes font référence à la prothésis, au banquet funéraire, ou simplement au cadre de la chasse aristocratique : les analogies iconographiques pertinemment relevées par les auteurs aux p. 236-243 montrent que le même type de structure éphémère a pu servir à différents usages, comme ils sont du reste eux-mêmes amenés à le conclure aux p. 245-246.

38 Les exceptions à cette règle méritent d’être étudiées au cas par cas : il en va ainsi de la tombe 6093 de la nécropole du Fondo Scataglini, à Tarquinia (Cavagnaro Vanoni L., Tombe tarquiniesi di età ellenistica ( = Studia archeologica 82), Rome, 1996, p. 336-348) où, sur quatre inhumations, le seul homme présent repose sur la couche de gauche, tête tournée vers l’entrée – et donc anormale, mais en position de banquet. Cette position (tête vers l’entrée) est en revanche presque systématique dans la nécropole étrusque d’Aléria à l’époque classique : Jehasse L. et J., Aléria. Nouvelles données de la nécropole ( = Travaux de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée 34), Lyon, 2001, passim.

39 Blumhofer M., Etruskische Cippi. Untersuchungen am Beispiel von Cerveteri, Cologne-Weimar-Vienne, 1993. L’étude de l’expression des valeurs masculines et féminines dans le monde étrusque n’en est qu’à ses balbutiements, et permettra certainement de remettre en cause bien des idées reçues : on peut s’étonner, par exemple, de l’étrange inversion des signes dont témoigne, vers la même époque, le répertoire iconographique des cistes de Préneste, apparemment destinées aux femmes, et qui regorge d’épisodes violents ou belliqueux, tandis que les céramiques étrusques à figures rouges, normalement utilisées dans le monde masculin du banquet, font une part presque exclusive aux plaisirs de l’amour et du vin.

40 Y compris dans le sud de l’Italie, comme c’est le cas dans l’édifice I de l’acropole de Gela, daté du VII^e siècle av. J.-C. : D’Andria F. et Mannino K. (dir.), Ricerche sulla casa…, op. cit., p. 20-22.

41 Il est également attesté dans une tombe a cassone de Vulci, datée de la seconde moitié du VI^e siècle av. J.-C. : Messerschmidt F., Nekropolen von Vulci, Berlin, 1930, fig. 15 (où ce type de disposition perdure au IV^e siècle av. J.-C., par exemple dans la tombe François : ibid., beil. 3).

42 Comme on peut le constater à Pompéi ou Herculanum, où certaines d’entre elles présentent cependant des ouvertures donnant soit sur le tablinum, soit sur la parcelle située derrière la domus – espace de service, hortus ou péristyle. Je ne connais en revanche aucun cas de fenêtre qui ait été percée à ce niveau de l’édifice dans la façade de la maison, côté rue.

43 C’est peut-être la raison pour laquelle cette symétrie paraît avoir été recherchée, voire recréée artificiellement même lorsque l’espace disponible ne permettait pas d’installer deux salles latérales, comme on le constate par exemple dans les deux domus fouillées sur le Poggio Moscini à Bolsena (Jolivet V., Tristes portiques, op. cit., p. 155).

44 Mais on en trouve un exemple, dès le premier quart du VI^e siècle av. J.-C., dans la nécropole de Frassineta Franco, à peu de distance au nord-ouest de Monterano : Brocato P., Necropoli etrusche dei Monti della Tolfa ( = Ricerche. Collana del Dipartimento di Archeologia e Storia delle Arti 3), Cosenza, 2009, p. 44-46 et fig. 16 (tombe 1, ou del Tronetto).

45 Cette caractéristique, bien attestée en milieu funéraire par la tomba del Tablino (voir supra, et fig. 10), pourrait apparaître dès 575 environ, en contexte domestique, dans l’édifice VII de la zone B à l’Accesa (fig. 2), dont la salle centrale est entièrement ouverte – mais on ne peut exclure que cette partie de l’édifice ait été détruite.

46 Cela en dépit de l’étude attentive du mobilier retrouvé dans les tablina des habitations pompéiennes figurant dans Allison P. M., Pompeian Households. An Analysis of the Material Culture, Los Angeles, 2004, compte tenu des problèmes posés par le site (état des maisons après l’éruption, pillages consécutifs), et du fait que ces témoignages se rapportent à des domus à péristyle, connues dans leur état du I^er siècle apr. J.-C., à l’intérieur desquelles la fonction de la salle occupant la position originaire du tablinum avait pu radicalement changer.

47 Sa présence dans cette pièce est attestée archéologiquement, par exemple dans l’édifice VII de la zone B à l’Accesa.

48 Cf., en tout dernier lieu, Cenciaioli L. (dir.), L’Ipogeo dei velimna. 170 anni dalla scoperta, Città del Castello, 2011.

49 Voir notamment Bonghi Jovino M., « Tantum ratio sacrorum gerebatur. L’edificio beta di Tarquinia in epoca orientalizzante e alto-arcaica », dans M. Castoldi (dir.), Koiná. Miscellanea di studi archeologici in onore di Piero Orlandini, Milan, 1999, p. 87-103 et, pour une synthèse toute récente avec la restitution tripartite de l’édifice, M. Bonghi Jovino, dans vander Meer L. B. (dir.), Material Aspects…, op. cit., p. 5-16.

50 Il n’est certainement pas fortuit que la réduction impliquée par le passage de la maison à la tombe, essentiellement à Caere ou dans son territoire, ne conserve que les éléments qui assimilaient le plus directement cette dernière au temple, la partie correspondant à l’aedes, souvent avec sa séquence de salles tripartites. Toutefois, celle du centre ne présente pas, dans la plupart des cas, la typologie du tablinum, puisqu’elle ouvre sur le « cauaedium » par une porte semblable à celle des salles latérales, selon un schéma attesté dans les plus anciennes maisons de plan barlong, mais aussi dans les temples à triple cella.

51 Cf. aussi, en ce sens, Prayon F., « The Atrium as Italo-Etruscan Architectural Concept and as Societal Form », dans Swaddling J. et Perkins P. (dir.), Etruscan by Definition. Papers in honour of Sibylle Haynes, Londres, 2009, p. 60-63.

52 La plupart des sujets mentionnés par Festus – temples, tribus, curies – auraient été organisés par le législateur étrusque selon un rythme ternaire dont l’importance est confirmée aussi bien par Servius (Commentaire à l’Énéide, 1, 422 : non putatas iustas urbes, in quibus non tres portae essent dedicatae et tot uiae et tot templa…) que par Varron (De la langue latine, L, 5, 164-165 : les trois portes de la Roma quadrata).

53 La frons scenae du théâtre grec (en dernier lieu, Moretti J.-C. (dir.), Fronts de scène et lieux de culte dans le théâtre antique ( = Travaux de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée 52), Lyon, 2009 et, pour le théâtre romain, Ramallo Asensio S. F. et Röring N. (dir.), La scaenae frons en la arquitectura teatral roman, Murcie, 2010), avec ses trois portes – la ualua regia et les ualuae hospitaliae – a pu être adopté d’autant plus volontiers en milieu italique vers la fin de la République qu’elle correspondait à un type tripartite dont la prégnance était alors encore bien réelle. On peut également se demander si, par l’intermédiaire de la basilique civile, le plan de l’aedes, tel que nous l’avons considéré ici, n’a pas joué un rôle important dans la formation des premières basiliques chrétiennes dans lesquelles le chœur, les chapelles latérales et le transept reproduisent très précisément son dispositif canonique : voir, en tout dernier lieu, la synthèse figurant dans Chavarría Arnau A., Archeologia delle chiese. Dalle origini all’anno mille, Rome, 2009.

54 Remontant à l’époque villanovienne : Jannot J.-R., « Sur quelques rites villanoviens, et sur leur permanence », StEtr, 65-68, 2002, p. 3-12.

55 Je crains que la thèse développée ici ne paraisse bien aventurée au récipiendaire même de ces hommages qui parle, à propos de la glose de Servius, ici citée à la note 52, d’une « prétendue prescription de la disciplina etrusca », et écrit être « tenté de penser que la prétendue tripartition canonique du temple toscan est probablement calquée sur le modèle romain au début du III^e siècle » (Jannot J.-R., Devins, dieux et démons, op. cit., p. 91). Le débat est donc loin d’être clos, et c’est tant mieux…