Chapitre XX. Les sénateurs originaires de la province d’Hispania Citerior au Haut-Empire romain*

1 Strabon, III, 4, 8 qui note que du détroit de Gibraltar à Tarragone le littoral est pauvre en ports, mais qu’il est au contraire bien pourvu à partir de la capitale provinciale vers le nord.

2 Strabon, III, 3, 5.

3 G. Alföldy, 1977c Dans la perspective de cette étude on s’attachera surtout aux pages 25-30 (ou 61-66 version en allemand) des Baebii.

4 Ibid., p. 22-23, donne, nous semble-t-il, de bons arguments pour dater sa carrière à l’époque des Flaviens ; il invoque en particulier, à travers la forme du piédestal, une donnée locale importante qui s’ajoute à la fonction de seuir equitum Romanorum et à la dénomination de la Bétique désignée comme Hispania Baetica.

5 CIL, VI, 1361 ; cf. aussi G. Alföldy, 1977c, p. 20 qui rapporte une inscription inédite de la Masía Gurrama à 6 km au nord de Sagonte élevée à son frère par une Baebia L. f. Fuluia.

6 C’est-à-dire plus de 60 personnes.

7 G. Alföldy, 1977c, p. 25-26.

8 A. M. de Guadán, 1969, n^o 188, p. 63 (L.B.M.D.) ; G. Alföldy, 1977c, p. 68, n^o 8.

9 G. Alföldy, 1977c, p. 11-13. La date de la promotion de Sagonte au rang de municipe n’est pas clairement établie : H. Galsterer, 1971, p. 28. Cependant, dans la mesure où CIL, II, 3827 atteste que l’octroi du statut municipal est antérieur à 8 av. J.-C., il est possible que la promotion se situe dans le cadre de l’organisation définitive de l’Hispania, c’est-à-dire entre 16 et 13 av. J.-C.

10 G. Alföldy, 1977c, p. 29. Il se fonde essentiellement sur les découvertes d’inscriptions où apparaît le gentilice Baebius. On peut noter en se référant à Voconius Romanus, chevalier de Sagonte, que la vigne jouait un rôle important : Pline le Jeune, Lettres, IX, 28, 2 : Indicas etiam modicas te uindemias collegisse. Communis haec mihi tecum, quamquam in diuersissima parte terrarum, querella est.

11 G. Alföldy, 1977c, p. 30.

12 CIL, II, 3839.

13 G. Alföldy, 1977c, p. 81, note 66 : cf. surtout C. Cornelius Q. f. Gal. Restitutus Grattius Cerealis (CIL, II, 3851).

14 RIT, 162.

15 H. G. Pflaum, 1965, p. 90 ; l’addition des noms Quadronius Proculus est un argument supplémentaire en faveur du dédoublement : aussi J. Guitart i Durán, 1976, p. 32.

16 J. Guitart i Durán, 1976, p. 243-244.

17 W. Kubitschek, 1889, ne retenait que Tucci et Italica en Bétique, Scallabis en Lusitanie et Carthago Noua en Citérieure. La liste qu’on peut proposer aujourd’hui doit inclure également Hispalis (Séville) en Bétique et surtout Osca et Celsa dans la vallée de l’Èbre. I. Rodà de Llanza, 1970, p. 171, note 17, note avec raison qu’à Tarraco même des citoyens inscrits dans cette tribu sont recensés. On sait bien, désormais, qu’il est hasardeux de ne pas admettre la coexistence de plusieurs tribus à l’intérieur d’un même municipe ou d’une même colonie.

18 Cf. sa discussion de la communication de R. Étienne, 1965, p. 82 où il se prononce plutôt pour Celsa.

19 J.-N. Bonneville, 1982, t. I, chap. I. Il a attiré l’attention le premier sur les apports de la numismatique.

20 Il s’agit d’asses qui portent le nom complet de la colonie fondée par Lépide (cf. Galsterer, 1971, p. 24-25) à savoir Col. Vic. Iul. Lep. (A. M. de Guadán, 1969, p. 242 n^o 270 et pl. 30).

21 A. M. de Guadán, 1969, p. 54-55 souligne la difficulté de l’interprétation Pr. IIuir ; aussi H. Galsterer, 1971, p. 25, où on devrait développer dans un premier temps Pr(aefecti) et ensuite Pr(aetores).

22 A. M. de Guadán, 1969, n^o 272, pl. 30 et p. 195 et 242.

23 L. Villaronga, 1979, p. 16 et fig. 56.

24 À Celsa même : Licinia Materna (CIL, II, 3018) ; à Ilerda : C. Licinius Saturninus, IIuir (CIL, II, 3010).

25 Polybe, Histoires, XXXV, 3, 6 ; Appien, Iberikè, L-LIV : cf. FHA, IV, p. 21-31.

26 Strabon, III, 4, 10.

27 A. M. de Guadán, 1969, p. 195 ; J. C. M. Richard et L. Villaronga, 1973, p. 121.

28 Cf. N. Dupré, 1973, p. 153 et p. 165.

29 Ibid., p. 171. L’auteur n’aborde pas la question, pourtant importante, des données politiques qui ont dû jouer un rôle, car on ne peut s’empêcher de penser qu’Auguste a tout fait pour privilégier sa fondation aux dépens de celle de son rival malheureux, Lépide.

30 La conservation de la tribu Sergia n’est pas incompatible avec cette hypothèse : le cas le plus typique est sans doute celui de M. Valerius M. f. Gal. Aniensi Capellianus originaire de Damania ; adlectus in coloniam Caesaraugustanam il a conservé son ancienne tribu tout en ajoutant la nouvelle.

31 Le fragment CIL, II, 4508 = IRB, 29 doit être attribué vraisemblablement à Licinius Sura, mais cette dédicace et éventuellement une deuxième (IRB, 81) s’expliquent surtout par l’affranchi dont les nombreuses bases se comprennent, croyons-nous, par une origine Barcinonensis.

32 L’hypothèse de I. Rodà de Llanza, 1970, p. 170 selon laquelle CIL, II, 6179d appartiendrait à un arc de triomphe, symétrique à Barcino de celui de Bara, n’est pas fondée (cf. aussi J.-N. Bonneville, 1982).

33 G. Alföldy, 1977b, p. 295.

34 Cf. J.-N. Bonneville, 1978 ; cf. aussi AE, 1979, 441. Indépendamment d’une translation improbable de la ville de Montjuich vers la plaine, il n’est pas possible de ne pas tenir compte du cognomen indigène Barcino et des surnoms romains Fauentia et Paterna pour retracer la chronologie de la fondation. La fondation avait à coup sûr une signification précise dans le contexte indigène – malgré les silences de l’archéologie – dont rien n’indique qu’elle n’était pas celle de réunir en un lieu romain les indigènes des sites environnants. Fauentia et Paterna ne se retrouvent nulle part ailleurs dans des fondations qui ne seraient qu’augustéennes (cf. par ex. les analyses de B. Galsterer-Kröll, 1972, p. 65-70). Il nous semble qu’il faille retenir l’hypothèse d’une double fondation sur le même site (comme à Narbonne) : la première fut l’œuvre de César ou des triumvirs, la deuxième celle d’Auguste en raison du surnom Iulia Augusta (voir aussi F. Vittinghoff, 1952, p. 107).

35 Sur l’origine cisalpine des Minicii cf. par ex. G. Alföldy, 1969a, p. 100 d’après W. Schulze et A. Calderini.

36 RIT, 23, 918.

37 CIL, II, 4488.

38 RIT, 376, 625-626.

39 Cf. (avec les références essentielles) I. Rodà de Mayer, 1978, p. 220-221.

40 CIL, II, 4509 = 6145 ; IRB, 30 ; la découverte du nouveau fragment permet de penser que ces thermes sont ceux fouillés récemment à Barcelone (I. Rodà de Mayer, 1978, p. 220).

41 CIL, II, 4511 ; IRB, 32. Le texte de la carrière du donateur est incomplet : on peut seulement le dater après 121-122.

42 Cf. I. Rodà de Mayer, 1978, p. 221 et 222.

43 H.-G. Pflaum, 1978, n^o 13, p. 317-319.

44 CIL, XII, 3167 = ILS, 1016.

45 CIL, II, 4513 = IRB, 34.

46 I. Rodà de Mayer, 1975, p. 231-232 oppose, à juste titre, à l’identification les noms complémentaires Iulius Persicus. Elle pense à un fils légitime ou à un fils adoptif.

47 J.-N. Bonneville, 1982. L’auteur a observé que les piédestaux n’apparaissent pas avant 70 dans l’épigraphie de Barcelone ; il propose à la suite d’une typologie permettant d’établir des séries et de placer le piédestal de Persicus dans la tranche chronologique 100-120.

48 On n’a que ce document sur lui : AE, 1968, 482. Cf. aussi M. Cébeillac-Gervasoni, 1972, n^o XXXVI, p. 76-77. L’auteur en fait, sans preuve, le fils du préfet de la Ville ; H.-G. Pflaum, 1974, p. 414 pense qu’il peut s’agir ou du fils ou du neveu.

49 ILLRP, 515. On a déjà noté que la tribu des Pedanii n’est pas connue.

50 Il est notable que les documents les plus anciens concernant les Pedanii soient ceux de L. Pedanius Euphron, seuir augustalis et affranchi (IRB, 102 et 103 ; J.-N. Bonneville, 1982, pense qu’ils datent de la période 85-100). La tribu connue est la Palatina qui était aussi celle des affranchis traditionnellement. Nous pensons à une ascension dans la noblesse locale à partir d’une souche d’origine affranchie parce que les inscriptions des magistrats de la gens sont au plus tôt du II^e siècle, voire de l’époque d’Hadrien (formule omnib. honor. in r. p. sua functus) ; en outre le décurion L. Pedanius Vrsus est fils d’une Pedania Dionysia.

51 G. Alföldy, 1973, p. 30-36 et p. 45, a montré le rôle des chevaliers dans le flaminat sous les Flaviens et jusqu’à Hadrien.

52 G. Alföldy, 1977a, p. 212-213 (d’après Eck) ; aussi RIT, p. 82 (avec la bibliographie).

53 Cf. les arguments chronologiques dans G. Alföldy, 1973, n^o 67, p. 89-90 et RIT, 310.

54 Ibid., n^o 68, p. 90. Il avait accompli ses milices après son adlectio survenue après une carrière municipale. Il pouvait donc être âgé de 45 ou 50 ans au moment de son flaminat. Aussi G. Alföldy et H. Halfmann, 1973a, p. 55-59 (Appendice à l’étude sur Cornelius Nigrinus : n^o 4).

55 L’auteur (RIT, 149 et p. 82) met un point d’interrogation et n’explique pas nettement son choix de Lucius plutôt que de Marcus.

56 CIL, II, 3851= C. Cornelius Q. f. Gal. Restitutus Grat(tius) Cerealis.

57 Cf. note 54.

58 CIL, II, 3585.

59 Voir page suivante. Pour des raisons matérielles nous avons limité les noms qu’on retrouvera aisément dans la liste : le numéro donné y correspond et pour cette raison on constatera des solutions de continuité.

60 P. 20-25 essentiellement.

61 R. Étienne, 1958, p. 160 et suiv. ; aussi A. Montenegro, 1975, p. 22 et p. 52.

62 Pline le Jeune, Lettres, II, 13, 4.

63 Il faudrait ajouter le sénateur inédit honoré à Segobriga (prov. de Cuenca), signalé par G. Alföldy dans la discussion. Nous souscrivons à l’essentiel de l’explication qu’il propose pour ce cas et les autres.

64 Strabon utilise le verbe ϭυνοιχίζω.

65 Nous remercions tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ont bien voulu prêter attention à cette recherche, plus particulièrement MM. G. Alföldy et W. Eck qui, par leurs suggestions ont contribué à enrichir notre liste. Naturellement ils ne sauraient être tenus pour responsables des erreurs et omissions ; les opinions exprimées sont en outre de la seule responsabilité de l’auteur.

* Paru dans Epigrafia e ordine senatorio (EOS) 2, Rome, Edizioni di Storia e Letteratura, coll. « Tituli », 5, 1982 [1984], p. 439-464.