De l’unique au multiple : quelques réflexions sur les documents archéologiques dans l’Antiquité

1L’histoire, on le sait, s’écrit à partir des documents et chaque document est invoqué en général en tant qu’« unique ». Dans cet essai rapide1, je m’intéresserai au contraire au document en ce qu’il est « multiple », quels que soient les moyens de la copie : un document reproduit en plusieurs exemplaires identiques ou du moins analogues et en particulier lorsque c’est cette caractéristique même qui lui donne sa signification et son intérêt principal, sinon unique. Au lieu de me concentrer sur un seul point de détail, j’amorcerai ici une analyse plus large aussi bien méthodologiquement que chronologiquement afin de dégager, dans une intention volontairement pédagogique, plusieurs points importants. Vu le nombre des domaines que je souhaite aborder, il va de soi qu’il ne saurait être question de les étudier tous en détail2.

2Je distinguerai d’abord, au niveau matériel, reproduction par copie et reproduction mécanique : j’entends par « copie » le cas où un artiste cherche à reprod