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    Plan détaillé Texte intégral La structure de la ville et de l’habitat, facteurs favorables à la propagation du feu Les villes comtoises et les incendies : des réalités prégnantes mais combattues Les propos de Nicole, objet de la justice communale bisontine Annexe Notes de bas de page Auteur

    Dans le secret des archives

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    « Paroles de feu ». Aspects comtois et bisontins

    Jacky Theurot

    p. 167-187

    Texte intégral La structure de la ville et de l’habitat, facteurs favorables à la propagation du feu Les villes comtoises et les incendies : des réalités prégnantes mais combattues Les propos de Nicole, objet de la justice communale bisontine Annexe SOURCE Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Une décision de justice municipale énoncée deux mois après le grand incendie de Besançon du 30 juin 1452 méritait que l’on s’attarde sur la situation bisontine au détour d’un texte significatif à la fois de la crainte que le feu suscite dans les organismes urbains et de la réaction du pouvoir municipal lorsque des individus professent des « paroles de feu1 » !

    2Les villes comtoises en effet, et ce n’est pas original, la grande cité de Besançon comme les pôles du second réseau urbain comtois, ont connu au cours du Moyen Âge de nombreux incendies2. La structure des maisons, la concentration de l’habitat où se mêlent lieux de résidence et lieux de travail, expliquent la fréquence des ces « orvales de feu » rapportés par les rares chroniques et les textes3. La quête documentaire n’avance cependant qu’au rythme des recherches et donc la connaissance présente évoluera encore.

    3Besançon4 qui compte vers le milieu du XVe siècle environ 12 000 habitants, ville d’Empire blottie dans sa boucle, auquel s’ajoute le quartier Battant sur la rive droite, au débouché du pont principal, offre l’exemple d’une cité où la densité de l’habitat est le fruit d’une longue histoire. Seul pôle économique de la Comté, hors Salins et son sel surtout, elle regroupe en son sein nombre de métiers de bouche et d’activités de transformation usant du feu (fours, boulangers, tripiers, forgerons, hôteliers...), situés en plein cœur des quartiers.

    4La mémoire bisontine est donc marquée par ces feux qui se répètent depuis le XIIIe siècle tandis que les visiteurs – marchands, hommes d’Église familiers du quartier cathédral en particulier – venus d’autres bourgades ou villes, rapportent avec force détails les incendies destructeurs survenus ailleurs, à Salins, Poligny, Gray, Rochefort ou en d’autres lieux.

    5Nous reviendrons donc sur les risques d’incendie dans les villes comtoises, avant d’en rappeler la chronologie, pour mieux comprendre la sentence prononcée contre Nicole de Besançon, une femme porteuse de « paroles de feu ».

    La structure de la ville et de l’habitat, facteurs favorables à la propagation du feu

    6Les bourgs d’importance et les villes sont le reflet – sans déterminisme particulier – de l’espace dans lequel elles naissent et se développent car elles rassemblent là où elles sont, les hommes qui les peuplent et les matériaux qui leur sont immédiatement nécessaires. Ainsi en est-il du comté de Bourgogne où, outre Besançon née dans la haute antiquité et cité dès le temps gallo-romain, le réseau urbain – du moins le second réseau – s’est constitué à travers des lieux aux conditions particulières5 : sur les plateaux près du Grandvaux (Orgelet) et dans la montagne (massif du Jura), pourvus de résineux, on puise dans les « joux » pour se fournir en bois de construction (Pontarlier et Saint-Claude) ; mais la plaine avec ses forêts de feuillus (chênes et hêtres surtout) – ainsi le bois de Chailluz à Besançon, l’ample forêt de Chaux pour Dole, le bois Mouchay près d’Arbois et Salins, la forêt de Vaivre pour Poligny – offre aussi de tels gisements. Les chartes de franchises, dès le XIIIe siècle, précisent souvent la possibilité de se fournir, certes, en bois mort pour le chauffage mais aussi en bois de construction, de façon restrictive cependant6. D’ailleurs le comte de Bourgogne (domaine) et les grandes familles féodales (les Chalon, les Vienne, les Montbéliard...) qui se partagent le territoire comtois au sein duquel ils contrôlent les espaces urbains – les rubriques des comptes de bailliage s’organisent pour l’essentiel autour des châtellenies urbaines7 – ont un fort pouvoir banal et sont en charge de la construction et de l’entretien, outre leurs châteaux, des halles, fours et moulins, et à travers leurs libéralités pourvoient aussi les établissements religieux et les hospices en bois de construction et de chauffage8.

    7Ceci explique que les villes, quelles qu’elles soient, en Comté comme ailleurs, ont une structure et un habitat vulnérables car dans le matériel de construction, la part du bois est importante.

    8En effet, les villes comptent nombre de maisons, souvent polyvalentes (atelier et résidence), même d’« honorables hommes », dont la structure est de bois et pas seulement dans les époques hautes de la période comme l’indique la fouille de la maison du Vignier à Besançon9. Ainsi à Montbéliard, Sylvia Katancevic dans l’étude qu’elle a conduit du Livre rouge de Montbéliard, par dépouillement des 215 actes de ce cartulaire, trouve mention dans la ville de douze « maisons de bois » contre 5 maisons de pierre, trois associant bois et pierre (carte 1)10. À Poligny aussi, ainsi que l’a montré Fabrice Gros, nombre de maisons sont à structure de bois : dans une patente du 1er mars 1407, Jean sans Peur fait écrire que « nous avons en icelle ville et alentour du chastel, haules, grandes et notables, deux maisons a tenir nos blefz et vins, six molins et quatre fours que l’on maintien a nos frais et despens et sont couvers de bois aussi comme les autres maisons de ladite ville excepté nos diz chastel et aules qui sont couvers de thieule11 ». À Salins, dans un texte de 1409 émanant toujours de la chancellerie de Jean sans Peur, il est rapporté que les « maisons, ouvraiges et couvertures de bois » sont nombreuses en la ville, y compris les bâtiments constituant la saline, et lorsqu’un formidable incendie s’empara de cette même ville en 1442, il consuma outre les halles, nombre de maisons de bois ; quand la collégiale Saint-Anatoile et le quartier canonial de cette ville, établi « en la montaigne de la dicte eglise » furent fortement endommagés par un incendie en mai 1469, la formulation du texte, sollicitant le duc pour qu’il facilite les quêtes en vue d’une reconstruction, indique qu’autour de l’édifice « ont esté toutes brulees et arasees jusques a plainne terre ou nombre d’environ trante maisons », ce qui sous-entend qu’elles étaient aussi de bois ; et lorsque dans une autre supplique, en 1470, le duc Charles est sollicité pour la même raison, à propos cette fois du grand hôpital du Saint-Sépulcre, le texte parle « du grant meschief et orvale de feu qui, puis certain temps en ça » a touché non seulement l’hôpital, qui a « esté moultement grevé et adommagié », mais aussi « toutes les maisons esquelles l’on avoit accoustumé de tenir et retraire la plus grant partie des biens dudit hospital ont été arses et brulees avec les biens meubles, vins, blez, autres vivres et provisions appartenans a icellui hospital », et là encore il s’agit d’édifices de bois ou en grande partie12.

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    Carte 1. – Montbéliard vers 1460 : maisons de bois, cheminées et maisons de pierre.

    9Dans les autres villes, comme à Gray, Vesoul, Dole, Saint-Claude, à plus forte raison dans les gros bourgs comme Pesmes, Quingey, Rochefort, on trouve mention de « maisons de bois » : ainsi le 6 juin 1385, l’écuyer Fourqual de Savigney effectuant son dénombrement, déclare tenir, entre autres choses, un meix et maison de bois à Rochefort13. Les textes citant de telles maisons et granges de bois dans les villes et les bourgs sont nombreux tout au long du XVe siècle. D’ailleurs, lorsque Pierre Gresser se penche sur l’entretien des édifices banaux qui parsèment le bourg d’Orgelet au XVe siècle – « la halle de boucherie » (charpente, colonnes, « ancelles » de couverture), les fours (charpente, bardeaux, huisseries), la « hale de bois couverte d’aissenne » citée comme telle dans le terrier de 1455 – on mesure bien la part des éléments ligneux dans la construction, même si la pierre est présente14.

    10De plus, comme à Besançon justement, ainsi que le rappelle Roland Fiétier, les maisons pouvaient avoir plusieurs étages, et souvent étaient construites en encorbellement – donc avec des toitures rapprochées – les toitures étaient souvent couvertes d’ancelles et de bardeaux, matériaux moins onéreux que les tuiles, le feu trouvant là un aliment de choix. Certes il y a des maisons de pierre dont la mention jalonne les textes d’archives – comme à Dole, la maison passée de Jaquot à Gérard Vurry – dite « tour15 » ; et même si les quelques vestiges de maisons de pierre du XVe siècle, encore visibles, pourraient laisser penser qu’à Besançon, elle fut la matière première des maisons (rue Battant par exemple) ce serait oublier la répétition des législations, même postérieures au grand incendie de 1452, synonymes d’une non application, obligeant difficilement à la construction de murs-pignons de pierre et à l’abandon de l’usage de matériaux ligneux pour la couverture par des tavaillons au lieu de la tuile recommandée, comme à Poligny dès Jean sans Peur16.

    11Donc, ici comme ailleurs, si la pierre est partie intégrante des habitations, elle ne rentre qu’en partie dans la construction (soubassement) et, pour l’essentiel, les maisons usent de forts poutrages structurant les murs, de planches pour les huisseries et les sols, et tout le mobilier ; et il est fort probable que les manteaux des cheminées intérieures, même enduites de plâtre, sont en bois. N’oublions pas non plus la présence dans les cours de tas de bois utiles au chauffage, qu’il faut bien mettre quelque part, la législation communale salinoise montrant que l’on s’en méfie comme de l’utilisation des bougies et lanternes dans les étables et celliers des auberges et hôtels17 et que les cheminées sont mal entretenues et le ramonage insuffisant ainsi que le rappellent les édits municipaux dolois dans la seconde moitié du XVe siècle18.

    12Mais si les logis de la majorité des « peuples urbains » sont construits ainsi, ce serait oublier d’autres bâtiments utiles aux citadins, situés en plein cœur de toutes les villes, tels les fours, édifices dangereux par excellence, gisant sous des logis de bois couverts de tuilettes de sapin comme le montrent les textes concernant Pontarlier par exemple : ainsi en 1402, après le grand incendie pourtant, lorsque l’on reconstruit le four de la « saule », il est question de « vim et cent d’aiseules [...] a mettre la dicte aiseule sur le dit toit du dit four de la saule et ycellui couvrir bien et convenablement, et sur ycelle couverture mectre des pierres la ou besoing estoit pour tenir l’aiseule pour temps de vent19 ». Ceci se retrouve dans les trois fours de Dole ou les quatre de Poligny. À Besançon, c’est l’autorité communale qui autorise la construction des fours, contre une redevance, les délibérations évoquant ces engagements entre 1441 et 1469, au profit de boulangers et de particuliers, fours qui le plus souvent intègrent des habitations ou des ouvroirs sur rue, avec le souci pour les autorités d’exiger des conditions de construction limitant les risques20. Également, les moulins, batteurs et foules, sur la rive, au pied des villes situées sur l’eau (Vesoul, Gray, Dole, Poligny, Pontarlier, Besançon, Rochefort-sur-Nenon...), les halles déjà évoquées pour Orgelet, mais aussi à Pontarlier – ici refaite à neuf en 1381, elle est brûlée en 1402 et reconstruite à l’identique avant 140521 – Salins (celles qui existaient avant 1442), Poligny, Dole, Besançon, Montbéliard, sont ainsi faites, abritant de plus des activités maniant le feu. Les hôpitaux intra-muros offrent aussi une bonne part de structures de bois (charpentes, murs, cloisons, couverture), aussi bien ceux du Saint-Sépulcre de Salins, de Notre-Dame d’Arans ou du Saint-Esprit à Dole, du Saint-Esprit à Gray et Besançon, que l’hospice fondé par Jean Sardon à Vesoul où, dans l’acte de fondation, il évoque « une charpenterie de boiz » pour y placer une ou deux chambres, qu’à l’hospice de Montbéliard où Robert Cusenier indique que « à l’image de toutes les autres constructions de la ville, l’hôpital est couvert « d’essanes22 ». De même, les églises ont aussi recours au bois – charpentes, huisseries, mobilier – comme les orgues à Saint-Anatoile qui brûlèrent en 1469, les stalles comme à l’abbatiale de Saint-Oyend23, par habitude de construction et en raison d’un coût moindre.

    13Lorsque l’on considère le parcellaire urbain, dans lequel les édifices sont fort imbriqués : maisons et ateliers24, bâtiments publics, la construction des maisons, l’étagement de celles-ci avec des encorbellements ou « avant-saillies », jointives, aux couvertures de tavaillons, on comprend que cela constituait pour le feu, des conditions idéales de propagation.

    Les villes comtoises et les incendies : des réalités prégnantes mais combattues

    14Une carte répertoriant les incendies au cours des siècles dans le comté de Bourgogne, incomplète, c’est évident, car tributaire de la lecture progressive des textes, en particulier des délibérations municipales et des comptes, révèle combien les incendies ont pu sévir au sein des gros bourgs et des villes, en particulier aux XIVe et XVe siècles, quel que soit leur site (carte 2).

    15Il y eut dans les villes nombre d’incendies mineurs souvent fort localisés et bien mal répertoriés car, comme le fait la presse de nos jours, ce sont les grands incendies qui retiennent l’attention par leur caractère « extraordinaire », on dirait même « spectaculaire ». Et la raison exposée plus haut facilita la propagation lors des grands incendies, créant l’épouvante car les brasiers étaient bien difficiles à maîtriser, malgré le « guet » et en raison d’un équipement rudimentaire en fontaines. Ce fut le cas dans de nombreuses villes comtoises comme Pontarlier, Morteau, Salins, Poligny, Arbois, Saint-Oyend, Gray, Vesoul, Montbéliard ou Belfort..., ou des bourgs importants comme Nozeroy, Quingey, Orgelet, Rochefort, Chaussin (avant 1394) pour les mieux connus. Les textes nous le rapportent de façon parfois cursive ou décalée : ainsi à Dole c’est au verso d’un document du 28 août 1398 que l’on apprend qu’il y eut un incendie en 1352, non loin de la collégiale, de même pour la grande tour du château situé à la tête de la ville, où l’on apprend incidemment qu’elle était « arse » en 1380, sans que l’on sache exactement quand ni pourquoi25.

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    Carte 2. – Incendies connus dans les bourgs et villes du comté de Bourgogne, XIVe-XVe siècle.

    16Certes des villes comtoises ont pu être exposées à des sièges destructeurs où le feu, par l’envoi de flèches enflammées, put provoquer l’incendie urbain : il est vrai qu’il y eut bien des « alertes » aux XIVe et XVe siècles avec les Grandes Compagnies (1360-1369), les Écorcheurs (au Nord du comté, dans les années 1440), et surtout lors des guerres franco-bourguignonnes (1477-1479) : ainsi Dole et Gray subirent le siège des armées de Louis xi et le feu s’empara des structures en bois, comme le Parlement de Dole et nombre de maisons ; mais Besançon ne connut pas les conséquences de ces faits de guerre car elle sut négocier.

    17Par contre de grands incendies sont clairement énoncés : en 1407, Jean sans Peur dans la patente où il accepte la fondation d’une tuilerie à Poligny, indique que « depuis cinquante ans en ça, ladite ville ou la gaigneure (majeure) partie d’icelle a esté arse et destruite par feu de meschief, et especialment et darrenierement environ a six ans qu’il eut 240 a 260 maisons arses » ; en 1416 encore, dans une autre patente où il stigmatise l’insouciance des Polinois et le non recours à la tuile, il rappelle que « environ a un an plusieurs maisons ont eté arses en la grant rue du bourg d’icelle notre dite ville ensemble plusieurs biens en icelles autres maisons, puis huit jours en ça, empres et au joignant de nostre chastel dudit Poligny par le feu desquelles nostre dit chastel a esté en tres grant peril » ; puis ce seront 60 maisons en 1429, 52 en 1447, près de 200 en 1459 et encore de 60 à 80 en 1501, le couvent des Dominicains étant lui-même touché puisque l’« horrible feu [...] entra au clochier d’icelli couvent (était en bois), lequel il brula ensemble les cloches et toute l’eglise [...], et aussi pluseurs maisons de notre dite ville avec notre aul26 ». À Gray, Frédéric Genevrier étudiant les modalités d’application du toisé donne des éléments du même type, l’hôpital du Saint-Esprit, à la porte de la ville, brûlant en 1436. À Salins, à plusieurs reprises également, en s’alimentant dans les parties en bois, le feu se propagea, en 1377 autour du quartier de Saint-Maurice, en 1409 autour de la saline, en 1442 à partir des halles, en 1469 dans le quartier de Saint-Anatoile, et avant 1470 autour de l’hôpital du Saint-Sépulcre. À Pontarlier, la grande halle refaite en 1381 est pour l’essentiel en bois, comme les moulins et les fours, tous couverts d’« aissonnes » de sapin ; or « le samedi devant Quasimodo mil et deux », un incendie de grande ampleur ravagea la ville, une partie du château, la halle « par cas de fortune fut arce et gastee » et détruisit les deux fours de la Saule et de Saint-Bénigne qui se trouvaient eux aussi dans la ville, le four de la Saule près du château, les moulins et foules « desquelx les maisonnements et rouhaiges soient tous ars et gastez par fortune de feu27 ».

    18Si souvent à l’issue des incendies on parle de « feu de meschief » ou « d’orvale de feu », sans autre explication, quelques rares causes d’incendies ont pu être cernées. À Besançon, où différents quartiers de la ville connurent de nombreux incendies dès le XIIIe siècle, d’après les faits énoncés dans les textes d’époque ou plus encore les chroniques, récemment relues et analysées par Pierre Gresser, les raisons ne sont pas toujours bien élucidées malgré le zèle des responsables de la commune (cartes 3 et 4).

    19Ainsi une chronique du XVIe siècle rapportant des évènements antérieurs, indique que l’incendie qui se déclare en 1350 dans le quartier capitulaire de Saint-Jean, à la mi-Carême, s’est déclaré alors qu’il y avait ce jour là un grand vent et qu’un chanoine faisant frire du poisson dans sa cuisine, mit malencontreusement le feu à la graisse, le feu se propageant au plancher, puis à toute la maison, au quartier (maisons de chanoines) et autres églises (Saint-Étienne, Saint-André, couvent de Jussa-Moutier, et jusqu’à Tarragnoz). Dans sa thèse, Sandrine Legendre évoque trois feux importants : en 1414 une maison canoniale flambe et touche la cathédrale et le cloître Saint-Jean ; en août 1441 l’incendie est circonscrit à la salle des clercs de Saint-Jean et en 1448, au début du mois de juillet, c’est le feu qui embrase la rue Notre-Dame près de Jussa-Moutier et se propage aux broussailles situées sur les pentes de Chaudanne, à l’église Saint-Étienne et au cloître, tandis que la chronique du XVIe siècle attribuée à Pierre Despotots, indique que l’ardeur du feu a fait fondre les cloches ; en 1449, un autre incendie est signalé au chapitre commençant « en la maison d’Étienne Armenier, laquelle chose advint par faute de bon gouvernement28 ». Et par-delà le grand incendie de 1452, ce fut un incendie en la rue de Chastre le 12 mars 1460 où 42 maisons brûlèrent, un autre rue Saint-Paul en 1462... ; en 1477 l’incendie du moulin de Tarragnoz est amplement relatée en raison du refus des gardes de la commune de faire sonner le tocsin, et en 1488 un autre s’empara de la rue du Clos.

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    Carte 3. – Localisations approximatives des incendies bisontins (XIIIe-XIVe siècle).

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    Carte 4. – Localisations approximatives des incendies bisontins (XVe-XVIe siècle).

    20Mais incontestablement, c’est le grand incendie de Besançon, en 1452, qui est à retenir, pour lequel nous avons une documentation contradictoire qui permet d’aller au plus près des réalités. Le 30 juin et le 1er juillet 1452, le feu sembla commencer vers la grande boucherie et la poissonnerie, non loin du Doubs et du pont Battant – puisqu’il est dit que des maisons qui l’occupaient ont brûlé pour la moitié – et s’est propagé au Bourg, s’emparant de la rue du Bourg « comme es aultres rues voisines », cessant aux abords du couvent des Cordeliers et de la maison Saint-Antoine, causant un « dommaige inumerable et irreparable » ; quant à croire qu’un tiers de la ville brûla comme l’indique une chronique c’est certainement exagéré. L’émoi fut grand et c’est dans ce contexte que le jugement de Nicole vient devant la justice.

    21La commotion fut grande du fait de la perte des titres municipaux (comme à Dole en 1479) ou privés (pour la collégiale Notre-Dame de Dole en 1352), des logis et de leur contenu, mais plus encore quand il y eut mort d’hommes comme à Poligny (dix-huit en 1401), Salins (80 et beaucoup d’autres blessés et « affolés » en 1442), Besançon également en 1452 (moins d’une dizaine de morts). Les effets des incendies, ici et là, marquèrent les esprits, plus encore quand il s’est agi de lieux emblématiques comme la vieille cathédrale Saint-Étienne, cathédrale-mère de la cité, déjà reconstruire sous Hugues de Salins vers 1057, lieu de sépulture des casati, dont plusieurs comtes de Bourgogne : peut-être par souci que se perpétue la mémoire de ces prédécesseurs, dont Étienne frère de son mari Otton IV, Mahaut d’Artois par un mandement ordonnera à Eudes de Lielle, de donner au chapitre de Saint-Étienne 30 charges de sel « pour aider à reconstruire leur moustier qui a brûlé29 ». Ce fut le cas aussi à Salins en 1469 (Saint-Anatoile) et dans les années 1470 (hôpital du Saint-Sépulcre) où l’autorité princière permit des quêtes pour la reconstruction. Bien entendu les corps de ville se soucient des sinistrés.

    22Surtout il y eut une conscience plus vive des risques d’incendie et on mit en œuvre une législation, voire on engagea de nouveaux critères d’urbanisme. Cependant, les ordonnances et édits sont souvent répétés car « la force des habitudes » persiste comme cela se perçoit à la lecture des délibérations municipales conservées à Besançon par exemple à propos des « avant-saillies » dès juillet 145230. On se soucie de l’entretien et de la construction des cheminées (Montbéliard et Besançon), de la conservation du bois de chauffage ou de l’usage du bois des ateliers urbains (fours des boulangers, forges...), de la couverture des maisons : à Poligny, le duc Jean le 1er mars 1406 demande la construction d’une tuilerie pour les besoins des habitants, sans oublier de faire contribuer les habitants pour l’entretien des fontaines, tout comme à Salins et Dole31. De nouvelles habitudes de construction se mettent toutefois en œuvre avec le souci d’une plus grande sécurité : ainsi le vieux four de Cuchat, situé à Dole près de Notre-Dame et des vieilles halles depuis le XIIIe siècle, est détruit en 1414 lorsque le duc-comte fait engager les travaux de reconstruction des halles (1414-1422), en pierre cette fois ; mais ce ne fut pas le cas partout comme nous l’avons indiqué pour Pontarlier où, malgré l’incendie de 1402, halle, bâti des fours, moulins et foule retrouvent leur parure de bois et d’« aisseules » !

    23Comme le rappelle une ordonnance du 7 juillet 1452 à Besançon, c’est donc une « perilleuse bataille que du feug estant parfois si apre qu’il consomme tout ce qu’est devant luy, dont par le passé la cité s’est treuvee en tres grand dangiers, voyres de désertion totale32 ». Cette bataille ne vise pas seulement à limiter les possibilités de déclenchement des incendies, mais elle est aussi destinée à engager contre les personnes dont les propos sont menaçants – comme ce fut le cas à Besançon de Nicole – des procédures judiciaires exemplaires. Notons qu’à Marmande l’incendie fait partie des quatre crimes majeurs avec le viol, le meurtre, le vol et est théoriquement puni de mort33.

    Les propos de Nicole, objet de la justice communale bisontine34

    24On comprend mieux de ce fait l’affaire qui suit. Alors que Nicole du Molin est condamnée, la ville est en effet encore traumatisée par les différents évènements qui l’ont frappée et impressionnée : l’insurrection qui s’est opposée au pouvoir municipal en 1450-1451, une pestilence qui sévit en Comté et à Besançon en 1450-1451 également, et surtout le grand incendie qui vient de frapper la cité, évènements vécus comme une punition de Dieu.

    25Mais c’est surtout en raison des émotions ressenties par la population lors des incendies passés et lors du dernier grand incendie, que les gouverneurs de la cité voulant répondre à cette sensibilité de la communauté face à ce délit qui tient au « crime d’incendie », et qui suscite la réprobation générale, qu’il entend agir fermement. D’abord comme cela a été rappelé, cette volonté communale s’exprime d’abord dans les ordonnances répétées concernant le danger de feu, l’une des grandes peurs des sociétés urbaines, qu’ils cherchent à prévenir ; mais cela se remarque tout autant dans les sanctions prises contre les « incendiaires » ou ceux qui professent des paroles menaçant du feu, celles-ci étant aussi considérées comme un crime, car elles visent toute la communauté. Confrontés à de tels actes, d’autant que la révolte des bisontins a créé un climat tendu, les gouverneurs de Besançon n’entendent pas fléchir. Depuis le « grand feu », il s’agit pour eux d’intimider ceux qui seraient tentés de provoquer des incendies ou de négliger toute sécurité, comme l’entretien des cheminées ou autres comportements « criminels ».

    26Dans l’affaire de Nicole femme de Jean Molin, nous disposons de toutes les étapes du procès : d’abord les chefs d’accusation, les noms des accusateurs, la participation des témoins, les aveux de l’accusée, les circonstances atténuantes et l’annonce de la sentence et son application.

    27Au début du texte, force est de constater que comme l’a imposé le duc-comte de Bourgogne à l’issue de la révolte bisontine, lors de la réintégration des gouverneurs déchus, le juge et le commis le représentant, est bien présent lors de toute application de la justice à Besançon : il assiste les gouverneurs et les recteurs dans leurs fonctions judiciaires. Cette femme, Nicole, est donc accusée de deux actes : d’une part « sur certains cas de casine et menasses de feug » à l’encontre d’Humbert Catard (ligne 10), d’autre part de « vouloir tuer et murtryr d’ung couteal Perrenot La Yre [...] pour ce qu’il la reprenoit desdites menasses de feu » (ligne 15). Les deux « victimes » n’avaient aucun lien apparent avec l’accusée ou alors il n’est pas précisé ; on sait seulement que l’un des deux est couturier, mais il n’y a pas de réel rapport. On peut se demander pourquoi elle a proféré de telles menaces en des temps où la justice est si peu clémente, vengeance ou propos dément, aucune indication n’éclairant ce point. Avant même que la sentence ne soit prononcée, il est évident que la peine va être sévère, car la « menace de feu » qui a été prononcée est d’autant plus grave « qu’il avoit ja assez mal en la cité » (ligne 12). Dans la formulation même de l’accusation, on comprend que les juges ne sont pas disposés à laisser passer ce propos étant donné les récents évènements.

    28L’accusée nie d’abord les charges qui pèsent contre elle (ligne 16), quant aux témoins ils se prononcent en faveur des plaignants : « les ditz et deposicions des tesmoings sur ce produitz, jurez et examines en la dite cause du coster dudit accuseur » (lignes 17-18), ce qui constitue une circonstance aggravante puisqu’il est alors prouvé qu’elle persiste dans son mensonge. Cependant la torture ou question n’a pas été employée car elle « afferme estre grosse et encinte d’enffent » (ligne 19) et c’est d’ailleurs son état qui lui a évité une sanction bien plus sévère, comme le marquage, pouvant être utilisé dans ce cas. Bien qu’elle ait échappé à la question, elle finit par reconnaître les faits constatant que les témoignages ne sont pas en sa faveur : « par lesquelx tesmoings elle a estée conveincue desdits cas » (ligne 20). Une fois sa culpabilité avérée, Nicole doit faire face à sa condamnation et là encore sont apportés de multiples détails plutôt rares dans les délibérations municipales.

    29Elle est donc condamnée au bannissement perpétuel pour « menasses de feug commis et en propos de parpetrer » (lignes 10-11) et à « estre et davoir estre incontinant menee la teste nue, les mains lyees es costelz [...], devestue jusques au faul du corps » (lignes 26-28). Cependant comme il s’agit d’une femme on lui mit « ung treveschié devant sa poitrine » (ligne 29) : un « treveschié » est, plus qu’une pièce de tissu, sans doute une pancarte où est inscrit le crime pour lequel elle est punie. Une peine infamante mais pas indécente ! Mais ce procédé est d’autant plus terrible qu’elle doit effectuer en cette tenue un itinéraire précis à travers toute la ville (carte 5) : le point de départ n’est pas indiqué et si nous l’avons situé sur le plan dans la rue des Granges – à l’angle de la rue Saint-Pierre, à peu près le cœur de ville où se trouve la maison commune, ce peut être plus haut dans la ville, non loin de la place des halles – et ce jusqu’au « rondel de Saint-Quetin », puis du « contreval de la Grant rue et desla jusques a la croix de la grant porte de Baptent, hors de ladite cité » (lignes 28-31).

    30Elle perd toute dignité en étant montrée ainsi attachée et dévêtue devant la population certainement amassée le long du parcours – elle dut supporter en plus les quolibets voire les crachats de la foule – car si de nos jours les gens sont toujours friands du sensationnel, il devait en être ainsi aussi en ce temps ; et c’est d’autant plus déshonorant qu’elle est enceinte. L’accusée est donc « promenée » à travers toute la ville et lors de ce déplacement, « illec soit commencié a batre et fustiguée de verges » (lignes 29-30), la fustigation était une peine allant souvent de paire avec le bannissement. Toutefois le fait d’être enceinte lui a probablement évité que l’on procède à son encontre « par torture ou question » (lignes 18-19) mais ne l’a exemptée de coups de verge. Enfin au terme de cette longue procession expiatoire et à la mise en scène interminable, avec des pauses sans doute, la peine est appliquée : « notredite sentence, bannissons perpetuelment des cité et banlieu dudit Besançon » (ligne 32), et pour être certain de l’issue de l’application de la sentence après avoir remonté la rue principale de la bannière de Battant, on passe la porte, et on conduit l’accusée jusqu’aux limites de la banlieue, à « la croix de la porte de Baptent ». Cette peine comme toute exécution capitale, est donc assortie d’un cérémonial de dégradation destiné à « faire éprouver au condamné son déshonneur, sa mort civile et la possibilité de sa mort physique35 ».

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    Carte 5. – L’itinéraire de Nicole (Besançon, 1452).

    31En plus, il est procédé à la confiscation de ses biens, punition accompagnant toujours une telle exclusion, biens vendus afin de rembourser les créanciers éventuels, le reste tombant au profit des gouverneurs et de la ville (lignes 33-35). Qu’advient-il alors de son mari dont elle devait partager les biens puisqu’elle n’est pas dite veuve ? Ici donc « la parole de feu » proférée n’a pas été accompagnée d’une issue fatale (mort). La peine est cependant sévère ; à la hauteur de la crainte qu’inspire le feu, crainte encore présente dans la cité car le grand feu destructeur du 30 juin au début juillet a laissé des traces (maisons brûlées, odeur âcre des cendres, familles meurtries...). Bien sûr on peut se demander ce qu’il est advenu de cette femme, une fois son enfant né, sachant qu’elle n’a plus de ressources, et qu’elle est rejetée loin de sa ville, sa réputation ternie, errant peut-être en étant traitée de « bannie » à toute occasion, insulte fréquente, même si, ici, elle ne porta pas de marque d’infamie sur son corps.

    32Le corps de ville, face à de tels actes, put avoir une attitude variable. Ainsi Estienne Voudressier qui prononça pourtant des paroles proches de celles de Nicole, à Auxonne, « au deshonneur de la cité », fit huit jours de prison et fut relâché contre une caution, tout en sachant qu’il serait ensuite assigné à des journées de justice, sans que l’on ne connaisse son sort final, bénéficiant de clémence ou pas36 ? Jacques Thevenet qui avait mis le feu volontairement à sa maison fut, quant à lui, mené le « chevestre au col » devant sa maison ; puis il fut mutilé – on lui coupa la main en guise de symbole (main clouée au pilori) et « ars et brûlé37 ».

    33Le feu, fléau des villes médiévales en raison de la structure même des villes et de leur bâti, angoisse des citadins qui en avaient gardé la mémoire, fait donc l’objet de l’attention des autorités municipales, anticipant par des réglementations répétées le risque possible ; mais surtout sanctionnant celles et ceux qui pourraient l’occasionner, y compris en proférant publiquement, sciemment ou sous l’emprise d’une colère quelconque, la menace de mettre le feu. À travers le cas de Nicole s’expriment les modalités d’un tel procès et les attendus de la sentence. Certes il s’agissait ici d’une femme enceinte qui put échapper à une marque d’infamie – le marquage – mais l’errance probable à l’issue de son bannissement ne dut pas lui réserver une vie confortable.

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    Ill. 1. – Bibliothèque municipale de Besançon, BB 5, fol. 224.

    Annexe

    SOURCE

    Délibération municipale du 29 août 1452, mardi après la décollation de Saint-Jean.

    A. Bibliothèque municipale de Besançon, BBS, fol. 224.

    La condempnacion de Nicole, femme Jehan du Molin

    1. Aujourduy, heure de court des plais de la court du mayeur de Besançon

    2. par ordonnance de mesdisseigneurs et commis, a estee dicte et profferee par la voix de

    3. Jehan Chamabon, notaire de la court et cité de Besançon, la sentence et prononciacion

    4. que sensuit. En nom de Nostre Seigneur, amen. Veuz et diligemment visites par

    5. nous le commis et juge de monseigneur de Bourgoine, avec les recteurs et gouverneurs de la

    6. cité de Besançon, et nous lesdits recteurs et gouverneurs, proudommes et citiens de

    7. l’université de ladite cité, les fais proposes par devant l’official de la court du mayeur

    8. de Besançon, et nous pour la partie de Humbard Catard, citien de Besançon

    9. accuseur d’une part contre Nycole, femme Jehan du Molin jaidis demorant a Besançon

    10. accusee d’autre part, de et sur certain cas de casine38 et menasses de feug

    11. commis et en propos de parpetrer par ladicte Nycole apres pluseurs remonstrances

    12. a elle faites sur lesdites menasses de feu et qu’il avoit ja assez mal en la cité

    13. deist icelle Nycole par grant courroux et malvais couraige que encoure viendroit

    14. pis que ny a advenuz, et aussi sur ce que ladicte Nycole s’est perforcee de

    15. vouloir tuer et murtryr d’ung couteal Perrenot la Yre, cuturier, citien de Besançon.

    16. pour ce qu’il la reprenoit desdites menasses de feu, le tout nye par ladicte accusee ;

    17. veu aussi les ditz et deposicions des tesmoings sur ce produitz, jurez et examines en

    18. la dite cause du coster dudit accuseur sens proceder alencontre de ladite Nycole par torture

    19. ou question, pour ce mesmement qu’elle afferme estre grosse et encinte d’enffent,

    20. et par lesquelx tesmoings elle a estée conveincue desdits cas ; veu aussi tout le

    21. demenne dudit proces et tout ce que sur ce fait a veoir et considerer de droit mehure

    22. deliberacion de conseil sur ce eu avec saiges en droit et du conseil des proudommes

    23. par ceste nostre sentence diffinitive, laquelle profferons en ces escrips, disons, prononcons

    24. sentencons et desclarons ledit accuseur avoir bien et deuement prover son entencion

    25. et pour ce a bonne et juste cause avoir accusé ladite Nycole accusee et iceluy accuseur

    26. licencion de court franchement, et ladite accusee condempnons estre et davoir estre

    27. incontinant menee la teste nue, les mains lyees es costelz par la rue des Granges

    28. jusques au rondel39 de Saint-Quetin et illec soit devestue jusques au faul40 du corps

    29. et mis ung treveschié41 devant sa poitrine et illec soit commencié a batre et fustiguée

    30. de verges le contreval42 de la Grant rue et desla jusques a la croix de la grant porte de

    31. Baptent hors de ladite cité ; et doys illec en soit envoye comme bannie car icelle par

    32. ceste notredite sentence bannissons perpetuelment des cité et banlieu dudit Besançon ; et doys ladite

    33. croix soit menee jusques hors des banlieu de ladite cité, et les biens de ladite accusee

    34. estre et debvoir estre confisques a la justice de ladite court, saul et reservé le droit

    35. de ses creanciers et le surplus retenons a nous

    36. Ladite sentence a estee executee deuement.

    Notes de bas de page

    1 Ci-dessous, le texte point de départ de ce propos : Bibliothèque municipale de Besançon (par la suite BM Besançon), BB 5, fol. 224 : délibération municipale du 29 août 1452, mardi après la décollation de Saint-Jean (soit le 19 août 1452).

    2 Concernant les incendies : J. Theurot, « Au feu ! Les bourgs et les villes du comté de Bourgogne face à l’incendie aux XIVe et XVe siècles », Les hommes et le feu, de l’antiquité à nos jours : du feu mythique et dévastateur au feu salvateur, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 823, 2007, p. 233-251. Également au plan global, J.-P. Leguay, Le feu au Moyen Âge, Rennes, 2009.

    3 P. Gresser, Calamités et maux naturels en Franche-Comté aux XIVe et XVe siècles, Besançon, 2008, en particulier p. 253-303. Outre divers cas issus de ses propres recherches, P. Gresser a repris l’analyse des chroniques bisontines qui avaient fait l’objet de mémoires de maîtrise d’étudiants franc-comtois, D. Billamboz, Les chroniques médiévales bisontines en langue française (avec transcription de la « Chronique des origines à 1493), Mémoire de Maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 1971 et L. De Goudron, Les chroniques de Besançon, manuscrit 1017, Master 1, Besançon, 2006. L’auteur s’appuie également sur « Aucunes choses mémorables lesquelles se sont passées anciennement rière la cité de Besançon », p. 253-284, « Recueil de plusieurs choses mémorables appartenant à la cité selon le temps qu’elles sont arrivées par Pierre Despotots, co-gouverneur de Besançon », p. 285-322 et « Extraits de plusieurs chroniques de Besançon rédigées par des anonymes des XVe-XVIIIe siècles », p. 323-350 : textes publiés dans Mémoires et documents inédits pour servir à l’histoire de la Franche-Comté, Académie de Besançon, t. VII, Besançon, 1876.

    4 R. Fiétier, La cité de Besançon de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle, étude de société urbaine, Paris, 1978, et sa contribution avec M. Rey à l’Histoire de Besançon. Des origines à la fin du XVIe siècle, C. Fohlen (dir.), t. 1, Besançon, 1981 [1964], p. 329-574.

    5 Sur les villes comtoises, J. Theurot, « Les villes du comté de Bourgogne au Moyen Âge. Bilan et perspectives », La civilisation urbaine en Bourgogne, Dijon, Annales de Bourgogne, t. 71, 2000, p. 29-47.

    6 G. David, « La forêt dans les chartes de franchises du comté de Bourgogne aux XIIIe, XIVe et XVe siècles », Mémoires de la Société pour l’Histoire du Droit, La forêt, le bois, vol. 87, 2010, p. 21-47.

    7 À ce sujet les comptes des bailliages d’Amont et d’Aval et de Dole, conservés aux archives départementales de la Côte-d’Or (cité ensuite ADCO), série B, pour la période 1357-1490.

    8 Pour les halles, les moulins et fours, J. Theurot, Dole genèse d’une capitale provinciale, des origines à la fin du XVe siècle, Dole, Cahiers dolois, no 15 et 15 bis, 1998. P. Gresser, « L’entretien des édifices banaux dans la ville comtale d’Orgelet au XVe siècle », P. Lardin, J.-L. Roch (dir.), La ville médiévale en deça et au-delà de ses murs, Presses Universitaires de Rouen, no 288, 2000, p. 33-65. Pour les hôpitaux, N. Brocard, Soins, secours et exclusions, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 670, 1998.

    9 À propos de la maison de la rue de Vignier, quartier de la Madeleine, rive droite du Doubs, maison à pans de bois citée dans C. Goy, « La nourriture d’un artisan bisontin au début du XIVe siècle », Éclats d’histoire, 25000 ans d’héritage, 10 ans d’archéologie en Franche-Comté, Besançon, 1995, p. 166-167.

    10 S. Katancevic, Le livre rouge du chapitre de Saint-Maimbœuf : approche du pouvoir temporel du chapitre de Saint-Maimbœuf, reflet de la société montbéliardaise (1447-1467), Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2003, soit l’étude d’un cartulaire de 170 folios.

    11 Archives départementales du Jura (cité ensuite ADJ), 5 E 27 et 2 AA 9, archives communales de Poligny, 1er mars 1407 (n. st.) : patentes de Jean sans Peur.

    12 Patentes de Jean sans Peur : archives départementales du Doubs (cité ensuite ADD), B 270, 31 août 1409 ; incendie de 1442 : ADD, B 270, 29 octobre 1442 ; Collégiale Saint-Anatoile : ADJ, G 877, 4 mai 1469 (copie à l’original d’une patente de Charles le Téméraire). Hôpital du Saint-Sépulcre : Archives hospitalières de Salins, ADJ, série D, privilèges, 6 avril 1470 avant Pâques (ancien style).

    13 J. Theurot, « Approche de la noblesse comtoise (XIIIe -début XVIe siècle) : l’exemple de la châtellenie de Rochefort », Travaux de la Société d’Émulation du Jura 2007, Lons-le-Saunier, 2008, p. 181-210, en particulier p. 191.

    14 P. Gresser, « L’entretien des édifices banaux », op. cit., p. 33-65.

    15 Maison de Gérard : J. Theurot, Dole genèse, op. cit., t. 1, p. 277.

    16 ADJ, 5 E 27 et 2 AA 9, archives communales de Poligny, 1er mars 1407 (n. st.) : patentes de Jean sans Peur.

    17 S. Robert, L. Mercier, Approche de la ville de Salins sous le principat de Philippe le Bon (1430-1460) : administration, société et gestion urbaine d’après les comptes de fortifications et les délibérations municipales, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2001, p. 447-448.

    18 Édits dolois sur le nettoyage des cheminées : J. Theurot, Dole genèse, op. cit., II, p. 1024 et « Dole capitale du comté de Bourgogne au tournant des XVe et XVIe siècles », P. Delsalle, L. Delobette (dir.), La Franche-Comté à la charnière des XVe et XVIe siècles, Besançon, 2003, p. 95.

    19 ADCO, B 1530, Saint-Michel 1401-Saint-Michel 1402, ouvrages, fol. 83 v°.

    20 À propos de l’importance du bois dans la construction bisontine, surtout au XVe siècle (halles, moulins et fours) : G. Gaidot, Besançon et son ravitaillement : les infrastructures et les hommes, de la fin du XIVe à la fin du XVe siècle, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2000 ; L. Pillods, Besançon au temps des Écorcheurs (1437-1438), d’après les registres de comptabilité de Besançon, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2005.

    21 Halle de Pontarlier : ADCO, B 1458, Saint-Michel 1380-Saint-Michel 1381, fol. 30 v°-fol. 31 et B 1541, Saint-Michel 1404 – Saint-Michel 1405, fol. 102.

    22 Pour les matériaux de construction, N. Brocard, op. cit., en particulier p. 55-56.

    23 Témoignant de l’importance des stalles dans les grandes églises, celles-ci achevées vers 1445, n’ont pas brûlé au cours du Moyen Âge, mais partiellement le 26 septembre 1983 et furent reconstruites ensuite : P. Lacroix, A. Renon, Les stalles de Jehan de Vitry, cathédrale de Saint-Claude, Lons-le-Saunier, 1984 ; et À propos des stalles de Saint-Claude : pensée, image et communication en Europe médiévale, Besançon, 1993.

    24 À ce sujet, à titre d’illustration pour une ville comparable à Besançon : A. Galanaud, H. Labesse, « Les artisans du feu à Dijon : importance fiscale et représentation spatiale », Les hommes et le feu, op. cit., p. 223-231.

    25 Incendie de 1352 à Dole : ADJ, G 73, 21 août 1398 ; château de Dole : J. Theurot, Dole genèse, op. cit., I, p. 227, n. 1.

    26 Poligny : F. Gros, Recherches socio-économiques sur Poligny aux XIVe et XVe siècles, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 1978. Également d’après ADJ, 34 H 37, 28 février 1503 (n. st.), supplique adressée à Philippe le Beau, faisant état de la combustion du couvent et de la ville, texte utilisé par J. Theurot, « Les Polinois et le couvent des Frères Prêcheurs (1275-1501) », La ville et l’Église, regards croisés entre comté de Bourgogne et principautés périphériques, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, no 825, 2008, p. 347-392, en particulier p. 361.

    27 S. Oberlin, La seigneurie comtale de Pontarlier (1358-1404), Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 1999, textes originaux transcrits repris par P. gresser, Calamités et maux, op. cit., p. 289-290.

    28 S. Legendre, « Nos decanus et capitulum ecclesie Bisuntine », le chapitre cathédral de Besançon : un corps social et son insertion dans l’État bourguignon (1404-1477), thèse de Doctorat, Université Franche-Comté, Besançon, 2011, p. 85-86, cite trois feux importants : en 1414, maison canoniale, ADD, G 178, fol. 12 ; en août 1441, salle des clercs de Saint-Jean, G 179, fol. 110 et en juillet 1449, feu de la rue Notre-Dame près de Jussa-Moutier ; quant à la chronique attribuée à Pierre Despotots : D. Billamboz, op. cit., p. 102 et P. Gresser, Calamités et maux, op. cit., en particulier p. 297.

    29 À propos de Saint-Étienne au XIIe siècle : E. Vergnolle, La création architecturale en Franche-Comté au XIIe siècle, du roman au gothique, Besançon, Annales littéraires de l’université de Franche-Comté, no 708, 2001, p. 50-51. Don pour Saint-Étienne : archives départementales du Pas-de-Calais (cité ensuite ADPC), A 51, 1er mars 1305. Par un autre mandement établi à Bracon, de novembre 1327, la comtesse Mahaut demande à son trésorier de délivrer 50 livres d’aumône au prieur des Frères Prêcheurs de Besançon, Nicolas de Montille, pour la reconstruction de leur couvent, peut-être suite à un incendie, mais rien n’est précisé : ADPC, A 467/52, 14 novembre 1327 (Bracon) et quittance, A 467/31, 15 novembre 1327 ; également J. Theurot, Au temps de Madame Mahaut, comtesse d’Artois, de Bourgogne palatine et dame de Salins. Aspects de la vie comtoise (1285-1329), Besançon, 2012.

    30 BM Besançon, fonds des archives municipales, délibérations, BB 5, fol. 196 v°-197, 7 juillet 1452, fol. 214, 9 août 1452, fol. 260, 26 octobre 1452, fol. 261, 30 octobre 1452, fol. 265 v°, 7 novembre 1452, fol. 366, 9 juillet 1453...

    31 À propos de l’eau dans la ville : J.-P. Leguay, L’eau dans la ville au Moyen Âge, Rennes, 2002. Poligny : fontaine, archives communales de Poligny, 1 AA 44, 14 février 1391 et 1 AA 48, 16 janvier 1392 ; 12 AA 11, 14 octobre 1410 ; tuilerie, archives communales de Poligny, 2 AA 9, 1er mars 1406, et 2 AA 21, 19 décembre 1416). Salins et Dole : J. Theurot, « Au feu ! », op. cit., p. 247, n. 79, p. 280, n. 80.

    32 Police du Noble Hostel Consistorial de Besançon, « Ordonnance sur la rescousse du feug », BM Besançon, BB 5, fol. 197, 7 juillet 1452.

    33 A. Chedeville, J. Le Goff, J. Rossiaud (dir.), La ville en France au Moyen Âge, Paris, 1998, p. 376.

    34 Voir les ouvrages de notre amie N. Gonthier, Cris de haine et rites d’unité, la violence dans les villes (XIIIe-XVe siècles), Turnhout, 1992 ; surtout Le châtiment du crime au Moyen Âge, Rennes, 1998 et « Sanglant coupaul ! » « orde ribaude », les injures au Moyen Âge, Rennes, 2008, p. 41.

    35 B. Geremek, les marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles, Paris, 1976, p. 22.

    36 BM Besançon, BB 5, fol. 237 v°, lignes 3 et 5, p. 134 : « Le mercredy veille de Saint-Mathey xx jour de septembre l’an lii. La relaiche Estienne Voudressier. Aujourd’huy mesdiseigneurs les gouverneurs, ensemble de Pierre de Potoz, lieutenant du commis demonsir ont conclud et deliberé que entendu que Estienne Voudressier, detenuz prisonnier ceans pour plusieurs paroles de feu dictes par ledit Voudressier au lieu d’Auxonne au vituperé et deshonneur de la cité a demorer prisonnier ceans huit jours qu’il soit relachié des prisons deceans a caution fidenssoire pour comparoir et retourner a toutes journées que ly seont assignees ceans lequel a juré ad sancta de comparoir ceans. »

    37 Mémoires et documents inédits, op. cit., t. 7, p. 285-323.

    38 Cuisine.

    39 Carrefour.

    40 Bas.

    41 Pancarte.

    42 En remontant.

    Auteur

    • Jacky Theurot
      Professeur émérite, histoire médiévale, université de Franche-Comté.
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    1 Ci-dessous, le texte point de départ de ce propos : Bibliothèque municipale de Besançon (par la suite BM Besançon), BB 5, fol. 224 : délibération municipale du 29 août 1452, mardi après la décollation de Saint-Jean (soit le 19 août 1452).

    2 Concernant les incendies : J. Theurot, « Au feu ! Les bourgs et les villes du comté de Bourgogne face à l’incendie aux XIVe et XVe siècles », Les hommes et le feu, de l’antiquité à nos jours : du feu mythique et dévastateur au feu salvateur, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 823, 2007, p. 233-251. Également au plan global, J.-P. Leguay, Le feu au Moyen Âge, Rennes, 2009.

    3 P. Gresser, Calamités et maux naturels en Franche-Comté aux XIVe et XVe siècles, Besançon, 2008, en particulier p. 253-303. Outre divers cas issus de ses propres recherches, P. Gresser a repris l’analyse des chroniques bisontines qui avaient fait l’objet de mémoires de maîtrise d’étudiants franc-comtois, D. Billamboz, Les chroniques médiévales bisontines en langue française (avec transcription de la « Chronique des origines à 1493), Mémoire de Maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 1971 et L. De Goudron, Les chroniques de Besançon, manuscrit 1017, Master 1, Besançon, 2006. L’auteur s’appuie également sur « Aucunes choses mémorables lesquelles se sont passées anciennement rière la cité de Besançon », p. 253-284, « Recueil de plusieurs choses mémorables appartenant à la cité selon le temps qu’elles sont arrivées par Pierre Despotots, co-gouverneur de Besançon », p. 285-322 et « Extraits de plusieurs chroniques de Besançon rédigées par des anonymes des XVe-XVIIIe siècles », p. 323-350 : textes publiés dans Mémoires et documents inédits pour servir à l’histoire de la Franche-Comté, Académie de Besançon, t. VII, Besançon, 1876.

    4 R. Fiétier, La cité de Besançon de la fin du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle, étude de société urbaine, Paris, 1978, et sa contribution avec M. Rey à l’Histoire de Besançon. Des origines à la fin du XVIe siècle, C. Fohlen (dir.), t. 1, Besançon, 1981 [1964], p. 329-574.

    5 Sur les villes comtoises, J. Theurot, « Les villes du comté de Bourgogne au Moyen Âge. Bilan et perspectives », La civilisation urbaine en Bourgogne, Dijon, Annales de Bourgogne, t. 71, 2000, p. 29-47.

    6 G. David, « La forêt dans les chartes de franchises du comté de Bourgogne aux XIIIe, XIVe et XVe siècles », Mémoires de la Société pour l’Histoire du Droit, La forêt, le bois, vol. 87, 2010, p. 21-47.

    7 À ce sujet les comptes des bailliages d’Amont et d’Aval et de Dole, conservés aux archives départementales de la Côte-d’Or (cité ensuite ADCO), série B, pour la période 1357-1490.

    8 Pour les halles, les moulins et fours, J. Theurot, Dole genèse d’une capitale provinciale, des origines à la fin du XVe siècle, Dole, Cahiers dolois, no 15 et 15 bis, 1998. P. Gresser, « L’entretien des édifices banaux dans la ville comtale d’Orgelet au XVe siècle », P. Lardin, J.-L. Roch (dir.), La ville médiévale en deça et au-delà de ses murs, Presses Universitaires de Rouen, no 288, 2000, p. 33-65. Pour les hôpitaux, N. Brocard, Soins, secours et exclusions, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 670, 1998.

    9 À propos de la maison de la rue de Vignier, quartier de la Madeleine, rive droite du Doubs, maison à pans de bois citée dans C. Goy, « La nourriture d’un artisan bisontin au début du XIVe siècle », Éclats d’histoire, 25000 ans d’héritage, 10 ans d’archéologie en Franche-Comté, Besançon, 1995, p. 166-167.

    10 S. Katancevic, Le livre rouge du chapitre de Saint-Maimbœuf : approche du pouvoir temporel du chapitre de Saint-Maimbœuf, reflet de la société montbéliardaise (1447-1467), Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2003, soit l’étude d’un cartulaire de 170 folios.

    11 Archives départementales du Jura (cité ensuite ADJ), 5 E 27 et 2 AA 9, archives communales de Poligny, 1er mars 1407 (n. st.) : patentes de Jean sans Peur.

    12 Patentes de Jean sans Peur : archives départementales du Doubs (cité ensuite ADD), B 270, 31 août 1409 ; incendie de 1442 : ADD, B 270, 29 octobre 1442 ; Collégiale Saint-Anatoile : ADJ, G 877, 4 mai 1469 (copie à l’original d’une patente de Charles le Téméraire). Hôpital du Saint-Sépulcre : Archives hospitalières de Salins, ADJ, série D, privilèges, 6 avril 1470 avant Pâques (ancien style).

    13 J. Theurot, « Approche de la noblesse comtoise (XIIIe -début XVIe siècle) : l’exemple de la châtellenie de Rochefort », Travaux de la Société d’Émulation du Jura 2007, Lons-le-Saunier, 2008, p. 181-210, en particulier p. 191.

    14 P. Gresser, « L’entretien des édifices banaux », op. cit., p. 33-65.

    15 Maison de Gérard : J. Theurot, Dole genèse, op. cit., t. 1, p. 277.

    16 ADJ, 5 E 27 et 2 AA 9, archives communales de Poligny, 1er mars 1407 (n. st.) : patentes de Jean sans Peur.

    17 S. Robert, L. Mercier, Approche de la ville de Salins sous le principat de Philippe le Bon (1430-1460) : administration, société et gestion urbaine d’après les comptes de fortifications et les délibérations municipales, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2001, p. 447-448.

    18 Édits dolois sur le nettoyage des cheminées : J. Theurot, Dole genèse, op. cit., II, p. 1024 et « Dole capitale du comté de Bourgogne au tournant des XVe et XVIe siècles », P. Delsalle, L. Delobette (dir.), La Franche-Comté à la charnière des XVe et XVIe siècles, Besançon, 2003, p. 95.

    19 ADCO, B 1530, Saint-Michel 1401-Saint-Michel 1402, ouvrages, fol. 83 v°.

    20 À propos de l’importance du bois dans la construction bisontine, surtout au XVe siècle (halles, moulins et fours) : G. Gaidot, Besançon et son ravitaillement : les infrastructures et les hommes, de la fin du XIVe à la fin du XVe siècle, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2000 ; L. Pillods, Besançon au temps des Écorcheurs (1437-1438), d’après les registres de comptabilité de Besançon, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 2005.

    21 Halle de Pontarlier : ADCO, B 1458, Saint-Michel 1380-Saint-Michel 1381, fol. 30 v°-fol. 31 et B 1541, Saint-Michel 1404 – Saint-Michel 1405, fol. 102.

    22 Pour les matériaux de construction, N. Brocard, op. cit., en particulier p. 55-56.

    23 Témoignant de l’importance des stalles dans les grandes églises, celles-ci achevées vers 1445, n’ont pas brûlé au cours du Moyen Âge, mais partiellement le 26 septembre 1983 et furent reconstruites ensuite : P. Lacroix, A. Renon, Les stalles de Jehan de Vitry, cathédrale de Saint-Claude, Lons-le-Saunier, 1984 ; et À propos des stalles de Saint-Claude : pensée, image et communication en Europe médiévale, Besançon, 1993.

    24 À ce sujet, à titre d’illustration pour une ville comparable à Besançon : A. Galanaud, H. Labesse, « Les artisans du feu à Dijon : importance fiscale et représentation spatiale », Les hommes et le feu, op. cit., p. 223-231.

    25 Incendie de 1352 à Dole : ADJ, G 73, 21 août 1398 ; château de Dole : J. Theurot, Dole genèse, op. cit., I, p. 227, n. 1.

    26 Poligny : F. Gros, Recherches socio-économiques sur Poligny aux XIVe et XVe siècles, Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 1978. Également d’après ADJ, 34 H 37, 28 février 1503 (n. st.), supplique adressée à Philippe le Beau, faisant état de la combustion du couvent et de la ville, texte utilisé par J. Theurot, « Les Polinois et le couvent des Frères Prêcheurs (1275-1501) », La ville et l’Église, regards croisés entre comté de Bourgogne et principautés périphériques, Besançon, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, no 825, 2008, p. 347-392, en particulier p. 361.

    27 S. Oberlin, La seigneurie comtale de Pontarlier (1358-1404), Mémoire de maîtrise, Université de Franche-Comté, Besançon, 1999, textes originaux transcrits repris par P. gresser, Calamités et maux, op. cit., p. 289-290.

    28 S. Legendre, « Nos decanus et capitulum ecclesie Bisuntine », le chapitre cathédral de Besançon : un corps social et son insertion dans l’État bourguignon (1404-1477), thèse de Doctorat, Université Franche-Comté, Besançon, 2011, p. 85-86, cite trois feux importants : en 1414, maison canoniale, ADD, G 178, fol. 12 ; en août 1441, salle des clercs de Saint-Jean, G 179, fol. 110 et en juillet 1449, feu de la rue Notre-Dame près de Jussa-Moutier ; quant à la chronique attribuée à Pierre Despotots : D. Billamboz, op. cit., p. 102 et P. Gresser, Calamités et maux, op. cit., en particulier p. 297.

    29 À propos de Saint-Étienne au XIIe siècle : E. Vergnolle, La création architecturale en Franche-Comté au XIIe siècle, du roman au gothique, Besançon, Annales littéraires de l’université de Franche-Comté, no 708, 2001, p. 50-51. Don pour Saint-Étienne : archives départementales du Pas-de-Calais (cité ensuite ADPC), A 51, 1er mars 1305. Par un autre mandement établi à Bracon, de novembre 1327, la comtesse Mahaut demande à son trésorier de délivrer 50 livres d’aumône au prieur des Frères Prêcheurs de Besançon, Nicolas de Montille, pour la reconstruction de leur couvent, peut-être suite à un incendie, mais rien n’est précisé : ADPC, A 467/52, 14 novembre 1327 (Bracon) et quittance, A 467/31, 15 novembre 1327 ; également J. Theurot, Au temps de Madame Mahaut, comtesse d’Artois, de Bourgogne palatine et dame de Salins. Aspects de la vie comtoise (1285-1329), Besançon, 2012.

    30 BM Besançon, fonds des archives municipales, délibérations, BB 5, fol. 196 v°-197, 7 juillet 1452, fol. 214, 9 août 1452, fol. 260, 26 octobre 1452, fol. 261, 30 octobre 1452, fol. 265 v°, 7 novembre 1452, fol. 366, 9 juillet 1453...

    31 À propos de l’eau dans la ville : J.-P. Leguay, L’eau dans la ville au Moyen Âge, Rennes, 2002. Poligny : fontaine, archives communales de Poligny, 1 AA 44, 14 février 1391 et 1 AA 48, 16 janvier 1392 ; 12 AA 11, 14 octobre 1410 ; tuilerie, archives communales de Poligny, 2 AA 9, 1er mars 1406, et 2 AA 21, 19 décembre 1416). Salins et Dole : J. Theurot, « Au feu ! », op. cit., p. 247, n. 79, p. 280, n. 80.

    32 Police du Noble Hostel Consistorial de Besançon, « Ordonnance sur la rescousse du feug », BM Besançon, BB 5, fol. 197, 7 juillet 1452.

    33 A. Chedeville, J. Le Goff, J. Rossiaud (dir.), La ville en France au Moyen Âge, Paris, 1998, p. 376.

    34 Voir les ouvrages de notre amie N. Gonthier, Cris de haine et rites d’unité, la violence dans les villes (XIIIe-XVe siècles), Turnhout, 1992 ; surtout Le châtiment du crime au Moyen Âge, Rennes, 1998 et « Sanglant coupaul ! » « orde ribaude », les injures au Moyen Âge, Rennes, 2008, p. 41.

    35 B. Geremek, les marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles, Paris, 1976, p. 22.

    36 BM Besançon, BB 5, fol. 237 v°, lignes 3 et 5, p. 134 : « Le mercredy veille de Saint-Mathey xx jour de septembre l’an lii. La relaiche Estienne Voudressier. Aujourd’huy mesdiseigneurs les gouverneurs, ensemble de Pierre de Potoz, lieutenant du commis demonsir ont conclud et deliberé que entendu que Estienne Voudressier, detenuz prisonnier ceans pour plusieurs paroles de feu dictes par ledit Voudressier au lieu d’Auxonne au vituperé et deshonneur de la cité a demorer prisonnier ceans huit jours qu’il soit relachié des prisons deceans a caution fidenssoire pour comparoir et retourner a toutes journées que ly seont assignees ceans lequel a juré ad sancta de comparoir ceans. »

    37 Mémoires et documents inédits, op. cit., t. 7, p. 285-323.

    38 Cuisine.

    39 Carrefour.

    40 Bas.

    41 Pancarte.

    42 En remontant.

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    Theurot, J. (2014). « Paroles de feu ». Aspects comtois et bisontins. In M. Billoré & J. Picot (éds.), Dans le secret des archives. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.49217
    Theurot, Jacky. « “Paroles de feu”. Aspects comtois et bisontins ». In Dans le secret des archives, édité par Maïté Billoré et Johan Picot. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2014. doi:10.4000/books.pur.49217.
    Theurot, Jacky. « “Paroles de feu”. Aspects comtois et bisontins ». Dans le secret des archives, édité par Maïté Billoré et Johan Picot, Presses universitaires de Rennes, 2014, https://doi.org/10.4000/books.pur.49217.

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    Billoré, M., & Picot, J. (éds.). (2014). Dans le secret des archives. Rennes: Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.49192
    Billoré, Maïté, et Johan Picot, éd. Dans le secret des archives. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2014. doi:10.4000/books.pur.49192.
    Billoré, Maïté, et Johan Picot, éditeurs. Dans le secret des archives. Presses universitaires de Rennes, 2014, https://doi.org/10.4000/books.pur.49192.
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