1 Les écrits personnels de Chobaut et son expérience d’archiviste au cœur des deux conflits mondiaux ont fait l’objet d’une thèse pour le diplôme d’archiviste paléographe, Témoigner du présent. Le journal de Hyacinthe Chobaut, 1939-1946. Édition critique et commentaire, sous la direction de Bruno Delmas et Dominique Veillon, 2003, et d’un doctorat d'histoire contemporaine intitulé Témoigner du présent. Lettres et journaux de Hyacinthe Chobaut, 1915-1946, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2009. Ses lettres et journaux originaux sont conservés aux archives départementales de Vaucluse. L’Institut d’histoire du temps présent en conserve une copie intégrale.
2 La Gazette des archives, no 6, avril 1934, compte rendu de l’assemblée générale du 11 décembre 1932, p. 58-59.
3 La Gazette des archives, no 1, janvier 1933, p. 1-2 ; Chobaut et Font-Réaulx laisseront en 1934 les rênes de la Gazette à l’Association des archivistes, plus à même de développer la publication. Ils l’envisageaient d’ailleurs dès sa création : « peut-être nous laissera-t-on pour compte notre initiative et nous n’en serons pas trop fâchés ; peut-être un groupe plus puissant adoptera notre esquif ; il lui arrivera peut-être de voguer avec les mêmes rameurs », écrivaient-ils dans l’introduction du premier numéro. Voir Violaine Challéat-Fonck, « La naissance de la Gazette des Archives, La Gazette des Archives, no 229, 2013-1, p. 5-19.
4 Concernant les évacuations provenant d’autres dépôts, la direction précise : « L’enquête prescrite par la note du 15 juin 1931 a démontré à l’évidence que la presque totalité des dépôts d’archives départementaux éloignés des frontières terrestres et maritimes (à supposer qu’il en existe qu’on puisse écrire à l’abri des bombardements aériens à grande distance) est hors d’état, en raison de l’encombrement qui y règne, de leur peu de solidité, etc. d’abriter des collections déménagées d’autres régions. C’est encore pour ce motif que la Direction est très empêchée de fournie des instructions précises d’ensemble relativement à l’évacuation d’archives menacées sur d’autres dépôts d’archives » (note du directeur des Archives à l’archiviste départemental du Gard, 17 janvier 1935).
5 La Gazette des archives, no 13, juillet 1936, p. 160-161, « Les archives et les commissions de défense contre avions ».
6 Simples notes, 26 septembre 1938 et 3 octobre 1938.
7 La Gazette des archives, no 18, avril 1939.
8 AN, 110 AS 12, assemblée générale du 18 décembre 1938.
9 « 1) La direction a déjà demandé à l’autorité compétente le maintien à leurs postes de tous les archivistes en chef intéressés, pendant un mois à compter du jour de la mobilisation. En outre ceux qui, par leur situation militaire, en sont susceptibles, seront placés en “affectation spéciale”. 2) La direction attend la réponse de l’organisme chargé du plan d’ensemble de la défense passive et de la répartition des crédits à y affecter, pour adresser aux préfets et aux archivistes des départements toutes propositions et instructions » (ibid.).
10 AN, AB XXXIc 271, lettre de Chobaut au directeur des Archives de France, 12 septembre 1939.
11 Archives départementales de Vaucluse (ADV), 1409 W 16, lettre de Caillet, 19 septembre 1944.
12 Voir l’article d’Anne Leblay-Kinoshita et Anne-Sophie Maure.
13 Ibid., réponse du 6 novembre 1939 à l’enquête circulaire du 30 octobre 1939.
14 En 1937, 1938, 1939, et 1940 le rapport de l’archiviste concerne une période allant du 1er juillet d’une année au 30 juin de l’année suivante ; en 1943 et 1944, suite à la circulaire du 15 janvier 1942, le rapport est établi selon l’année civile ; l’année 1945 est mentionnée deux fois, car le rapport d’octobre 1945 concerne la période 1er janvier-30 juin 1945, l’autre partie de l’année apparaissant dans le rapport de 1946 puisque la circulaire du 15 octobre 1945 rétablit la pratique antérieure du rapport courant du 1er juillet au 30 juin.
15 Journal, I, 28 août 1939 : « Suis appelé à la Préfecture le soir à 21 heures » et ADV 8 W1, lettre du préfet de Vaucluse au commissaire général à l’Information du 25 octobre 1939 en réponse à une circulaire du 17 octobre : « Le centre départemental d’information de Vaucluse a été installé dès le 29 août. Il a commencé à fonctionner dès qu’il a reçu de Paris les instructions nécessaires. »
16 En janvier 1940, Chobaut souligne cette concurrence, et met en avant le manque de moyens du centre d’Information : « Il y a incontestablement dualité entre le centre d’information et les services politiques de la Préfecture, qui ont à fournir à l’Administration supérieure des rapports portant, à peu de choses près, sur les mêmes sujets. Il y a même là matière à de possibles difficultés. Il est incontestable d’ailleurs que, dans l’organisation actuelle, le service de l’information ne dispose pas de moyens d’information aussi étendus et variés que la Préfecture elle-même » (ADV 1 M 691, rapport du 5 janvier 1940).
17 L’instruction précise aussi que « le centre départemental du service d’information en France est installé dans les locaux de la Préfecture et dispose des moyens de liaison et de transmission de cette dernière » (ADV 8 W 1).
18 ADV 8 W 1, lettre du préfet au commissaire général à l’Information, 25 octobre 1939.
19 « Selon les nécessités et l’importance du département, des correspondants locaux peuvent être désignés par le préfet, dès le temps de paix, dans certains chefs-lieux d’arrondissement ou de localités spécialement importantes » (ADV 8 W 1 : circulaire imprimée du 16 mars 1936).
20 ADV 8 W 1, lettre du président du Conseil Édouard Daladier adressée au préfet de Vaucluse le 8 septembre 1939.
21 AN, AB XXXIc 271, lettre au directeur des Archives de France, 8 décembre 1939.
22 ADV, 1409 W 1, rapport de l’archiviste en chef du département pour la période du 1er juillet 1939 au 30 juin 1940.
23 Ibid., rapport du chef du centre départemental d’information, 5 novembre 1939.
24 Raoul Marchais, né en 1891 à Rio de Janeiro, ingénieur de l’École spéciale des travaux publics de Paris, est un ancien entrepreneur de travaux publics à Paris ; expert près les tribunaux civils et industriel à Avignon, auteur d’ouvrages de philosophie scientifique, Croix de guerre, il s’est porté volontaire pour 1939 mais a été dégagé de ses obligations militaires (ADV, 239 W 1).
25 Au total, 541 communications sont enregistrées en 1943 dont 94 communications administratives, 468 communications en 1944 dont 396 communications administratives, 328 communications pour les 6 premiers mois de 1945 dont 37 communications administratives, et 639 communications en 1945-1946 dont 67 communications administratives.
26 En 1941, Chobaut recense 155 demandes de recherche par correspondance, puis 88 en 1942, plus de 60 en 1943, 79 en 1944, 63 en 1945 et plus de 57 en 1946.
27 Marcel Gouron est l’un des neuf chartistes faits prisonniers en mai et juin 1940, avec Béguin, Blaquière, Boulier de Branche, Dousset, Durand-Barthez, Gigot, Hubert et Lacour ; en raison du nombre de ses enfants, M. Hubert a bénéficié d’un congé de captivité, et MM. Boulier et Béguin ont été rapatriés comme malades (Chronique des archives départementales, 1940-1942, Paris, Imprimerie nationale, 1943, p. 5).
28 Ses principaux collaborateurs sont Georges Bourgin, conservateur des Archives anciennes, Étienne Guillemot, conservateur des Archives modernes, Eugène Martin-Chabot, conservateur chargé des services administratifs et Léonce Celier, conservateur adjoint, chef du service des Archives départementales (Pierre Caron, « Quatre ans de direction des Archives de France (1937-1941) », ABCD, no 1, mai-juin 1951, p. 5-11).
29 Georges Bourgin est chargé des fonctions de directeur des Archives par arrêté ministériel du 14 octobre 1944 ; Pierre Caron est sorti de l’École des chartes en 1898 ; il a occupé les fonctions de conservateur de la série moderne aux Archives nationales ; Charles Samaran était de la promotion 1901.
30 Voir Hans Umbreit, Der Militärbefehlshaber in Frankreich, 1940-1944, traduction française de Paul Balensi, p. 32-34 et 182-183. Le récent ouvrage de Sophie Cœuré (La mémoire spoliée. Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique, Paris, Payot, 2013) présente dans son premier chapitre une synthèse à jour sur les conséquences de la guerre et de l’Occupation sur l’organisation des archives en France. Sur l’organisation de la tutelle allemande sur les institutions patrimoniales françaises, voir aussi Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l’Occupation, Paris, Gallimard, 2008, p. 20-26 et 188-193.
31 Il complète l’action du bureau « contrôle des bibliothèques » (Bibliothekenschutz) en charge des bibliothèques. Entre août et novembre 1940, cette section archives est rattachée au groupe VI « Administration intérieure » du Militärbefehlshaber in Frankreich, puis se développe de façon indépendante et intègre le groupe « Culture et gestion artistique V ½ » le 10 juin 1942. Sur cette question de l’organisation de la tutelle allemande sur les institutions patrimoniales françaises, voir aussi Martine Poulain, op. cit., p. 20-26 et 188-193.
32 Le Dr Zippel a été nommé par le ministre de l’Intérieur du Reich « Commissaire à la sauvegarde des archives ». Voir la contribution de Wolfgang Hans Stein.
33 « L’activité des archivistes allemands en France pendant l’Occupation », dans Notes documentaires et études no 85, ministère de l’Information, 1945.
34 Chobaut est ainsi inspecté en 1941, comme en témoigne la lettre du secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse au préfet du Vaucluse du 9 décembre 1941 : « Les collections sont en ordre et en bon état, la marche du service est assurée normalement et les travaux de triage, classement et d’inventaires sont poursuivis avec activité. Cette situation fait honneur à M. Chobaut, archiviste en chef, dont les qualités me sont d’ailleurs depuis longtemps connues. »
35 ADV, 1409 W 8, par exemple circulaire du 25 mai 1944 du directeur des archives aux préfets portant sur les dépôts abris des bibliothèques et archives, accompagnée d’une attestation du MBF du 7 juin 1944.
36 ADV, 1409 W 1, lettre du directeur des Archives du Puy-de-Dôme à Chobaut, 17 janvier 1941, et 1409 W 2, circulaire de l’archiviste en chef du Puy-de-Dôme à ses confrères sous couvert du préfet, 17 janvier 1941. Les autres paragraphes précisent : « 3) le directeur désirerait recevoir vos rapports annuels pour l’exercice 1939-1940. Vous pouvez donc m’envoyer le vôtre (dactylographié, naturellement) que je transmettrai à Paris ; 4) manuscrits et épreuves d’inventaire. Le directeur désirerait qu’ils me fussent envoyés. Il me charge de les revêtir à sa place de la formalité du visa ; 5) ventes de papiers périmés. Vous pouvez m’envoyer vos bordereaux. Je m’emploierai à les faire viser, conformément à l’art. 56 du règlement par le ministre de l’I. P. à Vichy ; 6) bien entendu, sauf pour les cas visés aux par. 4 et 5, vous gardez la liberté, si vous l’avez déjà fait ou si vous préférez cette voie, d’envoyer votre courrier à la direction en passant par le cabinet de votre préfet et par le ministère de l’Intérieur. »
37 AN, AB XXXIc 271, lettre de Chobaut au directeur des Archives de France, Samaran, après sa promotion à la première classe, 10 décembre 1942 : « Assez affaibli physiquement, ayant perdu 31 kg, et même intellectuellement, je voudrais pouvoir faire plus et mieux. » Les bibliothécaires connaissent les mêmes vicissitudes ; voir Martine Poulain, op. cit., p. 147-149 et p. 227 : « La dénutrition est manifeste chez tous les employés », constate en mai 1942 l’administrateur de la bibliothèque nationale, Bernard Faÿ.
38 Martine Poulain signale « un accroissement sensible de la fréquentation des bibliothèques, où les lecteurs trouvent un lieu de paix protecteur, s’efforçant d’ouvrir une parenthèse » (ibid., p. 14 et 257).
39 Entretien avec Mme Anne Chobaut, 23 janvier 2002 et 11 mars 2002.
40 Journal Officiel, 15 mai 1940, p. 3815-3816.
41 ADV, 3 T, notes du secrétaire général de la préfecture, 28 décembre 1940 et juillet 1941.
42 Voir dans le Journal, VI, au 25 novembre 1941 : « Je suis, paraît-il, surveillé comme soupçonné d’être un dirigeant occulte de la F. M. !!! »
43 Entretien avec Mme Anne Chobaut, 23 janvier 2002, confirmé par Pierre Amadéo, jeune étudiant israélite qui faisait des recherches aux archives entre 1941 et 1945.
44 Lettre du 18 février 1941, dossier « lettres signées par le Maréchal, non parties » (AN, 2AG 458, cité par Marc-Olivier Baruch, Servir l’État français. L’administration en France de 1940 à 1944, Paris, Fayard, 1997, note à la page 264).
45 ADV, 8 W 1, rapport du chef du centre départemental d’information, 12 septembre 1940.
46 Il déclare ainsi en préambule de ses Simples notes de 1938 : « Ces notes sont le plus humble des documents : le simple journal, écrit sans recherche aucune d’un témoin de bonne foi, père de famille et français moyen. »
