Le cas cheminot
p. 351-358
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Index géographique : France
Texte intégral
1Lors des séances des 14 et 21 novembre 1944, la Commission nationale de reconstitution des organisations syndicales de travailleurs, présidée par Lucien Jayat et dont Gérard Ouradou1est membre, examine le cas des dirigeants nationaux de la fédération légale des cheminots2. Elle décide l’exclusion à vie de toute organisation syndicale de trois d’entre eux : Georges Badinot, membre du comité directeur du Rassemblement national populaire de Marcel Déat, Lucien Cancouët, collaborateur du journal L’Œuvre et membre du comité directeur de la Pensée française, et Mentor Pasquier, membre du Conseil national institué par le maréchal Pétain. Le secrétaire général, Roger Liaud, qui a accepté la nomination de Pasquier au Conseil national contre l’avis de la majorité du bureau fédéral n’est, en revanche, exclu que pour dix ans3. S’ajoutent à ces exclusions, celle, à vie, d’Albin Magail, responsable des Wagons-Lits, membre du bureau exécutif fédéral, décidée par la Commission le 18 octobre précédent en raison de son action de propagande en faveur de la Charte du travail4. Si l’on prend en considération le fait que le bureau exécutif fédéral compte pendant la guerre une trentaine de membres, on peut conclure que l’engagement prononcé et constant des dirigeants nationaux fédéraux dans la collaboration apparaît assez faible. Un constat à cependant nuancer : l’épuration chez les cheminots se trouve très vite limitée et supplantée par cet impératif qu’est la nécessité de remettre en état la Société nationale des chemins de fer.
Scission de la Fédération et répression anticommuniste
2En décembre 1935, à la différence de ce qu’il advient au congrès d’unité de Toulouse en mars 1936, la réunification de la Fédération instaure une parité entre ex-unitaires et ex-confédérés dans les organismes de direction et le congrès de 1938 élit deux secrétaires généraux, Pierre Semard et Jean Jarrigion. À ce souci d’équilibre politique fondé sur la parité des anciennes tendances s’ajoute la conviction partagée de la nécessité d’un syndicalisme uni et puissant que la création de la SNCF (1er janvier 1938) renforce. Un important maillage de structures de représentation, de bas en haut5, est, en effet, mis en place et appelle une présence syndicale forte face à chaque responsable de l’entreprise. Ces données n’évitent pourtant pas la scission de la Fédération.
3Deux moments doivent être distingués. Le Pacte germano-soviétique isole les membres du parti communiste au sein du bureau fédéral, mais la rupture n’est pas envisagée malgré de vifs débats. Ainsi, la direction de la SNCF ayant fait savoir qu’elle ne recevra aucune délégation si celle-ci comprend des communistes, la question est débattue dans l’organisation syndicale sans être vraiment tranchée. L’entrée de l’armée rouge en Pologne fait basculer les termes du débat. Le 28 septembre 1939, en prenant appui sur les décisions confédérales, la scission est réalisée au sein de la Fédération, en l’absence de nombreux représentants de l’ex-CGTU, dont Pierre Semard qui, après sa révocation du conseil d’administration, est muté à Loches, en Indre-et-Loire, où il se trouve ce jour-là. Ainsi, l’exclusion des militants communistes s’effectue selon une décision du bureau fédéral à partir de la résolution confédérale. Cette mesure est immédiatement communiquée aux syndicats. Puis, le 25 octobre 1939, un document explicatif de la décision est rédigé à destination des syndiqués et militants. Le 17 décembre 1939, un comité fédéral approuve à l’unanimité l’exclusion. Manifestement, l’isolement des communistes apparaît, à ce moment, de grande ampleur, au sein de l’entreprise comme ailleurs, créant un climat propice au développement d’une répression qui se traduit par l’arrestation de communistes membres du secrétariat fédéral. Pierre Semard, arrêté le 20 octobre 1939, est fusillé comme otage le 7 mars 1942. Lucien Midol, arrêté avec les députés communistes le 8 octobre 1939, est interné avec ses collègues en Algérie et n’est libéré par les troupes alliées qu’en février 1943. Raymond Tournemaine, arrêté le 16 octobre 1939, s’évade du camp de Voves dans la nuit du 3 au 4 mai 1944. Seul Jules Crapier reste libre. Requis en août 1939, il lance en juillet 1940 les comités populaires en région parisienne. Arrêté en octobre 1940, il s’évade le 27 juin 1942 et reprend ses activités de résistant.
4Certains des dirigeants qui échappent à l’arrestation deviennent, à plus ou moins long terme, des acteurs clandestins et contribuent à la mise en place des comités populaires qui ne sont pas strictement d’ordre corporatif. Les situations locales déterminent les formes de leur engagement, comme en témoigne Robert Hernio6. En tout cas, la recommandation formulée par la direction clandestine ex-unitaire d’entrer dans les syndicats légaux ne semble pas rencontrer un grand écho à ce moment-là7. Les dirigeants de la fédération légale, eux, se plaignent de la faiblesse syndicale. Face au gouvernement et surtout à la direction de la SNCF, les résultats de la collaboration risquent d’être maigres. Le 6 avril 1941, au cours d’une réunion de militants de la région parisienne, le secrétaire général, Roger Liaud, tente de se justifier : « Nous savons bien que notre attitude n’est pas comprise par certains cheminots [mais]. Il n’est pas possible d’avoir une autre attitude. » Utilisant une formule un peu hors de saison, il déclare : « Nous sommes des réformistes, mais également des révolutionnaires. Cet idéal doit s’affirmer. » Il relève les difficultés avec la SNCF, sur les méthodes et les hommes, et poursuit : « Il faut persévérer avec méthode et prudence car, en fin de compte, notre collaboration loyale ne doit pas être une duperie. » Et d’ajouter, prudemment : « Quand on parle de cette collaboration, nos camarades cheminots la confondent avec celle qui est plus large et qui regarde la politique. Il faut les inviter à faire le distinguo8. »
Le syndicalisme légal en 1940-1942
5De septembre 1940 à avril 1942, le secrétaire d’État aux Communications, Jean Berthelot, auparavant directeur général adjoint de la SNCF est un homme qui connaît la maison, ce qui n’est pas sans importance. Mais ses marges de manœuvre sont étroites : la SNCF est au service de l’occupant. L’accord d’armistice est précis sur le transport ferroviaire, qui doit satisfaire en priorité les besoins du Reich et les moyens sont dégagés pour faire appliquer les décisions. Ainsi, une brigade ferroviaire, chargée en quelque sorte de doubler la présence SNCF aux postes stratégiques à tous niveaux, accompagne la première vague d’occupation. Dans ce contexte, Berthelot tente une politique spécifique. Il déclare ainsi à une délégation de la Fédération que la Charte du travail ne lui paraît pas applicable aux cheminots et propose de raisonner plutôt en termes d’organisation professionnelle. Il s’agit, en somme, de mettre en place, à l’intérieur de l’entreprise, un système de relations entre la direction et la Fédération nationale en évacuant les questions d’idéologie et en tenant compte de ce qui existe au plan syndical. Il tente aussi de circonvenir les hommes, indiquant à Roger Liaud qu’il a dû intervenir à son sujet auprès du gouvernement, une dénonciation ayant rappelé sa participation à la grève du 30 novembre 1938 ainsi qu’à celle de 19209. Il déclare que La Tribune des cheminots pourra reparaître, mais cette promesse n’est pas tenue10. Les autorités vichyssoises considèrent la Fédération comme l’interlocuteur représentatif11, mais n’ignorent pas pour autant le syndicalisme chrétien12, pourtant marginal. Ainsi lorsqu’une délégation auprès de la SNCF est désignée, on compte souvent sept représentants de la fédération légale et un ou parfois deux chrétiens.
6Berthelot intervient en permanence, reçoit la Fédération, lui demande son opinion, incite la SNCF à revoir sa copie. Le 17 juin 1941, le bureau exécutif définit sa position. Il se prononce pour le maintien de la structure syndicale à trois niveaux : syndicats, unions de régions et fédération13. En définitive, la Fédération se rallie au syndicat unique obligatoire, ce qui implique, pour sa création, un contrôle gouvernemental. La séparation entre le personnel d’exécution et le personnel d’encadrement demeure toutefois un sérieux point de désaccord, ce dernier devant dépendre d’une organisation indépendante. La promulgation de la Charte vient interrompre ces discussions. La question de la création des comités sociaux professionnels au niveau des régions et au niveau national est une autre pierre d’achoppement majeure, car elle pose la question de la définition et du champ d’action des structures syndicales. Au début de 1942, il apparaît qu’il n’y a pas de compatibilité entre le projet de Charte du travail et le projet d’organisation professionnelle de la SNCF. Le ministre du Travail ne se sentant pas concerné par le texte de la SNCF, celle-ci devra revoir à nouveau ses propositions.
7Berthelot quitte le gouvernement en avril 1942, au retour de Laval. Son successeur, Robert Gibrat, reste jusqu’en novembre 1942. La spécificité du ministère disparaît alors et Jean Bichelonne prend en charge le secteur. C’est un pilier de la collaboration et du gouvernement. Désormais, il n’est plus question d’organisation professionnelle pour la SNCF, mais d’adapta- tion de la Charte du travail. Rien n’aboutit. Le bureau exécutif du 15 décembre 1942 indique qu’ » en ce qui concerne la Charte, le gouvernement est d’accord pour qu’elle sorte rapidement », mais certains de ses membres croient encore à une spécificité possible pour les chemins de fer14.
1943, l’inversion des attitudes
8La Charte des cheminots se fait toujours attendre. Le 20 avril 1943, Roger Liaud annonce une fois de plus au bureau exécutif l’imminence de la publication du texte, les autorités d’occupation ne s’y étant pas opposées15. Une vaste commission provisoire d’organisation de vingt-huit membres est en conséquence mise en place. Le 24 juin 1943, à l’issue de sa première réunion, elle est reçue par le ministre Jean Bichelonne. L’état d’esprit prévalant au sein du bureau n’est plus le même. Roger Liaud, souvent adepte de la politique de la présence du fait de l’impossibilité d’une autre politique, n’impose plus ses vues. Lors de l’affaire Pasquier, il est battu lors du vote du bureau exécutif (sept contre, cinq pour et une abstention)16. L’envoi de cheminots français pour les faire travailler en Allemagne, les arrestations et déportations qui les frappent conduisent, d’autre part, la Fédération à de nombreuses interventions. Discuter de la Charte comme si de rien n’était devient délicat. Les opposants donnent de plus en plus de la voix au sein du bureau. Chaverot considère qu’il n’y a pas intérêt à s’engager, car ce serait se mettre en opposition avec l’état d’esprit du moment de la classe ouvrière. Il précise que l’arrivée d’un nouveau chef de gouvernement ne change pas l’esprit réactionnaire de ceux qui sont en place. Il déclare n’avoir aucune envie de s’embarquer sur une galère. Robert Métayer indique pour sa part que bien que le ministre affirme que la Charte subsistera demain, il ne peut quant à lui accepter certains points qui placent le syndicalisme sous la coupe et le contrôle de l’autorité gouvernementale. Il indique, lors d’une autre réunion du bureau que « si à la fin des hostilités, nous sommes installés dans la Charte, nous serons chassés du mouvement syndical17 ». D’évidence, les perspectives ont changé.
9La CFTC est, elle aussi, confrontée au problème de la Charte, dans la mesure où elle est considérée comme un interlocuteur. Ce n’est pas le cas pour l’organisation professionnelle, dans la mesure où ni la direction, ni les pouvoirs publics ne l’associent à la discussion, la Fédération nationale lui faisant simplement part, de temps à autre, des discussions en cours. Le 23 mars 1943, la thèse participationniste à la Charte l’emporte (quarante- deux voix contre seize). Mis en minorité, le secrétaire général et deux secrétaires généraux adjoints quittent leurs fonctions. La bataille interne ne s’interrompt pas. Le 13 décembre 1943, la thèse abstentionniste obtient trente-deux voix contre dix-sept, et un des secrétaires généraux démissionnaires, le plus engagé dans la Résistance, André Pailleux, devient secrétaire général de l’organisation.
10En 1943, les cheminots veulent des résultats, notamment en matière de salaires. Le 20 septembre, Roger Liaud indique au bureau exécutif qu’il a informé le président et le directeur général de la SNCF que la montée du mécontentement pourrait aller jusqu’à l’arrêt de travail18. Une assemblée d’information, tenue le 14 novembre 1943, révèle d’autre part que certains militants, qui se sont jusqu’alors tenus en retrait, retrouvent le chemin du syndicat. Parmi eux, ceux qui, en priorité, consacrent l’essentiel de leurs activités à la lutte patriotique clandestine19. Les structures dirigeantes de la Fédération voient l’arrivée de nouveaux militants, du fait des consignes incitant les militants clandestins à agir dans les syndicats légaux20. Une pression accrue s’exerce sur les directions légales pour que les syndicats soient plus revendicatifs, et des délégations se rendent au siège de la Fédération pour demander des explications et la prise en compte des revendications. La direction fédérale, qui décide de tenir un congrès en février 1944, se montre préoccupée et tente une manoeuvre bureaucratique : elle reporte la prise en compte des adhésions nouvelles au-delà de la tenue du congrès afin de contrôler celui-ci. La préparation du congrès des 3 et 4 février 1944 (le premier depuis 1938) est instructive. L’autorisation de réunir le congrès a été accordée par la préfecture de Police à la seule condition qu’aucune question politique ne soit abordée. Des mesures sont prises pour protéger les travaux, empêcher que des militants non prévus y participent, organiser un système dans lequel les délégations issues des syndicats n’accèdent pas aux séances, mais sans refuser de les recevoir. Sur le déroulement même du congrès, peu d’éléments sont disponibles en dehors du témoignage de Georges Prunault21 relatant comment sept délégués représentant autant de syndicats, perturbèrent les séances, Léon Treins ayant ouvert le feu en demandant dès l’ouverture des travaux de placer le congrès sous la présidence de Pierre Semard. L’action des sept opposants empêche la discussion sur la Charte du travail d’aboutir selon les voeux de la direction fédérale et le vote sur le rapport du bureau fédéral enregistre sept voix contre sur les cinq cent deux exprimés. De plus, le congrès ne peut pas élire la direction fédérale hormis le secrétariat et l’ancien bureau (au sein duquel des désaccords se manifestent) se trouve donc maintenu, à l’exception de Cancouët, annoncé gravement malade. En revanche, le congrès entraîne d’autres conséquences. Ainsi, le ministre ayant été informé que le climat du moment n’est pas propice à l’application de la Charte, le bureau exécutif du 22 février 1944 précise que le ministre semble avoir été convaincu par les arguments sur l’inopportunité d’une mise en oeuvre immédiate, qu’il va reconsidérer la question et recevra, à nouveau, à ce sujet le bureau exécutif22.
11Parallèlement, la Fédération s’écarte du comité de liaison entre les fédérations qui existe depuis le début de la collaboration, mais dont l’activité reste virtuelle. Les relations avec la CFTC, très formelles jusqu’alors, changent. Le nouveau secrétaire général, André Pailleux, assiste au bureau exécutif du 26 avril 1944. La revendication salariale est harmonisée et devient une priorité. Les comptes rendus des réunions du bureau exécutif révèlent une nouvelle atmosphère. Il y a des conflits avec Badinot qui considère que des décisions prises par le congrès l’ont été sous la pression, ou encore avec Magail, les nouveaux statuts adoptés par le congrès interdisant les mandats politiques rétribués. Mais surtout ce sont les conflits survenant dans les syndicats qui révèlent que la Fédération n’est plus en mesure d’imposer ses choix. À Toulouse, Pasquier s’avère incapable de trouver une solution pour un syndicat qui change de majorité avec l’entrée des militants venus de l’activité clandestine. Le dernier procèsverbal du bureau exécutif, en date du 25 juillet 1944, à quinze jours de la grève insurrectionnelle parisienne, rapporte : « Des arrêts de travail se sont produits en raison d’arrestations effectuées à Vitry, Villeneuve- Saint-Georges où pour protester contre l’insuffisance du ravitaillement. À l’atelier du dépôt de Paris sud-ouest, la Fédération est intervenue pour obtenir la libération des incarcérés23. »
12La fédération dite légale, ne masque jamais son choix de la collaboration24. C’est à la moitié de l’année 1943 que la stratégie défendue par Roger Liaud (présence partout, ne rien faire qui puisse mécontenter), a été battue en brèche. Des oppositions internes s’expriment alors et les collaborateurs notoires pèsent moins sur les décisions. Le renforcement du mécontentement trouve alors d’autant plus d’échos qu’il est porté par l’entrée de militants dans les syndicats officiels. À la fin des hostilités, les éléments résistants du bureau exécutif légal qui se retrouveront dans la fédération réunifiée en août 1944, se voient confier des responsabilités dans l’esprit des accords du Perreux. Conformément à ce qui existe à la Fédération après le congrès de 1938 en matière de parité de responsabilités, Gérard Ouradou est élu secrétaire général aux côtés de Raymond Tournemaine25.
Notes de bas de page
1 Gérard Ouradou est co-secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et ancien membre du bureau de la fédération légale sous Vichy.
2 Sur la Commission nationale de reconstitution des organisations syndicales, on se reportera à la contribution de Raymond Barberis et André Narritsens dans ce même volume.
3 La faiblesse de la sanction étonne. En fait, le secrétaire d’État aux Communications a désigné Pasquier et le bureau exécutif (unanimité moins deux voix) a donné un accord a posteriori. C’est surtout lors du renouvellement du mandat, en juin 1943, que Liaud s’engage sans consulter le bureau et alors que ce dernier désapprouve. Procès-verbaux du bureau exécutif fédéral (BEF), séances des 28 janvier 1941, 4 février 1941, 23 mars 1943. Les procès-verbaux du BEF sont conservés dans les archives de l’Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des travailleurs, cadres et techniciens des chemins de fer français.
4 Le 12 avril 1948, lors du congrès constitutif de FO, Cancouët et Pasquier obtiennent la levée des sanctions d’exclusion prononcées à leur encontre (G. Ribeill, « Mentor Pasquier », dans M.-L. Goergen [dir.], Cheminots et militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, Paris, Éditions de l’Atelier, 2003, p. 342). Badinot participe à la création de FO Cheminots et Magail prend en charge le syndicat FO des Wagons-Lits qu’il dirige jusqu’en 1966 (L. Botella, Force ouvrière chez les cheminots, de la Libération à 1954. La voie de l’indépendance, Saint-Jean-des-Mauvrets, Le Petit Pavé, 2002).
5 Quatre administrateurs, tous cégétistes, siègent au conseil de la SNCF.
6 R. Hernio, Avant que les cloches sonnent…, Paris, Fédération CGT des cheminots, 2000, 284 p.
7 En fait, le renforcement des syndicats légaux par les éléments engagés dans la Résistance, ne se fait sentir que courant 1942 et surtout en 1943, avec des résultats inverses à ceux espérés par les dirigeants du syndicalisme légal.
8 La conférence de Liaud est publiée dans le numéro 10 du 15 avril 1941 du bulletin intitulé Informations professionnelles des travailleurs des chemins de fer.
9 Procès-verbal du BEF du 21 janvier 1941.
10 La seule parution autorisée sera celle d’un bulletin imprimé à compter du 10 avril 1941 intitulé Informations professionnelles avec dans un coin en bas de la première page Tribune des cheminots.
11 Il convient de noter que s’il y eut à la direction fédérale un membre du comité directeur du RNP, la Fédération ne donna aucune suite aux sollicitations dont elle fut l’objet et rappellera constamment que les engagements de type personnel n’impliquaient pas l’organisation.
12 À noter que dans les textes, on parle toujours des chrétiens et jamais de fédération chrétienne, qui existe pourtant.
13 Procès-verbal du BEF du 17 juin 1941.
14 Procès-verbal du BEF du 15 décembre 1942.
15 Procès-verbal du BEF du 20 avril 1943.
16 Au sein du BEF, le nombre de ceux qui ont des liens avec les mouvements de la Résistance s’est renforcé (Jean-Baptiste Chaverot, René Clerc et Robert Métayer sont à la Libération membres de la direction nationale fédérale) ainsi que le montrent, en 1943, les résultats du vote sur la question de la présence de Pasquier au Conseil national vichyssois (voir note 2).
17 Procès-verbal du BEF du 2 novembre 1943.
18 Procès-verbal du BEF du 20 septembre 1943.
19 Au cours des dix premiers mois de 1943, 17 586 adhésions parviennent à la fédération légale (J. Jacquet [dir.], Les cheminots dans l’histoire sociale de la France, Paris, les Éditions sociales, 1967, p. 183). Sur le processus de reconquête des syndicats légaux, voir la notice biographique consacrée à Georges Prunault dans M.-L. Goergen (dir.), Cheminots et militants…, op. cit., p. 354.
20 Ces consignes sont de plus en plus appliquées notamment en région parisienne et dans les centres à forte concentration de personnel (ateliers).
21 M. Choury, Les cheminots dans la bataille du rail, Paris, Librairie académique Perrin, 1970, p. 245. Les délégués oppositionnels représentent des syndicats de Vitry, Brest, Dourdan, du Nord et du Sud-Ouest.
22 Il n’existe pas d’archive sur cette rencontre, simplement évoquée dans le procès-verbal du BEF du 22 février 1944.
23 Procès-verbal du BEF du 25 juillet 1944.
24 Elle a d’ailleurs rencontré le maréchal Pétain le 27 septembre 1941 et une autre entrevue a été ajournée en octobre 1942.
25 Dans le bureau fédéral élu en septembre 1944, figurent quatorze des vingt-trois anciens membres de la direction de la fédération légale. Le fait témoigne d’un important glissement des militants dans l’opposition à la collaboration après le congrès de février 1944.
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