1 Nous tenons à remercier les relecteurs de cet article, en particulier Hervé Joly pour les précieuses informations recueillies sur la famille de la Grandière.
2 C. Capuano, Vichy et la Famille. Réalités et faux-semblants d’une politique publique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009, p. 65-80.
3 Circulaire ministérielle aux préfets, 16 octobre 1941.
4 Rhône, Loire, zones sud de l’Ain, de la Saône-et-Loire, du Jura auxquels vont s’ajouter la Drôme, l’Ardèche, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.
5 Ses parents résident alors au château de la Grandière à Grez-Neuville.
6 Fils d’une famille de sept enfants, il sera lui-même père de famille nombreuse (quatre enfants).
7 Le fond de délégation régionale de Lyon a été inventorié en 2002 (cote 3829W). Il est complété par d’autres fonds notamment de l’administration préfectorale.
8 Les thèmes abordés sont : les réfugiés, le chômage, le ravitaillement, les logements, l’enseignement (professionnel), le service social, l’aide à la famille, la protection de la famille, la protection de la race (au sens hygiéniste du terme) et la coordination des œuvres publiques et privées. Les rapports s’achèvent par une description des projets immédiats suivie par des suggestions et des conclusions.
9 J.-P. Le Crom, Au secours, Maréchal ! L’instrumentalisation de l’humanitaire (1940-1944), Paris, Presses universitaires de France, 2013 ; I. von Bueltzingsloewen (dir.), « Morts d’inanition »-Famine et exclusions en France sous l’Occupation, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005 ; I. von Bueltzingsloewen, L’hécatombe des fous. La famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation, Paris, Aubier, 2007.
10 Nous renvoyons notamment au numéro spécial dirigé par B. Cabanes et G. Piketty, « Sorties de guerre au XXe siècle », revue électronique histoire@politique, no 3, novembre-décembre 2007. Voir également sur la question spécifique des difficultés des populations civiles É. Alary, Les Français au quotidien 1939-1949, Paris, Perrin, 2006.
11 Les pois chiches, quasi-inconnus des Lyonnais avant la guerre, les ont désormais remplacés.
12 Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine (AN), 2AG605, lettre du délégué régional à la Famille, Maurice Denis, au secrétaire d’État à la Famille et à la Santé, 29 avril 1941.
13 D. Veillon et J.-M. Flonneau (dir.), « Le temps des restrictions en France (1939-1949) », Cahiers de l’I.H.T.P., no 32-33, mai 1996 ; D. Veillon, Vivre et survivre en France 1939-1947, Paris, Payot, 1995 ; H. Rousso, Les Années noires, vivre sous l’Occupation, Paris, Gallimard, 1992.
14 Lettre du délégué régional à la Famille, 29 avril 1941, doc. cit.
15 Ibid.
16 Archives départementales du Rhône (ADR), 3 829 W 5, rapport de janvier 1941, p. 12.
17 Dans le rapport de décembre 1940 (ADR, 3 829 W 5), les délégués font déjà de telles remarques : « Dès le début de notre enquête nous avons pu constater l’état déplorable de certains commerçants. M. Denis se présentant pour acheter une denrée contingentée avec plusieurs tickets n’a pu l’obtenir qu’à grand-peine, après avoir soulevé des protestations véhémentes de la part des commerçants et des clients. Nous avons l’intention d’attirer l’attention des pouvoirs publics, une fois de plus sur la nécessité de donner aux consommateurs des denrées proportionnées à leurs tickets, donc à l’importance de la famille. »
18 Ibid.
19 F. Grenard, « Les implications politiques du ravitaillement en France sous l’Occupation », Vingtième siècle. Revue d’histoire, 2007/2, no 94, p. 199-215 ; P. Laborie, L’Opinion française sous Vichy, Paris, Le Seuil, 1990.
20 Rapport du 30 décembre 1940, doc. cit., p. 10.
21 Pour une approche plus générale de la question des réfugiés, nous renvoyons à P. Nivet, « Les réfugiés de guerre dans la société française (1914-1946) », Annales, Histoire, économie, société, 2004, vol. 23, no 2, p. 247-259 et p. 254-257 ; P. Lévy et J.-J. Becker (dir.), « Les réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale », Les Annales de la mémoire, Centre régional d’histoire de la mémoire, Confolens, 1999.
22 ADR, 3829W5, rapport du 30 novembre 1940, p. 13. Il n’existe pas d’étude synthétique sur l’accueil des réfugiés français. Si le nombre de familles d’accueil montre une certaine générosité de la population locale à l’égard des réfugiés, une étude plus fine mériterait d’être menée.
23 Le préfet a alors reçu l’ordre de les répartir dans tout le département ; rapport du 30 décembre 1940, doc. cit., p. 10.
24 La Moselle est annexée en juillet 1940 et intégrée au Gau Wesmark avec la Sarre et le Palatinat. Des expulsions massives ont alors lieu le Gauleiter Bürckel considérant la population comme insuffisamment sûre. On estime le nombre d’expulsés à 84 000 de juillet à novembre 1940. Le cas des Alsaciens n’est pas évoqué dans nos sources.
25 M. Boninchi, Vichy et l’ordre moral, Paris, Presses universitaires de France, 2005 ; C. Olivier, Le vice ou la vertu. Vichy et les politiques de la sexualité 1940-1944, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Tempus », 2005.
26 Cette conception existe déjà durant l’entre-deux-guerres – cf. V. De Luca-Barrusse, Les familles nombreuses. Une question démographique, un enjeu politique, France (1880-1940), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008 – mais franchit une nouvelle étape notamment propagandiste avec le régime de Vichy.
27 F. Muel-Dreyfus, Vichy et l’éternel féminin, Contribution à une sociologie politique de l’ordre des corps, Paris, Le Seuil, 1996.
28 Le terme de « fête » est remplacé durant la guerre car considéré comme inapproprié.
29 C. Capuano, Vichy et la Famille, op. cit, p. 246 sq.
30 Le Progrès, 26 mai 1941.
31 D’autres pratiques, non développées ici, sont visées par la condamnation du délégué comme la prostitution : plusieurs mesures sont ainsi proposées pour limiter l’attrait des « maisons de tolérance » ; rapport du 30 novembre 1940, doc. cit., p. 37.
32 À partir du mois de décembre 1940, la censure s’institutionnalise dans le cadre de la création du Comité d’organisation de l’industrie cinématographique. Mais le délégué souhaiterait qu’un tri soit également effectué parmi les films déjà sortis.
33 Rapport du 30 décembre 1940, doc. cit., p. 33.
34 Rapport du 30 novembre 1940, doc. cit., p. 36.
35 Ibid.
36 Il s’agit d’épiceries avec des vins à emporter.
37 Rapport du 30 novembre 1940, doc. cit., p. 36.
38 ADR, 3829 W 5, lettre aux préfets des départements de la circonscription de la délégation du 16 décembre 1940.
39 Rapport du 30 décembre 1940, doc. cit., p. 32.
40 Ibid.
41 C. Capuano, op. cit., p. 280.
42 ADR, 3829 W 5, rapport pour le deuxième semestre 1944, p. 13.
43 Les populations concernées sont : les familles d’au moins quatre enfants de moins de 16 ans ne disposant pas d’un logement de quatre pièces ou de trois pièces et une alcôve, les familles de trois enfants ou de deux enfants de moins de 5 ans ne disposant pas d’un logement de quatre pièces ou de trois pièces et une alcôve. Les jeunes ménages avec ou sans enfants ne disposant pas de deux pièces, à condition que le mariage ne remonte pas à plus d’un an et que les époux ne soient pas âgés de moins de 30 ans.
44 ADR, 283 W 151, rapport de juillet 1945 auprès du Commissaire de la République, p. 16.
45 Des immeubles ont été construits durant la période de l’Occupation par l’office départemental des habitations à bon marché (dont Laurent Bonnevay est président) et plusieurs projets existent, mais les réalisations sont en nombre insuffisant. Par ailleurs, la Ligue ouvrière chrétienne a également lancé à partir de l’automne 1940 des chantiers de restauration et de réhabilitation de logements, avec le soutien de la municipalité ; rapport du 30 novembre 1940, doc. cit., p. 56.
46 Cette tâche est notamment confiée à Eugène Claudius-Petit à la tête du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme à partir de 1948.
47 Rapport pour le deuxième semestre 1944, doc. cit., p. 20-21.
48 Nous renvoyons également à l’importance de l’ambivalence du « penser-double » sous Vichy et l’Occupation. P. Laborie, Les Français des années troubles. De la guerre d’Espagne à la Libération, Le Seuil, 2003, p. 14.
49 Il s’investit dans de très nombreuses actions comme les mesures en faveur de la diffusion d’un enseignement familial ménager. Il met ainsi en place pour la première fois en France un « certificat d’aptitudes aux fonctions de monitrices d’éducation familiale et ménagère », dont le programme des épreuves écrites est organisé autour du triptyque « Travail, Famille, Patrie » ; C. Capuano, op. cit., p. 217.
50 Il est par ailleurs le frère de Roger de la Grandière, compagnon de la Libération à titre posthume, ancien ordonnance du général de Gaulle et mort en Bretagne de manière héroïque lors des combats de la Libération en juin 1944.
51 Il est officier de réserve à la veille de la guerre.