L’exploitation cinématographique lyonnaise face à la guerre (1939-1945)

Renaud Chaplain

p. 147-158


Extrait

1« Vive l’Occupation. » C’est en ces termes un brin provocateurs que Claude Forest introduit la période de la Seconde Guerre mondiale dans son histoire de l’exploitation cinématographique1, faisant ainsi référence à l’impressionnante fréquentation dont bénéficient les salles de cinéma. Cette attractivité doit néanmoins être interrogée à l’aune de la diversité de l’offre de cinéma en ville. Lorsque la guerre éclate, 87 exploitations cinématographiques – 60 à Lyon et 27 dans sa périphérie – cohabitent dans l’agglomération lyonnaise2. Depuis 1905, elles se sont développées de manière empirique sur un modèle hiérarchisé, basé sur la circulation des films. Les salles de première et deuxième visions, de véritables palaces parfois, sont concentrées au cœur de la ville, tandis que les modestes salles de quartier ou de banlieue, aux tarifs plus abordables, n’obtiennent les films que plusieurs mois après leur sortie. Quel impact ont donc les années de guerre sur cette organisation ? La m

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