1 Voir le dossier complet de la question : Émile Poulat, Les Diocésaines, Paris, La Documentation française, 2007.
2 Cf. la contribution historique d’Albert Bayet, « La victoire de l’école laïque 1882-1939 », L’École publique française, tome 1, Paris, Éditions Rombaldi, 1952, p. 138-141.
3 En tout cas, elle l’est rarement sous un angle positif, par exemple pour se féliciter du régime de séparation ; elle peut l’être sous un angle négatif, pour dénoncer les atteintes à ce régime, mais en confondant le plus souvent celles-ci avec la non-application des lois sur les congrégations, ou avec les aides publiques aux écoles privées.
4 André Bianconi, L’idéologie du Syndicat national des instituteurs de 1920 à 1939, Toulouse, Presses de l’IEP de Toulouse, 1985.
5 Cité par Nora et Bernard Magnan, Autour de la notion d’école unique : syndicats et mouvements pédagogiques entre les deux guerres, étude non publiée (communiquée par les auteurs, vers 1985), notamment p. 23-24.
6 Communication de Marceau Pivert, AL, 1928, p. 111-121.
7 Rapport sur l’école unique nationalisée, présenté par M. Senèze, directeur de cours complémentaires, AL, avriljuin 1929, conclusions p. 107-111 (un pré-rapport substantiel du même auteur a paru dans le numéro précédent). C’est aussi en 1929 au congrès de Nancy que la SFIO se rallie à cette même conception de la nationalisation, dans le cadre d’une résolution rapportée par Léon Blum.
8 Significatif est cet extrait de la communication de Marceau Pivert : « Il ne faut pas croire que nous sommes prêts à livrer à n’importe quels parents, à n’importe quelles familles, le soin de surveiller l’école. Ce sont les laïques, qui constituent actuellement les usagers des écoles, ce sont les laïques qui doivent en toute fraternité avec le personnel, et j’espère même avec l’administration, constituer les trois parties de l’organisme, les trois tiers de cette représentation tripartite nécessaire, qui est la formule de demain dans la gestion des grands services publics » (AL, 1928, p. 120).
9 René Bazin, Davidée Birot, Paris, Calmann-Lévy, 1912.
10 Au congrès de 1930, Marceau Pivert présente une communication sur ce thème, avec laquelle la Ligue, toutefois, prend légèrement ses distances, tout en mentionnant la brochure de l’auteur, qui vient d’être publiée par les soins du Groupe fraternel de l’enseignement (AL, juillet-septembre 1930, p. 250-252).
11 Voir la thèse de Sara Teinturier, L’enseignement privé dans l’entre-deux-guerres. Socio-histoire d’une mobilisation catholique, université Rennes 1, 2013.
12 Jurisprudence analysée notamment par Émile Glay, « Le désaississement des lois laïques », AL, octobre-décembre 1930, p. 431-432.
13 À sa demande, un vœu émis lors du congrès de 1931 et exigeant la suppression de l’exonération de la taxe d’apprentissage pour les établissements techniques privés est retiré (AL, janvier-février 1932, p. 23-26) (cf. Nathalie Sévilla, op. cit., p. 154-155).
14 À une exception près, semble-t-il : la subvention accordée en 1938 au petit séminaire de Beaupréau, validée par un arrêt du Conseil d’État au motif que cet établissement n’ayant pas pour seule vocation de former des ecclésiastiques ne pouvait être assimilé à un établissement cultuel. Cf. François Méjan « L’organisation de l’Église catholique, ses rapports avec l’État, l’aide publique à l’enseignement privé », L’Esprit laïque, no 2, 1954, p. 70 et p. 75.
15 Pour plus de détails : Nathalie Sévilla, op. cit. ; et la communication de Stéphanie Veurrier, « Le Sni et la défense de la laïcité dans l’entre-deux-guerres », exposé au CHRMSS-Fen (3 février 1998), 19 p. dactyl.
16 Nathalie Sévilla, op. cit., p. 188-192.
17 « Unité d’action et de propagande laïques », rapport de Lebossé, inspecteur primaire, au congrès de 1932, AL, mai-juin 1932, p. 253-275.
18 Celui-ci présidera la Fol du Finistère dans les années 1950.
19 AL, 1936, p. 46-47.
20 Les œuvres complémentaires de l’école publique ne constituent pas à l’époque un point d’appui pour la Ligue comparable à ce qu’il est dans le reste de la France, ce qui est dû à l’environnement confessionnel (y compris chez les instituteurs publics eux-mêmes).
21 Après guerre, P. Alfaric deviendra président du Cercle parisien de la Ligue, à l’intérieur duquel il fondera le cercle d’études Ernest Renan pour développer dans une perspective rationaliste des études d’histoire du christianisme. Sur P. Alfaric, voir la notice parue au Maitron de Léon Strauss. Je remercie également Léon Strauss pour communication d’un article resté inédit : « Libre pensée et laïcité militante en Alsace. »
22 Vœux du congrès de 1933, AL, 1933, 409-410.
23 L’obligation était déjà de 14 ans pour les garçons, alors qu’elle n’était que de 13 ans pour les filles : héritage de la législation allemande.
24 Voir la lettre de Léon Blum au chanoine Muller, sénateur du Bas-Rhin et porte-parole des catholiques d’Alsace en janvier 1937, AL, février 1937, p. 27-28.
25 Jean-Marie Gillig, Bilinguisme et religion à l’école – La question scolaire en Alsace de 1918 à nos jours, Strasbourg, Éditions La Nuée bleue/DNA, 2012, première partie, chap. vi.
26 L’annonce en est faite par le ministre à la tribune du congrès de la Ligue de Versailles quelques jours avant sa publication. Voir aussi le rapport de Paul Raphael à la Commission d’action laïque du 2 juin 1938, AL, juillet-août 1938, Documentation pratique, p. 93.
27 Paul Raphael (?-1942) est un militant laïque très engagé, membre du conseil général et du bureau de la Ligue ainsi que du parti radical. Historien formé à l’école d’Alphonse Aulard, il est l’auteur de La République et l’Église romaine – De l’esprit nouveau à l’union sacrée, un ouvrage de synthèse publié après sa mort en 1948 par la Bibliothèque Jean Macé (qui a succédé, un temps, aux Éditions rationalistes). Sa belle-sœur, Mme Edmond Raphael, née Lauth-Schoerer, décédée en 1928, avait fondé en la subventionnant de son immense fortune, la Fol du Calvados (renseignements extraits de l’AL, avril 1953, p. 19-20).
28 Olivier Loubes, « L’interdiction des propagandes politique et confessionnelle dans les établissements scolaires. Deux circulaires de Jean Zay en 1936 et 1937 », Vingtième Siècle, no 81, janv.-mars 2004, p. 131-136 (avec le texte des deux circulaires). L’intérêt pour ces circulaires a été réactivé à partir de 1989 par les affaires dites du foulard islamique, dont, selon certains, Jean Zay aurait par avance réglé le cas.
29 Circulaire du 28 janvier 1938 (AL, février 1938, p. 17). Rappelons qu’à l’inverse de l’Alsace-Moselle où les élèves doivent demander la dispense d’enseignement religieux, dans les autres régions françaises les familles souhaitant faire donner à leurs enfants un enseignement religieux au lycée, doivent en faire la demande expresse.
30 Paul Raphael y voit la garantie « d’une formation plus adéquate des futurs conseillers d’État » susceptible de créer une jurisprudence « plus conforme à l’esprit des lois laïques » (AL, 1937, VI, p. 116-118).
31 J. Brenier se fait le porte-parole de cette rumeur au Conseil général du 30 mars 1939 (AL, avril 1939, p. 62). Sur la politique religieuse du gouvernement Daladier, voir Jean-Marie Mayeur, La question laïque, XIXe -XXe siècles, Fayard, 1997, p. 140-155. Il souligne que cette politique « reste au stade des intentions ».
32 « Unité d’action et de propagande laïque », rapport de Lebossé, inspecteur primaire, AL, mai-juin 1932, p. 253.
33 Sur le regain du terme laïcisme de la part de l’Église à l’époque : Corinne Bonafoux, « La relance de la question de la laïcité au tournant des années 1920 », in Patrick Weil. (dir.), Politiques de la laïcité au XXe siècle, Paris, PUF, 2007, p. 297-300. Dans son ouvrage La morale laïque et ses adversaires (Paris, Frédéric Rieder et Cie, 1925), Albert Bayet titre positivement l’un de ces chapitres : « Laïcisme et tradition française » ; Déat revendique un « laïcisme militant » (« La morale laïque », brochure de l’Action Laïque, 1932, p. 16).
34 Albert Bayet, Qu’est ce que le rationalisme ?, Paris, édité par Rieder, les Éditions rationalistes, 1939.
35 Rapport général du congrès de 1931, AL, juillet-août 1931, p. 377-380. ; « La morale laïque », rapport préparatoire, AL, janvier-février 1932, p. 18-22 ; intervention au congrès de 1932, AL juillet-août 1932, p. 17-18 ; « La morale laïque », rapport de Marcel Déat, AL juillet-août 1932, annexe p. 1-19 ; projet de résolution sur la morale laïque, ibid., p. 19-22.
36 Albert Bayet, L’École Libératrice, no 1, 26.9.1931, cité par Pierre Ognier, in Yves Lequin (dir.), Histoire de la laïcité, Besançon, CRDP de Franche-Comté, 1994, p. 222.
37 Albert Bayet, La morale laïque et ses adversaires, op. cit., p. 103.
38 Marcel Déat, rapport au congrès de 1932.
39 La morale laïque et ses adversaires, p. 103.
40 « Défendons l’idéal rationaliste ! », AL, 1939, II, p. 23-24.
41 L’Union rationaliste, dont A. Bayet est le secrétaire général jusqu’en 1939, est le foyer philosophique actif de cette réflexion. Nous n’avons guère trouvé d’études sur cette organisation à l’époque. Voir cependant : Yannick Bezin, « Les cahiers rationalistes : la physique comme propagande », communication de colloque, 2004 (consultable sur internet).
42 Albert Bayet, Qu’est ce que le rationalisme ?, op. cit., p. 117.
43 Qu’est ce que le rationalisme ?, op. cit., p. 146-147.
44 La morale laïque et ses adversaires, op. cit., p. 107 et 109.
45 Qu’est ce que le rationalisme ?, op. cit., p. 212-213. Si nous citons longuement ce passage, c’est parce qu’il montre à la fois que Bayet ne croit plus à une transformation rapide de la morale sous l’effet de la science (à laquelle il adhérait dans sa jeunesse), mais qu’il ne renonce pas à la perspective d’une science « prévisionnelle », dont le résultat est simplement différé.
46 La morale laïque et ses adversaires, op. cit., p. 205-206.
47 Albert Bayet, Bulletin du Cercle Paul Bert, février 1932 (cité par Nathalie Sévilla, op. cit., p. 196).
48 Marcel Déat, rapport général du congrès de 1931, AL, juil.-août 1931, p. 377-380.
49 Marcel Déat, « La morale laïque », intervention au congrès de 1932, AL no 21, juil.-août 1932, p. 17-18.
50 Ibid., p. 21-22.
51 Ibid., p. 18 et 22.
52 Albert Bayet « Plus que jamais, Front laïque ! », AL, 1938, III-IV.
53 Claude Bellanger « Un catholique ne peut s’exprimer librement », AL, 1939, II, p. 30-31.
54 Albert Bayet, « La grande force antifasciste, c’est l’idée laïque », AL, 1937, III, p. 43.
55 Albert Bayet « Plus que jamais, Front laïque ! », AL, 1938, III-IV.
56 Claude Bellanger « Encore la main tendue… », AL, 1938, VII, p. 181.
57 Après une audience accordée par Jean Zay au Sgen en décembre 1937, au cours de laquelle le ministre l’assure « de l’égale collaboration qu’il accorde aux groupements professionnels de l’EN », le Sni exprime ses regrets dans un article au titre emblématique : « L’ennemi dans la place » ; l’ennemi, c’est l’Église qui fonde « des syndicats soumis à son autorité ». Les responsables du Sgen sont mis à la porte par Georges Lapierre, lorsqu’ils viennent lui proposer un échange de leur revue avec l’École libératrice (Madeleine Singer, Histoire du Sgen, 1937/1970, Lille, Presses universitaires de Lille, 1987, p. 34).
58 « L’idéal laïque et la jeunesse », rapport de Mme Schwab, présenté à la séance d’information de la Ligue, organisée à la demande de la Commission d’action laïque des 2e et 3e degrés, le 19 novembre 1938 (AL, 1939, I, p. 3-8).
59 Paul Grunebaum-Ballin (1871-1969), conseiller d’État, a été à la fois le chef de cabinet de Briand en 1904-1905, et l’ami et le conseiller de Léon Blum pour les lois sociales du Front populaire. C’est aussi un responsable des auberges de jeunesse laïques avec son épouse Cécile.
60 Paul Grunebaum-Ballin, rapport général du congrès de Vichy, 31 mai 1936, AL, 1936, p. 382.
61 AL, août 1939, p. 178-179.
62 Cette commission d’études était composée de hauts-fonctionnaires, de syndicalistes de l’enseignement public, de personnalités représentatives du monde laïque et de l’enseignement privé confessionnel ainsi que d’hommes politiques représentatifs des principaux courants de la France libérée (la plupart de ces derniers s’abstenant d’y siéger). Elle siégea du 6 novembre 1944 au 26 février 1945, sous l’autorité d’André Philip, homme politique socialiste, protestant, ancien commissaire à l’Intérieur du gouvernement d’Alger.
63 Paul Ricoeur, « Les travaux de la Commission Philip », Laïcité et paix scolaire. Enquête et conclusions de la Fédération protestante de l’enseignement, Paris, Éditions Berger-Levrault, 1957, p. 223. Ce témoignage de Ricoeur est précieux, car il n’y a jamais eu de rapport officiel à l’issue de la Commission, et les propos rapportés ne furent jamais largement communiqués aux militants laïques, ni revendiqués par leurs auteurs. L’histoire de la Commission Philip a été réexaminée par Antoine Prost, « La Commission d’études sur le statut de l’enseignement privé (1944-1945) », André Philip, socialiste, patriote, chrétien, actes du colloque de 2003 « Redécouvrir André Philip », Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2005, p. 181-195.
64 Discussion au bureau du 2 octobre 1944 (Archives Ligue).
65 À cette date, le gouvernement présidé par le général de Gaulle, tout comme l’assemblée, sont provisoires. Celle-ci n’a pas été élue mais désignée parmi des personnalités issues de la résistance (Albert Bayet en fait partie), c’est pourquoi elle n’est que consultative. La Paix n’est pas encore conclue (8 mai). Les premières élections législatives à la Constituante auront lieu le 25 octobre 1945. Comme le projet de Constitution qu’elle élabore est repoussé par le référendum du 5 mai 1946, il y aura ensuite, le 2 juin, l’élection d’une Seconde Constituante dont le texte, ratifié par le peuple le 13 octobre 1946, deviendra la Constitution de la IVe République.
66 Selon l’expression de Maurice Schumann, dans La Croix du 31 mars 1945, citée par Arthur Plaza, « Paix ou guerre scolaire ? Les divisions du Mouvement républicain Populaire (1945-1960) », in Patrick Weil (dir.), Politiques de la laïcité au XXe siècle, op. cit., p. 484.
67 L’article 1 de la Constitution du 27 octobre 1946 déclare que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Cette formule sera reprise dans l’article 2 de la Constitution de 1958. Elle est la seule mention de la laïcité dans les textes constitutionnels, sans en proposer de définition explicite.
68 Il s’agit de la déclaration de l’Assemblée des cardinaux et archevêques de France du 13 novembre 1945 parue dans La Documentation catholique, 6 janvier 1946 (texte cité notamment par André Latreille, « L’Église catholique et la laïcité », collectif, La Laïcité, Paris, PUF, 1960, p. 86).
69 M. Schumann, Assemblée nationale, séance du 3 septembre 1946, cité notamment par Maurice Barbier, La Laïcité, Paris, L’Harmattan, 1995, p. 60.
70 Ce résultat est cependant ambigu, car certains se souviennent alors qu’une loi de finances de 1931 a fait entrer la liberté d’enseignement parmi « les principes fondamentaux de la République »…
71 Les propos des parlementaires laïques sur ce thème à la séance du 15 mars 1946 sont résumés sous le titre « Quelques interprétations de l’expression “la liberté d’enseignement” » dans les Cahiers d’éducation laïque, avril-mai 1947, no 4, p. 1-7.
72 Il s’agit du refus de payer la taxe sur les spectacles organisés par les associations de parents pour trouver des ressources au bénéfice de l’enseignement catholique. Cette illégalité est parfois entérinée par les tribunaux.
73 Rappelons que la nationalisation des écoles privées des Houillères était la conséquence de la nationalisation des Charbonnages, œuvre du tripartisme.
74 À partir d’octobre 1947, la Fen (Fédération de l’Éducation nationale) regroupe le Sni et d’autres syndicats comme celui du secondaire (Snes). Mais le poids du Sni y reste longtemps prépondérant.
75 Rapport Senèze, « La nationalisation de l’enseignement », AL, octobre 1945, p. 1-12.
76 Ibidem, p. 6.
77 L’Union nationale des associations familiales (Unaf) vient d’être créée par l’ordonnance Billoux du 3 mars 1945.
78 Michel Vernus, Parents d’élèves en marche. 40 d’histoire de la FCPE (1947-1987), Paris, Éditions Martinsart, 1987.
79 Joseph Franceschi, Les groupes de pression dans la défense de l’enseignement public, Paris, Librairies techniques, 1964, p. 189-194.
80 Motion proposée par la Ligue de l’enseignement au cartel national d’action laïque le 20 janvier 1949, AL, janvier 1949, p. 15.
81 Au cours des seconds états généraux, Bayet a d’ailleurs dû mettre sa menace de démission dans la balance pour obtenir gain de cause (deuxième session des états généraux de la France laïque, supplément au numéro 111 de l’AL, p. 52-53).
82 Guy Brucy, Histoire de la Fen, Paris, Belin, 2003, p. 164 ; voir aussi Joseph Franceschi, op. cit., p. 191. Sur le fond l’hostilité des communistes à la nationalisation est liée à leur ligne politique du temps de la guerre froide, où leur approche de l’École est dominée par le thème de la « fascisation de l’Université ». Ainsi selon un responsable autorisé du PCF : « Bavarder sur la nationalisation de l’enseignement au moment même où on désarme l’école laïque en la privant de locaux et de maîtres pour tout engouffrer dans les budgets consacrés à la guerre, c’est en définitive préparer derrière un rideau de fumée l’étranglement de l’école laïque et ouvrir la voie à une école de type fasciste. Aussi particulièrement malfaisante est cette idée de nationalisation, car elle aboutit à placer directement entre les mains de l’État existant l’éducation du peuple » (Victor Joannès, « Laïcité et main tendue aux catholiques », conférence faite à Nantes le 10 mars 1951, Les conférences éducatives du PCF, 1re série, no 8, p. 14).
83 Voir le texte : AL, novembre 1949, p. 7-10 (publié aussi par Joseph Franceschi, op. cit., p. 337-340).
84 Arthur Plaza, art. cit.
85 Notamment le rapport Senèze de 1945, bien que plusieurs aspects soient convergents (notamment le devenir des maîtres du privé).
86 AL, avril 1950, p. 21.
87 Le fait de consulter le Sni dans le cadre du comité exécutif permanent aurait empêché toute initiative, dit-il au Bureau de la Ligue du 23 novembre (Archives Ligue).
88 L’École libératrice, 24 novembre 1949 (cité par Joseph Franceschi, op. cit., p. 202).
89 Joseph Franceschi, op. cit., p. 202.
90 Cité par Laurent Frajerman, « Comment défendre la laïcité scolaire à la Libération ? Les tensions de la Fen », in Patrick Weil (dir.), Politiques de la laïcité au XXe siècle, op. cit., p. 475.
91 Joseph Franceschi, op. cit., p. 204 ; voir aussi La Croix du 29 novembre 1949 (« Autour de la trêve scolaire proposée par M. Bayet »). Une analyse détaillée des réactions de la presse à la lettre de Bayet figure dans AL, janvier 1950, p. 7-12.
92 Esprit, janvier 1950, p. 136.
93 AL, avril 1950, p. 11.
94 Esprit, janvier 1950, p. 137.
95 Joseph Franceschi, op. cit., p. 224-226.
96 Albert Bayet, « La Libération, victoire puis défaite de l’école laïque », L’École publique française, op. cit., p. 173. Il est étrange que René Rémond puisse présenter Bayet comme le « père » de la commission Paul-Boncour (« Laïcité et question scolaire dans la vie politique française sous la IVe République », in Collectif La Laïcité, colloque de Nice, PUF, 1960, p. 395). Ou alors il faudrait parler d’un père qui ne reconnaît pas son enfant !
97 Sur la circulaire Delbos : Joseph Franceschi, op. cit., p. 209-210.
98 Roger Vieljeuf, Laïques mes amis, Saint-Étienne, Presse Publicité Loire, 1987, p. 274.
99 AL, 116, avril 1950, p. 11 ; et surtout le témoignage de Roger Vieljeuf, op. cit., p. 273-276.
100 Bruno Poucet, La liberté sous contrat-Une histoire de l’enseignement privé, Paris, Éditions Fabert, 2009, p. 39-40.
101 Elle porte le nom du ministre de l’Éducation nationale, le radical André Marie.
102 Voir le récapitulatif de l’ensemble de ces mesures dans le dossier très complet de l’AL de novembre 1955.
103 Exemplaire est la contribution d’Albert Bayet, « La Libération, victoire puis défaite de l’école laïque », au premier volume de L’École publique française, op. cit., notamment p. 174-177.
104 Les relations du Sni avec les ministres de l’Éducation nationale sont alors interrompues ; elles ne reprendront qu’en 1954 avec l’arrivée de Jean Berthoin dans le gouvernement Mendès-France.
105 Albert Bayet, Pour une réconciliation française – Laïcité XXe siècle, Paris, Hachette, 1958.
106 L’Affaire est provoquée par la révélation de l’énormité des complicités confessionnelles nouées pour refuser (en dépit de décisions de justice) de restituer à leur famille deux enfants juifs, dont les parents sont morts à Auschwitz et qui, recueillis par la directrice d’une crèche de Grenoble, y avaient reçu un baptême catholique. Un comité Finaly s’est constitué en avril 1953 à l’appel des organisations du Cnal, de la LDH et de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme). Les enfants furent finalement rendues à leur famille au cours de l’été et partirent vivre en Israël (cf. Pierre Tournemire, « Il y a cinquante ans, Robert et Gérard Finaly retrouvaient enfin leur famille », IEM, juin-juillet 2003, p. 17).
107 AL, novembre 1955.
108 Jean-Auguste Senèze, AL, janvier 1956.
109 AL, novembre 1956.
110 AL, juin 1957.
111 Jean-Marie Mayeur, « Guy Mollet et la laïcité », La question laïque – XIXe -XXe siècle, Paris, Fayard, 1997, p. 177-191 ; Bruno Poucet, La liberté sous contrat, op. cit., p. 43-55 ; Bruno Poucet, « Négociations publiques et négociations secrètes au cœur des tensions scolaires entre enseignement public et enseignement privé (1950-1970) » ; Jean-François Condette (dir.), Éducation, Religion, Laïcité (XVIe -XXe siècles), IRHIS-université Charles-de-Gaulle Lille 3, no 45, 2010, p. 509-528.
112 Dont le député Robert Lecourt qui en a témoigné, le premier, dans son ouvrage, Entre l’Église et l’État. Concorde sans concordat (1952-1957), Paris, Hachette, 1978.
113 Maurice Deixonne a été président de la Fol du Tarn de 1945 à 1947.
114 François Méjan, « La laïcité de l’État », Cahiers laïques, no 32, mars-avril 1956, 44 p. L’auteur a écrit énormément d’articles où il développe les mêmes idées.
115 François Méjan, « Le cinquantenaire de la séparation des Églises et de l’État », AL, juil-août 1955, p. 21-24.
116 François Méjan, « Les lois Marie-Barangé. Répercussions sur les rapports de l’Église catholique et de l’État », L’Esprit laïque, no 3, 1955, p. 93.
117 Bruno Poucet, « André Boulloche, ministre de l’Éducation nationale », Recherche socialiste, revue de l’OURS, no 13, décembre 2000, p. 59-60. La SFIO qui avait des représentants (dont A. Boulloche) dans le dernier gouvernement – présidé par de Gaulle – de la IVe République, a refusé de faire partie du gouvernement de Michel Debré au moment où le nouveau régime se met en place. Le comité directeur de la SFIO accepte alors la démission de Boulloche, qui continue d’être ministre.
118 Bruno Poucet, La liberté sous contrat, op. cit., p. 70. De Gaulle estime, selon les termes d’un de ses proches collaborateurs, que « le Vatican n’a pas à se mêler des questions d’école tant que l’instruction donnée en France n’est pas anti-religieuse (ce qu’elle n’est pas) ».
119 Lettre d’Albert Bayet au premier ministre, 7 février 1959.
120 Équipes enseignantes, Vers la paix scolaire, juin 1959, numéro spécial, p. 11.
121 Esprit, numéro spécial « Laïcité et paix scolaire », octobre 1959, p. 320. Henri Chatreix, instituteur en retraite, est l’auteur d’Au-delà du laïcisme (1946).
122 Voir Syndicalisme Universitaire du 22 mai 1959 (cité par Equipes enseignantes, Vers la paix scolaire, op. cit., p. 24-25).
123 La réponse de l’UGS au Cnal, Tribune du Peuple, juin 1959.
124 Les dirigeants du Cnal adressent une lettre au Général de Gaulle le 15 février ; ils sont reçus en audience par Michel Debré le 15 mai, puis à nouveau le 4 décembre.
125 Bruno Poucet, La liberté sous contrat, op. cit., p. 72.
126 Voir les propos peu amènes de Jean Cornec, Pour l’École libre. Défense et illustration de la laïcité, Paris, R. Laffont, 1977, p. 170.
127 Bruno Poucet, La liberté sous contrat, op. cit., p. 79.
128 Ibid., p. 83.
129 Ibid., p. 86.
130 Ibid., p. 88.
131 Roland Boscary-Monservin, député indépendant-paysan de l’Aveyron, est alors le président de l’Association parlementaire pour la liberté d’enseignement.
132 « Le vote de l’« incroyable » loi scolaire. La lutte ne fait que commencer » par Robert Dader, AL, décembre 1959, p. 6.
133 Robert Dader, ibid.
134 Lettre de démission d’André Boulloche du 23 décembre 1959, adressée au premier ministre. Texte cité dans : Bruno Poucet (dir.) La loi Debré. Paradoxes de l’État éducateur, Amiens, CNDP/CRDP de l’académie d’Amiens, 2001, p. 213-214.
135 « Sans esprit de retour », par Henri Fauré, AL, février 1960.
136 AL, octobre 1960, p. 6.
137 10 813 697 exactement selon le décompte donné par le Cnal.
138 AL, octobre 1960 ; Clément Durand, Du ciel sur la terre. Laïcité-République-Démocratie, Paris, Sudel, 1991, p. 259.
139 Henri Belliot, « Notre confédération de 1940 à 1945 », Conseil général des 13-14 juin 1945, AL, numéro spécial, juillet-août 1945, p. 7-8.
140 AL, décembre 1946 – voir aussi Prosper Alfaric, « Renan et nous », AL, septembre 1947.
141 « La Ligue française de l’enseignement vue par un militant de la CFTC », La Ligue Française de l’enseignement en Alsace et en Lorraine, brochure no 101bis de l’AL confédérale, s. d. (1948), p. 5-12.
142 Sur la création du cercle Ernest Renan : témoignage de Prosper Alfaric, De la Foi à la Raison, Paris, Publications de l’Union rationaliste, 1959, p. 287.
143 Albert Bayet, Pour une réconciliation française-Laïcité XXe siècle, op. cit… Voir aussi : Albert Bayet, Histoire de la Libre-pensée, PUF, QSJ, 1re édition 1959 ; Albert Bayet, « Libre-pensée et laïcité », in collectif La laïcité, colloque de Nice, PUF, 1960, p. 137-144.
144 Albert Bayet, Histoire de la Libre-pensée, p. 126.
145 Albert Bayet, Laïcité XXe siècle, op. cit., p. 6.
146 Albert Bayet, La morale de la science, Paris, Société des Éditions rationalistes, 1947, p. 46. La première édition de cet ouvrage était parue en 1931.
147 Ibid. p. 60.
148 Albert Bayet, « Libre-Pensée et laïcité », art. cit., p. 144.
149 Albert Bayet, Laïcité XXe siècle, op. cit., p. 77-79.
150 Albert Bayet, « Libre-Pensée et laïcité », art. cit., p. 144.
151 Albert Bayet, Laïcité XXe siècle, op. cit., p. 85.
152 Ibid., p. 85.
153 La différence laïcité/libre-pensée est explicitée dans : Albert Bayet, Histoire de la Libre-Pensée, op. cit.
154 Albert Bayet, « L’idéal de l’école laïque au milieu du XXe siècle : Liberté, Science, Fraternité », in L’École publique française, op. cit., p. 179-191.
155 « La Ligue de l’enseignement a la certitude de servir la France », AL, décembre 1958. Formule reprise à peu de chose près dans : Laïcité XXe siècle, op. cit., p. 14-15 et p. 75-76.
156 Albert Bayet, Histoire de la Libre-Pensée, op. cit., p. 112.
157 AL, avril 1958.
158 Lucien Jacquart, « Sens de la vie et valeurs communes », AL, juillet-août 1958.
159 Une brochure de la Ligue, « L’école laïque face au pluralisme » passe au crible cette notion (vers 1950).
160 Edmond Benzecri, « Le contenu intellectuel de la laïcité », AL, novembre 1955.
161 Raymond Cortat, « Le contenu esthétique de la laïcité », AL, novembre 1955, p. 6-8. Cortat est un inspecteur de la Jeunesse et des Sports, ami de Bayet, il est aussi écrivain à ses heures perdues.
162 Ces thèmes scandent la deuxième partie de Laïcité XXe siècle, op. cit. (« Sur le plan du Beau », p. 97-154).
163 Madeleine Leo-Lagrange, « La culture populaire », AL, no spécial 98, 1947. (Pour des prolongements sur ce rapport : Jean-Michel Ducomte et alii, Anthologie de l’éducation populaire, Toulouse, Privat, 2013, p. 265-270.)
164 Ibid., Discussion sur la culture populaire, p. 16.
165 Ce propos lui est attribué par un des contributeurs de L’École publique française, tome second, Paris Éditions Rombaldi, 1951, p. 229.
166 Cité dans Laïcité XXe siècle, op. cit., p. 113.
167 Laurent Besse, « Populaire parce que nouvelle ? L’éducation populaire face à l’éducation nouvelle dans l’après-guerre » ; Nathalie Sévilla, « La Ligue française de l’enseignement, relais de l’éducation nouvelle ? », in Laurent Guttierez, Laurent Besse, Antoine Prost, Réformer l’école. L’apport de l’éducation nouvelle (1930-1970), Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, p. 263-285.
168 Dans un article de L’Oeuvre en mars 1937, Bayet exprimait déjà une crainte devant le projet Jean Zay, ainsi résumée : « Il demande que l’unification des diverses formes de culture ne consacre pas le sacrifice des études classiques, vers lesquelles il faut diriger les enfants du peuple aptes à les suivre, en même temps qu’on en écarte ceux de la bourgeoisie incapables d’en profiter » (cité dans La Réforme de l’enseignement. Conférence de Jean Zay à l’Union rationaliste. Documentation rassemblée par Henri Belliot, Paris, Les Éditions rationalistes Ch. Rieder, 1938, p. 96).
169 Un long développement dans la troisième partie de Laïcité XXe siècle, op. cit. (p. 167-202).
170 Albert Bayet, Laïcité XXe siècle, op. cit., p. 202, et le chapitre 3 de la troisième partie (« Une solution : l’abondance et le travail libre »).
171 Albert Bayet, Histoire de France, Paris, Éditions du Sagittaire, 1938, p. 322-323.
172 De telles critiques s’expriment notamment dans des articles de Perspectives socialistes, revue proche de l’UGS, après la parution de Laïcité XXe siècle. Le terme de laïcité technocratique s’oppose ici à une laïcité politique engagée du côté des forces porteuses d’émancipation sociale.
173 Albert Bayet « Appel à la Nation », AL, novembre 1955.
174 Georges Bru, « Le contenu social de la laïcité », AL, novembre 1955, p. 9.
175 Cf. la conclusion de Laïcité XXe siècle, op. cit.
176 « Manifeste au peuple de France », AL, août-octobre 1954, p. 18.
177 Ibid.
178 Le président Bayet présente le manifeste au peuple de France, AG de Bordeaux, AL, août-octobre 1954, p. 16.
179 Louis Rousselle, « Laïcité et défense des droits de l’homme », AL, février 1958, p. 1-2.
180 Lucien Jacquart, « Sens de la vie et valeurs communes », AL, juillet-août 1958.
181 Albert Bayet, « Laïcité et catholicisme. Réponse à François Mauriac », AL, mars 1956.
182 « Une offensive confessionnelle de grand style dans les Écoles normales », AL, janvier 1955, p. 15-16 (dénonciation des équipes enseignantes) ; « À Clermont, un exemple parmi beaucoup d’autres : tentative de division de la Paroisse Universitaire », AL, mars 1958, p. 9.
183 Alex Giroud, « Nos idées progressent dans le syndicalisme chrétien », AL, novembre 1957, p. 10-11.
184 Madeleine Singer, Histoire du Sgen 1937-1970, Lille, Presses universitaires de Lille, 1987, p. 195-196 ; Madeleine Singer, « La politique de Paul Vignaux, secrétaire général du Sgen, vis-à-vis de la Ligue de l’enseignement (1948-1956) », Le Mouvement social, no 169, 1995/1, p. 89-108.
185 Cité par Laure Cartier-Caumont et Paul Martinet, « Paul Vignaux et la laïcité », in Paul Vignaux, un intellectuel syndicaliste, Paris, Syros/Alternatives, 1988, p. 170.
186 Madeleine Singer, Le Sgen des origines à nos jours, Paris, Le Cerf, 1993, p. 39.
