Giorgio Almirante (1914-1988)

1Rédacteur en chef du quotidien romain Il Tevere durant le fascisme, il signe, en 1938, le Manifesto della razza et collabore à la revue Difesa della Razza (secrétaire de rédaction entre 1938 et 1942). En 1943, il est directeur de cabinet du ministre de la Culture populaire de la RSI. En décembre 1946, il participe à la fondation du MSI dont il est secrétaire de 1946 à 1950 puis de 1969 à 1987. Il est élu député du MSI en 1948 et le reste jusqu’à sa mort. Tenu à l’écart de la direction du parti entre 1950 et 1969, il joue un rôle central dans le courant « Rinnovamento » fondé en 1963 et idéologiquement proche d’Ordine Nuovo.

Massimo Anderson (1934-…)

2De 1954 à 1966, il est secrétaire général de la Giovane Italia puis secrétaire national de la jeunesse du MSI (1967-1970). En 1972, il participe, avec Pietro Cerullo, à la fusion des organismes de jeunesse du MSI et devient président du FUAN (1972-1977). Après la réélection d’Almirante à la tête du parti en 1977, Anderson démissionne et rejoint le courant scissioniste Democrazia Nazionale.

Catherine Barnay (1952-…)

3Militante des Jeunesses Patriotes et Sociales de Roger Holeindre dissoutes en 1970, elle adhère la même année à Ordre Nouveau puis en devient membre du conseil national (congrès de juin 1973). Après la dissolution d’Ordre Nouveau, elle adhère aux « Comités Faire front » puis au Parti des forces nouvelles dont elle devient membre du conseil national en février 1976. Elle appartient à l’IREP.

Yves Bataille (1949-…)

4En 1970, il est le responsable à Nantes du Mouvement Jeune Révolution (MJR). Il rejoint Ordre Nouveau (membre du Conseil National, congrès constitutif en mai 1970). En 1971, il crée le Cercle Lutte du Peuple qui devient l’Organisation Lutte de Peuple : il se déclare contre « l’impérialisme russo-américain » et se veut solidaire de la Libye, du Fatah palestinien et du « monde arabe ». Fin 1974, Bataille rallie le CDPU de Michel Schneider (1974-1975) puis se rapproche de l’Œuvre française de Pierre Sidos.

Georges Bidault (1899-1983)

5Professeur et journaliste, il succède à Jean Moulin à la tête du Conseil National de la Résistance durant l’Occupation nazie. Fondateur du Mouvement républicain populaire (MRP), il est élu député de la Loire (1946-1962). Président du conseil en 1946 et en 1949 et plusieurs fois ministre, il devient en 1959 le président du Rassemblement pour l’Algérie française (RAF), pour une politique d’intégration des départements algériens au sein de la République française. En avril 1962, il gagne l’Italie et crée le Conseil National de la Résistance (CNR). Interdit de séjour en Suisse, en Italie et au Portugal, il est découvert en mars 1963 en RFA. Il arrive à Rio de Janeiro le 9 avril 1963. Il rentre en France en juillet 1968 suite à la mesure d’amnistie générale pour les membres de l’OAS décidée par le général de Gaulle.

Junio Valerio Borghese (1906-1974)

6Surnommé le « prince noir », il effectue toute sa carrière militaire dans la Marine. Après le 8 septembre 1943, il adhère à la RSI et fut, avec Rodolfo Graziani, l’un des principaux membres de la Federazione Nazionale Combattenti de la RSI. Arrêté après la Libération, il est condamné à douze ans de réclusion le 17 février 1949 pour collaborationnisme militaire. Libéré le jour même grâce à l’intervention de James Angleton, dirigeant de l’OSS en Italie, il rétablit rapidement ses contacts avec ses « vieux camerati » et adhère officiellement au MSI le 5 novembre 1951. Membre du directoire national du MSI puis président d’honneur en décembre 1951, il quitte le parti après les élections de mai 1958. Après une période d’inactivité politique, Borghese constitue, à Rome, le 11 septembre 1968, le Fronte Nazionale et souhaite unifier les groupes dissidents du MSI pour constituer un vaste mouvement politique capable de s’opposer au « virage à gauche de la nation » puis se rapproche des instances dirigeantes d’Ordine Nuovo. Il est à l’origine d’une tentative manquée de coup d’État dans la nuit du 7 au 8 décembre 1970. Il se réfugie en Espagne où il meurt en 1974.

Jean-Marc Brissaud (1945-…)

7Il adhère en 1972 à Ordre Nouveau, chargé de la propagande. Rédacteur en chef du mensuel Pour un Ordre Nouveau, en mars 1973, il est candidat du Front national aux élections dans le 20^e arrondissement de Paris. En juin de la même année, il est élu membre du conseil national du mouvement, à l’occasion du 3^e congrès. Après la dissolution d’Ordre Nouveau le 28 juin 1973, il devient, en janvier 1974, rédacteur en chef du journal Faire Front. En octobre 1974, il est membre du Comité d’Initiative pour la Construction du Parti Nationaliste, chargé des contacts avec la presse, organisme créé afin de publiciser le lancement du Parti des forces nouvelles. Élu membre du comité central du PFN, Brissaud fut nommé le 25 novembre 1974 secrétaire national pour la presse. Il est secrétaire général de l’IREP et directeur de la revue Confidentiel.

Federico Umberto D’Amato (1919-1996)

8Né à Marseille, il travaille au ministère de l’Intérieur italien en août 1943. Entre 1950 et 1957, il dirige le bureau politique de la Préfecture de Police de Rome. En novembre 1960, il entre à l’ Ufficio Affari riservati où, en 1961, il dirige la VI^e section, chargée des relations avec les autres services italiens et les services étrangers. Sa maîtrise courante du français le désigne comme l’agent chargé de l’OAS en Italie. Il affirme avoir reçu la Légion d’honneur des mains du général de Gaulle, « à cause de son action qui élimina le réseau le plus important de la mortelle OAS qui agissait en Italie ». En 1966, il est le n ° 2 du bureau AA RR avant d’en devenir le n ° 1 en novembre 1971. Il entretient des relations étroites et personnelles avec plusieurs agents de la CIA dont James Angleton et il participe, en 1965, à la fondation du « Club de Berne » auquel appartiennent les dirigeants des services de renseignements européens. Après la dissolution du bureau Affari riservati par Taviani, en 1974, D’Amato est transféré à la direction de la police ferroviaire, routière, postale et des frontières où il déclare avoir poursuivi ses activités de renseignements. En 1981, il apparaît sur les fichiers de la loge maçonnique P21.

Alain de Benoist (pseudonyme : Fabrice Laroche) (1943-…)

9Né le 11 décembre 1943, il écrit ses premiers articles dans Lectures françaises d’Henry Coston. Il milite au sein de la Fédération des Étudiants nationalistes et assure le secrétariat de la rédaction des Cahiers universitaires sous le pseudonyme de Fabrice Laroche. En 1963, il participe à la création d’ Europe-Action et en devient l’un des principaux collaborateurs. En 1967, il entre à la rédaction de Défense de l’Occident puis fonde les revues Nouvelle École et Éléments. En 1968, il participe à la fondation du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE).

Enrico De Boccard (1921-…)

10Né à Rome le 31 octobre 1921, Enrico de Boccard fut membre des Groupes Universitaires Fascistes (GUF) avant d’adhérer à la RSI à la fin de l’année 1943. Il est possible qu’il ait appartenu aux services de renseignements de la Garde Nationale Républicaine. En juin 1945, il est dénoncé pour collaborationnisme et homicide volontaire puis acquitté. Il est membre des Fasci di Azione Rivoluzionaria (FAR). En 1953, il se présente comme candidat du MSI dans le Val d’Aoste aux élections législatives mais s’oppose à la direction du parti, jugée trop modérée. Dans les années 1960, journaliste, il collabore avec les périodiques Lo Specchio ou Difesa Atlantica. Il est propriétaire de l’Agence d’informations politiques et militaires « D », émanation de l’Istituto « Alberto Pollio ».

Sixte-Henri de Bourbon-Parme (1940-…)

11Né le 22 juillet 1940 à Pau, Sixte-Henri de Bourbon Parme est une figure de l’extrême droite européenne qu’il contribue à financer grâce à sa fortune personnelle. Entre 1962 et 1965, il officie au sein de la légion étrangère et sert au Portugal, au Mozambique et en Angola où il serait notamment entré en contact avec des militants de l’extrême droite espagnole. Proche de l’extrême droite, il participe à la campagne pour les élections européennes de 1979 du Parti des forces nouvelles et à la liste « Union Française pour l’Eurodroite ». Il devient président du Comité de Soutien au Parti des forces nouvelles (congrès du 11 novembre 1979). Le 29 décembre 1978, il crée l’association IREP puis en 1980, la société Veronica.

Ernesto De Marzio (1910-1995)

12Ernesto de Marzio eut une activité culturelle intense au sein des Littoriali fascistes avant, en 1941, de faire partie de la Camera dei Fasci e delle Corporazioni. Dans l’après-guerre, il est l’un des fondateurs du MSI, député de 1953 à 1976. C’est à son initiative que sont créés, au début des années 1960, les centri di vita italiana, qui jouent un rôle important en matière d’échanges culturels.

Pierre de Villemarest (pseudonyme de Pierre Faillant) (1922-2008)

13Pierre Faillant participe, avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, à la création du groupe de résistants de la « Dernière Colonne » avant de rejoindre l’Armée secrète qu’il dirige en 1943. Après 1949, il vit en République Fédérale d’Allemagne où il est soupçonné de travailler pour les services de renseignements américains. De retour en France, il milite au sein du RPF gaulliste avant de rejoindre Jean-Louis Tixier-Vignancour aux élections de janvier 1956. Proche du Mouvement Populaire du 13 mai (MP13), du Mouvement de Combat contre-révolutionnaire (MCR) du colonel Château-Jobert, il rejoint l’OAS. Il se réfugie en Espagne avec sa compagne, Danielle Martin. De retour en France, après plusieurs séjours en prison, il mène une activité de journaliste dans divers périodiques, dont certains auraient été liés aux services de renseignements américains.

Stefano Delle Chiaie (1936-…)

14Né à Caserte en 1936, il milite au sein des organisations de jeunesse romaines du MSI, fait un bref passage dans les rangs d’Ordine Nuovo en 1957 avant de fonder, en 1959, Avanguardia Nazionale. En 1962, Delle Chiaie et les principaux militants d’AN sont poursuivis pour reconstitution de parti fasciste et Delle Chiaie dissout son organisation en 1964. De 1968 à 1970, il fonde plusieurs groupuscules activistes avant de reconstituer Avanguardia Nazionale qui est dissoute par le ministre de l’Intérieur le 6 juin 1976. Recherché en juillet 1970 pour faux témoignage en faveur de Mario Merlino dans le cadre de l’enquête sur la strage de Piazza Fontana, il fuit à l’étranger et participe au coup d’État manqué du prince Borghese. Réfugié en Espagne, il favorise l’accueil des Italiens recherchés pour activité subversive et entretient d’étroites relations avec des militants d’extrême droite italiens, espagnols et français. Durant sa cavale, il est régulièrement signalé aux services de renseignements italiens en Espagne, à Paris, en Bolivie, à Palma de Majorque, au Costarica, en Équateur, au Venezuela. Il est arrêté à Caracas le 27 mars 1987. Il est définitivement acquitté le 5 juillet 1991 des charges pesant sur lui pour la strage de Piazza Fontana.

Pierre Drieu La Rochelle (1893-1945)

15Profondément marqué par son expérience de soldat lors de la Première Guerre mondiale, il se rallie au fascisme après les événements des 6 et 9 février 1934. En 1936, il adhère au Parti Populaire Français de Doriot et écrit dans le journal du parti, L’Émancipation nationale avant de s’éloigner du PPF en janvier 1939. Affecté par la défaite française de 1940, il se prononce dans La Nouvelle Revue Française pour la collaboration avec l’Allemagne. Sa réflexion s’éloigne par la suite de la politique pour se tourner vers la réflexion métaphysique et l’histoire des religions. Il se suicide le 15 mars 1945.

François Duprat (1940-1978)

16Il milite au sein de Jeune Nation en 19582. En 1960, il participe à la fondation de la Fédération des Étudiants Nationalistes et écrit dans les Cahiers universitaires. En 1964, il part au Congo (activités non identifiées). Il participe à la fondation d’Occident dont il est membre du bureau politique avant d’en être exclu en mars 1967. Antisémite et antisioniste, il collabore avec la revue Défense de l’Occident. Il participe ensuite à la fondation d’Ordre Nouveau et il siège au bureau politique de l’organisation. Après la dissolution d’ON, il rejoint le Front national où il anime la tendance nationaliste-révolutionnaire. Il rédige la Revue d’histoire du fascisme et Les cahiers européens hebdo. En 1974, il se rapproche de la FANE et Les cahiers européens fusionnent avec le mensuel de l’organisation de Marc Fredriksen, Notre Europe. Il meurt dans un attentat à la bombe le 18 mars 1978.

Julius Evola (1898-1974)

17Figure intellectuelle la plus importante de l’extrême droite italienne contemporaine, philosophe antimoderne, traditionnaliste, ses thèses occupent une place centrale dans la définition de l’antisémitisme fasciste durant le Ventennio. Il participe aux principales publications fascistes racistes et rédige l’introduction à l’édition de 1937 des Protocoles des Sages de Sion avant d’être intronisé par Mussolini idéologue officiel du régime. Il publie en 1950 son ouvrage Orientamenti puis, en 1953, un essai intitulé Gli uomini e le rovine, dans lequel il prône la mise en place d’un État organique au sein duquel le politique primerait sur l’économique. Il défend une conception antibourgeoise, héroïque et guerrière de la vie. En 1961 paraît son essai Cavalcare la tigre.

Salvatore Francia (1938-…)

18Salvatore Francia est né le 8 mars 1938, il adhère très jeune au MSI et s’y distingue pour son activisme et son fanatisme idéologique. En 1965, il démissionne du parti et il adhère à Ordine Nuovo. En 1972, il ouvre à Turin un « Centro Diffusione Libraria » qui est en réalité la section provinciale du MPON. Il est propriétaire, financeur, éditeur ou directeur responsable de plusieurs revues et périodiques inspirés par la doctrine d’ON ( Quaderni Neri, Europa combattente). Il est poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour des délits tels qu’apologie de fascisme, offense aux forces de la résistance. En 1972, il est poursuivi par la magistrature de Bologne pour participation à une strage et reconstitution de parti fasciste et condamné à cinq ans de réclusion. Exilé en Espagne, il est arrêté le 22 février 1977 pour avoir participé à la fabrication d’armes avant d’être expulsé du territoire. Le 9 juin 1981, il est arrêté à Francfort par les autorités de la République Fédérale d’Allemagne.

Pascal Gauchon (1950-…)

19Né le 24 mars 1950 à Paris, élève de l’ENS (Ulm) en 1969, il obtient l’agrégation d’histoire en 1973. Militant d’extrême droite, il se manifeste en 1971 au sein du mouvement Ordre Nouveau. Parlant couramment l’italien, il devient rapidement l’interprète des dirigeants d’Ordre Nouveau lors de leurs rencontres avec les dirigeants du MSI. En mai-juin 1972, il participe à la rédaction de l’ouvrage doctrinal d’Ordre Nouveau, dont il intègre le conseil national en octobre 1972. Lors des élections législatives de mars 1973, il est candidat suppléant dans la 13^e circonscription de Paris et devient, lors du troisième congrès d’Ordre Nouveau en juin 1973, membre du secrétariat permanent du mouvement. Après la dissolution d’Ordre Nouveau le 28 juin 1973, il s’associe à la création des comités Faire front qu’il anime dans les 5^e et 15^e arrondissements de Paris. En novembre 1973, il est nommé président de l’association « Front de la jeunesse », filiale jeunes des comités Faire front. En décembre 1973, il est rédacteur en chef de Défense de l’Occident. Lors du congrès constitutif du Parti des forces nouvelles (9, 10 et 11 novembre 1974), il est élu membre du comité central et nommé secrétaire général du mouvement. Il est réélu membre du comité central et nommé membre du bureau politique lors du 2^e congrès du mouvement les 13 et 14 novembre 1976.

Guido Giannettini (1930-2002)

20Né à Taranto dans une famille bourgeoise fasciste, il milite activement au MSI dans les années 1950. Entré en contact avec des dirigeants de l’Organisation Armée Secrète, il se familiarise avec les techniques de la guerre révolutionnaire. Il est arrêté en Espagne, le 6 octobre 1961, en compagnie des cadres de l’organisation « ultra » qui avaient trouvé refuge dans l’Espagne franquiste. Journaliste, il collabore avec les périodiques d’extrême droite et avec des revues militaires. Proche des milieux militaires et des services de renseignements italiens, il participe au colloque sur la guerre non orthodoxe organisé à Rome en mai 1965 par l’Istituto Pollio. En 1966, il écrit, avec Pino Rauti, sous le pseudonyme de Flavio Messala, un ouvrage intitulé Le mani rosse sulle forze armate commandité par l’État-major. Il devient officiellement collaborateur du SID ( Servizio Informazioni Difesa) en 1967. Il constitue progressivement un réseau d’informateurs et entretient d’étroites relations avec Franco Freda et Giovanni Ventura. Impliqué dans la strage de Piazza Fontana, il est exfiltré par le SID en avril 1973 à Paris. À l’été 1974, Giulio Andreotti, ministre de la Défense, révèle publiquement son affiliation au SID. Recherché par Interpol, il fuit en Espagne au juin 1974 et part pour l’Argentine un mois plus tard. Le 23 février 1979, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour la strage de Piazza Fontana avant d’être acquitté en appel pour insuffisance de preuves.

Clemente Graziani (1925-1996)

21Clemente Graziani – dit Nello – est né à Rome. Engagé volontaire au sein de l’armée de la RSI, il participe à la bataille de Cassino. Il est condamné le 13 avril 1949 par le tribunal de Potenza pour avoir tenté de saboter le bateau « C. Colombo » dans le port de Tarente afin d’empêcher qu’il soit cédé à l’URSS en réparation de dommages de guerre. Il fonde, avec Pino Rauti, le Centro studi Ordine Nuovo et crée, en 1964, le centro studi e documentazione sulla guerra psicologica. En décembre 1969, il refuse de rentrer dans le MSI, fait scission du courant majoritaire de Rauti : il crée le Movimento Politico Ordine Nuovo (MPON) et dirige le périodique Ordine Nuovo Azione. En 1973, il est condamné par le tribunal de Rome à cinq ans et trois mois de réclusion pour reconstitution du parti fasciste. Il vit dès lors en exil, en Espagne puis en Amérique latine.

Yves Guillou (dit Yves Guérin-Sérac) (1926-…)

22Yves Guillou est né le 2 décembre 1926 à Ploubezre. Il entre dans l’armée le 11 mars 1948 et est nommé capitaine d’infanterie le 1^er avril 1959. Ex-officier de l’armée française en Corée, en Indochine et en Algérie, il est assigné au 3^e commando de la 11^e DBPC à Oran (Algérie) et est porté déserteur à partir du 26 février 1962. Membre de l’OAS, il est condamné par contumace, en juillet 1963, à 3 ans de prison. Il se serait réfugié à San Sebastian avant de gagner le Portugal où il collabore activement avec les services de renseignements salazaristes. En 1966, il crée l’agence de presse Aginter presse.

Gabriel Jeantet (1906-1978)

23Gabriel Jeantet est né le 3 avril 1906. Étudiant, il milite au mouvement royaliste Action française. Par la suite, il est signalé comme l’un des membres influents du « Comité secret d’action révolutionnaire » connu sous le nom de la Cagoule. Ami personnel de Pétain, il est chargé de mission auprès du cabinet du chef de l’État et est envoyé, de 1941 à 1942, en Afrique du Nord et en Afrique Occidentale au titre de l’information et de la propagande. En juillet 1944, accusé d’avoir comploté contre Hitler, il est arrêté par la Gestapo avant d’être déporté et interné dans plusieurs camps de concentration. Dans l’après-guerre, il est sympathisant de divers mouvements d’extrême droite et il est élu membre du conseil national d’Ordre Nouveau lors du congrès constitutif tenu à Paris le 14 mai 1970.

Robert Leroy (1908-…)

24Robert Leroy est né le 27 novembre 1908 à Paris. Étudiant en droit à Paris, il milite dans les rangs de l’Action Française et dans la Cagoule. Engagé volontaire aux côtés des Franquistes durant la guerre d’Espagne, il déclare en 1941 avoir travaillé pour les services de renseignements vichystes avant de collaborer, en tant que journaliste, à plusieurs publications collaborationnistes parisiennes. Il rejoint ensuite les rangs de la « Phalange Philippe Henriot », dirigée par Skorzeny. Il s’engage en 1944 dans la Waffen SS et rejoint la division Charlemagne. De 1958 à 1966, il aurait été informateur pour le compte de l’OTAN, spécialisé dans les informations anti-communistes, sous la couverture de journaliste au journal suisse L’Étincelle, organe du Parti Populaire Suisse. En 1967, il rejoint l’Aginter presse.

Giulio Maceratini (1938-…)

25Né le 13 février 1938, Maceratini entre très jeune en politique et milite activement dans le MSI jusqu’en février 1957 où il assure la fonction de vice-commissaire extraordinaire du groupe de la jeunesse de la fédération provinciale romaine. Il adhère ensuite à l’Association « Avanguardia Nazionale Giovanile » de Stefano Delle Chiaie puis au Centro Studi Ordine Nuovo. Il fait partie de l’Association pour l’amitié italo-allemande (liée à Ordine Nuovo).

Enrico Mattei (1906-1962)

26Ancien partisan, entrepreneur et militant de la gauche catholique italienne, Enrico Mattei fut de 1953 à 1962, président de l’ENI, organisme public en charge des activités pétrolifères et pétrochimiques de l’État italien. Ses positions anticolonialistes et tiers-mondistes entrèrent en conflit avec les intérêts des grandes compagnies pétrolifères internationales surnommées « les sept sœurs ». À la fin des années 1950, il soutient le FLN dans l’espoir d’obtenir des marchés dans la future Algérie pour l’ENI et s’oppose donc fermement au combat OAS, qui menace directement ses intérêts économiques dans le Sahara. Il meurt le 27 octobre 1962 dans un accident d’avion, dans des circonstances obscures.

Mario Merlino (1944-…)

27Né à Rome en 1944, c’est un proche de Stefano Delle Chiaie et de l’organisation Avanguardia Nazionale. En avril 1968, il se rend en Grèce suivre un cours d’infiltration politique avec des jeunes italiens d’extrême droite. Au retour, il entre en contact avec des groupes marxistes-léninistes tout en maintenant les relations avec Stefano Delle Chiaie. À l’automne 1969, il fonde avec Pietro Valpreda le cercle anarchiste « 22 marzo ». Arrêté le soir du 12 décembre, il oriente les enquêteurs vers Valpreda. Merlino est acquitté le 23 février 1979 pour insuffisance de preuves pour l’accusation de strage et condamné à quatre ans de prison pour « associazione per delinquere ». Aujourd’hui, il continue à entretenir d’étroites relations avec Stefano Delle Chiaie.

Arturo Michelini (1909-1969)

28Né à Rome, il participe à la guerre d’Espagne, aux côtés des volontaires italiens engagés avec les troupes nationalistes de Franco. Vice-secrétaire du Parti national fasciste (PNF), il participe, en 1946, à la fondation du MSI dont il est élu député en 1948. Représentant de l’aile modérée, fidèle au ventennio fasciste, il est élu secrétaire du MSI en 1954, poste qu’il occupe jusqu’en 1969. Soucieux d’insérer le MSI dans le jeu politique républicain, Michelini défend une politique d’alliance avec les monarchistes, les libéraux et la DC. Sur le plan international, il défend la fidélité à l’alliance atlantique.

Ernesto Mila Rodriguez (1952-…)

29Né à Barcelone en 1952, il est considéré, au début des années 1970, comme l’un des principaux activistes du Parti Espagnol National-socialiste (PENS) et entretient des relations avec des militants d’extrême droite grecs et français. En 1972, il rencontre Stefano Delle Chiaie à Barcelone, alors que l’activiste italien s’est réfugié dans cette ville suite au golpe Borghese. Mila est arrêté à plusieurs reprises par la police espagnole en 1973 et 1974 pour des délits portant atteinte à la sûreté de l’État. Rédacteur de la revue Confidentiel et recherché par les autorités espagnoles, il semble avoir trouvé provisoirement refuge, en 1980, en France où il est arrêté en octobre 1980 dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de la synagogue de la rue Copernic. En juin 1982, Mila Rodriguez se rend en Bolivie où il est employé par l’État-Major général bolivien.

Armando Mortilla (dit Aristo) (1931-…)

30Né à Palerme le 2 avril 1931, Mortilla collabore entre 1955 et 1975 avec les services de renseignements civils (Ufficio Affari riservati). Informateur prolifique et fiable, il produit plusieurs centaines de rapports sur les partis d’extrême droite (MSI, Ordine Nuovo, Monarchistes). Dirigeant de premier plan d’Ordine Nuovo, il participe au congrès fondateur du Mouvement nationaliste du progrès en France puis joue un rôle d’intermédiaire fondamental entre l’Aginter presse et Ordine Nuovo. En 1972, il s’installe à Madrid mais demeure très au fait de la situation de l’extrême droite italienne.

Gérald Penciolelli (1931-…)

31Né le 11 décembre 1950 à Tunis, militant particulièrement actif de l’extrême droite française, il est élu en mai 1970 membre du conseil national d’Ordre Nouveau. Parallèlement, il milite au sein de l’Union des Lycéens de Paris, émanation d’Ordre Nouveau qui vise à combattre la propagande de gauche dans les lycées. Parallèlement à son engagement au sein d’ON, il fréquente les comités de défense de la République (CDR), dirigés par Charles Pasqua. En 1973, il se présente aux élections législatives à Bastia sous l’étiquette Front national. Après la dissolution d’Ordre Nouveau, il participe au séminaire de Faire Front. Co-fondateur du Parti des forces nouvelles, il est élu membre du comité central du PFN lors du congrès de novembre 1974. Il est exclu du parti en juin 1975. Il est alors suspecté de travailler pour les services de renseignements.

Franco Petronio (1931-1994)

32Au début des années 1950, il milite au sein de la Fédération locale du MSI de Trieste. En 1958, il devient conseiller communal du MSI à Rome. EN 1961, il est membre de la direction nationale du « Raggruppamento giovanile missino », en charge des relations avec l’étranger.

Giuseppe Rauti (dit Pino) (1926-2012)

33Diplômé en droit, il effectue son service militaire comme sous-lieutenant de la Garde nationale républicaine de la République sociale italienne (RSI). À la Libération, condamné à treize mois de prison pour avoir exercé une activité fasciste au sein de la « Legione nera », il est interné un an dans un camp de prisonniers de guerre anglais en Algérie. De retour en Italie, il adhère au MSI avec un rôle de premier plan au sein de ses organisations de jeunesse. Il est également le guide idéologique des Fasci d’azione rivoluzionaria (FAR), une organisation clandestine et terroriste responsable, en 1950, de plusieurs attentats contre des institutions gouvernementales et des partis antifascistes. Il est condamné par le tribunal de Rome le 24 mai 1950 pour reconstitution du parti fasciste dissout, amnistié en avril 1951. Après la dissolution des FAR, Rauti constitue avec un groupe de jeunes en 1954, Ordine nuovo. En 1956, le groupe fait scission du MSI et mène une existence autonome jusqu’en novembre 1969, lorsque la tendance rautienne décide de réintégrer le parti. Journaliste au quotidien de droite Il Tempo, il est nommé en 1964 directeur de l’Agence de presse Corrispondenza europea. En avril 1966, il participe au congrès fondateur du Mouvement nationaliste du progrès avant de publier, en septembre 1966, un ouvrage sous le pseudonyme de Flavio Messala, Le mani rosse sulle forze armate. Parallèlement, il constitue à Rome le « Comitato Eurafrica » dont les sous-sections « Italia-Sudafrica », « Italia-Rhodesia » et « Italia portoghese » visent en réalité à récolter des fonds pour l’organisation. Au lendemain du coup d’État des Colonels, en avril 1967, il se rend en Grèce. En novembre 1969, il réintègre le MSI où il obtient, pour les membres d’Ordine Nuovo, une représentation notable au sein des institutions dirigeantes du parti. Arrêté en mars 1972, il est soupçonné d’être co-responsable des activités subversives de Freda et de Ventura et incarcéré quelques jours avant d’être élu député du Latium, poste qu’il occupe jusqu’en 1992. Au sein du parti, Rauti critique la stratégie de destra nazionale et il prend la tête du courant « de gauche » du MSI, intitulé « Linea Futura ». La tendance rautienne exerce ainsi une influence notable sur les jeunes du parti et Rauti entretient des relations troubles avec les activistes d’extrême droite passés à la lutte armée à la fin de la décennie. Après la mort d’Almirante, en 1987, il échoue à prendre les rênes du parti, mis en minorité par Gianfranco Fini. Trois ans plus tard, au congrès de Rimini il devient secrétaire du parti. Parlementaire européen entre 1994 et 1999, il participe en 1995 à la fondation du Movimento sociale fiamma tricolore. Soupçonné d’être lié à la strage de Brescia, il est acquitté par la magistrature de Brescia en 2010.

Jean-Denis Raingeard de la Bletière (1942-…)

34Né le 18 mars 1942 à Pornic, ancien membre de l’OAS, il milite à la Fédération des Étudiants Nationalistes et participe, pendant l’été 1965, au 3^e camp-école organisé à La Chaize-le-Vicomte en Vendée. Il rejoint par la suite Ordre Nouveau (1970) avant d’animer, en 1979, l’Union Française de Solidarité (UFS), organisation proche du PFN. En avril 1983, Raingeard est membre du bureau départemental du Front national de Loire-Atlantique. Parallèlement, il est l’un des animateurs de l’Aginter presse. Selon Frédéric Laurent, il aurait notamment opéré au Guatemala et au Nicaragua.

Alain Robert (1945-…)

35Né le 9 octobre 1945 à Paris, Alain Robert fait des études de droit à la faculté d’Assas. En 1963, il est en charge de la direction du groupe « propagande » de la FEN. Il participe au comité nationaliste organisé par la FEN du 18 au 27 juillet 1963 et en 1964, il est membre du bureau parisien du comité Tixier-Vignancour. Ancien membre des comités directeurs de la FEN, d’Occident, il devient, en 1966, le chef du groupe action (SO) et responsable de la commission action. Il est plusieurs fois arrêté pour sa participation à des raids de commandos d’Occident notamment lors de l’attaque du cinéma « Le Savoie », de la faculté de Rouen et de la mission commerciale du Nord Vietnam. Il est interpellé le 6 février 1965 place de l’Odéon à la suite d’une manifestation organisée par le mouvement Occident pour commémorer la mort de Robert Brasillach. Il est condamné le 10 juillet 1967 à huit mois d’emprisonnement avec sursis pour sa participation, le 12 janvier 1967, à l’attaque contre des étudiants membres du Comité universitaire pour le Vietnam de l’université de Rouen, à Mont-Saint-Aignan. Il est le principal animateur du Groupe Union Droit et secrétaire général du bureau politique d’Ordre Nouveau.

Nettuno (Pino) Romualdi (1913-1988)

36Vice-secrétaire du parti fasciste républicain durant la RSI, il est condamné à mort au terme du conflit avant d’être gracié en 1946. Il participe à la fondation du MSI en décembre 1946. En 1948, il est le premier président du Centro Nazionale sportivo Fiamma, association sportive qui rassemble les jeunes du MSI. En 1951, il est élu député du MSI, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort. En 1970, il soutient la ligne politique de Destra Nazionale d’Almirante. Parallèlement, il dirige la revue L’Italiano. De 1979 à sa mort en 1988, il est député européen.

Adriano Romualdi (1940-1973)

37Adriano Romualdi est le fils de Pino Romualdi. Élève de Del Noce et de De Felice, il collabore à toutes les revues néofascistes italiennes des années 1960, en particulier à Ordine Nuovo et à L’Italiano. Il produit une bibliographie importante, « représentative du terreau culturel qui, des années 1960 au début des années 1970 nourrit l’histoire du radicalisme de droite3 ».

Sandro Saccucci (1943-…)

38Sandro Saccucci est né à Rome le 22 août 1943. Lieutenant parachutiste, il est secrétaire de l’association nationale parachutistes d’Italie. Adhérent à Ordine Nuovo, il est arrêté en 1971 pour sa participation au « Golpe Borghese » et effectue onze mois de prison, avant d’être acquitté. Il adhère au MSI dont il devient député en 1972. En 1976, il participe à une manifestation au cours de laquelle un jeune militant communiste est tué, et un militant de Lotta Continua blessé. Vraisemblablement impliqué dans le meurtre, la Chambre des députés autorise son arrestation après sa réélection en juillet 1976. Il choisit dès lors l’exil, au Royaume-Uni, en France, en Espagne avant de s’installer en Amérique latine.

Georges Sauge (1920-…)

39Né en 1920, Georges Sauge s’engage au sein des milieux catholiques anti-communistes et devient, en 1954, directeur du journal L’Homme Nouveau destiné à lutter contre les infiltrations marxistes en milieu catholique. En 1956, il fonde le Centre d’Études supérieures de psychologie sociale (CESPS). Vivement soutenu par le cardinal Ottaviani, secrétaire du Saint-Office, Sauge fut chargé par le 5^e bureau de l’État-Major (Action Psychologique) de défendre une idéologie catholique traditionnaliste susceptible d’être opposée au marxisme. Il se rapproche progressivement de l’extrême droite et il s’engage, en 1959, en faveur de l’Algérie française.

Paolo Signorelli (1934-2010)

40Militant au MSI, il est arrêté en 1953, lors d’une manifestation pour l’italianité de Trieste. En 1956, il participe à la fondation d’Ordine Nuovo. En 1958, Signorelli est soumis à la surveillance de la Préfecture de police de Rome alors qu’il est étudiant à la faculté de sciences politiques de Rome. En 1963, il se présente en vain à la députation sur la liste du MSI. En 1969, à l’occasion du retour dans le MSI du courant rautien d’Ordine Nuovo, il devient membre du comité central et dirige les Volontari nazionali. Il remplace Clemente Graziani à la tête de la fraction activiste du MPON dissout lorsque celui-ci, poursuivi par la magistrature italienne, s’exile. En 1976, il s’éloigne du parti – trop « modéré » – et crée le Movimento d’Azione Lotta popolare. Il entretient des relations étroites avec des activistes d’extrême droite passés à la lutte armée.

Jacques Soustelle (1912-1990)

41Né à Montpellier, Jacques Soustelle est agrégé de philosophie et docteur en lettres. Il commence son activité politique avant 1939, en militant au sein du comité de vigilance des intellectuels antifascistes, secrétaire général de l’Union des intellectuels français fondée après la conférence de Munich pour combattre la propagande hitlérienne. Mobilisé en 1939, il rallie la France Libre à Londres aussitôt après l’Armistice. En 1941, il est envoyé par le général de Gaulle en Amérique Latine pour établir des relations avec les gouvernements de ces pays. En 1942, il est nommé commissaire national à l’Information puis en 1943, il est envoyé à Alger et nommé directeur général des services spéciaux chargés de l’unification et de la direction de tous les services secrets d’action en France. Après la Libération, il est commissaire de la République à Bordeaux puis successivement, directeur de la DGER, député de la Mayenne à la première assemblée constituante, ministre de l’information et ministre de la France d’Outre-mer dans le gouvernement du général de Gaulle en 1945. Secrétaire général du Rassemblement du peuple français en 1947, député RPF du Rhône en 1951, il est gouverneur général de l’Algérie de 1955 à 1956 et réélu député du Rhône en 1956. En janvier et février 1957, il a été délégué de la France à la session de l’ONU à New York. Président du Comité Alliance France-Israël (février 1957), président de « l’Union pour le salut et le renouveau de l’Algérie française », il joue un rôle important dans le coup d’État du 13 mai 1958 sans toutefois faire partie des comités de salut public. Lors de la formation du gouvernement de Michel Debré, il est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre avant d’être écarté du gouvernement le 4 février 1960. En mars 1960, il fonde le « centre d’information sur les problèmes de l’Algérie et du Sahara » dont il devient le président. Il entreprend alors une tournée de conférences en faveur de l’« intégration » de l’Algérie. Durant cette période, il est également l’un des animateurs du Comité de Vincennes. Soustelle quitte la France au printemps 1961. En septembre 1962, il devient le responsable du secteur « extérieur » du CNR OAS. Le 20 octobre 1962, un mandat d’arrêt est délivré contre lui par le premier juge d’instruction au tribunal de grande instance de la Seine. Après un long séjour à l’étranger (Belgique, Italie, Suisse, Amérique latine notamment) au cours duquel il a poursuivi ses recherches scientifiques, il décide de présenter sa candidature aux élections législatives des 5 et 12 mars 1967. Bénéficiant d’une mesure d’amnistie relative aux événements d’Algérie, il revient en France le 24 octobre 1968.

Jean-Jacques Susini (1933-…)

42Né le 30 juillet 1933 à Alger, il adhère au RPF en 1949. Inscrit à la faculté de médecine de Strasbourg, il adhère à Jeune Nation et en 1957 crée à Lyon le Mouvement national étudiant. Il rejoint le Front national français (FNF) de Joseph Ortiz et est élu, en 1959, président de l’Association des étudiants d’Algérie. Arrêté en janvier 1960 après la semaine des Barricades, il est incarcéré à la prison de la Santé.

43Remis en liberté, il s’enfuit en décembre 1960 à Madrid avec Salan, Lagaillarde et Ortiz. Il participe, en février 1961, à la création de l’Organisation Armée Secrète (OAS). En charge de la branche Action Psychologique et propagande (APP) de l’organisation, il retourne à Alger le 22 avril 1961 lors du putsch des Généraux. Il fuit en Italie durant l’été 1962. Condamné deux fois par contumace à la peine de mort par la Cour de sûreté de l’État, pour son appartenance à l’OAS et comme inspirateur de l’attentat manqué du Mont Faron (15 août 1964), il bénéficie de l’amnistie en 1968 et revient officiellement en France. Soupçonné d’avoir commandité un braquage en mars 1970, il est placé en détention provisoire avant d’être acquitté par la cour d’Assises des Bouches du Rhône. En octobre 1972, il est à nouveau arrêté et placé en détention provisoire pour avoir organisé l’enlèvement et la disparition du colonel Raymond Gorel, ex-trésorier de l’OAS. À la veille de comparaître aux Assises, il bénéficie de l’amnistie du gouvernement Chirac. Il est également soupçonné par la magistrature italienne d’avoir été mêlé à la strage de Brescia, sans que l’enquête n’aboutisse. En 1997, il est candidat du Front national dans la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône, battu par le candidat du Parti communiste. En 1998, il est élu conseiller régional, siège qu’il occupe jusqu’en 2004.

Ferdinando Tambroni (1901-1963)

44Il se forme politiquement au sein du parti populaire de Don Luigi Sturzo dont il devient responsable régional dans les Marches. Il adhère au PNF et dans l’après-guerre, il effectue toute sa carrière au sein de la DC, dont il est député sans discontinuer de 1946 à sa mort. Appartenant au courant « gronchien » de la DC, il est plusieurs fois ministre de l’Intérieur avant de présider, en mars 1960, un gouvernement qui bénéficie du soutien du MSI. Il autorise, en juillet 1960, la tenue du congrès national du MSI, à Gênes, ville médaille d’or de la Résistance, ce qui provoque des heurts très violents, fortement réprimés par les forces de police. Il est contraint à la démission le 19 juillet 1960.

Marco Tarchi (1952-…)

45Petit-fils d’Angelo Tarchi, ministre de l’Économie corporative de la RSI, Marco Tarchi s’engage précocement en politique et milite au sein des organisations de jeunesse du MSI avant de devenir l’un des dirigeants du Fronte della gioventù. En décembre 1974, il fonde la revue La voce della fogna. Fortement influencé par Alain de Benoist, il participe de l’introduction des idées de la Nouvelle droite en Italie. Francophile et francophone, il entretient d’étroites relations avec certains membres du PFN.

Dominique Venner (1935-2013)

46Engagé parachutiste dans le conflit algérien, Dominique Venner fut militant de Jeune Nation puis idéologue de la Fédération des Étudiants Nationalistes créée en 1960. Emprisonné entre juillet 1961 et septembre 1962 pour son engagement au sein de l’OAS, il écrit à sa sortie de prison un manifeste intitulé Pour une critique positive qui reçoit un large écho au sein de la jeunesse d’extrême droite. En 1963, il participe à la création du mensuel Europe-Action et des éditions Saint-Just. Il prend part à la fondation du GRECE et crée en 1970 l’Institut d’études occidentales, à l’existence éphémère. En retrait de la politique, il mène une carrière d’essayiste avant de créer, en 2002, La nouvelle revue d’histoire. Il se suicide devant l’autel de Notre-Dame de Paris le 21 mai 2013.

Giovanni Ventura (1944-2010)

47Éditeur à Castelfranco Veneto, en Vénétie, il milite dans sa jeunesse au sein du MSI qu’il quitte en 1966, en désaccord avec la ligne politique imposée par Michelini. En 1968, il se rapproche de Freda et Giannettini et entreprend, en 1969, un travail d’infiltration au sein de la Lega Marxista-Leninista d’Italia. Soupçonné d’être impliqué dans la strage de Piazza Fontana, il est arrêté avec Freda le 4 décembre 1971 : il se défend en invoquant son antifascisme et son appartenance à un groupe d’extrême gauche. Il est incarcéré puis libéré le 28 juillet 1976 et fuit en Suisse, puis en Argentine où il s’installe. En 1987, il est condamné définitivement pour des attentats commis avec Freda du 15 avril au 9 août 1969 (on parle des «  attentati ai treni »). Après avoir été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour la strage de Piazza Fontana en première instance, il est acquitté le 20 mars 1981 pour insuffisance de preuves.

Vincenzo Vinciguerra

48Vincenzo Vinciguerra est né à Catane le 3 janvier 1949. Militant de la Giovane Italia, il adhère par la suite à Ordine Nuovo et en devient le dirigeant provincial à Udine. Son groupe commence, selon Franco Ferraresi, à utiliser des explosifs contre une section locale de la DC puis contre des lignes ferroviaires pour protester contre la venue en Italie de Tito. Après un exil en Espagne, aux côtés notamment de Stefano Delle Chiaie, il rentre en Italie en 1979 et se rend. Il a avoué spontanément à la magistrature être responsable de la strage de Peteano et a adopté une position exceptionnelle dans le milieu. Sans prétendre bénéficier des dispositions prévues par la justice italienne pour les collaborateurs de justice – dits repentis –, Vinciguerra, condamné à perpétuité, a largement collaboré avec la magistrature italienne, témoignant notamment des relations de l’extrême droite avec les appareils étatiques.

Jean-Marcel Zagamé

49Jean-Marcel Zagamé est né le 29 mai 1940 à Alger. Militant des Jeunesses Poujadistes puis responsable de Jeune Nation-Algérie en 1958, il rassemble un groupe d’environ 400 étudiants d’extrême droite. Après la dissolution de Jeune Nation, il devient, en 1960, président de l’Association Générale des Étudiants d’Algérie. Il rejoint l’OAS en 1961 où il apparaît, avec Jean-Jacques Susini, comme l’un des responsables du secteur « Facultés-Lycées » d’Alger. Il participe au putsch d’Alger. Entré dans la clandestinité, Zagamé crée une « école révolutionnaire » OAS et intègre son groupe aux « Commandos Z » de Susini, calqués sur les commandos delta. Arrêté le 20 septembre 1962 en compagnie de Jacques Bonomo, il est condamné en septembre 1963 à cinq ans de prison par la Cour de Sûreté de l’État. À sa sortie de prison en juillet 1964, il rejoint Europe-Action et co-dirige le camp-école de la FEN organisé du 19 au 29 juillet 1965. Il collabore à la revue Cahiers Universitaires. En 1966, il adhère au Mouvement Nationaliste du Progrès (MNP) à Marseille. Inscrit à la faculté de médecine de Marseille, il se rapproche du Service d’Action Civique (SAC) et participe à la lutte anti-gauchiste pendant les événements de mai 1968. En décembre 1968, Zagamé milite au sein de sa la « Fédération du Sud des Français Rapatriés », dont il prend la direction avec Louis Bertolini, ancien de l’OAS. Parallèlement, Zagamé signe des articles pour la revue Éléments, proche du GRECE. En juin 1970, il adhère à Ordre Nouveau dont il devient l’un des animateurs dans le Sud-Est de la France.