1Pour être reconnu comme tel, un État doit contrôler une population et maîtriser le territoire sur lequel il exerce sa souveraineté. Tout au long de la période moderne, la guerre a été le principal vecteur de l’emprise territorial des souverains. Les fortifications comme les routes et les canaux nécessaires au transport des troupes sont autant des outils de puissance militaire que de communication politique [Technique et science militaires*]. Dans le domaine civil, les États font preuve d’un grand opportunisme. Ils soutiennent des opérations privées et en obtiennent des bénéfices symboliques, notamment par le biais de la cartographie et de l’historiographie (Morera, 2005, 2011). En France, le canal du Languedoc est exemplaire sur ce point. En réalité, les États ont très peu investi dans les canaux et dans les assèchements de marais.

2Du XVI^e au XVIII^e siècle, les moyens d’action des États en matière d’aménagement sont limités alors qu’ils se centralisent à mesure qu’ils étendent leur emprise territoriale [Sciences du territoire*]. Socialement et politiquement, l’abandon du nomadisme monarchique s’est accompagné d’un processus de civilisation des mœurs par la curialisation. Pour Chandra Mukerji, le jardin de Versailles s’apparente à une compensation de l’échec des politiques d’aménagement voulue par la Monarchie française (Mukerji, 1997). Selon elle, le jardin se substitue à une domination imparfaite du territoire : Louis XIV maîtrise Versailles comme il souhaiterait contrôler son royaume. Du XVI^e au XVIII^e siècle, les lieux de résidence des souverains ont ainsi servi la communication politique des Princes modernes. Il ne s’agissait pas seulement de résider, d’accueillir et de gouverner, mais aussi de dire et d’exprimer la puissance du Prince.

3Les attributs caractéristiques du jardin princier moderne sont définis dans l’Italie du XVI^e siècle. Ils sont par la suite repris, notamment en France et en Espagne, où ils sont mis en œuvre dans des projets de très grande ampleur. Le jardin moderne combine ainsi une mise en ordre de l’espace, avec l’aménagement de perspectives et de points de vue d’une part, et la maîtrise de l’eau d’autre part. De fait, la réalisation des jardins suppose la mobilisation de techniques issues des mondes de la construction, de l’ingénierie et de l’hydraulique. La mise en œuvre combinée de ces techniques artificialise l’espace et signe la domination politique. Politiques territoriales et processus de changement technique se trouvent ainsi mêlés. Peut-on pour autant faire un lien entre jardins et changement technique ? Quels sont les savoirs et compétences mobilisés ?

Construire un jardin : maîtriser savoirs et territoires

4Avec la Renaissance, les jardins s’enrichissent d’une forte charge politique. À Rome, les nouvelles familles papales qui investissent la ville après le sac de 1527 concrétisent leur nouveau pouvoir par la construction de somptueux palais. Construction discursive, le paysage devient un décor rendant compte de la nouvelle domination (Ribouillault, 2013). Dans l’Italie de la Renaissance, les jardins peuvent être interprétés comme des cartes : ils représentent le territoire contrôlé par les princes qui l’a fait construire. À partir de 1537, Côme 1^er utilise ainsi le jardin de la villa de Castello pour incarner son programme politique. Statues et fontaines y symbolisent les éléments naturels marquants de la Toscane : le jardin représente la région. Les jardins de la villa d’Este à Tivoli, connus grâce à une description anonyme de 1571, sont conçus selon la même logique. Les fontaines et cascades y représentent les eaux du Latium. La papauté se refusant à lui, le cardinal d’Este utilise son jardin pour montrer son pouvoir sur Rome et sa région.

5Le jardinier cartographie et met en scène dans un même mouvement : les jardins surprennent et émerveillent. Les palais et jardins de Pratolino, ordonnés par François I^er de Médicis et construits à partir des années 1570 ont ainsi suscité l’admiration sans borne de Montaigne :

« Il y a de miraculeus une grotte à plusieurs demures et pieces : ceste partie surpasse tout ce que nous jamais veu ailleurs. Elle est encroutée et formée partout de certene matiere qu’ils disent estre apportée de quelques montagnes et l’ont cousue a-tout des clous imperceptiblemant. Il y a non-sulement de la musicque et harmonie qui se faict par le mouvemant de l’eau, mais encore le mouvemant de plusieurs statues et portes à divers actes, que l’eau esbranle, plusieurs animaus qui s’y plongent pour boire et choses samblables. A un sul mouvement toute la grotte est pleine d’eau, tous les sieges vous rejaillissent aux fesses ; et, fuiant de la grotte, montant contrmont les schaliers du château il sort de deux en deux degrés de cest eschalier, qui veut donner ce plaisir, mille filets d’eau qui vous vont baignant jusqu’au haut du logis1. »

6Les jardins des Médicis sont la marque territoriale de l’emprise politique de la famille. Le jardin est une scène où sont présentés automates et merveilles techniques. De nombreuses fontaines jaillissantes sont réparties au fil des chemins, mais la fontaine principale est une cascade ruisselante sur une centaine de mètres de long. L’eau y est conduite par un aqueduc prélevant l’eau à l’extérieur de la ville. Monumentale, la statue du colosse de l’Apennin illustre à sa manière la puissance médicéenne.

7Le modèle de jardins en terrasses permet à l’eau de s’écouler entre des scènes sculptées comme un torrent dans la montagne. Il ne suppose que l’usage gravitaire de l’eau et l’aménagement d’un réseau ramifié dans l’arrière-pays. En France, sous le règne d’Henri IV, les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye ont été conçus sur le modèle médicéen. Il s’est agi de capter les eaux par drainage dans les environs puis de les laisser s’écouler le long des terrasses qui séparaient l’esplanade du jardin de la Seine. Des grottes et des jeux musicaux égayaient les promenades. Louis XIII enfant aimait à s’y promener, se montrant curieux des talents de Francini (Riskin, 2015) Quelques années plus tard, les fontaines du jardin du Luxembourg furent conçues dans la même logique.

8À la fin du siècle, les jardins de Marly, quoi que d’une toute autre dimension, étaient composés de la sorte (Bentz, 2006).

9Déjà marquant au XVI^e siècle, le goût pour les fontaines jaillissantes s’est encore affirmé au XVII^e siècle. Il s’impose finalement à Versailles où les jets d’eau structurent les promenades et les perspectives du jardin. Dans l’enceinte des jardins, la maîtrise de l’eau se manifestait également par la construction de grands canaux constituant une pièce d’eau monumentale permettant d’organiser joutes et jeux nautiques. Initiée à Fontainebleau, cette mode fut reprise par Fouquet à Vaux-le-Vicomte et le Prince de Condé à Chantilly, puis finalement magnifié par Louis XIV à Versailles. Cette étendue d’eau, rappelant les grandes réalisations hydrauliques du règne comme le canal de Languedoc, coupe et approfondit la perspective du jardin. Elle forme enfin une scène grandiose aux fêtes et joutes nautiques organisées par le souverain. À Versailles, l’artificialisation du territoire, poussée à son paroxysme, n’a cependant jamais fait disparaître la nature qui reprit petit à petit ses droits dès le XVIII^e siècle (Quenet, 2015).

Hydraulique gravitaire, hydraulique mécanique

10La conduite de l’eau par gravitation est au fondement de l’hydraulique classique héritée des Romains. Vitruve en avait fixé les grandes règles. La construction d’aqueduc sur de longues distances suppose un calcul précis de la pente. Sur de courtes distances, un tel calcul ne mobilise pas forcément des compétences pointues. En revanche, faire courir l’eau sur plusieurs kilomètres et lui faire franchir des obstacles tout en maintenant une pente régulière suppose une parfaite maîtrise du nivellement. Des avancées importantes ont été accomplies en la matière au cours de la période.

11En France, la construction d’un pont aqueduc afin d’alimenter un jardin est envisagée pour la première fois par Bernard Palissy dans le cadre de l’aménagement du palais des Tuileries dans les années 1570. Dans ses Discours admirables de la nature des eaux et fontaines, Palissy raille ainsi l’aqueduc « rampant » conçu par Philibert de l’Orme et dont il est chargé de l’équipement en tuyau de grès2. Tout autant en raison des difficultés techniques que des troubles politiques, le projet ne vit pas le jour. À partir de 1612, les fontaines du palais du Luxembourg imposèrent quant à elles la construction d’un immense aqueduc captant les eaux de la fontaine de Rungis. L’aqueduc emprunta un parcours déjà conçu par les Romains 1500 ans auparavant. La prouesse hydraulique se doubla d’un chef-d’œuvre architectural : la construction du pont aqueduc d’Arcueil qui sert aujourd’hui de support à l’aqueduc de la Vanne. L’aqueduc de Louveciennes constitue sans nul doute l’œuvre la plus monumentale de la période. Inutile sur le plan technique, l’aqueduc de Louveciennes montrait le chemin final des eaux de la Seine pompées par la machine de Marly à destination des jardins de Marly, et plus tard de Versailles. Toujours pour alimenter le complexe de Versailles, Louis XIV avait également prévu de détourner une partie du cours de l’Eure via un aqueduc monumental traversant la vallée creusée par l’un de ses méandres au niveau de Maintenon. La guerre et l’impécuniosité de la Monarchie eurent raison de ce projet. Mais les mesures réalisées par La Hire, appliquant ses découvertes scientifiques à un projet technique, démontraient clairement sa faisabilité. De même, l’engagement de Vauban dans le chantier lui permit d’avancer à une vitesse considérable. De fait, la construction des jardins utilisait des techniques comparables à celles de l’ingénieur.

12L’art des jardins bénéficia également des avancées techniques issues du monde des mines, très dynamique jusqu’au milieu du XVI^e siècle. Pour extraire les minerais d’argent, il fallait creuser de plus en plus profondément dans la roche. Or, les mines, se remplissant progressivement d’eau, ne restent exploitables que par la construction de machines d’exhaure dont de nombreux modèles ont été présentés par Agricola (voir focus). Certaines sont rudimentaires et s’apparentent à des norias. D’autres sont plus perfectionnées : les pompes aspirantes et foulantes. Il s’agit d’adaptation du système bielle-manivelle à l’hydraulique. En transformant un mouvement rotatif continu en mouvement alternatif vertical, le système bielle manivelle permet successivement d’aspirer l’eau dans un fût puis de la repousser hors de ce même fût en exerçant une forte pression. Les pompes aspirantes et foulantes peuvent s’installer à la verticale et ainsi descendre profondément. La rentabilité des investissements miniers facilita grandement le développement de cette technique.

13Les machines ont rapidement été utilisées par les villes afin d’accroître leurs capacités d’alimentation, dans le monde germanique, mais aussi à Londres où le commerce de l’eau s’est rapidement développé. À Paris, la machine de la Samaritaine a été construite sur le Pont-Neuf afin de pourvoir en eau les jardins des Tuileries avant d’être en partie détournée de ce premier objectif pour profiter à l’aristocratie parisienne. Les techniques minières furent cependant poussées à leurs limites dans le cadre versaillais. La machine de Marly a été construite au cours des années 1680 afin d’alimenter en eau les jardins de Marly. Elle se compose de quatorze roues actionnant autant de jeux de pompes. Le mouvement des roues était transmis grâce à des chevalets à un second jeu de pompe situé 48,5 mètres plus haut, puis à un troisième encore 56,5 m au-dessus. Ce système ingénieux permettait d’envoyer l’eau plus de 150 mètres au-dessus du niveau de la Seine. Apogée des techniques hydrauliques issues du monde de la mine, la nouveauté de l’installation réside plus dans l’agencement des éléments sur une très grande échelle que dans l’invention d’un nouveau procédé. De fait, la machine fonctionna très bien pendant une dizaine d’années avant de voir ses rendements décliner, principalement en raison d’un manque d’entretien.

14L’ampleur du réseau hydraulique des jardins de Versailles a posé des difficultés techniques nouvelles. Depuis l’Antiquité, les conduites d’eau sont fabriquées en bois ou en plomb. Or, en raison de la pression nécessaire aux jeux d’eau versaillais d’une part et de la longueur des réseaux d’autre part, l’emploi de ces matériaux ne pouvait être envisagé Pour la première fois, des tuyaux de fonte furent employés à grande échelle (Halleux, 2006). Ils étaient produits notamment dans le Nivernais et en Normandie, tandis que certaines finitions étaient réalisées sur place. La fonte est issue de la réduction indirecte du minerai de fer. Matériau solide, mais plus cassant que l’acier, la fonte convenait particulièrement pour l’artillerie. Après affinage et décarburation, elle se transforme en acier et satisfait aux usages les plus courants de la vie quotidienne. L’usage de la fonte marque un nouvel usage du matériau. Afin de fournir l’énorme quantité demandée, Vauban suggéra même d’utiliser comme combustible le charbon de terre en lieu et place du charbon de bois habituellement employé.

Réseaux d’eau, réseaux des techniciens

15La diffusion des modèles hydrauliques s’appuie sur une circulation des hommes capables de les concevoir et de les réaliser. La diffusion de l’hydraulique somptuaire gravitaire en France au XVI^e siècle renvoie directement aux mariages italiens des rois de France. Marie de Médicis profita d’un contexte politique et économique tout à fait favorable à l’arrivée de techniciens étrangers pour faire venir avec elle Tommaso Francini, maître d’ouvrage des jardins de Pratolino au service de la gloire de François I^er de Médicis. Tommaso Francini fut principalement employé à la conception des grottes et des innombrables curiosités du jardin de Saint-Germain-en-Laye et de Fontainebleau. Il est également intervenu sur le chantier de l’aqueduc de Rungis. Premier détenteur de la charge d’intendant des eaux et fontaines du roi, il la transmit à ses petits-fils qui eurent quant à eux la charge de la conception d’une grande partie des fontaines des jardins de Versailles.

16Les réseaux de techniciens œuvrant dans le monde des machines sont moins aisés à démêler que celui ayant conduit à l’arrivée des Francini. Au XVI^e siècle, il apparaît en premier lieu que les concepteurs de machines travaillant au service des villes sont peu nombreux et circulent au gré des marchés. En réalité, les besoins des villes pilotent et orientent la mobilité des techniciens. C’est sans doute dans ce cadre que le promoteur puis intendant de la machine de la Samaritaine, Jean Lintlaër, réputé flamand de naissance, est arrivé. Au-delà de ses compétences techniques il disposait d’excellents relais au sein du commerce métallurgique.

17L’arrivée de Jean Lintlaër marque cependant un tournant dans l’organisation de la mobilité des techniciens. Pour la première fois, l’Etat a manœuvré afin de s’attacher les services d’un hydraulicien compétent. En réalité, les besoins spécifiques de la monarchie française en matière de jardin l’ont conduite à recruter des techniciens et ainsi orienter les flux de circulations techniques. Cette tendance est encore plus nette au sujet de la construction de la machine de Marly. Pour construire ce monstre mécanique, Louis XIV a fait venir deux Liégeois : un entrepreneur, Arnold de Ville, et un charpentier, Rennequin Sualem. Issu d’une famille versée dans l’exploitation du plomb, De Ville était familier du monde des techniques. Il a très sûrement été introduit à Colbert par l’intermédiaire du Jean Ferdinand de Marchin, maréchal de France, qui avait déjà fait réaliser une imposante machine dans son château de Modave dans la Principauté de liège. Colbert retint le projet d’Arnold de Ville sur la base d’une première expérience réalisée à Saint-Maur. Les travaux débutèrent en 1678 en association avec le véritable concepteur de la machine, Rennequin Sualem, charpentier ingénieux, représentant d’une culture technique essentiellement orale et gestuelle.

18Synthèse et aboutissement des savoirs techniques d’une époque, Versailles a par la suite rayonné à l’échelle européenne. Le modèle versaillais fut ainsi repris de Madrid à Peterhof. Le style et l’aménagement des jardins furent évidemment déterminants, mais cette influence se retrouve également sur le plan plus strictement technique. En Espagne, le chantier de la Granja de San Ildefonso fut ordonné par des administrateurs français (Omère, 2016). Ils mobilisèrent des techniques expérimentées et développées dans le cadre versaillais. Afin de donner une amplitude maximale aux jeux d’eau, les réseaux d’adduction d’eau furent ainsi conçus en fonte importée de France. Venue du pays Liégeois et éprouvée en France, la technique poursuivit son cheminement jusqu’en Espagne.

19Réussir un jardin suppose de maîtriser le relief et le remuement de quantités énormes de terres afin d’aplanir le sol et régulariser les pentes. Les jardins relèvent aussi de la compétence des ingénieurs, seuls capables d’organiser des chantiers de si grandes ampleurs. Vauban est intervenu de manière décisive afin de rectifier le cours de la Seine pour qu’il puisse accueillir la machine de Marly. Son influence a également été importante pour les aqueducs de Louveciennes et de Maintenon. Au XVIII^e siècle, Bélidor reprit l’héritage vaubanien. Son Architecture hydraulique revient à plusieurs reprises sur la question des jardins. L’implication des ingénieurs illustre le besoin d’institutionnalisation des techniques au sein de l’appareil d’Etat ou de la cour. Une fois les transferts techniques accomplis, l’entretien des équipements nécessite la création de corps d’Etat spécifiquement dédiés et de la formation de techniciens pour ce faire.

20Les pouvoirs de l’époque moderne ont exercé une influence marquante en matière d’aménagement territorial, par le biais de la fortification et des infrastructures de transports. Chacun de ces ouvrages participait d’un des sujets, d’une part, et des autres souverains, d’autre part. Les jardins ont joué un rôle décisif en la matière. En imposant une transformation radicale des milieux, ils incarnaient pleinement la maîtrise des éléments et partant le pouvoir du Prince. Le goût du merveilleux et de la surprise comme le besoin de grandeur ont ainsi fait des jardins moins des lieux d’invention technique que d’épanouissement de techniques développées dans d’autres contextes. L’ampleur des moyens accordés à ces travaux a permis de pousser le système technique aux limites de ses possibilités. En matière scientifique, les jardins ont constitué de formidables terrains d’expérimentation, notamment pour les méthodes de mesure.

21L’aménagement des jardins se laisse appréhender comme une histoire de réseaux. On voit en effet, une circulation des modèles de réseaux hydrauliques depuis l’Italie de la Renaissance jusqu’à la France et au-delà. Mais l’intérêt de l’histoire des jardins est de montrer comment la circulation de ces modèles a résulté de la circulation des techniciens maîtrisant les techniques nécessaires. La croissance des cours et des pouvoirs centraux sont des éléments nécessaires au transfert des techniques. Sur ce fondement, le cas des jardins montre l’importance du patronage aristocratique dans la circulation des savoirs : les techniciens se déplacent au gré des choix de leurs protecteurs d’une part, ou sont introduits dans de nouveaux cercles grâce à eux.