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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction : le Parti communiste et l’école, un problème historiographique La saison de la renaissance : l’anti-fascisme, les mouvements de jeunesse et des fronts unité Le parti nouveau Début des années cinquante : éducation ou propagande ? La crise du Parti communiste et les difficultés avec les jeunes Trois grands ennemis : les romans-photos, les bandes dessinées, la télévision Conclusions Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Éduquer dans et hors l’école

    Ce livre est recensé par

    • Jérôme Krop, Revue française de pédagogie, mis en ligne le 2 novembre 2017. URL : https://journals.openedition.org/rfp/5047 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rfp.5047
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    Table des matières

    Jeunesse « qui voulait se battre pour un monde nouveau » : le Parti communiste italien et ses organisations de jeunesse entre propagande et alphabétisation civile (1948-1956)

    Fabio Pruneri

    p. 123-140

    Remerciements

    Je tiens à remercier, pour la traduction du texte en français, Clara Détrez et Christophe Luzi (UMR CNRS LISA 6240, Université de Corse), et Santina Mandelli pour l’aide à l’examen d’ensemble.

    Texte intégral Introduction : le Parti communiste et l’école, un problème historiographique La saison de la renaissance : l’anti-fascisme, les mouvements de jeunesse et des fronts unité Le parti nouveau Début des années cinquante : éducation ou propagande ? La crise du Parti communiste et les difficultés avec les jeunes Trois grands ennemis : les romans-photos, les bandes dessinées, la télévision Conclusions Bibliographie SOURCES DOCUMENTAIRES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Introduction : le Parti communiste et l’école, un problème historiographique

    1Cette recherche a été construite à partir d’un matériau comprenant les programmes, le curriculum officiel de l’école et les formes de socialisaton de la jeunsse du XXe siècle. Je mettrai ici en évidence les éléments de dialectique entre l’École, prise au sens classique du terme, et une idée différente que l’on peut se faire de l’École, selon une acception prise au sens de citoyenneté, de bien commun, de formation, qui émergent de la tradition du Parti communiste italien. Cette conception du système éducatif, tout particulièrement, a servi d’appui – et elle ira même jusqu’à se substituer – aux méthodes que préconisaient les manuels scolaires et les objectifs nationaux de l’instruction publique2.

    2Je ferai référence aux partis politiques de masse qui, au cours du XXe siècle, jouaient un rôle premier dans l’orientation idéologique, mais aussi culturelle, des membres inscrits, des sympathisants et plus généralement de l’opinion publique ainsi que des jeunes Italiens.

    3Cet article a été écrit à partir de sources diverses, provenant, dans un premier temps, des documents d’archives de la Fondation Institut Gramsci de Rome, concernant les matières relatives au Parti communiste italien (Partito Comunista Italiano : PCI) ; dans un second temps, de la vaste presse d’information produite par le parti, conservée à la Fondation Giangiacomo Feltrinelli à Milan ; et enfin, des recherches, au cours des dernières années, sur les aspects anthropologiques de l’appartenance à ce qui était le plus grand parti de la gauche en Europe occidentale3. J’ai également utilisé, outre ces sources d’archives, l’ensemble des publications du parti, en particulier les magazines, destinés aux jeunes4. Ils se sont révélés très utiles pour interpréter les événements, les études sociologiques des médias, l’histoire sociale ainsi que pour les recherches autobiographiques5.

    4Toute réflexion sur les jeunes durant la première moitié du XXe siècle en Italie et en Europe doit, par nécessité, rendre compte de la réalité des événements, tels que le résultat de la Première Guerre mondiale, le fascisme, le début d’une nouvelle guerre tragique et la reconstruction qui la suivit. La culture de masse, ou populaire, fut marquée par ces événements et en fut influencée. Il convient aussi d’ajouter que la politisation de la jeunesse, soit par la propagande nationaliste et militaire de la première guerre mondiale, soit par celle du fascisme les années suivantes, a alimenté une grande partie de la production culturelle florissante destinée aux jeunes de cette époque6.

    5Prenons un exemple : indépendamment du contexte scolaire, et sans rentrer en conflit avec le programme de l’école dispensé à l’époque, des magazines et des bandes dessinées pour enfants apparaissaient, comme le Giornalino della Domenica (1906) et le Corriere dei Piccoli (1908), dans lesquels on devine un idéal naissant, national et patriotique, à propos de l’éducation des enfants. Quelques auteurs ont souligné comment la diffusion de publications à faible coût comme celles-ci, destinées à de très jeunes lecteurs, était une forme de mobilisation, en parfaite cohérence avec l’idéologie bourgeoise favorable à la construction du parfait petit soldat italien, même si cela se faisait dans un esprit ludique et volontaire7.

    6En ce qui concerne le cas spécifique du parti communiste, l’histoire de sa naissance comme organisation politique justifie et explique la raison pour laquelle le thème de l’école a dû attendre le milieu des années cinquante pour devenir l’objet d’un intérêt particulier. Le monde de l’éducation, comme « superstructure », pour utiliser une terminologie marxiste classique, ne reçut pas une attention particulière au sein du Parti communiste d’Italie (PCI) – un parti fondé en 1921 à Livourne, de la scission au sein du Parti socialiste italien (PSI) – et qui est composé par la part la plus favorable au programme de la IIIe Internationale communiste. On peut dire que la « vraie école », pour les représentants du communisme partisan, n’était pas celle qui servait de cadre aux classes des écoles bourgeoises, d’abord, et, ensuite, fascistes, mais celle qui favorisait la lutte politique qui, par le truchement du Parti, devait conduire à une véritable révolution dans les rapports entre les classes sociales.

    7Il faut considérer également que le mouvement qui s’opposait au socialisme réformiste était constitué principalement de représentants gauchistes du PSI et de beaucoup de jeunes prêts à reproduire les expériences révolutionnaires soviétiques.

    8Cependant, l’avènement de lois d’exception et l’introduction d’un tribunal spécial destiné à persécuter les auteurs de délits politiques (dont, parmi tant d’autres, Antonio Gramsci fut victime) à partir du milieu des années vingt, ont nié toute possibilité de développement des partis. Dans le cas du PCI, ce climat d’oppression a accentué la quête de l’identité, la pureté de l’éthique, l’orthodoxie des militants, ce qui est également dû aux liens de solidarité et aux risques liés à la clandestinité. La période de la clandestinité (1925-1945) accentua et exaspéra quelques caractéristiques de la propagande. Les garçons, comme le récitait l’organe de presse de la fédération de la jeunesse communiste, devaient être à l’« Avant-garde [Avanguardia] ». Le but de la revue clandestine était de discipliner les jeunes à la lutte. Plus que les discussions abstraites, comptaient les indications pratiques et pragmatiques. Il n’y avait pas de place, dans la revue, pour la poésie, le cœur et la fantaisie. Le ton était sec et belliqueux, privé de nuance. Il critiquait à la fois la « promiscuité » entre religions et régimes, et le modèle capitaliste qui « affamait » les ouvriers. Les mots étaient, comme dit le titre d’un article, « martelés [martellate]8 ».

    « Jeune garçon ! – il récitait un entrefilet mis en évidence, mais que son auteur n’avait pas signé – Garde-toi des confidences. Apprends à te taire. Le silence est un devoir envers le Parti, la Fédération et la Révolution. Apprends à garder le silence sur ce que tu n’es pas supposé savoir.
    Ne confie jamais, même à l’ami le plus sûr, même à ta compagne, même à ton compagnon, un secret du parti qu’ils ne sont pas supposés savoir. Ne te sens pas offensé par le silence d’un compagnon. Le silence n’est pas le signe d’un manque de confiance, mais d’une estime fraternelle et d’une conscience qui doivent être communs au sens du devoir révolutionnaire9. »

    9Ce type de publication, par conséquent, n’avait pas pour but d’amuser, de divertir les jeunes ou de les distraire de la dureté de leur condition de vie. L’Avanguardia enseignait aux militants comment parler avec les jeunes travailleurs, avec les soldats et même avec les fascistes. La revue était dans un premier temps « lue, étudiée et discutée avec nos compagnons » et seulement après « distribuée et diffusée parmi les jeunes travailleurs ». Celui qui ne correspondait pas à cette directive, était destiné à devenir « un mauvais communiste10 ».

    10Les revues d’inspiration communiste destinées aux jeunes et imprimées dans les années de clandestinité ont abandonné progressivement tout caractère fantaisiste, léger et ironique typique de la production pour les jeunes garçons, pour assumer une connotation étroitement politique et idéologique11. Le lecteur, qui pouvait être un jeune travailleur ou, plus souvent, un exilé politique, puisait dans les pages de cette presse des mots d’ordre et d’indication pour l’activité du prosélytisme.

    11Selon les règles du centralisme démocratique, c’était le groupe dirigeant du Parti Communiste qui fixait des directives que les jeunes étaient tenus de respecter sans débat ni discussion. Le travail éducatif de la fédération des jeunes, et particulièrement à travers les périodiques, était orienté vers l’étude du communisme, de sorte que le rapport entre éducation/institution/agitation/propagande soit greffé sur la connaissance des sujets sociaux, économiques, historiques chère à la tradition marxiste.

    12La lutte contre le fascisme et la société bourgeoise était aussi objection à la dégénérescence des mœurs et coutumes de cette dernière (alcoolisme/prostitution), et donc en faveur de l’émancipation des femmes, « contre le point de vue bourgeois sur les femmes, qui consiste à les considérer comme un accessoire domestique12 ».

    13Le document susmentionné ne se prononçait pas expressément contre l’école officielle, même s’il y avait eu, dans d’autres publications, une invitation à s’opposer à l’école fasciste, toujours plus pressante, présente jusque dans le langage qu’utilisaient les bandes dessinées. Par exemple, dans le journal Il Fanciullo Proletario, imprimé clandestinement à la fin des années vingt, figurent trois personnages : Fasciolino, Proletino et Comunello qui, si l’on simplifie, étaient des archétypes facilement reconnaissables par les lecteurs : le premier symbolisait le fascisme, le deuxième, le fils du peuple, détesté des personnes exploitées et accablé, et le troisième, la meilleure branche du prolétariat, la communiste, qui n’abandonnait jamais et qui combattait pour la liberté des classes. C’était Comunello qui, dans un jeu à damier clairement intitulé « Vive l’École ! à bas l’enseignement fasciste ! », se trouve à la tête d’un mouvement de résistance pour l’École, en répondant aux affirmations élogieuses de la maîtresse envers le Duce, par la phrase suivante : « Vous mentez. Mussolini est un aventurier et un voleur, le capitaine des assassins13 ! »

    La saison de la renaissance : l’anti-fascisme, les mouvements de jeunesse et des fronts unité

    14Dans les procès-verbaux de la direction du PCI, pendant la période qui prépare la Libération, d’avril 1944 à décembre 1945, la discussion s’arrête sur les questions relatives aux femmes et aux jeunes : les nouveaux électeurs potentiels, une fois rétabli le débat démocratique14. Conformément aux consignes du PCI, il s’agissait de discipliner les militants – qui comme dans le cas de nombreux partisans, avaient un âge légèrement supérieur à 20 ans – et d’orienter idéologiquement les nouveaux membres et sympathisants, y compris l’électorat féminin15.

    15« L’avenir des nouvelles générations » était une des questions qui tenait particulièrement à cœur au parti des travailleurs16. Le parti, comme l’affirmait une résolution en 1944, devait garantir « un guide politique qui […] oriente [les jeunes générations] et leur faire voir quels sont les moyens et les objectifs pour la renaissance du peuple italien17 », mais également le travail quotidien, le divertissement, le sport, etc.

    16Dans ce but, a été créé le Mouvement des jeunes communistes (MJC), Movimento Giovanile Comunista, présenté comme « une organisation de masse avec une structure et une vie intérieure bien distinctes du Parti Communiste » et qui, cependant, devait « s’en occuper avec assiduité et donner […] des conseils, aider les hommes et les initiatives, etc.18 ». Ce parti, ainsi que d’autres organisations démocratiques et anti-fascistes pour la jeunesse, devait construire le Front unitaire de la jeunesse et contribuer à l’éducation politique des jeunes19. Il fallait, en fait, conditionner les jeunes militants en contact avec la culture, avec des livres, des conférences, des débats, mais aussi les initier à des responsabilités civiles difficiles, en les mettant en face des réalités du monde syndical, les affaires sociales, les administrations municipales20.

    17Pour résumer cette doctrine, la formation de « nouveaux Italiens » avait eu lieu au cours de la période fasciste, au sein et à l’extérieur de l’école, grâce au piège pernicieux d’une production culturelle de la masse imprégnée de propagande. Le slogan « Libro e moschetto fascista perfetto » présentait, si l’on résume en quelques mots, un programme éducatif clair, fondé, précisément, sur le Manuel scolaire unique d’État (à l’école) et sur le fusil (à l’extérieur de l’école), outil essentiel pour la formation de la jeunesse italienne qui devait se familiariser avec les armes.

    18Pour faire barrière aux partis fascistes se dressaient les partis clandestins. Ils avaient travaillé, non seulement hors de la classe, mais aussi en dehors de la loi. Après la Guerre, une nouvelle période commençait pour les forces politiques, dans le domaine de l’éducation aussi, parce que les jeunes, garçons et filles, avaient été complètement privés du concept de démocratie.

    Le parti nouveau

    19Avec la lutte pour la libération (1943-1945), le PCI s’ouvre vers toutes les forces antifascistes, sans les empêchements de la période clandestine, vers la participation de toutes les classes sociales (agriculteurs, salariés, mais aussi les intellectuels et les professionnels) – et non plus seulement des ouvriers – en vue de participer à la construction d’une force politique large et populaire. Le parti, dans les intentions de son leader Palmiro Togliatti, entendait être présenté comme « nouveau », autrement dit comme une force démocratique de masse, prête à mener la bataille pour une société progressiste, en renonçant, non sans ambiguïté et, parfois, jusqu’aux tensions, au caractère élitiste et conspirateur qui avait été le sien jusqu’au 25 avril 1945.

    20Le marxisme, selon le secrétaire général du PCI, était une « conception générale du monde et de la vie21 » : une foi véritable qui, comme il affirma quelques années plus tard, se fondait sur les « principes qui transcendaient la politique », c’est-à-dire ceux de « transformer et fonder sur de nouvelles bases, de justice sociale et de liberté, notre société nationale et toutes les sociétés humaines22 ».

    21Il n’est pas surprenant que, parmi les sujets les plus prisés des publications tournées vers les jeunes, les biographies ou les autobiographies politiques aient été les plus courantes, probablement pour deux raisons : d’une part, pour offrir des modèles pour l’éducation des adultes, et d’autre part, pour jeter les bases solides d’une identité et de racines qui leur seraient propres. Les périodiques clandestins dressaient brièvement les profils des détenus connus, tels qu’Antonio Gramsci23, Giancarlo Pajetta, ou, dans une moindre mesure, les jeunes communistes condamnés, tels qu’Angelo Fontana24, Nando Maggioni25, Giuseppe Vergani26.

    22C’étaient des « combattants » pour la cause prolétaire, qui avaient été mis à mort en raison de leur ferme opposition à la tyrannie. La banalité de ces militants les rendait admirables : de nombreux étaient travailleurs, des gens ordinaires. Ces modèles de « sainteté » séculaire entreront de droit, des années plus tard, dans l’imaginaire collectif de la gauche. Ils incarnaient des icônes apparentables (quoiqu’elles y fussent opposées) à celles de la religion catholique. Ils renvoyaient à toute la richesse de la symbolique religieuse d’après-guerre, où ne se comptaient plus les rassemblements, les réunions, les pèlerinages : autant de rites qui étaient la réponse au besoin populaire de retrouver l’espoir et la bonté.

    23Les biographies des dirigeants étaient également apparues, depuis 1946, dans les pages du Quaderno dell’Attivista (« Cahiers de l’activiste »), c’est-à-dire dans le périodique édité par le comité de la propagande de la direction du Parti communiste. Les mémoires et les chroniques de cette époque permettent de comprendre la dimension totalitaire que le parti exerçait sur ses militants27.

    24En particulier, dans le domaine scolaire, le PCI a dénoncé le manque d’initiative du gouvernement qui, soutenu dans sa démarche par la majorité des démocrates-chrétiens (DC) sortie clairement victorieuse des élections du 18 avril 1948, s’était montrée incapable de mener des réformes attendues depuis longtemps. Le ministre de l’Éducation, Guido Gonella, avait en fait poursuivi une politique de continuité plutôt que de rupture, avec les modèles de formation du passé. Par exemple, il avait mis en place les cours populaires, dans le but d’améliorer le niveau d’alphabétisation, mais il n’a pas été en mesure de réformer l’ensemble du système éducatif selon les préceptes de la Constitution.

    25Pendant ce temps, l’idée se renforçait, dans l’opposition, que la DC voulait œuvrer au sein de l’école publique selon un schéma politique clair, en offrant des privilèges à des écoles privées catholiques et en encourageant l’embauche d’enseignants favorables à leur idéaux politiques28.

    26Pour répondre à la suprématie catholique et à la présence généralisée de la DC dans les institutions, il fallait une réponse forte du PCI. Le défi consistait à occuper un rôle « hégémonique » dans la société et en particulier dans la culture.

    Début des années cinquante : éducation ou propagande ?

    27L’organisation du parti et de ses membres était devenue essentielle pour essayer de construire une alternative efficace au pouvoir de la majorité. Le but était aussi de limiter l’ingérence des États-Unis en Italie, et en général le modèle capitaliste. Le scénario de la lutte politique s’ouvrait vers une perspective internationale. Le PCI disposait d’une machine éprouvée et constituée de cellules et sessions, de petits groupes périphériques qui propageaient les idéaux de la gauche dans les territoires ainsi que dans les entreprises.

    28Le nombre de cellules, selon un recensement de 1954, atteignait presque 57 000, avec une nette majorité de groupes locaux masculins29. Le prosélytisme prévoyait des stratégies précises qui se répétaient rituellement année après année, comme une véritable récolte ou moisson30. Les associations destinées aux plus jeunes, comme celles des Pionniers, avait pour but d’éduquer aux valeurs telles que la sincérité, le goût de la découverte, les études, le travail, la famille, et elles ont permis de poser les bases d’une éducation marxiste, à travers les instruments classiques de l’animation de jeunes : le jeu, les excursions, le théâtre, la chorale, la bibliothèque, les sports d’équipe31. Sans surprise, au milieu des années cinquante, la décision d’abaisser à 13 ans la limite d’âge d’inscription à la FJCI a été prise. Ses objectifs étaient similaires à ceux des foyers d’inspiration catholique qui, dans les années de l’après-guerre, ont connu une période heureuse.

    29En outre, même dans les classes, les nouveaux programmes du primaire, lancés en 1955, soit dix ans après la fin de la guerre, renvoyaient à la tradition de l’éducation humaniste et chrétienne (Programmes pour les écoles primaires, 1955). En fait, comme il était écrit dans le préambule, l’école avait « pour fondement, pour couronnement, l’enseignement de la doctrine chrétienne, selon la formule reçue de la tradition catholique », de sorte que l’éducation attendue pour un enfant, fondée sur « l’intuition, l’imagination, le sentiment », devait avoir lieu dans les canons d’une nouvelle approche pédagogique, visant à faire « émerger, de l’élève lui-même, son intérêt pour l’apprentissage ». Selon les rédacteurs des programmes, « l’objectif essentiel de l’école n’[était] pas tant de donner une suite de notions complexes à transmettre à l’enfant, que de lui communiquer la joie et le goût d’apprendre et de faire les choses par lui-même ». Une vision « puéricentrique » attribuait ainsi à la libre action de l’élève une importance capitale.

    30Tout ceci entrait en tension avec la rigueur et l’austérité communistes, qui conduisaient à une posture hostile à l’idée de poursuivre, à moins d’un revirement politique, dans le sens des intérêts et des passe-temps de l’enfance et de l’adolescence. Les sections des jeunes durent répondre à l’offensive des « bourgeois », les ennemis « catholiques » qui recouraient à de nouveaux expédients pour attirer les garçons. C’était le cas du sport ou de la musique, activités séduisantes qui étaient susceptibles de les distraire d’un engagement résolument politique.

    31Pour cela, à côté de l’activité récréative, souvent, les cercles de jeunes (qui, à partir de 1954, avaient remplacé les sections du PCI, pour revendiquer le caractère autonome) soutenaient une offre robuste de cours de formation idéologique, avec des lectures, débats et approfondissements de la ligne officielle du parti32.

    32Parmi les dirigeants de la Fédération de la jeunesse communiste, il y avait la conviction que la question de l’éducation des jeunes ne devait pas être détachée des grandes luttes politiques des communistes, telles que le plein emploi des garçons et des filles du Sud de l’Italie. Exemplaires à cet égard avaient été, dans les Pouilles, les campagnes d’achat de livres pour les jeunes qui fréquentent l’école de nuit, l’accompagnement à l’inscription des listes de chômeurs, l’aide pocurée aux jeunes pour qu’ils trouvent un travail.

    33Les « soirées de cellules » à Reggio Emilia prévoyaient « de la pellicule, du gâteau, un verre, un accordéon » comme moyen de donner un ton « animé et joyeux », mais aussi des discussions sur des sujets tels que la Conférence de Genève pour la paix en Indochine, la lutte contre les monopoles économiques, l’autonomisation des femmes, les caisses d’assurance maladie des agriculteurs33.

    34On pouvait, grâce à ces réunions formelles et informelles, ouvrir une voie au dialogue avec les catholiques, dans l’espoir que de plus en plus de camarades abandonnent leurs menées « sectaires » et commencent une véritable « conversion », pourrait-on dire, de la foi catholique au communisme.

    35Cependant, dans ce climat, se manifestaient les premiers signaux de difficulté du PCI à comprendre la modernité. Par exemple, en 1954, il y avait plus de 10 000 manifestations sportives, récréatives et cultuelles sous l’égide des « Trophées de la Jeunesse pour le dixième anniversaire de la Résistance » et de « la Paix et l’Amitié », mais les jeunes communistes – selon un rapport de Piero Pieralli, un leader de la FJCI – avaient manqué quelques objectifs, comme celui d’interpréter de vraies chansons politiques inspirées par l’idéologie marxiste, en vue de la manifestation intitulée « Le microphone du succès » qu’organisait le journal Avanguardia. Selon ce dirigeant de la FJCI, il était nécessaire de stimuler l’esprit d’indépendance des jeunes, plutôt que d’obtenir une simple adhésion de façade, bureaucratique et formelle. Les cellules pourraient offrir des cours d’histoire, de géographie, la visite d’un musée, des lectures de romans collectives à but social, des conférences où projeter des films, des groupes d’étude et plus encore34.

    36De ce point de vue, la diffusion d’un journal comme Il Pioniere, qui incarne parfaitement la pédagogie communiste de cette période, devient également essentielle pour endiguer les campagnes anti-communistes de plus en plus envahissantes dans les régions telles la Vénétie, l’Émilie et la Toscane, orchestrées principalement par les journaux, pour les jeunes catholiques et pour les bulletins paroissiaux. L’appel affligé de Dina Rinaldi (directrice du Pioniere) est apparu sur le « Livre des Activistes ». Il indiquait la distance objective entre le parti et l’éducation des jeunes. La directrice écrivait :

    « Si nous retenons que le Pioniere représente un des acquis et une des réalisations les plus significatifs du mouvement démocratique, si nous retenons que les communistes et les socialistes ont aussi le devoir de défendre, d’organiser, d’éduquer les jeunes générations, et bien, nous ne pouvons pas ne pas nous pencher sérieusement sur les problèmes liés à ce devoir35. »

    37La variété des actions à mettre en place pour remplir le devoir de l’éducation, en dehors de l’école, a été remarquable. Cela allait de modestes rassemblements, comme ceux organisés dans les vestiaires des ouvriers à la fin de la journée de travail dans les cellules de l’entreprise Gas-Acqua de Bologne (un rapide rafraîchissement accompagné d’un discours, des rappels des mots d’ordre ainsi qu’avec l’exposition de la presse communiste)36, jusqu’à la préparation d’événements sportifs largement distribués dans les communes, grâce à l’action de l’Unione Italiana Sportiva Popolare qui, étroitement liée à la FJCI et au parti, répandait dans la péninsule le concept de la « politique du sport37 ».

    La crise du Parti communiste et les difficultés avec les jeunes

    38À partir du milieu des années cinquante, la capacité du PCI à répondre ensemble et de façon soudée et unie aux besoins de la société, dans sa diversité générationnelle, semble craquer. La répercussion la plus évidente, à savoir la baisse du nombre de membres, se poursuit avec le soulèvement armé, animé par l’esprit anti-soviétique en Hongrie socialiste du 23 octobre au 10-11 novembre 1956.

    39Les raisons de la crise sont à chercher dans des phénomènes qui frappèrent la totalité du mouvement de gauche, mais qui semblaient atteindre, avec plus de force encore, la jeunesse. La première réside dans les conditions de vie et d’accès des jeunes générations à la culture, mais également dans une révolution de la société de consommation. Même cette dernière en vint à s’américaniser38.

    40Les plus vulnérables aux changements de l’après-guerre étaient, bien sûr, les générations nées entre la chute du régime fasciste et la fin de la Seconde guerre mondiale. Ces jeunes étaient partagés entre les luttes sociales pour l’augmentation des salaires et des biens publics et l’aspiration au bonheur individuel. Comme l’écrit l’historienne Victoria De Grazia, « contestés par la gauche et la droite, ils ne savaient pas […] s’ils allaient pencher du côté de l’État ou du marché39 ».

    41Le processus a également affecté les jeunes catholiques, puisque les communistes ont signifié le début de la crise des fondamentaux de la société paysanne et pré-industrielle.

    42Avec l’augmentation du temps libre et des revenus, avec l’élargissement de la consommation des médias de masse (la télévision est née en Italie en 1954), se sont propagés de nouveaux modèles culturels qui deviennent accessibles aux populations rurales, qui accèdent au statut véritable de « citoyens », aux migrants du sud qui s’intègrent dans les villes du nord, aux femmes qui s’insèrent dans le monde du travail. Inutile de dire que, également dans ce cas, la musique, la mode, les habitudes et consommations culturelles (cinéma, littérature), similaires à celles provenant des États-Unis, ont été facilement adoptées par les jeunes qui, de plus en plus, commencent à exprimer des difficultés à accepter, passivement, l’éthique du travail, les injonctions du sacrifice, de la soumission et du paternalisme de l’autorité ecclésiale, des syndicats, des partis politiques.

    43La société de consommation, écrivait Pier Paolo Pasolini, un intellectuel important et influent,

    « a profondément transformé les jeunes, les a touchés de l’intérieur, leur a donné d’autres sentiments, d’autres modes de pensée, de vivre, d’autres modèles culturels. Il ne s’agit plus, comme à l’époque de Mussolini, d’un embrigadement superficiel, scénographique, mais d’un embrigadement réel qui a volé et a changé leur âme. Ce qui signifie, en définitive, que cette “civilisation des consommations” est une civilisation dictatoriale. En somme, si le mot fascisme signifie prépotence au pouvoir, la “société de consommation” a bien réalisé le fascisme40 ».

    44Luciano Bianciardi, auteur du roman La vita agra, qui est parti de Toscane pour rejoindre Milan dans les années cinquante où il a travaillé, jusqu’à ce qu’il soit épuisé, comme traducteur pour l’éditeur Feltrinelli, décrit très bien ce changement d’époque41 :

    « En somme – on se demande – qu’est-ce qu’est aujourd’hui la classe ouvrière. Où est l’erreur ? S’est-on trompé sur notre ouvriérisme, ou ce sont les ouvriers qui ont changé ? […] Comme tu vois, nous sommes presque dans les mêmes conditions. Nous sommes tirés par une colossale arnaque qui était l’après-guerre42. »

    Trois grands ennemis : les romans-photos, les bandes dessinées, la télévision

    45Nous analyserons trois questions récurrentes dans les discours relatifs au conflit entre la tradition culturelle du PCI et le modèle capitaliste américain : le roman-photo, la bande dessinée et la télévision.

    46Pour la cause de la révolution, le « monde fantastique, faux et irréel » des romans-photos fut l’objet d’un grand consensus populaire qui jouait en faveur des capitalistes, car, pour le dire comme Marisa Musu − une journaliste communiste − ce monde « éloigne les jeunes de la lutte pour un avenir meilleur ». En effet, les romans-photos « Grand Hôtel », « Intimità », etc. parlent seulement des aristocrates et de leurs héritiers. La morale américaine émerge, se basant sur l’individualisme sans scrupule. L’avenir se présente riche en possibilités seulement pour les jeunes filles belles et délicieuses ; « et pour les autres, les moins belles, les moins fortunées ? », ceci est leur destinée, comme se lit sur Intimità : « La vie m’a appris qu’on ne se lève pas si le destin le refuse43. » La signification est que le destin est plus fort que la volonté individuelle, aussi bonne soit-elle. L’auteur démontrait aussi que les journaux d’inspiration catholique destinés aux femmes, tels qu’Alba et Gioia, avaient, dans le fond, un caractère commun hypocrite, étant donné qu’ils éloignaient les lecteurs de la réalité, en leur montrant un monde artificiel, similaire à celui de la presse américaine. Ils y voyaient une tendance à l’évasion et une tendance à compter sur le surnaturel plutôt que de lutter pour changer les choses.

    47La bande dessinée, quant à elle, est considérée comme un raccourci des pays bourgeois, pour s’adresser aux enfants qui ne peuvent avoir d’enseignement : dans ces pays, on compensait le texte écrit par des images. De fait, les bandes dessinées n’étaient pas présentes en URSS.

    48Ainsi, plutôt que de condamner ou au contraire de faire l’éloge des bandes dessinées, il fallait, comme on peut le lire dans un article de la presse communiste,

    « agir pour modifier aux racines la situation qui les a fait surgir, luttant pour offrir aux jeunes la possibilité d’une nouvelle culture et cherchant jusqu’à présent de créer quelques conditions qui faciliteraient l’approche de la jeunesse à la lecture (cours populaires, bibliothèques, conférences culturelles, etc.) et en adoptant nous-mêmes des bandes dessinées dans les cas où on pourrait penser qu’elles nous aideraient à faire comprendre aux masses populaire, qu’on aurait du mal à atteindre avec une forme plus élevée de propagande44 ».

    49Enfin, la télévision, qui a commencé à diffuser des émissions au début des années cinquante, était considérée par le PCI comme une sorte d’arme que l’ennemi avait en possession. Elle véhiculait une culture basse et vulgaire, constituant – pour utiliser l’expression reprise par le titre d’une publication – « un réfrigérateur du cerveau ». Jusqu’aux années soixante-dix, le PCI manifestait, par exemple, contre la télévision en couleurs, considérée comme dangereuse pour les travailleurs45.

    50Cependant, les jeunes furent les premiers à mettre en évidence les limites de la politique internationale du PCI, comme en témoigne la position d’Alessandro Curzi, rédacteur de Gioventù Nuova :

    « Les événements en Hongrie mais également en Pologne – a-t-il été déclaré lors de la réunion du comité central de la FJCI du 20-21 novembre 1956 – impliquaient une sévère correction de notre propagande, la fin de certaines représentations idylliques, […] non dialectiques de la réalité, et le début d’une étude sérieuse quant aux questions concrètes économiques, sociales et politiques des pays socialistes. La nouvelle génération devra offrir à ses lecteurs des témoignages et informations réels et non propagés, de la vie des pays du camp socialiste. Nous devons toujours avoir le courage d’affronter la réalité quelle qu’elle soit, pas celle que nous aimerions qu’elle soit46. »

    51Cette analyse des préoccupations éducatives du Parti communiste doit être articulée avec la connaissance de ce qui se passait dans les écoles publiques au cours de ces mêmes années. La réforme susmentionnée des programmes élémentaires, lancée en 1955, avait fait place à un enseignement inspiré de deux traditions éducatives : le personnalisme et l’activisme.

    52Le terme « personnalisme », qui affirme la valeur principale de la personne humaine, à la fois contre l’individualisme bourgeois et contre le marxisme collectiviste, jouissait d’une fortune considérable dans les années quarante et cinquante en Italie, grâce à la diffusion des œuvres de Mounier (1905-1950) et de Maritain (de 1882 à 1973). Cette approche a eu également une importante dimension pédagogique ainsi que philosophique. Les programmes élémentaires de 1955, déjà mentionnés, sont basés « sur notre tradition éducative humaniste et chrétienne qui consiste en la reconnaissance de la dignité de la personne humaine, sur le respect des valeurs qui sous-tendent la spiritualité et de la liberté, sur l’instance d’une éducation holistique ». L’activisme pédagogique, compris comme la participation active des élèves au processus d’apprentissage, avait été l’une des caractéristiques typiques de la « nouvelle éducation » dans la première moitié du XXe siècle. La réforme de l’école primaire en 1955, comme indiqué dans le préambule, mentionne « deux instances particulièrement dynamiques dans les écoles contemporaines : l’environnement global et le respect de l’élève ».

    53Le gouvernement centriste et l’action efficace des maisons d’édition, des centres culturels, des associations et des syndicats, certainement peu hostiles à la majorité, ont permis une diffusion rapide, parmi les enseignants, de nouvelles pratiques pédagogiques. Du point de vue du programme, l’intérêt accordé aux élèves est de plus en plus important. En termes de gestion des classes, les principes de conduite autoritaire de la classe laissèrent place à une gestion individuelle de chacun. Dans les salles de classe, on mit en place des moyens de diffusion modernes, tels que des diapositives sur pellicule, tandis que, dans les magazines et les publications éducatives, on s’interrogeait sur l’utilisation pédagogique des nouveaux médias tels que le cinéma, la radio, la télévision.

    54Si au sein du PCI, comme on l’a déjà vu, un ton quasi apocalyptique prévalait, au contraire, et parmi les personnels scolaires, se diffusait un optimisme certain. Les enseignants des écoles primaires étaient de bien modestes employés de l’État, mais ils étaient dotés d’un prestige social important dans les villages et les communautés locales. Ils ont établi le lien entre la haute culture et la culture populaire : ils ont été en mesure de concilier les exigences de certains conservatismes, présentes dans l’Italie d’après-guerre, avec l’adhésion naïve au mythe du progrès.

    Conclusions

    55Cet article aboutit au constat que l’éducation des jeunes communistes a eu lieu au dehors de l’école officielle et dans la grande famille du PCI. En définitive, nous avons démontré trois points :

    1. Les jeunes, du fascisme à la République, avaient connu, plus ou moins continuellement, des formes de disciplines fixées selon les règles de la liturgie politique des forces de masse : fascisme en premier, puis grands partis. Dans la fin des années cinquante émerge, à l’inverse, une « intolérance » envers toute pensée totalitaire et monolithique, en particulier, depuis la fin de l’embargo anti-américain imposé par le fascisme. Ce changement, selon les censeurs, tant de droite que de gauche, a produit une crise morale. La société de consommation, par exemple, construisit de nouveaux manuels mettant en scène la geste des héros et des mythes véhiculés par le cinéma, la musique et le sport, souvent en contradiction avec les valeurs du monde adulte.

    2. Les jeunes du début des années soixante se comprennent mieux. La jeunesse des années soixante montre les liens de solidarité générationnelle, plutôt que partisane. Tandis que, dans les années d’après-guerre, se manifestait l’appel commun aux valeurs de l’antifascisme, qui était comme un ciment entre les différentes générations, dans la période suivante, l’antifascisme ne suffit plus. Le parti communiste a tenté de comprendre les difficultés des jeunes en proposant des mesures spécifiques et en apportant des modifications aux dispositifs rigides qu’il proposait auparavant.

    3. En plus de l’action qui visait à construire une citoyenneté républicaine, grâce aux moyens traditionnels de l’éducation (l’étude de l’histoire nationale, des visites guidées dans les hauts lieux de l’identité italienne, une lecture des œuvres essentielles de la littérature et de la langue), se construisit, au fil du temps et hors de l’école, une certaine idée de la citoyenneté démocratique. Le mérite des grands partis de masse était de participer à la vie démocratique des Italiens, en les impliquant dans des sortes de rituels, des symboles et de nouvelles obligations (on songe à l’exercice du vote). Cette séance d’entraînement au dialogue et à la discussion, parfois dure, mais toujours selon les règles constitutionnelles, a fini par être une opportunité, non pas seulement pour un parti, mais pour la nation entière, comme on le voit dans cette poésie de Gianni Rodari :

    « Vive la République
    Il était une fois un roi …
    et qui maintenant n’est plus là !
    Le roi de maintenant
    est le peuple lui-même,
    je suis moi et tu es toi.
    Méfie-toi dit le souverain,
    sa majesté peuple italien :
    Moi je veux – il dit –
    que l’Italie soit heureuse47 ! » (Rodari, 1953).

    « Viva la Repubblica
    C’era una volta un re …
    e adesso non c’è più !
    Il re di adesso
    è il popolo stesso,
    sono io e sei tu.
    Attenti parla il sovrano,
    sua maestà il popolo italiano :
    ‘io voglio – così dice –
    che l’Italia sia felice !
     »

    Bibliographie

    SOURCES DOCUMENTAIRES

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    Vittoria A., Togliatti e gli intellettuali : storia dell’Istituto Gramsci negli anni Cinquanta e Sessanta, Roma, Editori Riuniti, 1992.

    Notes de bas de page

    2 Voir F. Pruneri, La politica scolastica del partito comunista Italiano dalle origini al 1955, Brescia, La Scuola, 1999 ; F. Pruneri, « La formazione dell’uomo repubblicano nel Partito Comunista Italiano (1945-1953) », Annali di storia dell’educazione e delle istituzioni scolastiche, 2001, no 8, p. 101-122 et F. Pruneri, « The risk of freedom. Young people and national rebuilding in Italy after World War II », in C. Mayer, I. Lohmann et I. Grosvenor (dir.), Children and Youth at Risk, Berlin/Bern/Bruxelles/Frankfur, DEU, Peter Lang, 2009, p. 71-82.

    3 Voir S. Bellassai, La morale comunista: pubblico e privato nella rappresentazione del PCI: 1947-1956, Roma, Carocci, 2000; M. Casalini, Famiglie comuniste: ideologie e vita quotidiana nell’Italia degli anni Cinquanta, Bologna, il Mulino, 2010 et R. Serri, « L’organizzazione giovanile. 1945/1968 », Annali Istituto Giangiacomo Feltrinelli, 1981, no XXI, p. 767-781.

    4 Voir J. Meda, « La stampa periodica comunista per l’infanzia prima e durante il fascismo (1922-1930) », in J. Meda (dir.), Falce e fumetto. Storia della stampa periodica socialista e comunista per l’infanzia in Italia (1893-1965), Firenze, Nerbini, 2013, p. 139-172 et F. Pruneri, « La pubblicistica del Partito Comunista Italiano per i giovani: Proposte, valori, modelli formativi », Annali di Storia dell’Educazione e delle Istituzioni Scolastiche, 2014, no 21, p. 98-118.

    5 Voir S. Gundle, I comunisti italiani tra Hollywood e Mosca: la sfida della cultura di massa: 1943-1991, Firenze, Giunti, 1995 et V. De Grazia, L’impero irresistibile: la società dei consumi americana alla conquista del mondo, Torino, Einaudi, 2006.

    6 Voir M. Colin, I bambini di Mussolini. Letteratura, libri, letture per l’infanzia sotto il fascismo, Brescia, La Scuola, 2012 ; A. Gibelli, Il popolo bambino : infanzia e nazione dalla grande guerra a Salò, Torino, Einaudi, 2005 et G. L. Mosse, La nazionalizzazione delle masse : simbolismo politico e movimenti di massa in Germania dalle guerre napoleoniche al Terzo Reich, Bologna, il Mulino, 1975.

    7 A. Faeti, Guardare le figure. Gli illustratori italiani dei libri per l’infanzia, Torino, Einaudi, 2001, p. 243, et A. Gibelli, Il popolo bambino : infanzia e nazione dalla grande guerra a Salò, Torino, Einaudi, 2005, p. 56.

    8 « Martellate », Avanguardia, 1931, XXV/9 ; voir aussi « Pater noster… e giovinezza », Avanguardia, 1931, XXV/9.

    9 « L’Avanguardia », Avanguardia, 1933, XVII/4-5. Traduit de l’italien, comme les textes cités plus bas.

    10 Ibid.

    11 Micca, « Alcuni rilievi sulla nostra “Avanguardia” », Gioventù Comunista, 1934, VI/1, p. 52-57.

    12 « Programma dell’Internazionale Giovanile Comunista. Il lavoro educativo della federazione giovanile comunista », Gioventù Comunista, 1930, II/4, p. 157-159. Traduction : « Programme de la jeunesse communiste internationale. Le travail éducatif de la fédération de la jeunesse communiste. »

    13 Voir Meda J., op. cit., 1999, et Pruneri F., op. cit., 1999, p. 41-42.

    14 Voir F. Barbagallo et F. Cazzola F., « Le organizzazioni di massa », Annali Istituto Giangiacomo Feltrinelli, 1981, no XXI, p. 801-824 ; F. Pruneri, op. cit., 1999, p. 137-140 et Serri, op. cit.

    15 « Verbali della Direzione 1944-1945 », Critica marxista, 1988, no XXVI, p. 3-4.

    16 C. Marchesi, Scritti politici, Roma, Editori Riuniti, 1958, p. 117-123 et 128-133.

    17 Risoluzione della Direzione del PCI sul Movimento Giovanile Comunista, 1944, p. 24.

    18 Risoluzione della Direzione del PCI sul Movimento Giovanile Comunista, 1944, p. 23.

    19 « Educare i giovani », Bollettino di Partito, 1944, no 4-5, p. 46-47.

    20 Cellule giovanili, 1947, Ci sono anche i giovanissimi, s. d., Lavoro giovanile. Organizzare i giovanissimi, 1947.

    21 Cité par G. Vacca, « Togliatti e la “quistione” degli intellettuali », in F. Lussana et A. Vittoria (dir.), Franco Ferri direttore della Biblioteca Feltrinelli e dell’Istituto Gramsci, Roma, Carocci, 2000, p. 18.

    22 Discours de Togliatti à la Conférence nationale de la jeunesse du Parti communiste italien, Rome, 24 mai 1947, cité par Vacca, 2000, p. 9-20.

    23 « Dimitrof liberato! Saviamo Gramsci e Thaelmann, Avanguardia, s. d., XVIII/3.

    24 « I nostri combattenti. Fontana Angelo », Avanguardia, 1935, XXIX/2.

    25 « I nostri combattenti. Nando Maggioni », Avanguardia, 1934, XXVIII/6.

    26 « I nostri combattenti. Giuseppe Vergani », Avanguardia, 1934, XXVIII/12.

    27 Voir C. Feltrinelli, Senior Service, Milano, Feltrinelli, 2014 et F. Lussana et L. Motti, La memoria della politica : esperienze e autorappresentazione nel racconto di uomini e donne, Roma, Ediesse, 2007.

    28 G. Ricuperati, Storia della scuola in Italia. Dall’Unità a oggi, La Scuola, 2015, p. 251-257.

    29 32 376 contre 12 064 féminins, cf. « Alcune cifre sul partito », Quaderno dell’attivista, 1955, no 1-2, p. 30.

    30 C. Ghini, « Tesseramento e proselitismo », Giornale dell’attivista, 1955, no 1-2, p. 35-36.

    31 C. Pecchioli, « Per lo sviluppi dell’A.P.I », Quaderno dell’attivista, 1955, no 4, p. 106-107.

    32 Voir G. Brini, « Una proposta da Genova. Modificare la struttura dei circoli giovanili », Quaderno dell’attivista, 1955, no8, p. 226-227 et P. Pieralli, « La vita del circolo giovanile », Quaderno dell’attivista, 1955, no 10, p. 295-296.

    33 D. Ferrari, « Le serate di cellula a Reggio Emilia », Quaderno dell’attivista, 1955, no 17, p. 422-423.

    34 « La vita del circolo giovanile », Quaderno dell’attivista, 1955, no 10, p. 295.

    35 D. Rinaldi, « La diffusione del Pioniere », Quaderno dell’attivista, 1955, no 15, p. 358-359.

    36 G. Brini, « La festa dell’unità all’Azienda del Gas », Quaderno dell’attivista, 1955, no 15, p. 391-392.

    37 G. Bondi, « L’organizzazione dello sport popolare », Quaderno dell’attivista, 1955, no15, p. 393-394.

    38 Cf. « Allarme : il supermarket ! », Nuova generazione, 1957, no 4, p. 8 et voir sur ce point V. De Grazia, L’impero irresistibile : la società dei consumi americana alla conquista del mondo, Torino, Einaudi, 2006, p. 368.

    39 Ibid., p. 368.

    40 P. P. Pasolini, Scritti corsari, Milano, Garzanti, 1977, p. 286.

    41 Il était en train d’écrire à un ami de Grosseto, Mario Terrosi, avec lequel il avait partagé la bataille en faveur des ouvriers de la Maremma.

    42 M. C. Angelini, Luciano Bianciardi, Firenze, La Nuova Italia, 1980, p. 14.

    43 M. Musu, « Discutiamo sui fumetti », Gioventù nuova, 1950, n° 4, p. 25.

    44 Ibid., p. 26-27.

    45 G. Crapis, Il frigorifero del cervello : il PCI e la televisione da « Lascia o raddoppia ? » alla battaglia contro gli spot, Roma, Editori Riuniti, 2002.

    46 « Resoconto della riunione del 20-21 novembre 1956 del comitato centrale della FGCI », Nuova generazione, 1956, 1/1.

    47 G. Rodari, « Viva la Repubblica », La Repubblica dei Ragazzi, VI/5-6, p. 28.

    Auteur

    Fabio Pruneri

    ORCID : 0000-0002-2784-9325

    Professeur agrégé d’histoire de l’éducation à l’université de Sassari (Italie). Il est membre du comité de rédaction de la revue Paedagogica Historica. En 2013, il a été chercheur invité à l’Institut de l’éducation de l’University College de Londres. Il a publié de nombreux articles, essais et monographies, notamment L’istruzione in Sardegna 1720-1848 (2011) et La politica scolastica del Partito Comunista Italiano dalle origini al 1955 (1999).

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    2 Voir F. Pruneri, La politica scolastica del partito comunista Italiano dalle origini al 1955, Brescia, La Scuola, 1999 ; F. Pruneri, « La formazione dell’uomo repubblicano nel Partito Comunista Italiano (1945-1953) », Annali di storia dell’educazione e delle istituzioni scolastiche, 2001, no 8, p. 101-122 et F. Pruneri, « The risk of freedom. Young people and national rebuilding in Italy after World War II », in C. Mayer, I. Lohmann et I. Grosvenor (dir.), Children and Youth at Risk, Berlin/Bern/Bruxelles/Frankfur, DEU, Peter Lang, 2009, p. 71-82.

    3 Voir S. Bellassai, La morale comunista: pubblico e privato nella rappresentazione del PCI: 1947-1956, Roma, Carocci, 2000; M. Casalini, Famiglie comuniste: ideologie e vita quotidiana nell’Italia degli anni Cinquanta, Bologna, il Mulino, 2010 et R. Serri, « L’organizzazione giovanile. 1945/1968 », Annali Istituto Giangiacomo Feltrinelli, 1981, no XXI, p. 767-781.

    4 Voir J. Meda, « La stampa periodica comunista per l’infanzia prima e durante il fascismo (1922-1930) », in J. Meda (dir.), Falce e fumetto. Storia della stampa periodica socialista e comunista per l’infanzia in Italia (1893-1965), Firenze, Nerbini, 2013, p. 139-172 et F. Pruneri, « La pubblicistica del Partito Comunista Italiano per i giovani: Proposte, valori, modelli formativi », Annali di Storia dell’Educazione e delle Istituzioni Scolastiche, 2014, no 21, p. 98-118.

    5 Voir S. Gundle, I comunisti italiani tra Hollywood e Mosca: la sfida della cultura di massa: 1943-1991, Firenze, Giunti, 1995 et V. De Grazia, L’impero irresistibile: la società dei consumi americana alla conquista del mondo, Torino, Einaudi, 2006.

    6 Voir M. Colin, I bambini di Mussolini. Letteratura, libri, letture per l’infanzia sotto il fascismo, Brescia, La Scuola, 2012 ; A. Gibelli, Il popolo bambino : infanzia e nazione dalla grande guerra a Salò, Torino, Einaudi, 2005 et G. L. Mosse, La nazionalizzazione delle masse : simbolismo politico e movimenti di massa in Germania dalle guerre napoleoniche al Terzo Reich, Bologna, il Mulino, 1975.

    7 A. Faeti, Guardare le figure. Gli illustratori italiani dei libri per l’infanzia, Torino, Einaudi, 2001, p. 243, et A. Gibelli, Il popolo bambino : infanzia e nazione dalla grande guerra a Salò, Torino, Einaudi, 2005, p. 56.

    8 « Martellate », Avanguardia, 1931, XXV/9 ; voir aussi « Pater noster… e giovinezza », Avanguardia, 1931, XXV/9.

    9 « L’Avanguardia », Avanguardia, 1933, XVII/4-5. Traduit de l’italien, comme les textes cités plus bas.

    10 Ibid.

    11 Micca, « Alcuni rilievi sulla nostra “Avanguardia” », Gioventù Comunista, 1934, VI/1, p. 52-57.

    12 « Programma dell’Internazionale Giovanile Comunista. Il lavoro educativo della federazione giovanile comunista », Gioventù Comunista, 1930, II/4, p. 157-159. Traduction : « Programme de la jeunesse communiste internationale. Le travail éducatif de la fédération de la jeunesse communiste. »

    13 Voir Meda J., op. cit., 1999, et Pruneri F., op. cit., 1999, p. 41-42.

    14 Voir F. Barbagallo et F. Cazzola F., « Le organizzazioni di massa », Annali Istituto Giangiacomo Feltrinelli, 1981, no XXI, p. 801-824 ; F. Pruneri, op. cit., 1999, p. 137-140 et Serri, op. cit.

    15 « Verbali della Direzione 1944-1945 », Critica marxista, 1988, no XXVI, p. 3-4.

    16 C. Marchesi, Scritti politici, Roma, Editori Riuniti, 1958, p. 117-123 et 128-133.

    17 Risoluzione della Direzione del PCI sul Movimento Giovanile Comunista, 1944, p. 24.

    18 Risoluzione della Direzione del PCI sul Movimento Giovanile Comunista, 1944, p. 23.

    19 « Educare i giovani », Bollettino di Partito, 1944, no 4-5, p. 46-47.

    20 Cellule giovanili, 1947, Ci sono anche i giovanissimi, s. d., Lavoro giovanile. Organizzare i giovanissimi, 1947.

    21 Cité par G. Vacca, « Togliatti e la “quistione” degli intellettuali », in F. Lussana et A. Vittoria (dir.), Franco Ferri direttore della Biblioteca Feltrinelli e dell’Istituto Gramsci, Roma, Carocci, 2000, p. 18.

    22 Discours de Togliatti à la Conférence nationale de la jeunesse du Parti communiste italien, Rome, 24 mai 1947, cité par Vacca, 2000, p. 9-20.

    23 « Dimitrof liberato! Saviamo Gramsci e Thaelmann, Avanguardia, s. d., XVIII/3.

    24 « I nostri combattenti. Fontana Angelo », Avanguardia, 1935, XXIX/2.

    25 « I nostri combattenti. Nando Maggioni », Avanguardia, 1934, XXVIII/6.

    26 « I nostri combattenti. Giuseppe Vergani », Avanguardia, 1934, XXVIII/12.

    27 Voir C. Feltrinelli, Senior Service, Milano, Feltrinelli, 2014 et F. Lussana et L. Motti, La memoria della politica : esperienze e autorappresentazione nel racconto di uomini e donne, Roma, Ediesse, 2007.

    28 G. Ricuperati, Storia della scuola in Italia. Dall’Unità a oggi, La Scuola, 2015, p. 251-257.

    29 32 376 contre 12 064 féminins, cf. « Alcune cifre sul partito », Quaderno dell’attivista, 1955, no 1-2, p. 30.

    30 C. Ghini, « Tesseramento e proselitismo », Giornale dell’attivista, 1955, no 1-2, p. 35-36.

    31 C. Pecchioli, « Per lo sviluppi dell’A.P.I », Quaderno dell’attivista, 1955, no 4, p. 106-107.

    32 Voir G. Brini, « Una proposta da Genova. Modificare la struttura dei circoli giovanili », Quaderno dell’attivista, 1955, no8, p. 226-227 et P. Pieralli, « La vita del circolo giovanile », Quaderno dell’attivista, 1955, no 10, p. 295-296.

    33 D. Ferrari, « Le serate di cellula a Reggio Emilia », Quaderno dell’attivista, 1955, no 17, p. 422-423.

    34 « La vita del circolo giovanile », Quaderno dell’attivista, 1955, no 10, p. 295.

    35 D. Rinaldi, « La diffusione del Pioniere », Quaderno dell’attivista, 1955, no 15, p. 358-359.

    36 G. Brini, « La festa dell’unità all’Azienda del Gas », Quaderno dell’attivista, 1955, no 15, p. 391-392.

    37 G. Bondi, « L’organizzazione dello sport popolare », Quaderno dell’attivista, 1955, no15, p. 393-394.

    38 Cf. « Allarme : il supermarket ! », Nuova generazione, 1957, no 4, p. 8 et voir sur ce point V. De Grazia, L’impero irresistibile : la società dei consumi americana alla conquista del mondo, Torino, Einaudi, 2006, p. 368.

    39 Ibid., p. 368.

    40 P. P. Pasolini, Scritti corsari, Milano, Garzanti, 1977, p. 286.

    41 Il était en train d’écrire à un ami de Grosseto, Mario Terrosi, avec lequel il avait partagé la bataille en faveur des ouvriers de la Maremma.

    42 M. C. Angelini, Luciano Bianciardi, Firenze, La Nuova Italia, 1980, p. 14.

    43 M. Musu, « Discutiamo sui fumetti », Gioventù nuova, 1950, n° 4, p. 25.

    44 Ibid., p. 26-27.

    45 G. Crapis, Il frigorifero del cervello : il PCI e la televisione da « Lascia o raddoppia ? » alla battaglia contro gli spot, Roma, Editori Riuniti, 2002.

    46 « Resoconto della riunione del 20-21 novembre 1956 del comitato centrale della FGCI », Nuova generazione, 1956, 1/1.

    47 G. Rodari, « Viva la Repubblica », La Repubblica dei Ragazzi, VI/5-6, p. 28.

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    • (2020) Refus et refusés d’école. DOI: 10.3917/pug.cahon.2020.01.0191
    • Schreck, Nicolas. (2018) Pédagogies en développement Les sciences de l'éducation, une culture pluridisciplinaire. DOI: 10.3917/dbu.nal.2018.01.0063

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