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Aux origines idéologiques de la Révolution

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Roger Dupuy

Le Héraut de la Nation (No 41 à 63)

N° 43. Mont-Joye Saint-Denis. Le Héraut de la Nation sous les auspices de la patrie

Mangourit

Texte intégral

Etats-Généraux

PREMIÈRE SECTION

1Versailles, 14 Mai. LES protestans du Dauphiné contre la nomination et séance des Députés de cette Province aux Etats-Généraux, ont été admis dans les Chambres des trois Ordres de la ville de Paris.

2M. Duval d’Epresménil, Conseiller au Parlement de Paris, a été nommé par l’Assemblée hors les murs, pour la représenter aux Etats-Généraux. On assure que cette faveur a été aussi-tôt accordée que demandée, le jour même de l’anniversaire de l’Arrêt de la personne de ce Magistrat fameux.

3La Chambre Ecclésiastique de Paris a terminé le Cahier de ses Doléances, et consommé ses élections. Au moment où M. l’Archevêque allait la séparer, on s’y est opposé, en déclarant qu’il manquait une chose intéressante à la perfection des travaux, et qu’ils seraient infructueux peut-être, si le Président refusait de se rendre aux vœux de l’Assemblée. M. l’Archevêque a paru d’autant plus étonné de cette demande, que les résolutions et nominations étaient prises et faites ; mais il s’est rendu au desir général... Alors le Clergé s’est prosterné à ses genoux, et lui a demandé sa bénédiction sur les travaux et les personnes : le Prélat, ému jusqu’aux larmes, l’a accordée, et le Clergé s’est séparé. Cette touchante cérémonie sera peut-être l’objet des plaisanteries des libertins et des philosophes du siècle... Elle rappelle la sainte mission donnée aux Apôtres : Allez, et faites connaître mon Evangile à toute la terre ; elle renoue la chaîne d’or, elle rétablit la communication entre Dieu et les hommes, entre la Religion et la Vertu.

4Au nom de l’Assemblée du Tiers-Etat de la Ville de Paris, M. Target a rédigé une réclamation, laquelle a été souscrite par tous les Electeurs, contre l’Arrêt du Conseil qui a supprimé le 7 de ce mois le Journal des Etats-Généraux. L’Arrêt du Conseil n’y est reféré que sous le titre d’Acte du Conseil.

5Elle porte sur l’infraction faite à la loi de la liberté de la Presse, convenue généralement en France, et quasi consacrée par le vœu de la majeure partie des Assemblées de Bailliages ; elle a été présentée aux deux autres Chambres de Paris, pour se fortifier de leur assentiment ; on assure que celle du Clergé s’en est référée à la sagesse du Roi. Celle de la Noblesse a paru flattée de la démarche du Tiers ; et qualifiant l’Acte du Conseil d’Arrêt, elle a déclaré adhérer pleinement aux principes consignés dans la réclamation du Tiers-Etat ; elle a chargé ses Députés en Parlement général de mettre cette auguste Assemblée en état de statuer sur la prohibition du Journal des Etats-Généraux et de tous autres, improuvant cependant les Feuilles déjà publiées, tendantes à semer la division entre les Ordres, quand l’union est le seul gage du salut public.

612 Mai. Les Discours prononcés par les Ministres, à l’ouverture, paraissent à l’instant.

7Comme la haine est industrieuse ! On a prétendu que M. Necker n’avait retardé la publicité de son Discours imprimé que pour y faire des changemens : cette fausseté peut être démentie par tous les Imprimeurs de Paris, qui ont prêté à l’Imprimerie Royale des presses pour le tirer. Mais supposons que le Ministre ait retouché son Discours après sa prononciation : depuis quand n’est-il plus permis aux Auteurs de perfectionner, de simplifier leurs Ouvrages, de rapprocher leurs principes de l’entendement commun, et d’extraire les inconvenances pour y substituer ce qui a produit de l’effet ? Un Discours n’est acquis au Public que lorsque l’Auteur lui en donne des copies ; un Arrêt, que lorsqu’il est signé sur le registre aulique ; une Loi du Prince, que lorsqu’elle est enregistrée après sa lecture : enfin les décrets des Etats-Généraux n’auront de force, même après leur formation par Ordre ou par têtes, qu’au moment où les Présidens les auront vérifiés par la lecture, en présence de l’Assemblée, et par la signature qu’ils apposeront au pied de ces Actes.

8Les ardens et infatigables ennemis de M. Necker sont enfin assis pour lire son Discours.

9On reprochait au Ministre des Finances un systême destructeur de la Monarchie ; on l’appelait le Démocrate Français, l’aspirant au protectorat, à la dictature. Les uns le douant d’une politique sinistre et profonde, répandaient avec un visage exprimant assez naturellement la consternation, qu’il ne visait à rien moins qu’à la subversion totale de la Monarchie. D’autres, avec un dédain soutenu par une facile loquacité, lui refusaient le génie, la pénétration, l’esprit même ; la dénégation de talens était complette. Aujourd’hui, disait-on, le Ministre est culebuté ; c’est pour demain, reprenait un Zoïle ; le Mémoire ne sera présenté que ce soir : vous vous trompez, s’écriait un troisième ; on le conservera jusqu’à l’ouverture des Etats-Généraux. Lenvie, la jalousie, la haine, l’intérêt privé, l’esprit de corps, l’instinct du privilége semblaient s’être conjurés contre le Directeur des Finances. Cette ligue, composée de mille passions différentes, ne peut se comparer qu’à une armée de Turcs, formée de cent Peuples aussi différens dans leurs costumes et leurs usages, que dans leur tactique et leurs armures. Aussi le brandissement de leurs lances, le jet de leurs traits, les embuscades nocturnes en leur ont-ils pas réussi ? Un seul des combattans ; car le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé, a paru tenir tête au Ministre ; on a cru qu’il conduisait vers lui un chariot armé de tranchans meurtriers... Son habileté à conduire des chars dans les jeux olympiques à séduit le Guerrier, il a éprouvé le sort du malheureux Hyppolithe.

10M. Necker n’est plus maintenant cet ambitieux Cromwel qui, dans sa sombre ambition, osait prétendre s’asseoir sur le Trône Français : cette supposition n’avait réussi ni à Versailles, ni à Paris, ni dans les Provinces. La fureur de parti devenant versatile dans ses attaques, a voulu représenter M. Necker versatile dans ses principes ; et voilà où l’homme impassible reconnaît à coup sûr les motifs particuliers. Voilà le diagnostic de la passion ; c’est à cette marche qu’il s’assure et se confirme dans le jugement qu’il doit prononcer sur la justice des combats, sur la pureté des intentions de ceux qui attaquent, et sur l’existence des délits de celui qui se défend.

11Et quel est le genre de défense le plus digne de l’Administrateur vertueux ? Le silence, dira M. Necker, mes mœurs et la tendance continuelle vers le bonheur public... Maintenant on lui fait un crime de soutenir dans ses Discours l’autorité Monarchique ; on s’écrie quel despotisme !... Et qu’eussiez vous dit, ennemis, s’il lui était échappé une phrase analogue au Gouvernement populaire ?

12Citoyens vraiment attachés à votre Roi, à votre Patrie, à tous ceux qui confondent dans un sentiment d’amour l’un et l’autre, ces critiques sont une indication certaine de paix et de félicité ; l’union parfaite s’effectua toujours, quand la haine changea de trépied, et quand ses augures se contredirent. Parcourez la marche rapide que nous avons faite depuis un an, considérez toutes les aberrations que vous eussiez faites sans le meilleur des Antonins, et le sage auquel il confie l’exécution de sa bienfaisance ; toutes ces laves de calomnies répandues sur des terres arides et stériles vont se couvrir de terre végétale, de fleurs et de fruits. Heureux l’Empire dont les Peuples jouiront des divins avantages que produit l’union de la police des hommes civilisés, et de la liberté des enfans de la Nature.

13Nous observons que dans les siècles d’igorance et dans des temps où régnaient des factions puissantes, on n’a pas rendu justice aux personnes qui méritaient les hommages publics ; mais cette époque doit être celle de la raison suprême. Quelques tempêtes se sont élevées, et le souffle divin de la raison a applani les mers. On entend encore des intonations souterreines : cette ébullition intérieure est nécessaire à la raison pour établir des fondemens perdurables. La raison, Citoyens, la raison ! Sans elle, vous construiriez en vain des cabanes ; aidés par elle, vous éleverez un temple à l’Eternité.

14Opinera-t-on par Ordre, opinera-t-on par têtes ? Voilà la grande question. La division ou l’union des intérêts aura-t-elle lieu. Voilà la vraie question. Que tous les Représentans de la Nation opinent du cœur, que la raison, la justice et l’humanité s’identifient ; que chacun, avant d’ouvrir les lèvres, examine religieusement les limites du juste et de l’injuste ; et nous avons la plus sage, la plus heureuse et la plus belle constitution. Qu’on oublie qu’on est Ecclésiastique, Noble, et simple Franc ; qu’on se souvienne, ou plutôt qu’on éprouve dans de délicieux embrassemens que tous les hommes sont frères : qu’on expose les plaies publiques, qu’on soit assez généreux pour ne pas les reprocher à ceux qui les ont faites ; n’allons nous pas être tous guéris ? Oublions des murmures, des imputations même prononcées dans l’instant le plus poignant de la douleur. Ces cris ont fait connaître des maux ignorés ; sans eux, ils se perpétueraient. Eteignons toute espèce de rivalité, excepté celle que font naître les vertus pour le bonheur du genre humain ; livrons-nous sans réserve aux bontés du meilleur des Souverains, afin qu’il se convainque qu’il commande à la Nation la plus digne de l’avoir à sa tête ; que l’harmonie entre le Prince et les Sujets fasse statuer dans le délai le plus court sur tout ce qui est bon et raisonnable ; profitons, enfin, de la supériorité que les destinées nous offrent sur tous les Peuples de l’Univers.

SECONDE SECTION. Suite des Nouvelles d’Aix, le 27 Mars

15M. DE LAFARE se rendit, mais trop tard. La populace attaquait la grande porte de l’Hôtel-de-Ville à coups de haches. MM. Gabriel, Faure, Perrin et Dubourg, du haut du Dongeon de l’Horloge appelèrent les mutins inutilement, M. de Caraman, son fils, un Aide de Camp et quatre-vingt Soldats, commandés par deux Officiers, ayant fait prendre au Peuple une position opposée à celle de la tour.

16Trois crocheteurs ayant jeté des pierres au premier rang, deux Soldats furent renversés ; la troupe fit feu, mais les pierres la dispersèrent ; M. de Caraman resta seul avec son escorte.

17Le Peuple reprit possession de la place. M. Gabriel jeta dans un mouchoir l’Ordonnance portant diminution du prix du pain. Au même instant deux crocheteurs jetèrent des pierres du côté de la tour ; ce qui força les Bourgeois qui y étaient montés, de se retirer.

18Cependant, le bruit se répandait dans l’Hôtel-de-Ville, que M. de Lafare s’était sauvé ; la rage du Peuple sur lequel on avait fait feu, augmentait : sans secours, abandonnés par la force militaire, les portes sur le point d’être enfoncées, les Citoyens renfermés à l’Hôtel-de-Ville se voyant exposés à être égorgés, il fut proposé d’éviter ce carnage en livrant l’auteur de tout le mal, M. de Lafare, au Peuple. M. Perrin repoussa cette ouverture, et le brave M. Gabriel harangua dans les termes les plus touchans pour sauver la vie à M. de Lafare. Mais comme il craignit de n’être pas écouté, il ouvrit les portes, se précipita au milieu des mutins, s’offrit pour victime, et... Lecteurs, vous êtes Français.

Sur M. Gabriel, Citoyen d’Aix
Cet Envoyé de la Divinité
Convaincra désormais incrédules et sages,
Que, pour sauver l’humanité,
Gabriel a fait deux voyages.

Balance du Marquis et du Consul La Fare
Du vieux au moderne Lafare
Il n’est pas de comparaison.
Le premier, rival de Pindare,
Fut favori d’Anacréon ;
A soixante ans il gravit l’Hélicon.
Le Consul d’Aix, d’humeur aigre et bizarre,
Enfant de Mars et d’Alecton,
Au lieu d’appaiser la bagarre,
Se fait un plaisir barbare
D’animer la sédition.
Mais, quand le Peuple se prépare
A l’envoyer sur les bords du Ténare,
Maître Scabin baissant le ton,
Par un coup de tête assez rare,
Cache, en fuyant, ruban et chaperon.

19Dans moins de trois heures le grain fut enlevé ; et même aux menaces du feu, au coup de couteau porté dans la cuisse de M. Turcas, se joignit le pillage nocturne des magasins de deux Négocians de bled.

  • 1 Titus Lartius, 1er Dictateur. V H. Rom. Cond. T. 5, p. 194, 195.

20M. le Comte de Mirabeau, instruit à Marseille de ce désastre, accourut au secours de ses Concitoyens, le 26 à trois heures du matin. M. le Commandant, qui connaît tout le dévouement des Provençaux pour cet illustre Patriote, remit au Gentilhomme la police intérieure, et le laissa le maître absolu. Mais ce nouveau Lartius ne fit pas marcher devant lui les haches de vingt-quatre Licteurs ; le Sénat n’influa point sur le choix de ce Dictateur ; le Peuple applaudit à sa puissance, et la Milice Bourgeoise de la Ville d’Aix s’empressa d’obéir à ses ordres1. En moins d’une heure les postes militaires furent remis aux troupes municipales. Le Comte de Mirabeau parcourut les quartiers à cheval ; il harangua avec tant de succès, que tous les grains pillés furent restitués, à l’exception de celui qui fut dispersé dans le moment du désordre.

« Le bruit s’est répandu, que le Parlement de Provence avait député vers le Roi six de ses Membres, pour inculper MM. de Caraman et de Mirabeau, et pour justifier M. de Lafare ».
« Comment une Compagnie instruite des détails pourrait-elle, en justifiant le coupable, accuser les deux seules personnes auxquelles la Ville d’Aix est redevable de sa tranquillité ? » (Voyez copie du Procès-verbal de la Ville d’Aix, du 27 Mars 1789). Cette émeute, dit-on, a des racines occultes que M. le Comte de Mirabeau se propose de mettre au grand jour. Age, debella superbos.

21Les Ordres du Clergé et de la Noblesse d’Aix, en renonçant aux exemptions pécuniaires le premier de ce mois, ont ramené le calme et la joie dans cette Ville. A son instar, Toulon a fait faire deux drapeaux, l’un aux armes du Roi, l’autre portant une crosse, une épée, une bêche et une ancre liées ensemble par des branches d’olivier. L’Evêque les a bénies dans sa Cathédrale ; on a chanté un Te Deum pacifique ; tous les Ordres se sont mêlés dans une procession général. Le drapeau Royal était porté par un paysan ; celui de la réunion par le fils du Commandant de la Place. Des cris de vive le Roi ont animé des danses qui ont duré une grande partie de la nuit.

22Nota. Les trois Ordres des Bailliages de Senlis, d’Orléans et du Vermandois sont d’accord.

Suite des Doléances de M. l’Abbé le Blanc

M. l’Abbé le Blanc cite l’Edit de Novembre 1750, portant l’établissement d’une Noblesse militaire, pour prouver que les Plébéiens peuvent s’anoblir par les larmes.

Eh ! qui ne sait que cet Edit est abrogé de fait ? Les Sergens et les Caporaux ne peuvent monter qu’au grade de Lieutenant ; et il faut avoir commission de Capitaine pour être apte à la Noblesse militaire. On appelle ces Lieutenans dans les Corps, Officiers de fortune, culottes de peau, etc. Dénominations très-émulatives !

Les prérogatives de la Noblesse sont réelles et personnelles.

Les réelles, M. l’Abbé, elles s’étendent à tout, ainsi que les personnelles.

Les réelles sont réduites à rien, elle paye par elle-même les vingtièmes ; par les mains de ses Fermiers, elle paye comme le Clergé, taille, capitation, suites et corvée.

Les réelles. Quels vingtièmes paye un Gentilhomme proportionnellement à un Bourgeois aussi aisé, sur-tout dans les Pays d’Etats, ces contrées si vantées par leur liberté ? Voyez en Bourgogne.

Bien dit, M. l’Abbé ! ils payent comme le Clergé. Mais supposons qu’ils payent ces impôts par les mains de leurs Fermiers ; vous conviendrez que les Nobles, dont les Fermiers ne balancent point ces charges dans le marché des baux, sont plus heureux que ceux qui ne peuvent affermer leurs biens sans faire ces sacrifices. A ce moyen, il y a une grande inégalité entre le prix de location de deux acres de terre de même valeur, et appartenans à deux propriétaires, et cette inégalité prouve que les campagnes sont lasses de l’oppression ; elle appelle légalité de répartition des impôts sur toutes les classes. Les alimens les plus grossiers, les étoffes les plus communes, voilà la subsistance et le vêtement des paysans avant le doublement du prix des fermes ; depuis cette époque, et celle qui les fait payer pour la Noblesse, suivant vous, taille, capitation et corvée, sont-ils mieux vêtus et mieux nourris ? Hélas, non !... D’où vient, M. l’Abbé ? Le propriétaire noble ou roturier a remis, malgré l’augmentation du revenu des terres, le paysan dans sa misère primitive ; il la livré au supplice des sequestres, il la réattaché à la glèbe, en ne lui laissant que quelques boisseaux en échange de ses sueurs et de ses inquiétudes annuelles, et sur des pluies désolantes, et sur un soleil desséchant ; et lorsque les biens doublaient de valeur, lorsque les villes s’étendaient par des édifices superbes au-delà de leur enceinte première, le paysan ne touchait que le nécessaire pour exister, de même que l’artisan, le manouvrier et le journalier ne recevaient que la paye établie vingt ans auparavant. Vous êtes compatissant, M. l’Abbé ; vos doléances au sujet des habitans des campagnes nous le garantissent ; réfléchissez donc plus profondément sur les vraies causes de leur misère.

La simple faculté de faire valoir par leurs mains une seule de leurs fermes, voilà leur unique privilége réel.

Nous nous écrions volontiers avec vous : Eh ! que tous n’en font-ils usage ? mais c’est le bon usage que nous desirons qu’ils en fassent. Qu’ils ne regardent pas les habitans des campagnes, dont la conservation sur les cultures est le plus beau signe de la clémence de Dieu envers les habitans dépravés des villes ; qu’ils ne les regardent pas comme leur bétail, mais comme des frères nourriciers, qui n’ont que les callosités qu’imprime la vigueur de la nature, et qui, sous des enveloppes épaisses, recèlent tous les trésors que nous avons dénaturés ou perdus.

C’est à la Noblesse et au Clergé qu’il appartient de donner l’essor à l’agriculture, de faire des expériences, de fournir des travaux aux malheureux.

Il faut, M. l’Abbé, qu’à l’entour de votre Prieuré, il y ait des Nobles et des Ecclésiastiques, grands Agriculteurs et Physiciens, doués de richesses et de sensibilité, et qu’il ne s’y trouve pas un roturier qui ait osé toucher au privilége exclusif de ces Messieurs ! Mais je vous jure que s’il n’y avait en France que le Clergé et la Noblesse à en posséder l’exercice, sa surface serait aux trois quarts inculte, et le refuge des oiseaux de proie.

(La suite au N° prochain).

Notes

1 Titus Lartius, 1er Dictateur. V H. Rom. Cond. T. 5, p. 194, 195.

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