1 Lapsus, ou coquille : le dauphin mourut le 14 avril 1711 (voir d’ailleurs plus loin, p. 358 : l’empereur germanique est mort « le 17 avril, c’est-à dire trois jours après notre cher prince »).
2 Voir p. 150, n. 224.
3 François Fénelon, archevêque de Cambrai, précepteur du fils du grand Dauphin, et Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, son gouverneur et celui de ses frères le duc d’Anjou (futur Philippe V d’Espagne) et le duc de Berry.
4 Joseph de Habsbourg (1678-1711), fils de l’empereur du Saint-Empire Léopold Ier, lui avait succédé sous le nom de Joseph Ier.
5 Charles de Habsbourg, frère du précédent, roi de Hongrie sous le nom de Charles III puis empereur romain germanique sous le nom de Charles VI. Second fils de Léopold Ier, il avait brigué le trône d’Espagne à la mort de Charles II (1700), mais se trouva confronté au parti de Philippe d’Anjou, désigné par Charles II pour lui succéder ; ce fut le début de la guerre de Succession d’Espagne.
6 Elléonore-Madeleine du Palatinat-Neubourg (1655-1720), épouse en troisièmes noces de l’empereur Léopold Ier. Elle fut régente brièvement en attendant le choix du successeur de son fils Joseph Ier, qui n’avait laissé que deux filles.
7 La rencontre avec Cavalier eut lieu en 1707 ; Catherine-Olympe Dunoyer, appelée « Pimpette », n’avait pas encore 16 ans lors de ces fiançailles le 1er janvier 1708 (Mémoires de Madame Du Noyer, p. 294).
8 Il s’agit de Jean-Charles-Joseph de Bavons, soi-disant comte de Winterfeldt.
9 En 1709.
10 C’est-à-dire Cavalier.
11 L’histoire de cette escroquerie en deux actes, ourdie par Cavalier semble-t-il pour soutirer à Mme Dunoyer tous ses biens, est racontée dans le plus grand détail dans les Mémoires de Mme Dunoyer, p. 285-377. Le faux Winterfeldt abandonna Pimpette, enceinte, en 1710.
12 Nicolas Desmarets (1648-1721), seigneur de Maillebois, directeur des finances puis contrôleur général des finances à partir de 1708, succédant à Michel de Chamillart.
13 Fénelon.
14 Louis Antoine, cardinal de Noailles (1651-1729), fut archevêque de Paris de 1695 jusqu’à sa mort. Ami de Fénelon, protégé de Mme de Maintenon, il chercha à régulariser la conduite des prélats. Tout en ayant condamné les écrits de Jansénius il sembla se ranger du côté des jansénistes dans la querelle qui les opposait aux jésuites, et en particulier approuva les Réflexions morales du père Pasquier Quesnel (voir p. 373, n. 37).
15 Référence à Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, et aux jésuites. L’ordre était « écorné » en ce sens qu’à l’époque il ne bénéficiait guère de la faveur de la Cour ni de la noblesse.
16 Il s’agit des envoyés plénipotentiaires de Louis XIV au congrès d’Utrecht : Nicolas Chalon du Blé (1652-1730), marquis d’Uxelles et de Cormatin, maréchal de France ; Melchior de Polignac (1651-1741), homme de lettres et diplomate, héritier du siège de Bossuet à l’Académie française ; Nicolas Le Baillif (1658-1714), appelé Ménager, neveu de Jean-Baptiste Colbert, et spécialiste de droits commerciaux.
17 Marie-Adélaïde de Savoie. Nous sommes en 1712.
18 Fils du grand Dauphin, Louis de France mourut en effet à l’âge de 29 ans, six jours après son épouse.
19 Le jeune duc de Bretagne succomba lui aussi à la rougeole, le 8 mars 1712, à l’âge de 5 ans.
20 Le duc d’Anjou, arrière-petit-fils de Louis XIV, deviendra Louis XV.
21 Mme Dunoyer fut éditrice de La Quintessence des Nouvelles entre décembre 1710 et mai 1719.
22 Il s’agit de Charles Le Normand du Fort, secrétaire du roi (et non fermier général à notre connaissance) ; sa fille Charlotte avait épousé Louis-Godefroy, comte d’Estrades, marquis de Fouquerolles, lieutenant général des armées du roi. Le Normand était oncle de M. Dunoyer.
23 Jacques Butler (1665-1747), deuxième duc d’Ormond. Fin 1711, aux côtés du prince Eugène, il remplaça Marlborough, disgracié, les Tories ayant pris l’ascendant sur les Whigs en Grande Bretagne.
24 La lettre LXXXVII est la dernière du tome V, livré en 1712.
25 La reine Anne traitait en effet secrètement avec la France, et donna l’ordre à Ormond de suspendre le combat entre les troupes anglaises et la France.
26 Louis-Joseph de Bourbon (voir p. 253, n. 18).
27 James Stuart Fitzjames (1670-1734), duc de Berwick, fils naturel de Jacques II d’Angleterre ; avec le duc de Vendôme et le maréchal de Villars il protégea les frontières françaises pendant la guerre de Succession d’Espagne. Il contribua surtout plus tard à maintenir Charles III, fils de Philippe V, sur le trône d’Espagne.
28 Marie-Anne de Bourbon-Condé (voir p. 253, n. 18).
29 Philippe de Vendôme (1655-1727), à qui Louis XIV ne permit pas d’hériter des biens de son frère sous prétexte qu’il était chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
30 Référence à la fable de La Fontaine « Le Singe et le dauphin » : De telles gens il est beaucoup,/Qui prendraient Vaugirard pour Rome,/Et qui, caquetant au plus dru,/Parlent de tout et n’ont rien vu (IV, vii).
31 Louis-Armand de Bourbon (1655-1732), marquis de Miremont, huguenot, quitta la France lors de la révocation de l’édit de Nantes. Il joua un rôle dans l’insurrection des camisards en Cévennes, puis représenta, mais sans succès, les protestants auprès des envoyés plénipotentiaires de France.
32 Fin du tome VI, publié en 1713.
33 L’empereur germanique Charles VI refusa de signer le traité d’Utrecht et ses armées continuèrent le combat ; il finit par conclure la paix avec la France à Rastadt, le 6 mars 1714.
34 Cette phrase figure dans Proserpine (1680), tragédie en vers et en musique de Philippe Quinault avec la collaboration de Jean-Baptiste Lully.
35 Marie-Louise de Savoie (1688-1714), épouse du duc d’Anjou, devenu Philippe V d’Espagne. Elle était la seconde fille du roi Victor-Amédée de Savoie et de la nièce de Louis XIV, Anne-Marie d’Orléans. Rappelons que sa sœur Marie-Adélaïde avait épousé le duc de Bourgogne, autre petit-fils de Louis XIV, dauphin pendant moins d’un an après la mort de son père le grand Dauphin.
36 Phrase tirée de la comédie burlesque de Scarron Don Japhet d’Arménie (1653), II, 1.
37 Pasquier Quesnel (1634-1719), considéré comme un des pères du jansénisme, ami d’Antoine Arnauld, qui voulant échapper aux persécutions quitta la France pour Bruxelles, puis, après un séjour en prison et une évasion spectaculaire (voir p. 347, n. 165), s’établit à Amsterdam où il demeura jusqu’à sa mort. Son Nouveau Testament en français, avec des réflexions morales sur chaque verset (1671) lui valurent d’être considéré un des pères du jansénisme.
38 La bulle Unigenitus (septembre 1713), ou Constitution, fut promulguée par le pape Clément XI à la requête de Louis XIV pour condamner le jansénisme, et en particulier dénoncer cent unes propositions contenues dans les Réflexions morales de Quesnel. Elle entraîna un durcissement de la confrontation entre le parlement de Paris et certains membres du clergé à tendances jansénistes qui refusèrent de l’accepter (ou l’acceptèrent à contrecœur), et les partis du roi et des jésuites.
39 Le cardinal de Noailles fut un des évêques de France qui ne voulurent pas accepter la Bulle, courant le risque de se voir retirer sa mitre de cardinal (voir aussi p. 362, n. 14).
40 Michel Jean Amelot (1655-1724), baron de Brunelles, marquis de Gournay, ambassadeur de France à Venise, au Portugal, et en Suisse, conseiller d’État en 1695, il fut ambassadeur en Espagne de 1705 à 1709. Louis XIV l’envoya auprès du pape Clément XI pour obtenir son approbation d’un concile national destiné à confirmer l’adhésion à la Bulle, et à condamner le cardinal de Noailles et les autres cardinaux continuant de résister. Le pape ayant préféré une voie plus conciliante, le roi mis le concile en place sans sa permission.
41 Antoine Mannassès de Pas, marquis de Feuquières (1648-1711), gouverneur de Verdun, se distingua dans la guerre de la ligue d’Augsbourg et fut lieutenant général dans l’armée de France en Italie ; il fut disgracié pour avoir tenu des propos trop libres.
42 Après la mort de Monseigneur en 1711, celles du duc de Bourgogne, de son épouse Marie-Adélaïde de Savoie, et de leur fils le duc de Bretagne, toutes survenues en 1712, Charles, duc de Berry, troisième petit-fils de Louis XIV, était mort en mai 1714. Marie-Louise de Savoie, la jeune épouse de leur frère Philippe, duc d’Anjou puis roi d’Espagne sous le nom de Philippe V, était morte au mois de février.
43 Sophie de Bohême (1630-1714), ou de Hanovre, héritière du trône de Grande-Bretagne en tant que petite-fille de Jacques Ier d’Angleterre et protestante, morte à l’âge de 84 ans ; c’est son fils George qui succédera à la reine Anne à sa mort deux mois plus tard.
44 Sophie était en effet très attachée à sa nièce Élisabeth-Charlotte de Bavière, « Madame », la princesse Palatine, qui avait épousé Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV.
45 Pierre-Antoine de Castagnère (1644-1728), marquis de Châteauneuf, fut ambassadeur de France à Constantinople, à Lisbonne, puis à La Haye de 1713 à 1719.
46 Philippe V d’Espagne venait de perdre sa femme au mois de février 1714 (voir p. 537, n. 1) ; au mois de décembre, il épousa en secondes noces Élisabeth Farnèse (1692-1766), fille d’Édouard Farnèse, prince de Parme, et de Dorothée-Sophie de Neubourg.
47 Il s’agit bien sûr de François Marie Arouet de Voltaire… Son père lui avait obtenu le poste de secrétaire auprès du marquis de Châteauneuf, ambassadeur de France en Hollande, qu’il accompagna à La Haye en automne 1713 ; il avait 19 ans.
48 Antoine Houdar de la Motte (1672-1731), homme de lettres, partisan des Modernes dans un rebondissement de la querelle des Anciens et des Modernes ; élu à l’Académie française en 1710.
49 En février 1715 un visiteur arriva à Paris, censé être l’ambassadeur de Perse. Bien que Louis XIV le reçût à Versailles (19 février), son comportement fit bientôt soupçonner une supercherie. Uzbek, le philosophe persan de Montesquieu, mentionne cet émissaire dans la lettre XCI des Lettres persanes (1721). Méhémet Riza Beg était en fait un intendant de la province d’Érivan (Arménie) envoyé par le chah de Perse pour explorer la possibilité de traités commerciaux entre les deux pays.
50 Charles Auguste de Goyon de Matignon, maréchal de France, et Louis Nicolas Le Tonnelier, baron de Breteuil, accompagnèrent Riza Beg à Versailles le 19 février 1715. Le roi avait envoyé François Pidou de Saint-Olon à Marseille à la fin de 1714 pour le recevoir et l’accompagner à Paris ; le même Pidou l’accompagna au Havre l’année suivante lorsqu’il s’en retourna en Perse (voir aussi p. 278, n. 72).
51 Maison de soins près de Paris.
52 Catherine Rickers (1674-1734) protégée de Frédéric Ier, roi de Prusse, qui la maria à son valet, puis à son grand chambellan, qu’il anoblit en le faisant comte de Wartenberg. Elle était connue pour son orgueil, son ambition, et son comportement fantasque.
53 On trouve une référence à cet enfant prodige, « fils d’un gentilhomme de Brie », dans le Journal de Verdun de février 1715, à peu près dans les mêmes termes.
54 Michel Le Tellier (1643-1719), jésuite, fut un des premiers collaborateurs au Journal de Trévoux et participa par sa plume à la campagne contre les jansénistes. Il succéda au père La Chaise comme confesseur du roi.
55 Le roi avait près de 77 ans.
56 Né à Saint-Germain-en-Laye, Jacques-Édouard Stuart y vécut jusqu’au traité d’Utrecht, puis fut obligé de se retirer à Bar-le-Duc, en Lorraine. Par la suite il se réfugia à Avignon, et enfin à Rome.
57 Toute l’anecdote qui suit reprend l’idylle entre la jeune Catherine-Olympe Dunoyer, « Pimpette », fille cadette de Mme Dunoyer, et Voltaire, qui venait d’avoir 19 ans. La « mère incommode » n’est autre évidemment que Mme Dunoyer, la correspondante « d’Utrecht ». À l’époque Pimpette était âgée de 21 ans et était mariée, rappelons-le, au soi-disant comte de Winterfeldt, même si celui-ci l’avait abandonnée. Signalons en passant que de nombreux commentateurs, dont Desnoireterres dans Voltaire et la société au XVIIIe siècle : la jeunesse de Voltaire (Paris, Didier, 1871, p. 75-76), et plus récemment Jacques Cormier dans Les Amours de Pimpette ou Une Saison en Hollande (Paris, L’Harmattan, 2009) se sont trompés en plaçant le mariage de Pimpette après son amourette avec Voltaire.
58 Houdar de La Motte est attaqué dans le poème Le Bourbier (voir p. 379).
59 Ces lettres figurent déjà dans l’édition de 1718 des LHG (Cologne [Amsterdam], Pierre Marteau [Pierre Husson], t. 7, p. 179-234), donc avant la mort de Mme Dunoyer. On retrouve ces mêmes lettres dans plusieurs éditions de la Correspondance de Voltaire, avec essentiellement les mêmes coupures : il faut supposer que Voltaire lui-même n’en a pas gardé de copie. Là où cela nous a été possible nous avons restitué entre crochets le texte manquant. Mme Dunoyer en voulut toujours à Voltaire d’avoir cherché à suborner sa fille, et Voltaire, de son côté, ne lui pardonna jamais d’avoir fait échouer son projet et de l’avoir fait renvoyer de la cour hollandaise.
60 Le marquis de Châteauneuf.
61 C’est-à-dire M. Dunoyer, M. Cotton, et Anne-Marguerite – Mme Constantin – la fille aînée de Mme Dunoyer, qui après l’échec de son mariage avait quitté la Hollande pour rejoindre son père à Paris.
62 Valet à l’ambassade sans doute.
63 Ou Scheveningen, ville portuaire près de La Haye.
64 Noter le va-et-vient entre « tu » et « vous », dénotant les premiers stades de l’amourette. Cette incertitude fait partie des conventions du théâtre, on s’y attend moins dans une correspondance : serait-on en droit d’y voir se confirmer la vocation littéraire du jeune homme ?
65 Secrétaire de l’ambassade.
66 Référence au marquis de Châteuneuf et à Mme Dunoyer, éditrice depuis trois ans de la Quintessence.
67 Nous n’avons pas réussi à identifier cette personne.
68 Les états généraux des Provinces-Unies des Pays-Bas, autorité souveraine en Hollande.
69 Frédéric-Jules de La Tour, chevalier de Bouillon, plus tard prince d’Auvergne (voir p. 48 et suivantes).
70 René-Joseph de Tournemine (1661-1739), théologien jésuite ; il fonda le Journal de Trévoux en 1701. Tournemine fut un ami et maître à penser de Voltaire lorsque celui-ci était au collège Louis-le-Grand.
71 Jean Le Normand, fils de Charles Le Normand, l’oncle de M. Dunoyer (voir p. 365, n. 22).
72 Soit les Antilles.
73 Référence à un conte grivois, « L’Oiseau dans la cage », plus tard intitulé « Le Rossignol », attribué pour la première fois – faussement – à La Fontaine dans l’édition d’Henri Desbordes des Contes et nouvelles en vers (Amsterdam, 1710). En réalité le conte aurait été l’ouvrage soit de Jean-Baptiste-Henri du Trousset de Valincour (1653-1730), successeur de Racine à l’Académie française, ou de Jean-Baptiste Lantin (1680-1756), conseiller au parlement de Bourgogne. Notons que la jeune personne qui dans le conte échappe à la surveillance de ses parents s’appelle Catherine : c’est un des noms de Pimpette.
74 Voir p. 303, n. 108.
75 Première lettre que la correspondante à l’étranger dit écrire de La Haye, champ de manœuvres principal de Mme Dunoyer depuis 1707.
76 George Ier de Grande-Bretagne (1660-1727), fils d’Ernest-Auguste, électeur de Hanovre et de Sophie de Bohème (1630-1714), petite-fille de Jacques Ier d’Angleterre.
77 Adhérents de la croyance que le mal sera banni et que le Christ reviendra sur terre pendant mille ans avant le Jugement dernier.
78 Nous ne savons pas qui est ce M. C. ; quant au successeur immédiat du jeune Voltaire auprès de Pimpette, certains affirment que ce fut Michel Guyot de Merville (1696-1755), dramaturge, qui dans sa jeunesse exerça le métier de libraire à La Haye pendant quelque temps et y corrigea les épreuves de la Henriade au début des années 1720. Il aurait en effet eu 18 ans en 1714… Aucune trace cependant de Guyot dans les LHG, ni dans les Mémoires.
79 Charles de La Rue (1643-1725), jésuite, connu pour ses sermons et ses oraisons funèbres.
80 Éclipse totale du soleil le 3 mai 1715.
81 Daniel-François Voysin de La Noiraye (1655-1717), secrétaire d’État à la Guerre après Chamillart, chancelier de France de 1714 à 1717, ayant remplacé Ponchartrain.
82 Marguerite d’Angoulême (1492-1549), reine de Navarre, sœur de François Ier et grand-mère de Henri IV, auteure de l’Heptaméron ; on disait qu’elle interdisait qu’on prononce devant elle le mot mort.
83 Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, avait en effet été régente pendant sa minorité, tout comme Marie de Médici l’avait été pendant la minorité de Louis XIII.
84 Voir p. 383, n. 54. Le Tellier fut un ennemi zélé du jansénisme ; à la cour il n’était aimé ni par les partisans du duc d’Orléans, ni par les jansénistes, et fut écarté après la mort de Louis XIV.
85 Ce sont les princes du sang : Louis-Henri de Bourbon (1692-1740), duc de Bourbon, prince de Condé et Charles de Bourbon-Condé (1700-1760), comte de Charolais, tous deux fils de Louis III de Bourbon-Condé et de Mlle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Mme de Montespan ; Louis-Armand II de Bourbon-Conti (1695-1727), duc de Mercœur, prince de Conti, fils de François-Louis de Bourbon-Conti dit le Grand Conti ; Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), duc du Maine, duc d’Aumale, prince souverain de Dombes, fils aîné légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan ; Louis Auguste II de Bourbon (1700-1755), prince de Dombes, comte d’Eu, fils du précédent et d’Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé ; Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737), comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan.
86 Guillaume Dubois (1656-1723) avait en effet été le précepteur du duc de Chartres, devenu duc d’Orléans et régent. D’abord secrétaire de celui-ci, puis conseiller d’État à la mort de Louis XIV et ensuite secrétaire d’État aux affaires Étrangères, il eut une brève mais brillante carrière diplomatique et politique. Nommé archevêque de Cambrai en 1720, cardinal l’année suivante, il devint premier ministre en 1722. Son ambassade destinée à maintenir la paix d’Utrecht en favorisant l’alliance entre la France, l’Angleterre, et la Hollande (1717), puis l’empire germanique (1718) fut son plus grand succès.
87 Souverain de l’empire ottoman.
88 Les Gabaonites étaient une tribu de Canaan qui évitèrent d’être massacrés par Josué et les Hébreux en se faisant passer pour des étrangers venus de loin pour former une alliance avec Israël (Livre de Josué).
89 Le 3 mai 1715.
90 Impliqué dans la vaste controverse divisant l’Église, et ayant refusé d’approuver la bulle Unigenitus du pape Clément XI, il fut interdit à la cour par Louis XIV en 1714, mais rétabli par le régent.
91 Sa nouvelle descente en Écosse en décembre 1715, destinée à le placer sur le trône de Grande-Bretagne et d’Irlande, connut de nouveau l’échec.
92 La Tour de Londres, forteresse, longtemps palais, mais aussi prison et lieu d’exécution.
93 Le 16 mai 1717 Voltaire fut emprisonné à la Bastille pour avoir insulté le régent ; il y passa 11 mois. C’est à l’occasion de cet emprisonnement qu’on trouva sur sa personne, parmi d’autres effets personnels, une lettre d’Olympe Dunoyer qu’il avait gardée depuis le mois de décembre 1713 ; classée dans les archives de la Bastille, c’est la seule qui nous soit parvenue. On la trouvera le plus facilement, avec les lettres de Voltaire, dans Les Amours de Pimpette de Jacques Cormier.
94 De Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus.
95 Il s’agit de saint Jean-François Régis (1597-1640), missionnaire jésuite béatifié par le pape Clément XI en 1716 ; il sera canonisé en 1737.
96 Les jésuites avaient à l’époque la réputation d’avoir des goûts homosexuels ; voir Voltaire, entre autres, à ce sujet.
97 Il s’agit bien de l’époux de Mme Dunoyer, dont la « dame à Paris » dresse ici un portrait très favorable (voir en revanche ce que rapporte sur son compte sa correspondante p. 365-366). Dans ses Mémoires, Mme Dunoyer parle en termes presque identiques du consulat de son mari : « Son nom est écrit en lettres d’or sur le beau crocodile qu’il fit placer dans l’hôtel de Ville mais il est encore mieux gravé sur le cœur des habitants » (Mémoires de Madame Du Noyer, Londres, Jean Nourse, 1739, t. 6, p. 326). M. Dunoyer avait publié ses propres Mémoires en 1713, où il tournait sa femme et sa fille Catherine-Olympe en ridicule. Guillaume Dunoyer mourut en 1717.
98 À sa mort en 1731 ce frère, Nicolas Dunoyer, laissa des biens considérables à ses nièces Catherine-Olympe (Mme de Winterfeldt) et Anne-Marguerite (Mme Constantin), dont une maison qu’il avait fait construire dans le faubourg Saint-Antoine, plus tard hôtel de Montalembert, et la seigneurie de Dampmart en Brie.
99 Voir p. 388, n. 1.
100 Signalons encore une fois le jeu de miroirs étourdissant, qui révèle plutôt que de cacher l’identité de la correspondante à l’étranger…
101 Adrien-Maurice de Noailles (1678-1766), comte d’Ayen, maréchal de France. Il avait épousé la nièce de Mme de Maintenon.
102 En mai 1717 Françoise Adélaïde de Noailles (1704-1776) épousa Charles de Lorraine-Armagnac (1684-1751), dit le prince Charles. La princesse se retira au couvent de la Visitation en février 1721.
103 Cette statue en bronze, votée longtemps avant la mort de Louis XIV, dessinée par Mansart, fut érigée sur la place royale du Peyrou (aujourd’hui promenade du Peyrou) le 27 février 1718 ; elle fut abattue en 1792, et remplacée par une guillotine. Une nouvelle statue, plus petite de moitié que la précédente, dessinée par Jean-Baptiste Debay, prit sa place au mois d’août 1838.
104 Ce post-scriptum et le poème qu’il annonce ne figurent pas dans trois autres éditions des LHG dont nous avons pu consulter la lettre CXI : (Amsterdam [Rouen], Pierre Brunel, 1720 ; Amsterdam [Rouen], Pierre Brunel, 1732 ; Avignon, François Seguin, 1790). Ils se trouvent, en revanche, dans une des éditions de 1718 de Pierre Marteau [Pierre Husson], (Cologne [La Haye]) et dans celle de 1723.
* Cavalier [note de l’auteure].
† Madame Dunoyer [note de l’auteure].
‡ M. Dunoyer [note de l’auteure].
§ Mademoiselle Dunoyer [note de l’auteure].
