1 Il s’agit de Gaspard de Fortia de Montréal (1614-1702), seigneur de Bedarride.

2 Ou Crillon ; Louis III de Berton (1608-1695 ?), baron de Crillon ; cet hôtel et le précédent se trouvent en vis-à-vis rue du roi René.

3 On voit encore dans l’hôtel de Fortia de Montréal une galerie décorée par Pierre Mignard (1612-1695), dont une série de panneaux représentant les amours de Théagène et de Cariclée, sujet d’Héliodore remanié en 1601 par le dramaturge Alexandre Hardy (v. 1570-v. 1632).

4 Ou Issarts ; Charles François de Galléan de Panisse (1643-1696), seigneur du Castellet et de Cadarache, marquis des Issarts. L’hôtel de Galléan des Issarts se trouve rue du Four ; la décoration intérieure en a aussi été exécutée par Mignard.

5 Frédéric-Jules de La Tour (1672-1733), chevalier de Bouillon, plus tard prince d’Auvergne. Connu pour sa vie déréglée.

6 L’histoire et le martyr en 1667 de Madame de Ganges ont fait l’objet de nombreux récits. Diane de Joannis (1635-1667), marquise de Castellane dite « la belle Provençale », resta veuve très jeune. Une devineresse lui aurait prédit qu’elle se remarierait, et mourrait jeune d’une mort violente. Elle se remaria en effet avec le marquis de Ganges et lui donna deux enfants. Le marquis à la longue la délaissa ; les deux frères du marquis résolurent de lui faire désavouer un testament qu’elle avait rédigé laissant à ses enfants la fortune indépendante dont elle disposait – déshéritant ainsi son mari – puis de l’éliminer. La marquise de Ganges mourut dans les plus atroces souffrances, empoisonnée à l’arsenic et poignardée par ses deux beaux-frères ; mais ses enfants eurent sa fortune. Le mari, intéressé mais n’ayant peut-être ni conçu ni mis la main au projet, fut accusé de complicité dans le meurtre de sa femme, banni, et ses biens confisqués. Dès 1667 l’épisode fait l’objet d’une relation : Les véritables et principales circonstances de la mort déplorable de M^me la marquise de Ganges (Rouen, P. Cailloué) ; un poème de Jacques Grille, marquis de Robiac, L’ombre d’Amaranthe ou le retour de M^me de Ganges qui parle à son mari dans sa prison paraît la même année. En 1685 on retrouve l’histoire de la marquise de Ganges dans une énième édition des Histoires tragiques de nostre temps de François de Rosset (1570-v. 1630), « augmentées des Histoires des dames de Ganges, de Brinvilliers, et aussi de plusieurs autres très remarquables qui n’ont pas encore été vues » (Lyon, Jean-Bapt. Barbier). Plus tard François Gayot de Pitaval reprendra le sujet dans ses Causes célèbres et intéressantes avec les jugemens qui les ont décidées (1734-1745). Au XIX^e siècle le marquis de Sade (La marquise de Gange, 1813), et Alexandre Dumas (Crimes célèbres, 1839-1840), entre autres, ont raconté cette histoire. Au siècle dernier encore le sort de M^me de Ganges a retenu l’attention de plusieurs auteurs.

7 Claude Louis Hector de Villars (1653-1734), prince de Martigues, marquis puis duc de Villars, vicomte de Melun, un des grands généraux de Louis XIV. Il se distinguera dans la guerre de Succession d’Espagne.

8 Toutes les personnes nommées faisaient partie de la société en Avignon à l’époque dont traite cette lettre, soit 1692-1695.

9 Désigne un temps lointain. L’expression a son origine dans l’invasion de la Picardie par Jean de Vert (de Weert), général autrichien, en 1636 (guerre de Trente Ans).

10 Françoise d’Aubigné (1635-1719), marquise de Maintenon ; maîtresse, puis seconde épouse, secrète, de Louis XIV.

11 Anne-Jules de Noailles (1650-1708), comte d’Ayen, puis duc de Noailles, maréchal de France, brillant général de Louis XIV. Le roi le chargea, entre autres missions, de réprimer les soulèvements protestants en Languedoc qui suivirent la révocation de l’édit de Nantes. En 1698, il maria son fils Adrien-Maurice de Noailles à la nièce (et héritière) de M^me de Maintenon (voir plus loin, lettre IV).

12 En 1669, après un hiver particulièrement rude, le pont fut en grande partie détruit par une crue du Rhône charriant d’énormes blocs de glace. Le corps de saint Bénézet, enterré dans la chapelle du pont, aurait été retrouvé parfaitement intact.

13 Personnage de Arlequin empereur dans la lune, pièce d’Anne Mauduit de Fatouville ( ?-1715), magistrat, et dramaturge de la Comédie italienne (Théâtre italien de Gherardi, ou recueil général de toutes les comédies ou scènes françaises jouées par les Comédiens italiens du roi…, Londres, Jacob Tonson, 1714, t. I, p. 197-201).

14 Anne-Geneviève de Lévis de Ventadour (1673-1727), fille de Louis-Charles de Lévis, duc de Ventadour (1647-1717), et de Charlotte-Éléonore-Madeleine de la Mothe-Houdancourt (1654-1744), qui fut gouvernante de Louis de France, duc d’Anjou, arrière-petit-fils de Louis XIV et futur Louis XV.

15 Le prince de Turenne, Louis-Charles de La Tour d’Auvergne (1664-1692), était le fils de Godefroy-Maurice de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon et de Marie-Anne Mancini (1646-1714), nièce de Mazarin. Il avait épousé Anne-Geneviève de Lévis au mois de février 1691, et mourut sans héritiers un peu plus d’un an plus tard.

16 Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne (1643-1715), cardinal de Bouillon, oncle du prince de Turenne.

17 Hercule Mériadec de Rohan (1669-1749), prince de Rohan, plus tard duc de Rohan-Rohan, était le fils de François de Rohan, premier prince de Soubise.

18 Ou Castries.

19 Louis de France (1661-1711), dit le grand Dauphin ou Monseigneur, fils unique de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche (1638-1683), grand-père de Louis XV.

20 Marie-Anne de Bourbon (1666-1739), appelée la première M^lle de Blois, fille légitimée de Louis XIV et de sa maîtresse Louise de La Vallière, et veuve de Louis Armand I^er de Bourbon (1661-1685), prince de Conti.

21 Louise-Françoise de Bourbon (1673-1743), dite M^lle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de M^me de Montespan. Elle épousa Louis de Bourbon-Condé (1668-1710), duc d’Enghien puis duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. On les appelait « Monsieur le Duc », et « Madame la Duchesse ».

22 Dans la mythologie grecque, source des Muses ; de là, source d’inspiration.

23 Armand de Madaillan de Lesparre (1652-1738), marquis de Lassay, homme de lettres et libertin, décrié pour sa vie déréglée. Ami des princes de Condé, il épousa en troisièmes noces la fille légitimée du prince Henri III Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), dit « Monsieur le Prince », fils du Grand Condé.

24 Jacques Stuart (1633-1701), duc d’York, puis roi d’Angleterre et d’Irlande sous le nom de Jacques II, et d’Écosse sous le nom de Jacques VII. Deuxième fils de Charles I^er et d’Henriette-Marie de France, fille de Henri IV, il succéda à son frère aîné Charles II et fut le dernier roi catholique de Grande-Bretagne. Réfugié en France en 1689 après l’invasion néerlandaise de l’Angleterre menée par Guillaume d’Orange (dite la « glorieuse révolution »), puis en exil après la victoire de Guillaume à la bataille de la Boyne (1690), il finira ses jours à Saint-Germain-en Laye, entouré d’une petite cour de ses partisans.

25 Il s’agit de Jacques-Édouard Stuart (1688-1766), prince de Galle, et de Louise Marie Thérèse Stuart (1692-1712).

26 Marie-Béatrice de Modène (1658-1718), seconde épouse de Jacques Stuart.

27 M^lles Loison étaient deux sœurs, l’une blonde, l’autre brune, « très jolies et très galantes » qui ne refusaient pas de se laisser conter fleurette.

28 Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon (voir aussi n. 21.

29 Françoise Pitel de Lonchamp (1662-1721), dite la Raisin, actrice de la Comédie française.

30 Marie-Anne Caumont de la Force ( ?-1711), veuve de Louis Scipion de Grimoard de Beauvoir du Roure ( ?-1690), fille d’honneur de la dauphine. Elle eut une fille du grand Dauphin en 1694.

31 Florence Pellerin (v. 1660-> 1716). En 1698, elle eut un fils du duc de Chartres.

32 Philippe d’Orléans (1674-1723), plus tard duc d’Orléans, fils de Monsieur, le frère de Louis XIV. En 1692, il épousa Françoise-Marie de Bourbon (1677-1749), dite la seconde M^lle de Blois, seconde fille, légitimée, du roi et de M^me de Montespan. Le duc d’Orléans fut régent après la mort de Louis XIV (1715-1723).

33 Philippe de Bourbon-Vendôme (1655-1727), dit le Grand Prieur, général français, fils de Louis de Mercœur de Vendôme et de Laure Mancini. Fanchon Moreau était actrice à l’Opéra.

34 Antoine Grimaldi (1661-1731), duc de Valentinois, pair de France, fils de Louis I^er Grimaldi, prince de Monaco. Il devint lui-même prince de Monaco à la mort de son père en 1701. En 1688, il avait épousé Marie de Lorraine, fille de Louis de Lorraine-Harcourt, comte d’Armagnac, grand écuyer de France, et de Catherine de Neufville de Villeroi.

35 Il s’agit de la guerre de la ligue d’Augsbourg, 1689-1697, qui opposa la France à une coalition réunissant entre autres le Saint-Empire, l’Espagne, et l’Angleterre. Le traité de Ryswick en marqua la fin en 1697.

36 Louis-François de la Baume, comte de Suze et de Rochefort, avait épousé Paule-Hippolyte des Montiers de Mérinville, fille de François des Montiers, comte de Mérinville, gouverneur de Narbonne, d’Avignon, et du comtat venaissin en 1663-1664.

37 On trouve aussi l’orthographe Ruz (voir plus loin, l. VI).

38 Pierre de Bonzi (1631-1703), issu d’une famille italienne, plusieurs fois ambassadeur de Louis XIV, fin politique, cardinal, puis archevêque de Narbonne.

39 Et non d’Aunis comme le porte le texte. Il s’agit de Louis de Donis, marquis de Beauchamp, seigneur de Goult (1663 ?-1713), marié en 1688 avec Françoise de La Croix de Castries.

40 Et non Gau comme le porte le texte.

41 « Jamais bon cheval, ni méchant homme, ne s’amenda pour aller à Rome. »

42 Voir ci-dessus, n. 6.

43 Dans d’autres éditions on trouve de la Douse.

44 Dans ses Crimes célèbres, à la suite de l’histoire de la marquise de Ganges, A. Dumas enchaîne avec l’histoire de Marie-Esprite de Vissec de Latude de Ganges (1662-1711), fille de la marquise, sensiblement telle que nous la trouvons ci-dessous dans les lettres III et V. On sait qu’il a puisé dans les Lettres de M^me Dunoyer. Marie-Esprite épousa en effet Henri de Fay, marquis de Perraud en premières noces, puis en 1681 Paul de Fortia, seigneur de Caderouse et d’Urban.

45 François Harlay de Champvallon (1625-1695), archevêque de Paris ; il participa activement à la politique anti-protestante du roi. Connu pour ses galanteries, il fut longtemps l’amant de M^me de Lesdiguières (Paule Marguerite Françoise de Gondi [1655-1716], duchesse de Retz, veuve de François Emmanuel Bonne de Créquy [1645-1681], comte de Sault puis duc de Lesdiguières, le dernier connétable de France).

46 Voir ci-dessus, n. 11.

47 Françoise-Louise de La Baume Le Blanc (1644-1710), duchesse de La Vallière, maîtresse de Louis XIV entre 1661 et 1667. Elle eut quatre enfants du roi, deux morts en bas âge et deux légitimés.

48 Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart (1640-1707), marquise de Montespan, succéda à Louise de La Vallière comme maîtresse de Louis XIV dès 1667. Elle lui donna huit enfants, six légitimés, dont quatre parvinrent à l’âge adulte.

49 C’est-à-dire que le duc de Noailles était en passe de marier tous ses enfants à des parents de maîtresses du roi. Comme on le verra, en 1707 il maria en effet sa fille Marie-Victoire de Noailles à Louis de Pardaillan (1689-1712), marquis de Gondrin, petit-fils du marquis et de la marquise de Montespan. En deuxièmes noces elle épousa Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737), comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et de M^me de Montespan.

50 Marie-Angélique de Scorailles (1661-1681), duchesse de Fontanges, avait succédé à M^me de Montespan auprès de Louis XIV. Celle-ci fut accusée d’avoir empoisonné sa rivale.

51 Voir ci-dessus, n. 21.

52 Les princes du sang étaient les descendants mâles et légitimes de Hugues Capet. Selon le degré de consanguinité ils succédaient au trône après les fils et petits-fils de la Maison de France (fils de roi de la maison régnante). La désignation de « premier prince du sang » revenait en fait au prince de Condé, Henri III Jules de Bourbon-Condé, père de Louis de Bourbon-Condé, « M. le Duc ».

53 Voir ci-dessus, n. 32.

54 Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), second fils, légitimé, de Louis XIV et de M^me de Montespan ; il avait une jambe plus courte que l’autre.

55 Anne-Louise de Bourbon-Condé (1676-1753), M^lle d’Enghien, petite-fille du Grand Condé, fille d’Henri III Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), prince de Condé, et d’Anne de Bavière (1648-1723) ; elle épousa le duc du Maine en 1692.

56 Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627-1693), duchesse de Montpensier, dite « la Grande Mademoiselle », fille de Gaston Jean-Baptiste de France, duc d’Orléans, frère cadet de Louis XIII, cousine donc de Louis XIV.

57 Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737). Voir ci-dessus, n. 49.

58 Louis Phélypeaux (1643-1727), marquis de Phélypeaux, comte de Maurepas, comte de Pontchartrain, fut contrôleur général des finances à partir de 1689, puis secrétaire d’État à la Marine et secrétaire d’État à la Maison du roi, enfin chancelier de France de 1699 à 1714.

59 François de Salignac de la Mothe-Fénelon (1651-1715), théologien catholique, partisan du quiétisme, doctrine d’oubli de soi dans la contemplation de Dieu. Le quiétisme fut condamné par l’Église comme hérésie à la fin du XVII^e siècle.

60 Louis de France (1682-1712), duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV ; il sera le dauphin à la mort de son père le grand Dauphin. Fénelon fut banni en 1699 après la publication des Aventures de Télémaque, où l’on crut reconnaître une satire de Louis XIV.

61 « L’hirondelle et les petits oiseaux » : Une hirondelle en ses voyages/Avait beaucoup appris… (I, 8).

62 C’est-à-dire qu’il le châtra.

63 Cette histoire est résumée par Philippe de Courcillon de Dangeau dans son Journal^, entrée du 4 mars 1695.

64 À propos de ce que M^me Dunoyer raconte au sujet du chevalier de Bouillon, Voltaire écrira plus tard : « J’eus la curiosité de demander un jour à M. le chevalier de Bouillon s’il y avait quelque fondement dans ce que madame Dunoyer avait écrit sur son compte. Il me jura que tout était un tissu de faussetés » (« Des mensonges imprimés, et du testament politique du cardinal de Richelieu (1749-1750) », Mélanges, II, Œuvres complètes de Voltaire, Paris, Garnier, 1879, t. 23, p. 432).

65 Territoire souverain, enfermé dans le comtat venaissin, gouverné par les princes d’Orange-Nassau.

66 Honoré d’Urfé (1567-1625), auteur du roman-fleuve L’Astrée.

67 Guillaume III d’Orange-Nassau (1650-1702), dit Guillaume d’Orange, stathouder des Provinces-Unies (1672-1702), roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (1689-1702), fils de Guillaume II de Nassau et de Marie Stuart, fille de Charles I^er d’Angleterre ; en 1677 Guillaume avait épousé Marie (1662-1694), fille de Jacques Stuart, duc d’York, futur Jacques II d’Angleterre, et de sa première femme, Anne Hyde.

68 Louis XIV fit détruire la citadelle d’Orange en 1673 au cours de la guerre de Hollande.

69 Cette description de l’arc de triomphe rappelle celle de Louis Moréri dans son Grand Dictionnaire historique [1^re éd. 1674], (Bâle, Brandmuller, 1732), vol. V, p. 605.

70 Ce mariage secret avait eu lieu en effet en 1683.

71 Voir ci-dessus, n. 19.

72 Voir ci-dessus, n. 20.

73 François d’Aix (1624-1709), seigneur de La Chaise, jésuite, confesseur de Louis XIV de 1675 jusqu’à sa mort ; il avait une influence considérable auprès du roi.

74 Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704), évêque de Condom, puis de Meaux, connu pour l’éloquence de ses sermons et de ses oraisons funèbres. Il fut le précepteur de Louis de France, le grand Dauphin, de 1670 jusqu’à son mariage avec Marie-Anne Christine de Bavière en 1680.

75 Voir ci-dessus, n. 60.

76 Paul Scarron (1610-1660), auteur du Roman comique ; en 1652 il avait épousé l’orpheline Françoise d’Aubigné, future Madame de Maintenon.

77 Pièce d’Eustache Le Noble (1643-1711). Le roi expulsa les comédiens italiens en mai 1697.

78 Louis-Antoine, cardinal de Noailles (1651-1729), archevêque de Paris de 1695 à 1729.

79 Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, parle de M^me du Rhut, plus tard M^me d’Arnoux, évoquant M^me Dunoyer. On retrouve également ses traces chez d’autres auteurs.

80 Selon Barbier, dans son Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, cette attribution est erronée, et c’est bien Hortense Mancini (1646-1699), duchesse de Mazarin, nièce du duc de Mazarin, l’auteure de ses Mémoires.

81 Louis-François de la Baume ( ?-1690), comte de Viviers, évêque de Viviers pendant près de 70 ans.

82 Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) ; protégé de Mazarin, il remplaça Fouquet à la charge d’intendant des finances, et fut par la suite secrétaire d’État à la Maison du roi et secrétaire d’État à la Marine, surintendant des bâtiments et manufactures, puis contrôleur général des finances de France.

83 Jean-Baptiste Colbert (1651-1690), marquis de Seignelay   il succéda à son père comme secrétaire d’État à la Marine.

84 Le « premier exemple » serait M^me de Maintenon, qui à l’époque où cette lettre aurait été écrite (les comédiens italiens furent chassés en 1697) avait près de 62 ans.

85 « Tout Noailles est un imbécile », extrait d’une ancienne chanson citée par Mathieu Marais dans son Journal de Paris (1715-1727).

86 Voir ci-dessus, n. 23.

87 Poème composé à partir de rimes préétablies. C’était là un exercice fort à la mode dans les salons.

88 Antoinette du Ligier de la Garde Deshoulières (1638-1694), femme de lettres connue pour ses poèmes dans le ton précieux, première femme élue à une Académie française (Arles, 1687).

89 Le marquis de Lassay se maria en effet trois fois ; sa première femme mourut après moins d’un an de mariage. Sa deuxième femme, Marianne Pajot, fille d’un apothicaire et femme de chambre de M^lle de Montpensier, était dotée de beauté, d’esprit, et de modestie ; le duc de Lorraine fut sur le point de l’épouser mais le roi s’opposa au mariage. En 1696 Lassay épousa en troisièmes noces M^lle de Chateaubriant, Julie de Bourbon, fille naturelle de Henri III Jules de Bourbon, prince de Condé et de la comtesse de Marans. En 1726, le marquis fit publier un Recueil de différentes choses où l’on trouve un « Récit de ce qui se passa dans le moment que M. le Duc de Lorraine allait épouser M^lle Marianne », dont la Correspondance Littéraire dit : « Ce morceau, fort intéressant en lui-même, est écrit noblement et simplement » (1^er janvier 1757, à l’occasion d’une réédition du Recueil). On retrouve l’histoire dans le Spicilège de Montesquieu et chez le duc de Saint-Simon, entre autres. La fidélité est comme on sait un des thèmes de prédilection du XVIII^e siècle ; l’histoire et le triste sort de Marianne ont-ils inspirés Denis Diderot pour son conte « Madame de la Carlière, ou de l’inconséquence du jugement public de nos actions particulières », composé en 1772 ? (Œuvres complètes, Paris, Desray, 1798). Seule M^me Dunoyer, semble-t-il, détaille les conditions imposées par Marianne et la promesse faite par le marquis de Lassay ; et seule M^me Dunoyer évoque un procès qui aurait fourni le prétexte du départ de M. de Lassay, deux parallèles frappants. Jeffry Larson, dans son article « “La Vie de Marianne Pajot” : A Real-life Source of Marivaux’s Heroine » (Modern Language Notes, vol. 83, n° 4, mai 1968, p. 598-609) voit de son côté dans l’histoire du marquis de Lassay et de Marianne une inspiration pour La Vie de Marianne de Marivaux (1731-1742).

90 Roger de Rabutin (1618-1693), comte de Bussy, entama une carrière militaire mais est surtout connu comme l’auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules (v. 1665), chronique des aventures et mésaventures de membres de la cour du jeune Louis XIV. Il écrivit également des Mémoires, publiés après sa mort. Bussy était cousin de M^me de Sévigné.

91 Les Aventures de Télémaque parurent en 1699. Des copies en circulaient depuis 1698.

92 Jeanne de Gévaudan (1643-1719) épouse de François de Vissec de Latude, comte de Ganges. Sa liaison avec le cardinal de Bonzi la fit bannir.

93 L’histoire de M^lle de Moissac, épouse du jeune marquis de Ganges, a été reprise par Alexandre Dumas dans ses Crimes célèbres, et par Charles Hugo, fils de Victor Hugo, dans Une famille tragique (1860-1862). Tous les deux citent comme sources les Causes célèbres de François Gayot de Pitaval et les Lettres historiques de M^me Dunoyer.

94 Nicolas de Lamoignon (1648-1724) marquis de Basville (ou Bâville), intendant du Languedoc à partir de 1685 et jusqu’en 1718.

95 L’Isle-sur-la-Sorgue.

96 Personnage biblique qui apparaît brièvement dans la Genèse, et dont on ne sait rien de plus. De là, personne mystérieuse.

97 Théodore Agrippa d’Aubigné (1552-1630), écrivain et poète protestant. Son fils Constant, père de Françoise d’Aubigné, abjura le protestantisme.

98 Voir ci-dessus, n. 76.

99 Il s’agit de Jean-Baptiste Le Moine, seigneur de Villiers, chevalier de l’ordre de Saint-Michel. Le mariage entre Murcé (ou Mursay) et Marie Louise Le Moine eut lieu en 1695.

100 Philippe de France (1640-1701), duc d’Orléans, dit « Monsieur », frère cadet de Louis XIV.

101 La faculté de médecine de Montpellier, fondée officiellement en 1220, est la plus ancienne faculté de médecine du monde.

102 Il s’agit de la tuberculose.

103 L’Explication des maximes des saints sur la vie intérieure de Fénelon fut condamnée par le pape Innocent XII en 1697 pour inorthodoxie.

104 Valentin Esprit Fléchier (1632-1710), évêque de Lavaur puis de Nîmes, un des grands prédicateurs et orateurs du XVII^e siècle. Souvent comparé à Bossuet, il fut regretté aussi bien par les protestants que par les catholiques.

105 Madeleine de Scudéry (1607-1701) remporta un énorme succès avec Artamène ou le Grand Cyrus et de nombreux romans à clef, souvent sous le nom de son frère Georges. Elle tint un salon considéré comme le berceau de la préciosité.

106 C’est dans Clélie, histoire romaine (1654-1660) qu’on trouve la célèbre « carte du pays de Tendre ».

107 Dans le Grand Dictionnaire historique de Louis Moréri on lit : « Le plus considérable [des monuments antiques de Nîmes] est l’amphithéâtre, que ceux du pays appellent les arênes » (vol. V, p. 532).

108 À la fin du XVII^e siècle certaines provinces avaient encore le droit de rassembler périodiquement les représentants des trois ordres pour décider de la contribution aux charges de l’État. Ces réunions étaient officiellement désignées états généraux ou états provinciaux, ou encore tout simplement états.

109 Abbaye de femmes du Vignogoul, fondée en 1150 ; située à l’ouest de Montpellier entre Pignan et Saint-Georges d’Orques.

110 Sous le titre « L’heureuse feinte » l’histoire qui suit fut remaniée par le marquis de Sade dans ses Historiettes, contes et fabliaux (1788, pub. 1926). On y trouve des traces certaines de l’original, et il cita même M^me Dunoyer comme une de ses sources (D. A. F. de Sade, Michel Delon, Éric Le Grandic, Les Crimes de l’amour : nouvelles héroïques et tragiques, Cardeilhan, Zulma, 1995, p. 486).

111 François-Louis de Bourbon-Conti (1664-1709), 3^e prince de Conti, dit le Grand Conti. Il eut la faveur de son oncle le Grand Condé, dont il épousa la petite-fille, Marie-Thérèse de Bourbon (1666-1732).

112 Jean III Sobieski (1629-1696), roi de Pologne, héros national qui vainquit les Turcs.

113 Louis XIV offrit la couronne de Pologne à Louis III, prince de Conti, en 1697. En arrivant en Pologne celui-ci trouva cependant que son rival Auguste II, électeur de Saxe, occupait déjà le trône, s’étant fait catholique pour l’obtenir.

114 Ville hollandaise, proche de La Haye, où seront signés les traités mettant fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg (1688-1697).

115 Référence à la fable de La Fontaine « Le Conseil tenu par les rats », dont la morale est : Ne faut-il que délibérer,/La Cour en conseillers foisonne ;/Est-il besoin d’exécuter,/L’on ne rencontre plus personne (II, 2).

116 Charles II d’Espagne (1661-1700). Maladif, mort sans succession, il fut le dernier Habsbourg à régner en Espagne.

117 Guillaume III, dit Guillaume d’Orange (voir ci-dessus, n. 67).

118 Jacques Stuart, réfugié à Saint-Germain en Laye. Sa fille Marie II d’Angleterre et Guillaume III d’Orange son époux, avaient accédé au trône d’Angleterre, d’Écosse, et d’Irlande à la suite de la « glorieuse révolution » de 1688-1689.

119 Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712), fille de Victor-Amédée II, duc de Savoie et d’Anne-Marie d’Orléans, la fille d’Henriette d’Angleterre et de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV ; elle était donc la nièce du roi. En 1697 elle épousa Louis de France, duc de Bourgogne, petit fils de Louis XIV.

120 Marguerite-Louise de Béthune (v. 1643-1726), fille de Maximilien-François de Béthune, duc de Sully, gouvernante et dame d’honneur de la duchesse de Savoie. Épouse d’Armand de Grammont (1638-1674), comte de Guiche, puis de Henri de Daillon, duc du Lude, mort en 1683.

121 La banqueroute et la disparition d’un M. Boulanger, receveur général des finances et receveur des consignations de l’évêché de Nantes, font l’objet d’une minute du 26 mars 1701 dans la Correspondance des contrôleurs généraux des finances avec les intendants des provinces (A. M. de Boislisle, éd.), Paris, Imprimerie Nationale, 1883, vol. II, p. 71.

122 La « dame à Paris » parle de cette amie, dont nous savons qu’il s’agit de M^me Dunoyer, comme si elle était elle aussi à Paris… On retrouve cette histoire dans les Mémoires de Madame Du Noyer, Henriette Goldwyn, éd., Paris, Mercure de France, 2005, p. 153-154, 211, à ceci près qu’il n’y est pas question de M^me Boulanger.

123 On trouve cette chanson dans le Recueil Clairambault-Maurepas : Chansonnier historique du XVIII^e siècle, édité par Émile Raunié (Paris, Quantin, 1880), vol. 2, p. 102, classée sous l’année 1716, comme visant M^me Le Boulanger, épouse de Louis de Montigny Le Boulanger, maître des requêtes de l’Hôtel du roi ; il ne s’agit vraisemblablement pas de la même personne. Rappelons que ce volume des Lettres a vu le jour en 1707, et concerne un incident datant de 1701 au plus tard.

124 Il s’agit de l’étang de Thau.

125 Pièce de Raymond Poisson, contemporain de Molière.

126 Il s’agit du canal du Languedoc ou canal des Deux Mers, connu aujourd’hui comme canal du Midi, qui relie l’Atlantique, par la Garonne à Toulouse, et la Méditerranée à Sète. Conçu et commencé par Pierre-Paul Riquet en 1666, ouvert à la navigation en 1681, il ne fut complété qu’en 1692, douze ans après la mort de Riquet.

127 À Béziers le canal du Midi traverse l’Orb par le moyen d’un pont-canal.

128 Henri II de Montmorency (1595-1632), gouverneur du Languedoc et maréchal de France, prit part à la révolte soulevée par Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, contre le cardinal de Richelieu. Blessé et pris prisonnier à Castelnaudary, il fut condamné à mort et exécuté dans la cour du Capitole à Toulouse.

129 Charlotte-Marguerite de Montmorency (1594-1650), épouse de Henri II de Bourbon, prince de Condé. Henri II de Montmorency était son frère unique.

130 Personnage de la mythologie grecque. Dans certaines versions Orphée meurt dépecé par les Ménades ou Bacchantes.

131 Henri de Nesmond (1655-1729) ; par la suite il fut archevêque d’Albi, puis de Toulouse.

132 Marie Bonneau de Rubelles (1629-1696), dame de Miramion, dont l’histoire défraya pendant un certain temps la chronique : veuve très jeune, elle fut enlevée par Bussy, qui désirait l’épouser pour sa fortune. Libérée promptement, elle se consacra aux bonnes œuvres.

133 Le roi en effet se méfiait du prince de Conti ; certains disaient qu’il avait cherché à l’écarter de la cour en le nommant roi de Pologne.

134 Voir ci-dessus, n. 119.

135 C’est-à-dire M^me de Maintenon.

136 Il doit s’agir de Louis Molé (1638-1709), marquis de Champlâtreux, président à mortier au parlement de Paris.

137 Nous n’avons pas réussi à identifier cette dame, mais il est question d’elle et de son exil, dans les Mémoires pour servir à l’histoire de Madame de Maintenon de Laurent Angliviel de La Baumelle (Amsterdam, aux dépens de l’auteur, 1756), t. III, p. 279. Cette affaire se déroula en 1697.

138 Sans doute Henri-François de Saint-Nectaire (1657-1703), duc de la Ferté-Senneterre, pair de France.

139 La Baumelle dit que M^me de Lancé était « respectée comme si elle l’avait mérité, estimée comme si elle n’eût pas vécu du lansquenet, aimée quoiqu’elle exigeât autant d’égards que si elle eùt été princesse », ibid.

140 Les maltôtiers étaient chargés de la perception de différents impôts.

141 De gueule, de face, termes d’héraldique.

142 Ces vers sont cités comme venant de l’ouvrage de M^me Dunoyer dans la Revue de questions héraldiques archéologiques et historiques, Paris, Rédaction et administration, 1907 (1^er semestre), t. XI, p. 123.

143 Le bois, référence aux cornes que porte un mari cocu ; le plâtre, référence à l’épais maquillage de la dame.

144 Ce portrait de signora Margareta ressemble étrangement à la description que nous avons de M^me Dunoyer (dont un des noms est bien Marguerite…) : « M^me Du Noyer n’était pas belle ; elle était d’une fort petite taille, et chaque année elle prenait un peu plus d’embonpoint ; son teint était extraordinairement brun […] » (Michel Nicolas, Histoire littéraire de Nîmes et des localités voisines qui forment actuellement le département du Gard, Nîmes, Ballivet et Fabre, 1854, t. II, p. 47).

145 Les démarches de signora Margareta rappellent au détail près (Madrid tenant lieu de Paris évidemment) les circonstances dans lesquelles M^me Dunoyer, son époux ayant été obligé de retourner à Nîmes au début de l’année 1695, prolongea un séjour à Paris et obtint en faveur de M. Dunoyer la charge de grand maître des Eaux et Forêts du Languedoc. Nous ne savons pas si la suite de l’histoire correspond de près ou de loin à la réalité…

146 Si l’on en croit d’innombrables témoignages, il n’en était pas autrement en France.

147 « La vertu me touche plus que le pouvoir. »

148 Les traités de Ryswick au mois de septembre 1697 mirent fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg.

149 C’est-à-dire son beau-frère Jacques Stuart.

150 Les procès de Boissergent, convaincu de polygamie (dont les circonstances figurent dans la Lettre XIV, que nous avons cru bon d’élaguer), et de M^me de la Pivardière, que décrit ici M^me Dunoyer, défrayaient la chronique en 1697.

151 Charlotte Melson, qui avait épousé André Gérard Le Camus, conseiller d’État. Femme de lettres, amie de M^me d’Aulnoy.

152 1698.

153 Marie de Nemours (1625-1707), fille d’Henri II d’Orléans-Longueville et de Louise de Bourbon-Soissons, épouse et bientôt veuve de Henri II de Savoie, duc de Savoie-Nemours. Dernière de la maison des Orléans-Longueville, princes de Neuchâtel, elle contesta le testament (datant de 1668) de son frère Jean-Louis-Charles d’Orléans-Longueville, mort en 1694, nommant son cousin le prince de Conti comme son héritier à la principauté de Neuchâtel. Les tribunaux se prononcèrent pour le prince de Conti en 1696.

154 Jean Galbert de Campistron (1656-1723), dramaturge prolifique, élu à l’Académie française en 1701, protégé de Racine et secrétaire du duc de Vendôme ; et Jean de Palaprat (1650-1721), seigneur de Bigot, avocat, et auteur dramatique en collaboration avec David-Augustin de Brueys ; il fut secrétaire de Philippe de Vendôme, le Grand Prieur.

155 Voir ci-dessus, n. 27.

156 Élisabeth-Charlotte d’Orléans (1676-1744), dite « Mademoiselle », fille du duc d’Orléans, frère du roi, et d’Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), princesse Palatine, « Madame ». Elle épousa Léopold I^er, duc de Lorraine et de Bar à l’occasion des traités de Ryswick.

157 Louis de France, le grand Dauphin.

158 La princesse Palatine avait en effet été fort courroucée du mariage que son fils Philippe d’Orléans, duc de Chartres – futur régent – avait fait en 1692 avec une « bâtarde », M^lle de Blois, fille légitimée de Louis XIV et de M^me de Montespan.

159 Paul de Beauvilliers (1648-1714), duc de Saint-Aignan ; le roi le chargea de l’éducation de son petit-fils Louis, duc de Bourgogne, puis de celle des frères de celui-ci, le duc d’Anjou et le duc de Berry.

160 La nouvelle duchesse de Bourgogne avait 12 ans lors de son mariage.

161 Charles de France (1686-1714), troisième petit-fils de Louis XIV.

162 Philippe de France (1683-1746), deuxième petit-fils de Louis XIV. En 1700 sous le nom de Philippe V il succédera à son grand-oncle Charles II, roi d’Espagne, celui-ci l’ayant nommé son légataire universel.

163 On retrouve cette anecdote dans de nombreux recueils, souvent dans les termes mêmes de M^me Dunoyer, parfois avec attribution.

164 Veuve de Louis-Armand I^er de Bourbon, prince de Conti (voir ci-dessus, n. 20).

165 Le terme « margagea » semble péjoratif… Nous l’avons retrouvé appliqué à certains sauvages.

166 Marie-Françoise Claudine Mignot ( ?-1711) ; en deuxièmes noces, elle épousa en effet François de l’Hôpital, maréchal de France, et en troisièmes Jean Casimir (1609-1672), le roi déchu de Pologne.

167 Marguerite de La Tour du Pin de La Charce ( ?-1710), appelée M^lle d’Aleyrac, arriva à Paris et fit partie de l’entourage de la duchesse de Nemours dans les dernières années du siècle ; amie de M^me Deshoulières, de M^me de Sévigné, de M^lle de Scudéry, elle avait de l’esprit et produisait facilement des vers de circonstance.

168 C’est-à-dire M^me de Montespan.

169 Henri II de Bourbon-Condé, arrière grand-père du duc de Bourbon, naquit bien après la mort de son père Henri I de Bourbon-Condé, prince de Condé. Le bruit courut qu’il était le fils illégitime du roi Henri IV et de la princesse, Charlotte-Catherine de la Trémoille ; celle-ci fut soupçonnée d’avoir empoisonné son mari et passa le reste de sa vie en prison. Il semblerait en fait que la naissance ait eut lieu six mois après la mort du prince de Condé, ce qui du reste n’infirme pas l’hypothèse de l’illégitimité… Quoi qu’il en soit, Henri IV reconnut l’enfant posthume comme prince de Condé, et en tant que premier prince du sang il fut héritier présomptif du trône jusqu’à la naissance de celui qui deviendrait Louis XIII.

170 Femme de mauvaises mœurs. Référence à Claire-Clémence de Maillé, marquise de Brézé, épouse du Grand Condé. Le prince de Condé la fit emprisonner pour avoir eu une liaison avec un page.

171 Le duc de Bourbon était fort petit et contrefait, et d’après Maurepas dans ses Mémoires « d’une fierté insupportable » (Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas, Mémoires, Paris, Buisson, 1792, t. I, p. 273).

172 Henri III Jules de Bourbon-Condé, dit « Monsieur le Prince », souffrait à l’occasion d’un mal que son entourage appelait des « vapeurs », qui lui faisait croire qu’il était un animal.

173 Veuve du prince de Conti (voir ci-dessus, n. 20).

174 Gabriel-Alphonse (1670 ?-1706), marquis de Sassenage.

175 Marie-Thérèse-Louise de Senneterre de Lestrange (1671-1705), marquise de Florensac.

176 Jacques-Édouard Stuart, le prince de Galle.

177 La légitimité de Louis XIV, comme celle du prince de Galle, fut contestée par certains.

178 On trouve en de nombreux endroits une version plus longue de cette chanson, dirigée contre le maréchal de Villeroi ; le premier vers est cependant « Souvent il [le roi] choisit fort mal ». Brunet date la chanson de 1696 (Nouveau siècle de Louis XIV, Paris, Garnier, 1857, p. 173-174).

179 Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et de M^me de Montespan, nommé grand amiral de France en 1687 à l’âge de cinq ans.

180 Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de M^me de Montespan, boita toute sa vie. Avec le maréchal Villeroi il fut vilipendé pour avoir, par de mauvais calculs, entraîné la perte de Namur en 1695 (guerre de la ligue d’Augsbourg).

181 La duchesse de Bourbon et la duchesse de Chartres, filles du roi et de M^me de Montespan, la princesse de Conti, fille de M^lle de La Vallière, et trois autres qui ne sont pas identifiées, toutes filles naturelles de Louis XIV.

182 La lettre XX est la dernière du premier tome des Lettres historiques et galantes, dans sa première édition en 1707.

183 La fénétra était le carnaval toulousain, hérité de son passé romain.

184 Il s’agit des ânes qui apportaient le grain au moulin.

185 Ouvrage galant (1664) de René Le Pays, souvent comparé à Voiture.

186 En 1698 eut lieu le plus important des « camps de Compiègne », grandes manœuvres militaires montées dans le double but de former les troupes et de divertir les spectateurs.

187 Jean-Baptiste Colbert de Torcy (1665-1746), neveu du grand Colbert. Nommé secrétaire d’État aux affaires Étrangères en 1696 c’est lui qui avec Simon Arnauld, marquis de Pomponne, négocia les traités de Ryswick qui mirent un terme à la guerre de la ligue d’Augsbourg (1697). Il fut nommé ministre d’État en 1700. Avec Pomponne il joua de nouveau un rôle essentiel dans les traités d’Utrecht (1713) et de Rastadt (1714) à la fin de la guerre de Succession d’Espagne.

188 Madeleine de Scudéry (voir ci-dessus, n. 105).

189 Voir ci-dessus, n. 11.

190 Charles de Habsbourg (1685-1740), deuxième fils de l’empereur Léopold I^er ; il sera archiduc d’Autriche et empereur romain germanique à la mort de son frère Joseph I^er.

191 On retrouve de nombreuses versions de l’anecdote qui suit, concernant Antoine de Grille, président en la cour des comptes, aides et finances de Montpellier, qui se suicida en 1660 désespéré après la mort de sa maîtresse, M^lle d’Aumelas. Certains termes en sont identiques à ceux de M^me Dunoyer, bien qu’elle n’ait pu être la première à la raconter (voir par ex. [Mouchet], Dictionnaire portatif contenant les anecdotes historiques de l’amour depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour, Paris, Buisson, 1788).

192 On retrouve l’histoire de M^me Tiquet dans les Causes célèbres et intéressantes de François Gayot de Pitaval, ainsi que chez le duc de Saint-Simon et d’autres.

193 Marie-Catherine Le Jumel de Barneville (1651-1705), baronne et comtesse d’Aulnoy, tint un salon littéraire à partir de 1690. Son œuvre comprend les Mémoires sur la cour d’Espagne, (1690), Mémoires des aventures de la cour de France (1692), Mémoires sur la cour d’Angleterre (1695), Mémoires secrets de plusieurs princes de la cour (1696), mais elle remporta ses plus grands succès avec ses Contes des fées (1697-1698). Son amitié avec M^me Tiquet faillit la compromettre. M^me Dunoyer aurait fréquenté son salon.

194 L’exécution eut lieu au mois de juin 1699. Il est tout à fait possible que M^me Dunoyer y ait assisté.

195 Jacques-Édouard Stuart (1688-1766), prince de Galle, appelé le chevalier de Saint-George, fils de Jacques II et de Marie de Modène.

196 Guillaume III d’Orange, roi d’Angleterre.

197 Philippe de France, duc d’Anjou.

198 Charles de Habsbourg.

199 Marie-Adélaïde de Savoie, jeune épouse du duc de Bourgogne.

200 Marie-Anne-Victoire de Bavière (1660-1690), fille de Ferdinand-Marie de Bavière et d’Henriette de Savoie, épouse de Louis de France, « Monseigneur » le grand Dauphin, et mère des ducs de Bourgogne, d’Anjou, et de Berry.

201 Vers tirés de Bellérophon (1679), opéra de Thomas Corneille (1625-1709) – avec, semble-t-il, des contributions de Fontenelle et de Boileau – musique de Jean-Baptiste Lully, IV, i.

202 Voir l. VII.

203 En 1701 Philippe V d’Espagne épousa Marie-Louise-Gabrielle de Savoie (1688-1714), deuxième fille du duc de Savoie, qui avait déjà marié la première au duc de Bourgogne, autre petit-fils de Louis XIV.

204 En effet nous sommes à la veille de la guerre de Succession d’Espagne (1702-1714), l’Angleterre, les Provinces-Unies, la Prusse et l’Autriche notamment ne voyant pas d’un bon œil l’alliance de plus en plus étroite entre la France et l’Espagne. Les pays alliés formeront la Grande Alliance de La Haye, sous la protection de l’empereur Léopold I^er de Habsbourg.

205 Tragédie lyrique de Lully, 1676.

206 Sangaride est l’amante d’Atys ; le vers est tiré de l’opéra de Lully (I, vi).

207 On retrouve cette description de M^lle Coulon, sensiblement la même et attribuée à M^me Dunoyer, dans plusieurs ouvrages, dont le Bulletin d’archéologie et de statistique de la Drôme (Valence, au dépens de la Société, 1876), t. X, p. 160.

208 L’histoire qui suit est rapportée de différentes manières par de nombreux auteurs, dont le duc de Saint-Simon. Le visionnaire de Salon, dont le nom aurait été François Michel, se rendit à la Cour en 1697.

209 De Jacques de Solleysel (1617-1680).

210 Il s’agit sans doute d’Antoine-Gaston Jean-Baptiste de Roquelaure (1656-1738). Il joua un rôle dans la répression des camisards au début du XVIII^e siècle, et fut plus tard maréchal de France. Il était connu pour sa laideur et pour son esprit.

211 L’anecdote figure plus ou moins textuellement dans diverses collections (voir par ex. : Jean-François de La Croix, Dictionnaire portatif des faits et dits mémorables de l’histoire ancienne et moderne, Paris, 1768), et sous une forme sensiblement différente dans Le Momus françois, ou Les Aventures divertissantes du duc de Roquelaure d’Antoine Le Roy (1718 ?).

212 On retrouve cette anecdote, mot pour mot, dans le Dictionnaire historique de la ville de Paris de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, et Pierre Magny, Paris, Moutard, 1779, t. II, p. 777, et reprise dans le compte rendu du Dictionnaire paru dans le Mercure Galant du 7 avril 1781 (Paris Panckoucke), p. 178-179.

213 On retrouve cette anecdote dans de nombreux ouvrages, notamment chez M^me de Sévigné, chez le duc de Saint-Simon, chez François Gayot de Pitaval dans sa Bibliothèque des gens de Cour ou mélange curieux des bons mots de Henri IV, Louis XIV, de plusieurs Princes, Seigneurs de la Cour, & autres personnes illustres (1722), et dans Le Momus françois.

214 Il s’agit de la minorité de Louis XIV, et des revendications des marchands des Halles, dont les harengères, sous la Fronde (1648-1653).

215 Le chevalier de Gondrin, cousin de Louis-Henri de Pardaillan-Gondrin, marquis de Montespan.

216 Cette phrase se trouve plutôt comme refrain dans une ballade d’Antoinette du Ligier de la Garde Deshoulières. M^me Dunoyer pensait sans doute au deuxième vers des « Devineresses » de La Fontaine : c’est l’opinion qui fait toujours la vogue (VII, 15).

217 Armand-Jean de Rotondy de Biscarras, évêque de Béziers de 1673 à 1702.

218 Les états généraux du Languedoc.

219 François de Harlay, archevêque de Paris, connu pour ses galanteries (voir ci-dessus, n. 45).

220 Philippe de France, frère cadet de Louis XIV. Veuf d’Henriette d’Angleterre il avait épousé en secondes noces Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), dite la Palatine.

221 Frédéric de Brandebourg (1657-1713), duc de Prusse, fils de Frédéric-Guillaume de Brandebourg et de Louise-Henriette d’Orange-Nassau. L’Empereur du Saint-Empire, Léopold I^er, le désigna roi de Prusse en 1701 pour obtenir son soutien dans l’imminente guerre de Succession d’Espagne.

222 Voir ci-dessus, n. 140.

223 Voir ci-dessus, n. 58.

224 Paul Poisson de Bourvalais ( ?-1719), fils de paysan, attira par son esprit l’attention de Pontchartrain dont il devint le protégé. Financier, il amassa une fortune immense et cumula les charges.

225 Personnage du Théâtre italien.

226 Casaque de laquais.

227 François Michel Le Tellier (1641-1691), marquis de Louvois, fut secrétaire d’État à la Guerre, puis succéda à Jean-Baptiste Colbert comme surintendant des bâtiments, des arts et manufactures ; en tant que tel il fut responsable de la construction du palais de Versailles.

228 Don Japhet d’Arménie, comédie de Paul Scarron (1653), I, ii.

229 Michel Chamillart (1652-1721), issu d’une famille de robe, fut nommé contrôleur général des finances en 1699, puis secrétaire d’État à la Guerre, cumulant ainsi les charges de Colbert et de Louvois.

230 Jean-Baptiste Lully (1632-1687), compositeur d’origine italienne, surintendant de musique de Louis XIV.

231 Conrad-Balthasar (v. 1612-1687), comte von Stahremberg, se distingua au siège de Vienne monté par les Turcs en juillet 1683.

232 En mars 1702.

233 Les huguenots considéraient le roi Guillaume un puissant défenseur de l’Église réformée, et disaient de lui qu’il était « l’épée de l’Éternel et de Gédéon » (Ancien Testament, Juges vii).

234 Anne Stuart (1665-1714), fille de Jacques II d’Angleterre et de sa première femme Anne Hyde, et sœur cadette de Marie II ; à la mort de Guillaume III, Marie étant décédée en 1694 sans enfants lui survivant, Anne accéda au trône d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, accompagnée de son époux le prince Georges de Danemark. En 1707 elle deviendra la première reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne.

235 La guerre de Succession d’Espagne.

236 Julie d’Aubigny de Maupin (1673 ?-1707), actrice et cantatrice androgyne ; elle s’habillait souvent en homme, était une duelliste redoutable, et séduisait également hommes et femmes.

237 Jean-Baptiste Savary. On trouve cette histoire chez le duc de Saint-Simon et Philippe de Courcillon de Dangeau entre autres, et dans la Lettre XXXVI ci-dessous.

238 Bussy-Rabutin raconte l’idylle de Jacques Paget, seigneur du Plessis ( ?-1695) avec M^me d’Olonne (Catherine-Henriette d’Angennes [ ?-1707] dans son Histoire amoureuse des Gaules [1665]).

239 Bigote.

240 Au mois d’avril 1702.

241 La « chaise du couronnement » à l’abbaye de Westminster est réputée avoir été léguée par Édouard le Confesseur (1003-1066) aux futurs souverains d’Angleterre. Édouard est le saint patron de la famille royale.

242 M^me Dunoyer arriva en Angleterre avec ses deux filles, Anne-Marguerite et Catherine-Olympe, le lendemain de la mort du roi Guillaume. Elle dit dans ses Mémoires avoir pu assister au couronnement de la reine Anne avec Anne-Marguerite, sa fille aînée, grâce à une amie, M^me de Craissel, nièce de Marc-Antoine de La Bastide (1624-1704), écrivain huguenot, ancien du temple de Charenton (détruit le jour même de la révocation de l’édit de Nantes), qui s’exila plutôt que d’abjurer (voir Mémoires de Madame Du Noyer, Paris, Mercure de France, 2005, p. 203).

243 Tyburn.

* Terme de mépris pour désigner les gens de robe [note de l’auteure].

† Elle est fille du roi et de la Montespan [note de l’auteure].

‡ C’est un fameux maître qui tient des pensionnaires [note de l’auteure].

§ Monsieur du Noyer [note de l’auteure].

** Madame du Noyer, celle qui a recueilli ces lettres [note de l’auteure].

†† Monsieur du Noyer [note de l’auteure].

‡‡ Le prince de Conti [note de l’auteure]. Soit le beau-frère et le cousin de la duchesse de Bourbon ; on disait que sa fille Marie-Anne (1690-1760) était issue de cette liaison.

§§ M. de Béthune, évêque du Puy [note de l’auteure].

*** Baron est un comédien [note de l’auteure].

††† C’est un écuyer de Monseigneur, et son favori [note de l’auteure].