– Retour du chanoine Le Sage dans le diocèse de Saint-Brieuc

1J’habitais depuis cinq ans une abbaye de femmes de mon ordre1, dans la Haute-Silésie, lorsque vers Pâques 1802, je lus dans les journaux allemands le texte du Concordat passé entre le chef de l’Église et le premier consul de la République française et qui était annoncé comme venant d’être publié à Paris pour avoir sans délai son exécution. Je songeai aussitôt à mon départ. Il aurait eu lieu plus tôt, non par l’impatience de revoir mes foyers qui ne me tourmentait pas, mais par l’impulsion de ma conscience qui me pressait de retourner à mon poste quand je le pourrais sans péril et sans obstacle, si les dissidences touchant la soumission n’avaient retenti jusque dans ma solitude lointaine. J’avais eu l’honneur de connaître très particulièrement en Brabant M. de Machault2, évêque d’Amiens, qui m’avait marqué beaucoup de bonté et dont je recevais quelques lettres. Je lui écrivis à Paderborn où il résidait, pour lui demand