1 Corbière avait rédigé la première partie de ses Souvenirs, consacrée à la Chambre introuvable, du 1^er février au 21 mars 1838. Après la seconde partie consacrée à Louis XVIII, rédigée la même année, il reprend, deux ans plus tard, la suite de l’histoire de la Restauration après la dissolution de la Chambre, le 5 septembre 1816.

2 Marie-Joseph-Paul-Yves-Roch Gilbert du Motier de La Fayette (1757-1834) embrassa jeune la carrière militaire. En 1777, il partit pour l’Amérique et s’engagea dans la Guerre d’Indépendance américaine. Il se lia d’amitié avec Washington. Les idées et institutions américaines l’influencèrent tout au long de sa vie. Il devint alors partisan de la monarchie constitutionnelle et joua un rôle de premier plan au début de la Révolution. Partisan du maintien d’une monarchie libérale, il se sépara des Jacobins pour constituer le club des Feuillants. Après le 10 août 1792, il quitta la France, fut arrêté et passa cinq ans en prison en Autriche. Opposé à Napoléon, il se renferma dans l’opposition du silence. Député de la Seine aux Cent-Jours, il se rangea parmi les partisans de l’abdication de Napoléon. Député de la Sarthe, en 1818, il se rangea dans l’opposition de gauche. En 1821, il ne cacha pas ses sympathies pour les révolutions d’Espagne, de Portugal, de Naples, de Piémont. La même année, il s’affilia à la Charbonnerie française qui tenta plusieurs insurrections en 1822. Après l’échec de celle de Belfort, il partit pour un voyage de quatorze mois en Amérique. Il fut réélu député, à Meaux, cette fois, en 1827. Le 24 août de cette année-là, il prononça un discours lors des funérailles de Manuel. Il fut un acteur clé lors de la Révolution de 1830.

3 Corbière a placé là une note qu’il a ensuite rayée. En voici le contenu :
« Notre liaison avait donné de l’ombrage à M. de La Bourdonnaye. Un jour de cette session, il vint m’offrir de le prendre en tiers. Il convenait que ses opinions pouvaient être trop âpres, mais il prétendait que celles de M. de Villèle étaient trop ternes, et concluait que ce serait moi qui aurais le rôle prépondérant. L’idée de ce petit triumvirat parlementaire était plus faite pour m’égayer que pour me tenter ; il n’eût pas été de longue durée ; M. de La Bourdonnaye s’entendait mieux à dissoudre qu’à cimenter des alliances politiques. » Il reprend le jugement porté sur La Bourdonnaye dans la première partie des Souvenirs^.

4 François-Nicolas Mollien (1758-1850) entra jeune au ministère des Finances ; il y fut chargé, de 1784 à 1786, de la surveillance des Fermes générales dont il augmenta le rendement annuel de quatorze millions. Un rapport fait à Calonne aboutit à la construction des barrières de l’octroi à Paris. Il donna sa démission, le 10 août 1792. Après un temps d’emprisonnement, il se rendit en Angleterre dont il étudia le système financier. Il exerça la fonction de ministre du Trésor de 1806 à 1814. Certaines de ses réformes, notamment l’affranchissement du Trésor de la tutelle des banquiers, ont marqué l’histoire des finances françaises. Il reprit ses fonctions pendant les Cent-Jours. En 1818 et en 1819, il refusa le portefeuille que lui offrirent Richelieu et Decazes. Il fut nommé pair de France, le 5 mars 1819. À plusieurs reprises, il fit le rapport sur le budget à la Chambre haute. Il a laissé des Mémoires intéressants.

5 Joseph-Marie-François Moreau (1764-1869) était avocat à Morlaix, sa ville natale, au début de la Révolution. Il fut condamné, sous la Terreur, à six mois de prison pour s’être occupé d’affaires d’émigrés. Commissaire du gouvernement près le tribunal de Morlaix en l’an VI, il vit sans déplaisir le coup d’État de Brumaire et devint membre du Tribunat, le 24 pluviôse an VIII. Il protesta contre l’inculpation de son frère et sa comparution devant un tribunal d’exception. La Restauration en fit un administrateur général des Postes, et il fut élu député d’Ille-et-Vilaine, en 1816. Il siégea dans la majorité. Il devint ensuite préfet de la Lozère, en 1817, puis préfet de la Charente.

6 Roland-Gaspard Lemérer (1757-1820) était avocat à Rennes lorsqu’éclata la Révolution. Commissaire du roi près le tribunal criminel du département à la fin de 1791, il fut élu au Conseil des Cinq-Cents. Il chercha à prendre la défense des prévenus de conspiration royaliste. Adversaire du Directoire, suspect d’être un agent secret de Louis XVIII, il fut arrêté et condamné à la déportation après le 18 Fructidor. Il parvint à s’évader et gagna la Suisse, puis l’Allemagne. Il rentra à l’époque du Consulat et fut nommé juge au tribunal criminel d’Ille-et-Vilaine, le 12 floréal an VIII. Sous la Restauration, il fut nommé conseiller à la cour royale de Rennes (24 janvier 1815).

7 Ce que l’on a appelé le complot des patriotes de 1816 s’inscrit dans la tactique politique de Decazes qui, tirant les ficelles de la Police, s’employa à fabriquer ou, à tout le moins, à grossir des tentatives qui ne remettaient pas en cause la stabilité du pouvoir. Quelques hommes, rassemblés autour d’un certain Pleignier, lancèrent l’idée d’un complot pour renverser les Bourbons. Leur projet n’avait guère de consistance et relevait plus de poursuites en correctionnelle que de la cour d’assises où Decazes les fit traduire. Pleignier et ses complices furent arrêtés, le 27 avril 1816. Pleignier et deux d’entre eux montèrent à l’échafaud, le 27 juillet.

8 L’affaire des cocardes vertes n’a guère plus de consistance que le complot précédent. Lors du procès de Le Guevel et de son complice Le Gall, le jury de Vannes prononça qu’il n’y avait pas eu de conspiration. Après un second procès à Angers, l’affaire fut classée sans suite.

9 Ce qui a pris le nom de « Conspiration du bord de l’eau » eut des conséquences politiques plus importantes. À la fin de juin 1818, le ministère fut informé d’un projet de conspiration que la police aurait découvert. Il ne s’agissait rien moins que de renverser le ministère et d’imposer un nouveau gouvernement formé d’ultras. En cas de refus de Louis XVIII, il serait déposé et remplacé par son frère. Devant le peu de consistance de ce complot, un arrêt de la cour royale ordonna la mise en liberté des suspects, faute de charges suffisantes. Même les libéraux avaient compris la grosseur de la ficelle policière, mais l’affaire servit à Decazes pour achever de brouiller Louis XVIII et son frère.

10 Louis-Pierre-Édouard Bignon (1771-1841) embrassa la cause de la Révolution. En 1797, il fut nommé secrétaire d’ambassade près la Confédération helvétique. Il poursuivit dans la carrière diplomatique. Après avoir rempli les fonctions de sous-secrétaire d’État lors des Cent-Jours, il devint ministre pour remplacer Caulaincourt avant le retour de Talleyrand. Il fut élu député de l’Eure en 1817, et se rangea dans l’opposition. Au cours d’une discussion à la Chambre, il menaça le gouvernement d’une révélation qu’il annonçait comme un argument en faveur du rappel des bannis. Sommé par Decazes de s’expliquer, Bignon refusa. Dans la session de 1819, il vota régulièrement avec la gauche. Il fut constamment réélu député sous la Restauration. Il retrouva brièvement des fonctions ministérielles sous la Monarchie de Juillet.

11 François-Pierre-Guillaume Guizot (1787-1874) était d’une famille protestante de Nîmes. Son père, avocat, avait pris pendant la Révolution le parti des Girondins ; jeté en prison, il fut guillotiné en 1794. Il reçut en prison la visite de ses deux fils. Sa mère alla s’établir à Genève où le jeune Guizot fit ses études. De 1805 à 1807, il fit son droit à Paris, puis enseigna l’histoire moderne à la faculté des lettres de Paris. Pendant la première Restauration, il fut, sur la recommandation de Royer-Collard, nommé secrétaire général du ministère de l’Intérieur. À la seconde Restauration, il fut nommé secrétaire général du ministère de la Justice. De 1815 à 1830, la vie de Guizot se divisa en deux périodes. De 1815 à 1820, il fut un haut fonctionnaire royaliste constitutionnel, se tenant entre les libéraux et les ultras. Après 1820, il redevint un universitaire, un historien, et opta ouvertement pour le parti libéral. Il participait alors à la rédaction du Globe, l’organe des doctrinaires. Il fut un opposant déterminé à Villèle qui suspendit ses cours à la Sorbonne, en 1822. Il ne fut rétabli qu’en 1828, par Martignac. Bien que ne connaissant pas la Normandie, il fut élu député de Lisieux, le 23 janvier 1830. Il siégea au centre gauche. Sous la Monarchie de Juillet, il devint un homme politique de premier rang, ce qui fait dire à Jules Simon : « L’histoire de Monsieur Guizot de juillet 1830 à février 1845 serait l’histoire de la France. » À 42 ans, il entama l’une des plus longues carrières ministérielles de l’histoire de la France moderne. Battu aux élections du printemps 1849, il vécut hors de toute responsabilité politique. Ses Mémoires, en huit volumes, demeurent un document historique de premier ordre.

12 Henri-Baptiste Grégoire (1750-1831), formé d’abord par les Jésuites, puis à l’Université de Nancy et au Séminaire de Metz, fut ordonné prêtre en 1775. Pasteur exemplaire dans les diverses fonctions ecclésiastiques qui lui furent confiées, il contribua à ce que les curés lorrains se constituent en syndicat dès la fin de 1787. Élu aux États généraux, il devint un membre en vue de l’Assemblée. Très tôt, il se fit le défenseur inconditionnel des minorités. Élu évêque de Blois en 1791, il participa à l’élaboration de la Constitution civile du clergé. Élu à la Convention, Grégoire prit, avec Danton, l’initiative abolissant la royauté. Absent de Paris lors du procès de Louis XVI, il se déclara favorable à sa condamnation, mais, adversaire de la peine de mort, il ne souhaitait pas l’exécution du Roi. Opposé au régime napoléonien, il le fut également à l’égard des Bourbons. En 1819, il fut élu à une très forte majorité député de l’Isère, grâce au concours inattendu des ultras. Le 6 décembre 1819, la Chambre prononça l’annulation de l’élection de l’Isère. En 1830, il applaudit aux Trois Glorieuses. Malade, il refusa de se réconcilier avec Rome.

13 Henry-Alphonse de Bruges (1764-1820) entra dans la marine en 1780. Il émigra lors de la Révolution, rejoignit l’armée des princes et passa ensuite au service de l’Angleterre. En 1814, il rentra en France et fut nommé maréchal de camp, en décembre 1814. Il rejoignit le duc d’Angoulême lors du débarquement de Napoléon. Promu lieutenant général en 1818, il fut chargé d’une mission diplomatique auprès du roi de Prusse. Son frère, Louis-André-Hyacinthe (1761-1841), faisait partie des conseillers les plus écoutés du comte d’Artois.

14 Villèle rapporte dans ses Mémoires (Paris, Perrin et C^ie, 1904) son voyage en Bretagne pour rencontrer Corbière et le convaincre de rentrer avec lui à Paris. Parti par la malle-poste le 30 octobre 1819, il arriva à Rennes le 1^er novembre à onze heures du matin. Ne trouvant pas Corbière chez lui, il décida de partir aussitôt pour Amanlis, à la maison de campagne de son ami, où il arriva après trois heures de voyage, « par une route affreuse ». Villèle écrit à sa femme que, dès son arrivée, il a longuement parlé avec Corbière. « Ayant bien vidé mon sac politique, j’ai si bien reposé que, malgré les cloches de la paroisse qui ont sonné pour les morts toute la nuit, malgré un tonnerre affreux qui a grondé à grands éclats, je n’ai rien entendu… » (t. II, p. 267-268). Ils repartirent de Rennes le 10 novembre, pour arriver à Paris le lendemain.

15 Jean-Baptiste-Louis Froc de La Boulaye (1763-1847) entra dans l’administration de la marine où il parvint au grade de commissaire et secrétaire. Envoyé en Angleterre pour l’échange de prisonniers de guerre, il fut arrêté par ordre du Comité de salut public et enfermé à Saint-Malo. Libéré après le 9 Thermidor, il devint intendant de l’armée navale. Le 11 mai 1815, il fut élu à la Chambre des représentants par le département de la Marne, et réélu le 22 août 1815. Il fit partie de la minorité dans la Chambre introuvable. Réélu en 1816 et en 1821, il siégea parmi les royalistes modérés. Il quitta la vie politique en 1824.

16 Marie-François-Pierre Maine de Biran (1766-1824) est surtout connu pour son œuvre philosophique où il élabore une psychologie de ce que nous appelons aujourd’hui la subjectivité. Il aboutit à une métaphysique fondée sur l’expérience religieuse. Administrateur du département de la Dordogne en 1795, il fut élu au Conseil des Cinq-Cents en 1797. Il y fit partie du groupe royaliste. Un moment engagé politiquement sous l’Empire, il revint à des convictions royalistes. Élu député de la Dordogne en août 1815, il vota avec la minorité ministérielle de la Chambre introuvable. Non réélu en 1816, il retrouva la Chambre en septembre 1817. Modéré, il se montra également éloigné des ultra-royalistes et des libéraux.

17 Pierre-Barthélémy Portal (1765-1845), directeur d’une maison d’armements maritimes, fut nommé juge au tribunal de commerce et président de la Chambre de commerce de Bordeaux. Il fut élu, en 1818, député du Tarn-et-Garonne. Il siégea au centre droit. Il reçut, le 29 décembre de cette même année, le portefeuille de la Marine et des Colonies. Il laissa la réputation d’un habile administrateur. En décembre 1821, Louis XVIII le fit pair de France. Il se rallia à Louis-Philippe et siégea jusqu’à sa mort à la Chambre haute.

18 Claude-Philibert-Édouard Mounier (1784-1843), fils du célèbre député du Dauphiné à l’Assemblée constituante de 1789, suivit sa famille en exil et revint avec elle après le 18 Brumaire. Napoléon lui assura une brillante carrière : auditeur, puis maître des requêtes au Conseil d’État, secrétaire du cabinet impérial, intendant des bâtiments de la Couronne. Maintenu dans cette place par Louis XVIII, Decazes fit de lui son directeur général de la Police et du personnel du ministère de l’Intérieur, position qu’il conserva sous le second ministère Richelieu. La droite royaliste ne lui pardonna pas sa collaboration avec Decazes, non plus que ses attaches maçonniques et son anticléricalisme. Il se contenta de siéger à la Chambre des pairs où Decazes l’avait introduit en 1819.

19 Jean-François-Amable-Claude Clausel de Coussergues (1759-1846), originaire de l’Aveyron, émigra en 1792 et passa à l’armée de Condé, l’année suivante. Dès 1802, il se lia avec Chateaubriand dans une amitié qui dura toute leur vie. Grâce à l’appui de Cambacérès, il fut nommé à la cour d’appel de Montpellier et désigné par le Sénat comme représentant de l’Aveyron au Corps législatif. Hostile au régime impérial, il adhéra à la déchéance. Il fit partie de la commission chargée de rédiger la Charte. Élu député de l’Aveyron en août 1815, il fut constamment réélu, sauf entre novembre 1820 et août 1821. Il devint l’un des chefs de file de l’extrême-droite et, après l’assassinat du duc de Berry, proposa à la tribune de mettre Decazes en accusation. Il a donné en 1808, sur l’invitation de Chateaubriand, une édition abrégée du Génie du christianisme.

20 Jean-Joseph-Antoine Courvoisier (1775-1835), fils d’un professeur de droit à l’Université de Besançon, émigra avec son père au printemps de 1792, et entra dans l’armée de Condé. Revenu en France en 1803, il se fit recevoir avocat. La Restauration le nomma avocat général de la cour de Besançon. Soutien actif du gouvernement, il fut élu député du Doubs, le 4 octobre 1816, et appelé aux fonctions de procureur général près la cour de Lyon (1818). Réélu en 1819, il fut l’un des vice-présidents de la Chambre. Il se rapprocha de la gauche, fit rappeler à l’ordre Clausel de Coussergues et combattit, après l’attentat de Louvel, la suspension de la liberté individuelle. Non réélu en 1824, il se consacra à ses fonctions judiciaires. À la surprise générale, il fut nommé garde des Sceaux dans le ministère Polignac. Il démissionna le 19 mai 1830, après la dissolution de la Chambre. À la Chambre des pairs, lors du procès des ministres de Charles X, il fit une déposition atténuante pour le duc de Polignac.

21 Ennemond-Camille Jordan (1771-1821) combattit la Révolution dès ses débuts, s’opposant particulièrement à la Constitution civile du clergé. Après avoir pris ouvertement parti contre la Convention nationale, il s’exila en Suisse puis en Angleterre. La constitution anglaise devint dès lors l’objet de son admiration. Revenu à Lyon en 1796, il se fit élire au Conseil des Cinq-Cents pour le département du Rhône. Il y demanda l’abolition de la loi contre le clergé, la suppression du serment et le rétablissement des cloches, ce qui lui valut le surnom de Jordan les cloches. Opposé au coup d’État du 18 Fructidor, il s’exila à nouveau, en Suisse et en Allemagne. Resté à l’écart de la politique sous le Consulat et l’Empire, il traduisit les odes de Klopstock pour lequel il avait une grande admiration. Partisan des Bourbons, il refusa de se présenter à l’audience de l’Empereur à Lyon. Député de l’Ain en 1816, il accorda son soutien au ministère. Réélu en 1818, il se rapprocha de la gauche. Les attaques de ses ennemis et les fatigues de la vie politique achevèrent de ruiner sa santé.

22 Auguste-Simon-Hubert-Marie Ravez (1770-1849), avocat à Lyon, prit la défense de plusieurs prêtres et participa à la résistance de la ville contre les troupes de la Convention. Après la défaite de l’insurrection, il se retira à Bordeaux, où il se fit une place distinguée dans le barreau, mais refusant toute fonction officielle, ce qui lui valut la considération des royalistes. Il fut, en 1814, l’un de ceux qui entraînèrent avec ardeur les Bordelais à arborer le drapeau blanc. Élu député de la Gironde en 1816, jusqu’en 1830, il présida la Chambre de 1818 à 1828, servant fidèlement le gouvernement Villèle. Le 10 août 1829, il fut élevé à la pairie. Étranger à toute fonction publique sous la Monarchie de Juillet, il fut élu, le 13 mai 1849, député de la Gironde. Il mourut en septembre de cette même année.

23 Sébastien-Maximilien Foy (1775-1825) entra dans l’armée en 1790. Il adhéra à la Révolution mais, partisan des Girondins, il fut emprisonné et destitué. Le 9 Thermidor lui permit de poursuivre sa carrière militaire. Bien que s’étant prononcé contre l’Empire, il n’en reçut pas moins des missions importantes, comme la défense côtière de la Manche, lors de la menace d’un débarquement anglais. Promu général de brigade en 1808, il combattit en Espagne et au Portugal. Même si la première Restauration le nomma inspecteur général de l’armée, il se rallia à Napoléon en mars 1815, et fut blessé à Waterloo. Privé ensuite de tout commandement militaire, il se lança dans la vie politique, dans les rangs des constitutionnels. Il fut élu député de l’Aisne en 1819. Réélu en 1824 dans trois arrondissements électoraux, il opta pour celui de Vervins dans l’Aisne. À la Chambre, il intervint souvent, notamment pour dénoncer le scandale des marchés Ouvrard.